Texte intégral
Madame la députée,
Monsieur le maire de Metz,
Mesdames et messieurs les élus,
Madame la présidente de l'association Le Livre à Metz,
Messieurs les invités d'honneurs, Jean-Claude Carrière et Tahar Ben Jelloun,
Mesdames et messieurs,
Je suis très heureux d'inaugurer en ce jour le festival « Le Livre à Metz. » Chaque année depuis 1987, l'écriture, le livre, le journalisme, sont à l'honneur sur la Place de la République. Le Festival accueille cette année de nombreux invités prestigieux. Je ne doute pas que la qualité de la programmation contribuera au succès populaire de cette manifestation.
Le lecteur est avant tout un citoyen qui doit être conscient de l'importance que revêt dans une démocratie la liberté d'expression. Une démocratie qui musèlerait la liberté d'expression, ne serait plus une démocratie. La liberté d'expression est dans nos sociétés à la fois un exercice de l'esprit et une respiration. Comme le disait Jean Guéhenno, « un livre est un outil de liberté ».
C'est la grandeur et l'honneur de la France d'avoir proclamé en 1789, dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, que « tout citoyen peut donc parler, écrire et imprimer librement ».
La liberté d'expression est indispensable à l'exercice du journalisme. Il est sain que dans notre pays, la pluralité des opinions, l'investigation, l'exigence médiatique, rappellent les autorités à leurs devoirs. Il y a quelques jours, en Égypte, le Président de la République a une nouvelle fois souligné que la démocratie exige la « liberté de la presse et la liberté d'expression ».
En tant que Secrétaire d'Etat chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire, je mesure chaque jour l'importance du livre dans la transmission de l'histoire de notre pays. Je crois fondamentalement que la connaissance du passé est indispensable. Winston Churchill disait à ce sujet qu'un « peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ».
Les historiens, mais aussi tous les témoignages d'une époque donnée, nous parlent, nous éduquent, nous éveillent. Le livre est ce vecteur incontournable de la mémoire pour le grand public, et notamment pour les plus jeunes générations.
Dans l'exercice de mes fonctions, j'ai tenu de nombreuses fois à récompenser toutes les initiatives éditoriales participant à ce travail de mémoire. Je pense par exemple au livre Tracts et papillons clandestins de la Résistance, dont le ministère de la Défense a soutenu la publication à la fin de l'année 2015. Plus globalement, le ministère de la Défense, à travers la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, soutient le monde du livre et a d'ailleurs récemment édité ou coédité 13 ouvrages se distinguant par leur intérêt historique fort.
Mesdames et messieurs, la France est une nation qui aime le livre, et qui a mis en place une politique en faveur du livre et de la lecture. La France est un pays où l'on croit en la puissance du livre, celle que décrivait Victor Hugo alors qu'il préparait Les Châtiments contre Napoléon III : « Encriers contre canons : l'encrier brisera les canons ».
Partout dans le monde, la liberté d'expression doit être préservée pour lutter contre les dictatures et les tyrannies.
Ce n'est pas par hasard que les régimes totalitaires depuis toujours ont cherché à asservir leur peuple en brûlant les livres ou en les interdisant de paraître.
Faisons en sorte, à l'occasion de ce type d'événement, de rappeler combien ce bien précieux qu'est le livre, qui pour nous est un objet du quotidien librement accessible, reste en même temps fragile. Car s'attaquer au livre, c'est s'attaquer à la démocratie.
Je souhaite au public qui viendra ici de prendre à l'occasion de ces quatre jours beaucoup de plaisir à fréquenter les allées du salon à la rencontre des auteurs ici présents.
Bon festival !
Source http://www.defense.gouv.fr, le 11 mai 2016