Texte intégral
PATRICK COHEN
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
PATRICK COHEN
Merci d'être venu ce matin au micro de France Inter. Même question qu'à Bruno Le MAIRE tout à l'heure, quelle est, vous, votre lecture des résultats de ce second tour, quel est le message, si on peut le résumer en un seul message, parce que, on peut aussi estimer que c'est un pays fracturé qui a voté lors de ces deux derniers dimanches
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais je pense que c'est un pays qui vit une mutation profonde et qu'il a du mal à en saisir l'aboutissement. C'était dit tout de suite, le Front national, il y a un vote d'adhésion, c'est quoi l'adhésion au vote Front national ? On va quand même se parler franchement, on sort d'une période avec des attentats terribles, on est dans une situation mondiale où en Syrie et en Irak, c'est la guerre et c'est des milliers de morts tous les jours enfin, tous les jours, depuis plusieurs mois, avec des phénomènes migratoires qu'on a parfaitement vus, et après, on s'étonne que le Front national monte. Moi, j'ai parfaitement entendu Marion MARECHAL-LE PEN dire que les attentats avaient dynamisé sa campagne, alors après, il y a deux solutions, comment on répond à ces questions ? Ah ben, puisque les gens votent Front national, y a qu'à répondre comme le souhaitent ceux qui votent Front national. Il y a des milliers de morts autour de la Méditerranée, ça ne nous concerne pas. La solution, c'est : on ferme les frontières, on sort de l'Europe, et puis comme ça, on va régler les problèmes, parce que c'est ça, et cet horizon de la sortie, de la fermeture des frontières, au fur et à mesure que le Front national avance, il est repoussé, et puis, tout le monde penser que quand ça va arriver, ça sera le bonheur et on aura trouvé des solutions, c'est faux. Moi, ce matin, je suis venu dire : c'est faux, c'est suffisamment dur aujourd'hui pour trouver des solutions, cette mutation avec la COP21, elle engage des nouvelles formes industrielles, qu'il va falloir ré-ouvrir, quand je pense que dans le Pas-de-Calais, aujourd'hui, on est sur la question du bassin minier, et qu'on vient de tourner avec la COP21 la page des énergies fossiles, quelle est la nouvelle page qu'on ouvre ? Comment on ré-ouvre un espoir et puis des perspectives d'emplois industriels différentes ? Mais tous ceux qui viennent vous dire tous les matins, là : y a qu'à faire ! J'entendais ce matin Bruno LE MAIRE : il faut changer les têtes, très bien, ça peut tout à fait être une solution, il suffit, quand on fait de la politique, de démissionner, et quand on est fonctionnaire, bon, c'est sûr que ça va répondre aux grandes questions. Il y a un moment, et de la part de la gauche, il faut qu'on soit capable d'assumer les responsabilités, ça a été dit sur la question de la sécurité, et le président de la République et le Premier ministre ont fait des choix importants pour protéger les Français. Mais il y a un moment, il faut dire aussi là où on n'ira pas. Là où on dira stop, là où on dira : non. Parce que, s'il suffit de dire : puisqu'il y a un vote Front national, eh bien, allons-y, faisons ce que demande le Front national, c'est non. C'est non !
PATRICK COHEN
Bon, alors, le champ des demandes à gauche est assez restreint entre une partie de la gauche, enfin, la gauche de la gauche, qui vous demande de tout changer, de revenir à une vraie politique de gauche, et puis, on a entendu Jean-Christophe CAMBADELIS quand même, qui est le premier secrétaire du PS, qui demande au gouvernement de faire plus d'ici à la fin du quinquennat de François HOLLANDE contre l'exclusion, contre la pauvreté, d'avoir une ligne sociale qui soit plus affirmée, on l'a compris comme ça, Stéphane LE FOLL ; ça veut dire quoi ?
