Conseil des ministres du 2 mars 2016. La situation de l'économie et de l'emploi.

Prononcé le

Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

Le ministre des finances et des comptes publics, la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social et le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique ont présenté une communication relative à la situation de l'économie et de l'emploi.
La croissance du 4ème trimestre 2015 a été réévaluée à + 0,3 %, en dépit d'un effet négatif lié aux attentats de novembre, soit un niveau équivalent à celui constaté dans la zone euro, et en Allemagne en particulier.
Le rythme de croissance de l'économie française, dont témoigne également le bon niveau des indicateurs de conjoncture, au plus haut depuis plusieurs années, est cohérent avec une croissance de + 1,5 % en 2016, après + 1,1 % en 2015. Le contexte international constitue un facteur d'incertitude et de risque, mais la volatilité des marchés financiers observée depuis janvier s'est significativement réduite. En outre, la baisse du prix du pétrole et des taux d'intérêt compense en partie l'effet du ralentissement de certains pays émergents, et la croissance dépend avant tout de moteurs internes (consommation, investissement, reprise de la construction).
La nouvelle baisse du prix du pétrole depuis le début de l'année, avec un prix du baril autour de 30 $, est une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat des ménages mais pèsera mécaniquement sur le niveau de l'inflation en 2016. Dans ce contexte, le passage en territoire négatif de l'inflation, en février, en France comme dans la zone euro, était attendu et pourrait perdurer pendant plusieurs mois. Il n'implique pas pour autant une baisse de l'ensemble des prix dans l'économie, et de fait l'inflation sous-jacente – qui exclut les composantes les plus volatiles – s'est redressée depuis un an.
S'agissant du marché du travail, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité inscrits à Pôle Emploi a diminué de 27 900 en janvier (soit - 0,8 %). Ce résultat du mois de janvier confirme la tendance qui se dessine depuis l'été dernier : au-delà des à-coups mensuels caractéristiques d'une période de reprise, le nombre d'inscrits est stable sur les huit derniers mois.
Cette phase de stabilisation est encourageante, d'autant que chez les jeunes, une baisse est clairement enclenchée et qu'elle s'inscrit dans la durée. Au total, ce sont 30 300 jeunes en moins qui sont inscrits en catégorie A par rapport à fin 2014, soit - 5,6 %.
Ce bon résultat chez les jeunes doit être généralisé. L'enjeu des prochains mois est ainsi d'accompagner la reprise économique et de stimuler la création d'emplois. C'est le sens de la politique de l'emploi dynamique menée à travers le Plan d'urgence pour l'emploi et qui s'articule autour de deux axes :
- l'accélération des embauches grâce à l'aide à l'embauche pour les petites et moyennes entreprises (PME) lancée fin janvier. En un mois, 40 000 entreprises ont demandé à bénéficier de cette aide ;
- la formation des demandeurs d'emploi, notamment aux métiers en tension, avec une offre de 500 000 formations supplémentaires. La rencontre du 29 février avec les partenaires sociaux et les présidents de régions a permis de définir les modalités de ce déploiement. Le plan est désormais opérationnel sur tout le territoire.
Ces réponses conjoncturelles sont importantes et doivent aller de pair avec l'amélioration du fonctionnement du marché du travail, comme cela a été le cas dans les voisins européens de la France. C'est notamment l'objet du projet de loi qui sera présenté en conseil des ministres le 24 mars.