Déclaration de M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat aux anciens combattants et à la mémoire, sur l'Institut de Recherche Biomédicale des Armées, à Brétigny-sur-Orge le 18 février 2016.

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Circonstance : Inauguration des installations techniques de l'Institut de Recherche Biomédicale des Armées, à Brétigny-sur-Orge (Essonne) le 18 février 2016

Texte intégral

Monsieur le Préfet délégué,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Messieurs les maires,
Monsieur le président d'agglomération,
Monsieur le directeur central du Service de santé des armées,
Mesdames et Messieurs personnels de l'IRBA,
Mesdames et messieurs,
Je suis très heureux d'être avec vous aujourd'hui pour rendre hommage au travail remarquable qu'accomplissent au quotidien les équipes de l'Institut de recherche biomédicale des armées, l'IRBA.
Cette inauguration témoigne de l'investissement important fait par le ministère de la défense au profit de la recherche biomédicale. C'est la garantie de la protection des femmes et des hommes qui constituent notre armée.
Cette préoccupation ne date pas d'aujourd'hui. En remontant très loin dans le temps, on constate que nos armées ont incorporé très tôt des médecins dans leurs rangs, pour accompagner les soldats au feu et les soigner des blessures de la guerre.
Le premier nom qui vient à l'esprit est bien sûr celui d'Ambroise Paré, qui expérimentait sur les champs de batailles du XVIe siècle, ce qui deviendra la chirurgie moderne. Je pense aussi à Marie Curie qui créa, au cours de la Première guerre mondiale, un corps d'ambulances radiologiques.
C'est dire le lien étroit qui unit la recherche médicale à l'action de nos armées et l'importance de la mission qui incombe à l'IRBA et au-delà au service de santé des armées : assurer la meilleure protection à nos soldats et améliorer la prise en charge des blessés. Une mission renforcée par le contexte sécuritaire particulièrement instable que nous connaissons aujourd'hui.
Héritier d'une longue histoire, le service de santé s'affirme ainsi comme une pierre angulaire de l'efficacité opérationnelle des forces armées.
La création de l'IRBA, en 2009, répondait à la nécessité de fusionner et de centraliser les fonctions de recherche au sein du SSA, pour les rendre plus efficaces et les doter de moyens techniques plus performants.
Un unique centre de recherche biomédicale a donc été créé ici, à Brétigny-sur-Orge, où des plateaux techniques lourds ont été regroupés.
Depuis, l'IRBA ne cesse d'évoluer et de s'adapter aux enjeux capacitaires et sécuritaires. En concertation avec les équipes de recherche de la direction générale de l'armement, l'IRBA fait porter ses efforts dans trois directions bien précises :
- Une première -le facteur humain, à travers des études portant sur les contraintes opérationnelles du combattant : stress, fatigue, sommeil mais aussi perception ou encore cognition ;
- Une seconde , la recherche médicale opérationnelle, depuis la réparation tissulaire cutanée des grands brûlés jusqu'à la prise en compte des technologies émergentes comme les lasers ou les nanoparticules ;
- Enfin, les contre-mesures médicales liées au risque NRBC, par le développement de kits diagnostiques de terrain ou encore le développement d'anticorps thérapeutiques.
S'agissant du risque biologique en particulier, je veux souligner le haut-niveau de compétence de l'Institut, reconnu par l'ensemble des organismes de santé publique, qui lui ont confié la responsabilité de quatre centres nationaux de référence.
L'IRBA est aussi un centre de recherche biomédicale ouvert, qui partage ses recherches avec la communauté médicale civile et militaire, nationale et internationale.
De ce point de vue le regroupement de la recherche biomédicale sur un seul site, celui de Brétigny-sur-Orge, est un atout majeur. Il permet de disposer de plateaux techniques modernes et performants uniques en France, intégrés au grand pôle scientifique et technologique du Grand Paris et ouverts à des partenariats scientifiques de haut-niveau, parmi lesquels je veux citer le CNRS, l'INSERM, l'INRA ou encore l'Institut Pasteur.