STEPHANE LE FOLL
Mais, moi, je pense que sur ce sujet, tout ce qui va être de dire en fait, c'est parce qu'il y a de la pauvreté qu'il y a un vote Front national, c'est une erreur, ça a été dit, le niveau atteint par le Front national aujourd'hui, il n'est pas lié uniquement à la pauvreté, si c'était que les bassins qui conjuguent et un chômage élevé et une déshérence dans le monde rural, et il y en a, je prends le Nord-Pas-de-Calais et tout ça, mais dans les Alpes-Maritimes, franchement, c'est ça le sujet ? Ou est-ce que c'est la bordure de la Méditerranée ? Est-ce que c'est la question qui est posée par la place des Français de culture ou de confession musulmane ? C'est bien ça le sujet. Donc il ne faut pas qu'on se trompe. La question qui nous est posée, c'est comment on redresse et comment on assume cette mutation, comment on arrive à la mettre en oeuvre, et comment on l'explique, ça, c'est le vrai sujet. Et en même temps, je l'ai dit, on a des valeurs de gauche qu'il faut qu'on garde, et il faut aussi qu'on parle solidarité, le social n'est pas une question taboue, il n'y a pas uniquement la question posée par l'économie. Quand on parle du numérique, on n'est pas obligé de parler de la technologie numérique, on peut aussi dire que le numérique, ça peut être utile socialement, et en particulier, dans les zones rurales. Comment on construit des modèles sociaux. Moi, en agriculture, j'ai parlé de l'agro écologie, j'ai essayé de faire des propositions, mais en même temps que je parle technique, je dis aussi que je crée des groupements d'intérêt économique environnementaux, pour remettre du collectif chez les agriculteurs. Donc il faut aussi qu'on ait une manière d'exprimer ce que nous faisons, qui fasse qu'on prenne en compte la grande mutation économique qui est en cours, mais qu'en même temps, on lui mette sa dimension sociale.
///
PATRICK COHEN
Les réseaux sociaux, Hélène ROUSSEL.
HELENE ROUSSEL
Oui, ABN qui demande pourquoi ne pas envisager une collaboration, une coalition, même non-pérenne, pour dynamiser la France, entre la gauche et la droite ?
PATRICK COHEN
Alors, c'est la question de la recomposition politique qui est régulièrement posée par Manuel VALLS, qui l'a dit il y a quelques mois dans une interview à l'Obs. Oui, Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais c'est toujours la même question. Moi je l'ai dit, c'est pour aller vers quoi, et vers où ? Si j'écoute la droite républicaine, Nicolas SARKOZY, la question des corps intermédiaires, la question du dialogue social, pour le coup, qui a été une méthode dont on ne parle pas assez, est-ce qu'on la garde ou est-ce qu'on en change ? j'entendais Bruno LE MAIRE hier soir sur un plateau, et ce matin un peu différemment, est-ce que c'est radical et c'est des décisions politiques qu'il faut affirmer en les mettant en oeuvre avec force et détermination, ou est-ce qu'on continue à défendre l'idée d'un dialogue social ? Est-ce qu'on arriver à faire comprendre que dans ce pays, à force de jouer la confrontation tout le temps, on n'avance plus, et dans tous les domaines. Vous avez évoqué ceux qui, à gauche de la gauche, disent « il n'y a qu'à », « on est dans, aujourd'hui, l'austérité », allez, hop, c'est l'austérité, donc il suffit de libérer et de dépenser, et puis on va régler les problèmes. Ce n'est pas vrai. Est-ce que quand on est face à un problème dans une entreprise, est-ce qu'on peut accepter un compromis, une discussion qui prenne l'intérêt de l'entreprise et l'intérêt des salariés, et on trouve le compromis. J'ai pris cet exemple de la COP21, bien sûr, quand vous mettez d'accord le Venezuela ou l'Arabie Saoudite, producteurs du pétrole, avec le Bengladesh, ça nécessite un minimum de compromis, parce que sinon vous n'y arrivez pas, c'est deux intérêts différents. Eh bien, la France, je le dis, elle a besoin de dialogue, de dialogue social, pour trouver les bons compromis, et tous ceux qui vont nous emmener vers la radicalité, la brutalité, et ça fait partie du choix du FN, nous emmène dans le mur. Si on doit sortir de quelque chose c'est de cette logique de la confrontation, qui a été alimentée par la gauche, qui a été alimentée par la droite et l'extrême droite. Voilà ce qu'il faut, et voilà le projet. Alors après, ceux qui sont dans cette logique-là, s'ils sont capables de se retrouver, ils peuvent se retrouver, mais si c'est pour dire il suffit de mettre, et des hommes de gauche, et des hommes de droite, pour trouver des bonnes solutions, non, il faut qu'on ait au moins des idées qui soient partagées, claires, ensemble, sinon ça ne sert à rien.
