Interview de Mme Hélène Geoffroy, secrétaire d'Etat à la ville à Public Sénat le 15 avril 2016, sur le projet de loi travail et la radicalisation dans les banlieues.

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Média : Public Sénat

Texte intégral


CYRIL VIGUIER
Bonjour à tous et bienvenue dans notre matinale d'infos avec la presse quotidienne régionale, aujourd'hui, au lendemain de l'intervention télévisée du chef de l'Etat, c'est une ministre du gouvernement que nous recevons, Hélène GEOFFROY bonjour…
HELENE GEOFFROY
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Vous êtes secrétaire d'Etat à la Ville et ancienne maire de Vaulx-en-Velin. Pour vous interroger ce matin, à mes côtés Christophe BORDET de Sud Radio…
CHRISTOPHE BORDET
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Bonjour Christophe et Michaël SZAMES de Public Sénat, bonjour Michaël.
MICHAËL SZAMES
Bonjour à tous.
CYRIL VIGUIER
Hélène GEOFFROY, il y a un problème : la une du Parisien c'est le mal de dos et Emmanuel MACRON pas de photo du président, le Figaro c'est le braxit, une photo du président mais décalée et Libération, pourtant assez proche de vous, même Libération pas de photo du président en une et une demi-page simplement en page huit traitant de l‘intervention du président. Comment expliquez-vous cette indifférence ? C'est raté cette intervention ?
HELENE GEOFFROY
Ah ! Je ne crois pas que l'intervention était ratée, le président était déterminé dans ses réponses, pédagogue, convaincu, moi je crois qu'il a montré la capacité d'expliquer ce que nous fait depuis quatre ans. Il a reparlé…
CYRIL VIGUIER
Donc, on a assisté au bilan du président de la République quelque part ?
HELENE GEOFFROY
Et puis aux perspectives aussi, il y avait les deux aspects, c'est-à-dire à la fois rappeler ce que nous avons fait. Ce qui est frappant moi qui suis secrétaire d'Etat depuis deux mois dans mes déplacements, c'est que, même lorsque nous avons fait des choses – et j'ai en tête un exemple qui me revient d'un jeune qui a bénéficié de la Garantie jeunes, qui en était très content, qui remerciait sa conseillère de mission locale, qui remerciait également le chef d'entreprise qui l'avait recruté alors que ça faisait deux ans qu‘il était sans travail – au bout de trois mois de Garantie jeunes il avait été remis en perspective et, que me dit-il ? : « Mais vous que faites-vous ? » Et je lui dis : « Mais justement la Garantie jeunes…
CYRIL VIGUIER
Mais vous n'avez pas répondu à ma question ! Comment vous expliquez cette indifférence, d'autant plus que c'est la même chose avec la presse quotidienne régionale, on le verra dans la deuxième partie de cette émission ?
HELENE GEOFFROY
Moi je ne peux pas commenter les choix des journalistes…
CYRIL VIGUIER
Non, mais ils sont généraux les choix.
HELENE GEOFFROY
Les choix des journalistes et des rédactions qu'ils ont faits, ils parlent beaucoup du président de la République depuis plusieurs jours, son intervention avant même qu'elle ne soit faite a été beaucoup annoncée et commentée.
CHRISTOPHE BORDET
Est-ce que c'est du Holland bashing ?
HELENE GEOFFROY
En tout cas moi ce que je pense c'est qu'il y a un moment où il faut qu'on puisse dire, l'action publique et la presse, et les journalistes que vous êtes, doivent contribuer à éclairer les choix pour une opinion et donc si l'on fait le choix de ne pas parler d'intervention ça veut dire qu'on fait le choix peut-être de ne pas contribuer ainsi à expliquer – que l'on soit d'accord ou pas – à expliquer ce qui est fait et je pense qu'une action publique a besoin effectivement de lisibilité pour pouvoir être comprise.
MICHAËL SZAMES
Hélène GEOFFROY la France va mieux, c'est ce qu'a dit François HOLLANDE, ce n'est pas vraiment ce que disent les Français, alors est-ce que c'est les Français qui sont déconnectés ou HOLLANDE qui a raison contre tout le monde ?
HELENE GEOFFROY
Personne… enfin on ne peut pas avoir raison contre tous quand on est président de la République ou lorsqu'on est au gouvernement, mais il a été objectif, il a expliqué pourquoi la France allait mieux, parce que l'économie allait mieux, parce que nous créons enfin de l'emploi – ce qui n'était pas arrivé depuis plusieurs années – c'est un fait, c'est objectif ; il a dit aussi qu'un certain nombre de jeunes avaient retrouvé le chemin de l'emploi par tous les dispositifs que nous avons mis en place ; il a dit que les déficits se réduisaient - donc c'est objectif quand il dit cela – et il a dit en même temps : « il faut…
CYRIL VIGUIER
Oui, mais les chiffres qu'il a donnés hier soir ne sont pas les chiffres qu'on a récupérés ce matin.
