Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, en réponse à une question sur la solidarité militaire des Etats de l'Union européenne, à l'Assemblée nationale le 16 mars 2016.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 16 mars 2016

Texte intégral

Monsieur le Député, je vous remercie de votre question, qui me permet de faire le point sur la mise en oeuvre de l'invocation du président de la République à l'article 42.7 du Traité de Lisbonne indiquant la nécessité d'une solidarité européenne en cas d'agression d'un des pays membres.
Avec mes homologues ministres de la défense, nous avons fait le point il y a quelques jours. Les résultats ne sont pas ceux que vous indiquez. Peut-être ne sont-ils pas assez connus. Je vais me permettre de vous les expliquer et de les commenter.
Commençons par le Levant, l'Irak et la Syrie : depuis l'invocation de l'article 42.7, la Grande-Bretagne et les Néerlandais ont décidé de frapper sur la Syrie, ce qui n'était pas le cas auparavant. Ils l'ont fait en vertu de cette incitation.
Par ailleurs, toujours en Irak et en Syrie, lorsque le Charles de Gaulle a mené sa mission, dont il vient de rentrer, il était accompagné d'une frégate belge, d'une frégate allemande, d'une frégate britannique, ce qui compensait la présence française.
Par ailleurs, les Italiens, les Allemands et les Néerlandais ont décidé de renforcer leurs missions de formation en Irak et en Syrie.
En ce qui concerne le Mali, et la bande sahélo-saharienne, je vous rappelle, mais vous devez le savoir, que l'Allemagne a décidé de diligenter 650 militaires au Mali pour renforcer à la fois la MINUSMA, qui n'est pas en manque, et la mission de l'Union européenne. L'Allemagne est suivie dans cette direction par les Belges, les Roumains, les Danois, les Suédois et les pays baltes. Ils se sont tous mobilisés pour faire en sorte que la mission des Nations unies et de l'Union européenne puisse être renforcée dans les jours qui viennent.
Enfin, en Centrafrique, plusieurs candidatures sont en appui de la France.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 mars 2016