( ) Billet de Sophia ARAM.
PATRICK COHEN
Un commentaire Stéphane LE FOLL ?
STEPHANE LE FOLL
Aucun commentaire, si ce n'est de considérer ce billet comme assez, comment dirais-je, percutant, et assez juste, et en même temps j'ai regardé un reportage sur la Syrie avec des jeunes du lycée français de Damas, il y a deux jours. Quand je voyais ces jeunes qui disaient on étudie la guerre 14 et tout ça, ils disaient « nous, on sait ce que c'est d'être en guerre et on cherche à étudier ce qu'a été la guerre ailleurs, et on voudrait bien que chacun se préoccupe un peu de la guerre qu'on subit. Et donc c'est pour ça qu'on apprend aussi l'Histoire, et c'est pour ça qu'on a envie d'être à la fois citoyens de Syrie » - ils sont restés en Syrie ceux-là « et en même temps citoyens européens » - c'était des francophones, donc très liés à la France. C'est aussi ce message à la jeunesse que je voudrais envoyer, c'est que rien n'est jamais acquis. On peut avoir du désespoir, on peut être mélancolique, j'en suis parfaitement conscient, je l'ai parfaitement compris, mais de temps en temps il faut aussi regarder le monde tel qu'il est, et que dans ce pays on a aussi, encore, le choix d'être libre, d'avoir la capacité de s'exprimer, de voter, d'écouter de la musique, d'aller sur des terrasses, d'avoir toute cette liberté, et je pense que c'est magnifique la liberté et que la liberté c'est fragile.
PATRICK COHEN
Merci à vous Stéphane LE FOLL d'être venu ce matin au micro de France inter.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 décembre 2015
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
PATRICK COHEN
Merci d'être venu ce matin au micro de France Inter. Même question qu'à Bruno Le MAIRE tout à l'heure, quelle est, vous, votre lecture des résultats de ce second tour, quel est le message, si on peut le résumer en un seul message, parce que, on peut aussi estimer que c'est un pays fracturé qui a voté lors de ces deux derniers dimanches
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais je pense que c'est un pays qui vit une mutation profonde et qu'il a du mal à en saisir l'aboutissement. C'était dit tout de suite, le Front national, il y a un vote d'adhésion, c'est quoi l'adhésion au vote Front national ? On va quand même se parler franchement, on sort d'une période avec des attentats terribles, on est dans une situation mondiale où en Syrie et en Irak, c'est la guerre et c'est des milliers de morts tous les jours enfin, tous les jours, depuis plusieurs mois, avec des phénomènes migratoires qu'on a parfaitement vus, et après, on s'étonne que le Front national monte. Moi, j'ai parfaitement entendu Marion MARECHAL-LE PEN dire que les attentats avaient dynamisé sa campagne, alors après, il y a deux solutions, comment on répond à ces questions ? Ah ben, puisque les gens votent Front national, y a qu'à répondre comme le souhaitent ceux qui votent Front national. Il y a des milliers de morts autour de la Méditerranée, ça ne nous concerne pas. La solution, c'est : on ferme les frontières, on sort de l'Europe, et puis comme ça, on va régler les problèmes, parce que c'est ça, et cet horizon de la sortie, de la fermeture des frontières, au fur et à mesure que le Front national avance, il est repoussé, et puis, tout le monde penser que quand ça va arriver, ça sera le bonheur et on aura trouvé des solutions, c'est faux. Moi, ce matin, je suis venu dire : c'est faux, c'est suffisamment dur aujourd'hui pour trouver des solutions, cette mutation avec la COP21, elle engage des nouvelles formes industrielles, qu'il va falloir ré-ouvrir, quand je pense que dans le Pas-de-Calais, aujourd'hui, on est sur la question du bassin minier, et qu'on vient de tourner avec la COP21 la page des énergies fossiles, quelle est la nouvelle page qu'on ouvre ? Comment on ré-ouvre un espoir et puis des perspectives d'emplois industriels différentes ? Mais tous ceux qui viennent vous dire tous les matins, là : y a qu'à faire ! J'entendais ce matin Bruno LE MAIRE : il faut changer les têtes, très bien, ça peut tout à fait être une solution, il suffit, quand on fait de la politique, de démissionner, et quand on est fonctionnaire, bon, c'est sûr que ça va répondre aux grandes questions. Il y a un moment, et de la part de la gauche, il faut qu'on soit capable d'assumer les responsabilités, ça a été dit sur la question de la sécurité, et le président de la République et le Premier ministre ont fait des choix importants pour protéger les Français. Mais il y a un moment, il faut dire aussi là où on n'ira pas. Là où on dira stop, là où on dira : non. Parce que, s'il suffit de dire : puisqu'il y a un vote Front national, eh bien, allons-y, faisons ce que demande le Front national, c'est non. C'est non !