HELENE GEOFFROY
Et en même temps ce qu'il dit, le président de la République, il a dit : « j'ai conscience au moment où je le dis que les gens qui ne vont pas mieux pourraient se dire est-ce que je suis déconnecté, mais j'ai conscience qu'il y a des gens qui ne vont pas mieux, c'est pour ça que notre action continue à être énergique ».
CHRISTOPHE BORDET
Ecoutez ! Vous dites, avec François HOLLANDE vous dites : « la France va mieux », je suis désolé mais quand on regarde par exemple hier, l'actualité d'hier, Manuel VALLS va à Mantes-la-Jolie pour présenter les grands axes du plan Pauvreté… Bon ! Le RSA augmentation de 2 %, annonce faite hier, deux millions de personnes qui sont concernées, est-ce que c'est la France qui va mieux, deux millions de personnes qui aujourd'hui sont au RSA et la seule solution que l'on trouve c'est augmenter ce RSA de 2 % ?
HELENE GEOFFROY
Mais enfin il ne faut pas être contradictoire dans ce qu'on dit ! On dit que l'économie se redresse, c'est une condition sine qua non pour créer de l'emploi, je crois que tout le monde le dit et le redit avec énergie, qu'aurions-nous dit si les déficits avaient continué à croître ?
CHRISTOPHE BORDET
Mais les chiffres du chômage sont en augmentation tous les mois, madame GEOFFROY.
HELENE GEOFFROY
Ce que nous disons aussi c'est que nous créons de l'emploi, c'est quand même important que le solde devienne enfin positif dans notre pays, que nous cessions d'en détruire. Ce qu'a dit le président de la République aussi c'est que nous avons une démographie dynamique, il n'y a pas longtemps c'était le sujet : est-ce que nous faisions des enfants…
CHRISTOPHE BORDET
On fait trop d'enfants, bon, d'accord.
HELENE GEOFFROY
Enfin nous continuons à en faire et c'est une chance pour notre pays, je crois qu'il l'a fort bien dit aussi - nous luttons contre la pauvreté - et pour les gens qui auront une augmentation du minimum social que nous avons lissée sur tout le quinquennat, ce n'est pas une annonce nouvelle, nous le faisons depuis le début du quinquennat, c'est bien aussi… je ne vois pas ce qu'il y a de contradictoire…
CHRISTOPHE BORDET
Donc c'est mieux d'être au RSA plutôt que d'avoir du travail, c'est un peu ça qui se passe ?
HELENE GEOFFROY
Je crois que je n'ai jamais dit ça ! Et si nous avons une loi Travail, je vous rappelle après le pacte de responsabilité c'est bien pour permettre aux jeunes et aux moins jeunes de retrouver le chemin de l'emploi.
MICHAËL SZAMES
François HOLLANDE a bien dit hier soir qu'il ne retirerait pas la loi Travail, quand on voit quand même ce qui s'est passé hier – il y a eu des évènements importants dans les rues, il y a eu de la casse quand même, notamment dans des manifestations – est-ce qu'il n'attise pas là la colère ?
HELENE GEOFFROY
Non. En disant que la loi, enfin les choses sont quand même assez claires, nous il faut pouvoir permettre de faciliter l'accès au monde du travail, quand on est secrétaire d'Etat des Quartiers et de la Ville, on constate un taux de chômage bien plus élevé qu'ailleurs, tout doit être mis en oeuvre pour rentrer sur le marché du travail, il y a deux sujets, il y a la protection de ceux qui travaillent évidemment et des salariés et puis il y a le fait d'arriver sur le monde du travail. Moi j'ai été députée, j'aurais voté la loi Macron sans difficulté, parce que qu'en tant que députée maire de Vaulx-en-Velin je ne peux pas me satisfaire qu'on fasse un débat autour du dimanche quand un certain nombre de jeunes n'arrive pas à travailler les autres jours de la semaine, il faut qu'on puisse quand même aujourd'hui se dire qu'il y a une difficulté à y rentrer ; et c'est pour ça qu'il faut continuer à avancer sur la loi Travail. , elle est modifiée vous l'avez vu, la discussion est en cours avec les parlementaires, donc…
CHRISTOPHE BORDET
Hélène GEOFFROY justement vous dites elle modifiée et elle va encore être modifiée, c'est donc que ça qu'a dit le chef de l'Etat…
HELENE GEOFFROY
C'est le travail des parlementaires !