Avec 150 actions de recherche, 350 publications dans des revues de haut-niveau, 600 expertises et 5 dépôts de brevet par an, les actions de recherche, d'expertise et de formation de l'IRBA brillent par leur excellence.
Dans un contexte sécuritaire lourd de menaces pour notre pays, le rôle de l'Institut est au cœur de l'actualité et plus que jamais un outil essentiel pour mener les actions de la France dans le monde. Il a encore eu l'occasion de le prouver récemment, dans la lutte contre la crise engendrée par le virus Ebola, notamment au cours de la mission TAMARIN en Guinée.
C'est une manifestation de plus de l'expertise reconnue de ses chercheurs et de ses équipes.
Pour préparer l'avenir, et notamment faire face aux nouveaux défis de programmation qui se présentent, le SSA est désormais guidé par un ambitieux nouveau modèle SSA 2020.
Ce projet, je le rappelle, fixe deux ambitions : recentrer le service sur le soutien des forces et l'ouvrir au service public de santé.
L'IRBA est naturellement au cœur de ce projet. En concentrant les compétences et les moyens techniques, il rend possible une émulation nécessaire au progrès de la recherche, au sein du SSA d'abord, mais plus largement au sein du ministère et, au-delà, de la communauté scientifique civile.
D'ici fin 2016, l'IRBA achèvera donc sa montée en puissance, et près de 400 personnels, civils et militaires, travailleront ici.
Ce sera l'aboutissement d'un long travail de restructuration, qui a pour ambition de maintenir et développer l'excellence de la recherche biomédicale de défense.
Pour l'heure, cette ambition se traduit d'abord par le développement de nouvelles installations techniques.
Aujourd'hui, j'ai la satisfaction et l'honneur d'inaugurer avec vous un nouveau bâtiment confiné de 4000 m2.
Cet ensemble dispose des meilleures installations de recherche et répond aux normes de protection les plus exigeantes.
Quelques centaines de m2 répondent même à un niveau de sécurité de classe 4, dit P4. La mise à disposition de ce laboratoire P4 doit permettre de développer des contremesures médicales, pour améliorer la prise en charge prophylactique et thérapeutique de pathologies issues des agents biologiques les plus virulents.
Ces nouveaux locaux sont la preuve du maintien d'un investissement important au profit de la recherche biomédicale, qui demeure l'une de nos priorités.
La recherche biomédicale est garante de la sécurité des soldats qui évoluent sous des contraintes de plus en plus fortes mais elle œuvre aussi pour la protection des Françaises et des Français.
C'est la raison pour laquelle le ministère de la défense a déjà consacré plus de 70 millions d'euros aux besoins infrastructurels et techniques de l'IRBA, et continuera à investir dans les années à venir.
Outre l'investissement d'infrastructure, une grande attention sera notamment portée au maintien, à la transmission et à la pérennité des connaissances comme des compétences, qui se trouvent au cœur de la mission de l'IRBA.
Les nombreux résultats obtenus sont le signe fort de l'engagement et de la compétence des chercheurs de l'Institut, dont je salue l'action efficace et que je veux féliciter pour l'ensemble du travail déjà accompli.
Dans un environnement de défense en constante évolution, l'IRBA a su s'adapter afin de répondre toujours mieux aux besoins des armées - et souvent de les anticiper.
En à peine six années d'existence, l'IRBA s'est imposé comme l'un des hauts-lieux de la recherche biomédicale en France et en Europe. A l'heure où le SSA se transforme en profondeur pour conserver son excellence, je veux cet après-midi saluer tous les efforts accomplis et les moyens engagés pour relever tous les défis qui vous attendent encore.
Je veux surtout vous assurer de ma pleine confiance et de celle du ministre de la défense en votre capacité à faire rayonner dans ce monde le savoir-faire de la France en ce domaine.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 24 février 2016