PATRICK COHEN
Bon, alors, le champ des demandes à gauche est assez restreint entre une partie de la gauche, enfin, la gauche de la gauche, qui vous demande de tout changer, de revenir à une vraie politique de gauche, et puis, on a entendu Jean-Christophe CAMBADELIS quand même, qui est le premier secrétaire du PS, qui demande au gouvernement de faire plus d'ici à la fin du quinquennat de François HOLLANDE contre l'exclusion, contre la pauvreté, d'avoir une ligne sociale qui soit plus affirmée, on l'a compris comme ça, Stéphane LE FOLL ; ça veut dire quoi ?
STEPHANE LE FOLL
Mais, moi, je pense que sur ce sujet, tout ce qui va être de dire en fait, c'est parce qu'il y a de la pauvreté qu'il y a un vote Front national, c'est une erreur, ça a été dit, le niveau atteint par le Front national aujourd'hui, il n'est pas lié uniquement à la pauvreté, si c'était que les bassins qui conjuguent et un chômage élevé et une déshérence dans le monde rural, et il y en a, je prends le Nord-Pas-de-Calais et tout ça, mais dans les Alpes-Maritimes, franchement, c'est ça le sujet ? Ou est-ce que c'est la bordure de la Méditerranée ? Est-ce que c'est la question qui est posée par la place des Français de culture ou de confession musulmane ? C'est bien ça le sujet. Donc il ne faut pas qu'on se trompe. La question qui nous est posée, c'est comment on redresse et comment on assume cette mutation, comment on arrive à la mettre en oeuvre, et comment on l'explique, ça, c'est le vrai sujet. Et en même temps, je l'ai dit, on a des valeurs de gauche qu'il faut qu'on garde, et il faut aussi qu'on parle solidarité, le social n'est pas une question taboue, il n'y a pas uniquement la question posée par l'économie. Quand on parle du numérique, on n'est pas obligé de parler de la technologie numérique, on peut aussi dire que le numérique, ça peut être utile socialement, et en particulier, dans les zones rurales. Comment on construit des modèles sociaux. Moi, en agriculture, j'ai parlé de l'agro écologie, j'ai essayé de faire des propositions, mais en même temps que je parle technique, je dis aussi que je crée des groupements d'intérêt économique environnementaux, pour remettre du collectif chez les agriculteurs. Donc il faut aussi qu'on ait une manière d'exprimer ce que nous faisons, qui fasse qu'on prenne en compte la grande mutation économique qui est en cours, mais qu'en même temps, on lui mette sa dimension sociale.
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PATRICK COHEN
Les réseaux sociaux, Hélène ROUSSEL.
HELENE ROUSSEL
Oui, ABN qui demande pourquoi ne pas envisager une collaboration, une coalition, même non-pérenne, pour dynamiser la France, entre la gauche et la droite ?