CHRISTOPHE BORDET
Donc on va voir ce que ça va donner. Quand on prend les choses simplement aujourd'hui dans les modifications qui ont été apportées récemment, il y a notamment le CDD qui sera donc bien surtaxé – il l'était déjà – alors moi je vais vous dire quelque chose d'assez simple Hélène GEOFFROY, je suis rédacteur en chef de Sud Radio, je souhaite embaucher en CDD, aujourd'hui je n'embauche pas en CDD parce que les CDD sont de plus en plus surtaxés, c'est une réalité…
HELENE GEOFFROY
Ce n'est pas vrai ! Ils ne sont pas de plus en plus surtaxés…
CHRISTOPHE BORDET
C'est une réalité !
HELENE GEOFFROY
Pour l'instant c'est les partenaires sociaux…
CYRIL VIGUIER
C'est une réalité ! Et le CDD c'est l'ouverture vers le CDI vous le savez. Les stagiaires il faut les rémunérer, très bien, sauf que la plupart d'entre eux ne savent pas encore travailler, donc c'est quand même très compliqué.
CYRIL VIGUIER
On va laisser répondre Hélène GEOFFROY !
CHRISTOPHE BORDET
Très concrètement, donc la politique du gouvernement, est-ce que dans ce domaine elle va dans le bon sens réellement ?
HELENE GEOFFROY
On n'empêche pas les entreprises d'avoir des stagiaires, on sait bien que c'est utile, tous les cursus de formation aujourd'hui ont des stagiaires, ce qu'on dit simplement c'est qu'il faut éviter les abus lorsque les stagiaires remplacent du travail régulier, parce que l'objectif c'est bien de les former et pas qu'ils travaillent à la place des salariés. Sur la question des CDD il n'y a pas de surtaxe supplémentaire aujourd'hui, au moment où nous en sommes nous disons que dans la loi va être introduite une possibilité de modulation qui va être laissée dans son appréciation aux partenaires sociaux, donc la discussion elle ne sera pas dans le texte de loi, elle sera chez les partenaires sociaux, je crois que le président de la République l'a rappelé très clairement. La surtaxe existe déjà aujourd'hui…
CHRISTOPHE BORDET
Absolument !
HELENE GEOFFROY
Elle n'empêche pas d'embaucher des CDD puisqu'on l'a redit la plupart des embauches se font en CDD aujourd'hui en France.
MICHAËL SZAMES
On change un tout petit peu de sujet ! Pas de voile à l'université, il n'y aura pas de loi en tout cas, alors que Manuel VALLS avait dit un petit peu le contraire 24 heures ou 48 heures avant, ça s'appelle un recadrage ?
HELENE GEOFFROY
Je crois que les deux ont été très clairs, ils ont dit, et le président de la République et le Premier ministre : 1) que de toute façon les principes constitutionnels ne permettaient pas de loi, Manuel VALLS le dit aussi dans son interview…
MICHAËL SZAMES
Il était plutôt favorable à une loi !
HELENE GEOFFROY
Tout en formulant le voeu, le président de la République a dit qu'il ne présenterait pas de texte – qui de toute façon serait compliqué – mais tous les deux ont dit que les principes de la laïcité devaient être très fermement appliqués dans tous les domaines à l'université comme ailleurs. Aujourd'hui je crois que ce que nous avons devant nous c'est-à-dire et à réexpliquer ce qu'est la laïcité pour qu'elle soit…
MICHAËL SZAMES
Est-ce qu'il y a un problème de voile à l'université ou pas ?
HELENE GEOFFROY
En tout cas les universitaires aujourd'hui ne le disent pas, ne présentent pas cela comme une question, il y a d'autres sujets qui les préoccupent c'est la réussite des étudiants aujourd'hui et leur accès sur le marché du travail et puis, en revanche, le sujet que nous avons tous – et c'est ce qu'a rappelé le président de la République – quels sont les moyens que nous donnons pour permettre et la liberté de choix des femmes et leur émancipation ? En tant que secrétaire d'Etat de la Ville, c'est cela mon sujet aujourd'hui, leur permettre une totale émancipation.
CHRISTOPHE BORDET
Hélène GEOFFROY les problèmes de radicalisation justement dans les quartiers, dans les villes, c'est un sujet que vous connaissez bien, 9.000 signalements de personnes radicalisées a dit le chef de l'Etat hier soir, sur la question des maires démunis face à la radicalisation ce n'est pas qu'une question financière a dit le président, ce n'est pas que la conséquence de la pauvreté, alors c'est quoi ?
HELENE GEOFFROY
Ce que nous avons observé aujourd'hui – et ce sera le rôle des chercheurs de préciser les choses – c'est que le phénomène de radicalisation s'observe sur tout le territoire national, il concerne à la fois des personnes qui ont pu grandir dans une tradition musulmane comme ça peut ne pas être le cas, donc je crois qu'il faut se hâter de raccourcis rapides et qu'en revanche…
CHRISTOPHE BORDET
Non ce n'est pas un raccourci rapide, c'est ce qu'a dit le chef de l'Etat hier.
HELENE GEOFFROY
Non, non, non, je parlais de… je disais les choses de façon globale. Ce que nous avons en tout cas entamé dans l'ensemble de nos quartiers populaires c'est un travail sur la prévention de la radicalisation en formant tous les acteurs qui interviennent sur le terrain, c'est quelque chose d'immense de former les acteurs associatifs, les fonctionnaires qui interviennent sur les questions de la prévention.
CHRISTOPHE BORDET
Sur cette question les Français avaient besoin d'être rassurés hier soir !
HELENE GEOFFROY
Eh bien je pense que quand on est…
CHRISTOPHE BORDET
Est-ce que le chef de l'Etat a rassuré les Français ?
HELENE GEOFFROY
Bien sûr ! Le chef de l'Etat a dit que l'action publique était en cours. Qu'est-ce qui est intéressant de savoir ? Qu'on est capables de détecter des signes de radicalisation, que quand des parents appellent des élus locaux on a une réponse à leur apporter, c'est le cas aujourd'hui avec les préfectures et avec tous les acteurs qui vont être formés tout au long de l'année.
MICHAËL SZAMES
Dans les collectivités locales il y a aussi un problème c'est qu'on a évidemment supprimé les subventions et les collectivités ont supprimé des subventions aux associations…
HELENE GEOFFROY
Mais pas l'Etat, l'Etat a rétabli les crédits aux associations.
MICHAËL SZAMES
A remis les crédits ! Est-ce que les collectivités-là, parce que là je parle à l'ancienne maire de Vaulx-en-Velin que vous êtes, ont laissé tomber ces associations ?
HELENE GEOFFROY
Après ce sont des choix politiques ! Dans les quartiers populaires en tout cas les élus locaux ne laissent pas tomber les associations, ils savent que c'est le sel si je puis dire de la cohésion sociale, une fois qu'on est rassurés bien entendu sur le fait qu'elles portent toutes les valeurs de la République en elles elles sont indispensables ; et l'Etat fait un effort important, de nouveau le Premier ministre a annoncé dans le cadre du… des financements aux associations, elles sont un triptyque aux côtés des institutions, des citoyens, du monde économique, elles font partie de cette triptyque qui tient nos quartiers bien debout.
CYRIL VIGUIER
Hélène GEOFFROY, sur la politique intérieure et sur Emmanuel MACRON qui fait la une du Parisien aujourd'hui – je le disais tout à l'heure – François HOLLANDE dit : « il sait ce qu'il me doit, c'est une question de loyauté ». Doit-il rentrer dans le rang ? Comment vous jugez ce collègue de gouvernement ?
HELENE GEOFFROY
Ah ! Je n'ai pas la prétention de juger mes collègues du gouvernement. Ce dont je suis sûre c'est que…
CYRIL VIGUIER
Je parle de son action bien sûr et de son nouveau mouvement En marche.
HELENE GEOFFROY
Oui, oui, j'ai compris le sens de votre question. Moi je sais qu'on a besoin au moment où nous sommes de la solidarité entre nous, je vais vous dire pourquoi profondément. Très souvent ce qui rend l'action publique anxiogène ou illisible c'est le fait qu'on ait la pression, que chacun dit une parole différente ou juge la parole de l'autre - c'est pour ça que je ne veux pas rentrer dans ce débat-là – la question essentielle c'est que nous soyons chacun dans notre fonction, notre ministère, en train de travailler, d'expliquer ce que nous avons fait et de continuer ce que nous avons à faire, les Français en ont besoin.
CYRIL VIGUIER
Vous avez eu des éléments de langage de la part de l'Elysée et de Matignon sur ça ?