PATRICK COHEN
Alors, c'est la question de la recomposition politique qui est régulièrement posée par Manuel VALLS, qui l'a dit il y a quelques mois dans une interview à l'Obs. Oui, Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais c'est toujours la même question. Moi je l'ai dit, c'est pour aller vers quoi, et vers où ? Si j'écoute la droite républicaine, Nicolas SARKOZY, la question des corps intermédiaires, la question du dialogue social, pour le coup, qui a été une méthode dont on ne parle pas assez, est-ce qu'on la garde ou est-ce qu'on en change ? j'entendais Bruno LE MAIRE hier soir sur un plateau, et ce matin un peu différemment, est-ce que c'est radical et c'est des décisions politiques qu'il faut affirmer en les mettant en oeuvre avec force et détermination, ou est-ce qu'on continue à défendre l'idée d'un dialogue social ? Est-ce qu'on arriver à faire comprendre que dans ce pays, à force de jouer la confrontation tout le temps, on n'avance plus, et dans tous les domaines. Vous avez évoqué ceux qui, à gauche de la gauche, disent « il n'y a qu'à », « on est dans, aujourd'hui, l'austérité », allez, hop, c'est l'austérité, donc il suffit de libérer et de dépenser, et puis on va régler les problèmes. Ce n'est pas vrai. Est-ce que quand on est face à un problème dans une entreprise, est-ce qu'on peut accepter un compromis, une discussion qui prenne l'intérêt de l'entreprise et l'intérêt des salariés, et on trouve le compromis. J'ai pris cet exemple de la COP21, bien sûr, quand vous mettez d'accord le Venezuela ou l'Arabie Saoudite, producteurs du pétrole, avec le Bengladesh, ça nécessite un minimum de compromis, parce que sinon vous n'y arrivez pas, c'est deux intérêts différents. Eh bien, la France, je le dis, elle a besoin de dialogue, de dialogue social, pour trouver les bons compromis, et tous ceux qui vont nous emmener vers la radicalité, la brutalité, et ça fait partie du choix du FN, nous emmène dans le mur. Si on doit sortir de quelque chose c'est de cette logique de la confrontation, qui a été alimentée par la gauche, qui a été alimentée par la droite et l'extrême droite. Voilà ce qu'il faut, et voilà le projet. Alors après, ceux qui sont dans cette logique-là, s'ils sont capables de se retrouver, ils peuvent se retrouver, mais si c'est pour dire il suffit de mettre, et des hommes de gauche, et des hommes de droite, pour trouver des bonnes solutions, non, il faut qu'on ait au moins des idées qui soient partagées, claires, ensemble, sinon ça ne sert à rien.
( ) Billet de Sophia ARAM.
PATRICK COHEN
Un commentaire Stéphane LE FOLL ?
STEPHANE LE FOLL
Aucun commentaire, si ce n'est de considérer ce billet comme assez, comment dirais-je, percutant, et assez juste, et en même temps j'ai regardé un reportage sur la Syrie avec des jeunes du lycée français de Damas, il y a deux jours. Quand je voyais ces jeunes qui disaient on étudie la guerre 14 et tout ça, ils disaient « nous, on sait ce que c'est d'être en guerre et on cherche à étudier ce qu'a été la guerre ailleurs, et on voudrait bien que chacun se préoccupe un peu de la guerre qu'on subit. Et donc c'est pour ça qu'on apprend aussi l'Histoire, et c'est pour ça qu'on a envie d'être à la fois citoyens de Syrie » - ils sont restés en Syrie ceux-là « et en même temps citoyens européens » - c'était des francophones, donc très liés à la France. C'est aussi ce message à la jeunesse que je voudrais envoyer, c'est que rien n'est jamais acquis. On peut avoir du désespoir, on peut être mélancolique, j'en suis parfaitement conscient, je l'ai parfaitement compris, mais de temps en temps il faut aussi regarder le monde tel qu'il est, et que dans ce pays on a aussi, encore, le choix d'être libre, d'avoir la capacité de s'exprimer, de voter, d'écouter de la musique, d'aller sur des terrasses, d'avoir toute cette liberté, et je pense que c'est magnifique la liberté et que la liberté c'est fragile.
PATRICK COHEN
Merci à vous Stéphane LE FOLL d'être venu ce matin au micro de France inter.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 décembre 2015