HELENE GEOFFROY
Ah ! Non aucun, aucun là-dessus, ah sur Emmanuel MACRON je vous rassure je n'en ai eu aucun, ce n'est que ma conviction…
CYRIL VIGUIER
Et plus globalement, sur l'intervention du chef de l'Etat…
HELENE GEOFFROY
Sur ma conviction personnelle…
CYRIL VIGUIER
Vous avez reçu des éléments ?
HELENE GEOFFROY
Non, non, c'était… votre matinale était peut-être trop matinale, je n'ai pas eu le temps de les recevoir, donc ce qui m'a permis de dire ce que je pensais.
CHRISTOPHE BORDET
Hélène GEOFFROY un problème très concret, Manuel VALLS reçoit le président de l'Association des grandes villes de France - le maire de Toulouse Jean-Luc MOUDENC - ce matin, car les maires n'en peuvent plus, ils ne supportent plus les baisses de dotations et demandent un lissage jusqu'en 2020. Est-ce que vous croyez que cette demande peut recevoir une réponse positive ?
HELENE GEOFFROY
Je ne sais pas quelle sera la réponse donnée ! Ce qui est sûr c'est que le débat est clairement sur la table, l'ensemble des maires et des représentants des collectivités le portent et le gouvernement a commencé à y répondre au travers de la réforme de la dotation globale de fonctionnement - vous savez qui est en débat depuis plusieurs mois maintenant – avec l'idée de pouvoir retravailler sur les critères d'attribution de cette dotation et puis pour les quartiers et les villes plus populaires permettre une meilleure péréquation dans les ressources, ce qui est indispensable pour plus de justice.
CYRIL VIGIUER
Michaël SZAMES, dernière question.
MICHAËL SZAMES
Question quand même sur 2017, parce que François HOLLANDE l'a clairement dit hier, il attendra la fin de l'année – la fin de l'année ça veut dire fin décembre – et les primaires de la gauche elles ont lieu peut-être début décembre, c'est un enterrement de première classe de cette primaire ?
CYRIL VIGUIER
Il ferme le jeu ?
HELENE GEOFFROY
Non, parce que le Parti socialiste a été très clair, il dit qu'il souhaite faire la primaire, je pense que…
MICHAËL SZAMES
Début décembre !
CHRISTOPHE BORDET
Avec ou sans François HOLLANDE !
CHRISTOPHE BORDET
Il a dit fin de l'année, je crois qu'il n'a pas donné… enfin il n'a pas été aussi précis dans un calendrier le président de la République, donc évidemment ma famille politique fera les choses…
MICHAËL SZAMES
Vous souhaitez, vous, qu'il participe à cette primaire ?
HELENE GEOFFROY
Moi ce que je souhaite en tout cas c'est qu'il soit notre candidat l'année prochaine, parce que je pense qu'avec finalement les cinq années…
MICHAËL SZAMES
Dans le cadre des primaires ?
HELENE GEOFFROY
Les années que nous avons vécues doivent lui permettre …
MICHAËL SZAMES
Madame GEOFFROY, dans le cadre des primaires ?
HELENE GEOFFROY
Mais si les primaires existent et que le parti les porte évidemment dans le cadre des primaires, mais moi je vous dis ma conviction profonde c'est que François HOLLANDE soit notre candidat l'année prochaine.
CYRIL VIGUIER
Hélène GEOFFROY, on termine avec votre action au ministère de la Ville, vous placez l'école au centre et au coeur de vos préoccupations et l'UNICEF place la France elle à la 35ème place sur les inégalités de bien-être dans les pays européens. Ca va mieux-là ?
HELENE GEOFFROY
Ça va mieux, je vous rappelle que les études sont quand même antérieures à la majorité de ce que nous avons fait dans notre quinquennat, ça va mieux. Aujourd'hui nous avons de plus en plus d'enseignants dans classe, ils sont formés – ce qui n‘était plus le cas avec le précédent mandat, ce qui était quand même assez paradoxal – et puis nous sommes en train de travailler avec notre jeunesse, outre la question de la refonte de l'école que vous connaissez bien, dans les quartiers populaires il y a aujourd'hui plus de moyens je le vois, nous allons avoir des écoles et le… annonce nous allons refaire le bâti, elles seront connectées, les enseignants seront devant les élèves, les parents d‘élèves seront plus impliqués. Ce n'est pas la panacée, mais à mon avis c'est le début de quelque chose de fondamentalement important, redire que la promesse républicaine va être tenue par les écoles.
CYRIL VIGUIER
Voilà ! Hélène GEOFFROY merci d'avoir été l'invitée de cette matinale d'infos, je rappelle que vous êtes secrétaire d'Etat à la Ville, ancienne maire de Vaulx-en-Velin.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 avril 2016