Texte intégral
Faire en sorte que nos aînés vieillissent dans les meilleures conditions est un des défis majeurs de ces prochaines années.
Un défi politique, humain, géographique, dont le gouvernement a pris la mesure.
Un défi que vous relevez également, sur vos territoires, avec la double volonté, réaliste et humaine, de répondre aux nouvelles demandes, aux nouvelles évolutions.
Aujourd'hui, nous sommes réunis pour poser la première pierre d'une nouvelle résidence séniors « Les jardins de Daphnée ». Avec ses 57 logements, pensés en termes d'accessibilité, de proximité et de modernité, cette résidence est le fruit d'un partenariat original, placé sous le signe d'une volonté sociale et solidaire.
Je tiens tout d'abord à saluer les différents partenaires, qui font de ce projet une réalité.
Les valeurs que vous partagez, à travers la création des Jardins de Daphnée sont les mêmes que celles que nous portons, au sein du Gouvernement.
C'est la co-construction des politiques publiques, au plus près des réalités, qui permet de répondre le plus efficacement aux besoins exprimés. Avec l'ambition d'anticiper. Et c'est bien de cela dont il est question. Répondre à ces défis, c'est placer l'humain au centre des réflexions. Et des décisions.
Les résidences Services répondent à des besoins bien réels : elles permettent aux personnes âgées de trouver une réponse au choix posé, lorsque la vie quotidienne au domicile n'est plus possible, et que l'entrée en établissement n'est pas souhaitée. Elles sont une réponse intermédiaire et indispensable, pour que chaque personne ait le choix.
Elles permettent, dans un même temps, de préserver le lien social, tout en assurant une certaine sérénité et en permettant d'améliorer la qualité de vie quotidienne. Car, rien n'est plus important qu'un cadre de vie adapté et dans lequel on se sent bien.
« Les Jardins de Daphnée » répondent à ces problématiques. En alliant des partenaires privés et publics, en confiant la gestion à une association (APALIB), le projet se veut à la fois solidaire, respectueux et innovant.
Mêlant locataires et co-propriétaires, la résidence, il faut le souligner, est éligible au Prêt Locatif Social (PLS). En d'autres termes, cela permet aux locataires et résidents de pouvoir prétendre, pour certains, à l'Aide Personnalisée au Logement (APL).
Le développement des résidences séniors a connu un véritable essor, ces dernières années. Voilà pourquoi la loi d'Adaptation de la Société au Vieillissement prévoit plusieurs dispositions.
- Elle permet de mieux maîtriser et de clarifier la répartition des charges entre les résidents et les copropriétaires, en identifiant d'une part les charges de copropriété, et, d'autre part, les services, en distinguant ceux qui ne sont pas individualisables supportés par l'ensemble des résidents et les services individualisables qui ne sont dus que par ceux qui les consomment. Et j'y suis très attachée.
- la loi permet également de mieux identifier le contenu et le coût des services. Et de donner une meilleure information aux résidents sur l'organisation relative aux services fournis, par la création d'un conseil des résidents, composé des personnes demeurant dans la résidence.
Leur rôle, consultatif, a pour objectif de créer un espace de discussion entre résidents et gérants des lieux. Le conseil relayera les demandes et les propositions des résidents.
Le dialogue est important. Car il permet d'avancer ensemble, et de régler, en temps réel, des questions et obstacles, pour le bien des résidents, mais aussi pour une meilleure coordination des professionnels.
Mais il ne doit pas être à sens unique. Les résidents doivent avoir voix au chapitre, concernant leur bien-être ou leur cadre de vie. Et être entendus. C'est exactement ce que vous prônez.
On a trop longtemps pensé que les personnes âgées avaient perdu leur autonomie de penser. Heureusement, ces temps sont en partie révolus. Et la société elle-même évolue vers une meilleure reconnaissance des séniors. Même si beaucoup reste à faire, en termes de changements des mentalités.
Un autre paramètre, important, est la localisation géographique des résidences. On a longtemps excentré ces lieux, sous prétexte que le vieillissement devait être caché, exclut de nos sociétés. Mais c'était une erreur. Car, permettre aux personnes âgées de bien vieillir, c'est aussi leur donner l'opportunité de rester au cur de nos cités, au cur de nos villes. C'est leur donner la possibilité, vitale, de conserver des relations sociales. C'est, enfin, leur donner la possibilité d'être actifs et utiles, à leur niveau, selon leurs envies et leurs possibilités.
La résidence Les Jardins de Daphnée, située ici, à Riedisheim, ville de 12500 habitants, offre un cadre de vie dynamique, dans un environnement naturel privilégié. Les personnes y habitant auront de fait tout à proximité : transports, commerces, nature, équipements publics
Repenser la place de nos aînés, leurs attentes, leur donner les moyens de vivre correctement, dans des environnements accueillants et rassurants, les intégrer aux décisions : voilà les exigences que porte, entre autres, la loi d'adaptation de la société au vieillissement, que je mets en uvre.
Aujourd'hui, entre les prises de consciences politiques et sociétales, grâce aux avancées technologiques, ces exigences, nous pouvons les traduire concrètement, dans la vie quotidienne. Mais pour cela, il a fallu, chacun à notre niveau, accepter de changer de point de vue.
Ce changement de paradigme, outre le fait qu'il est indispensable pour faire du vieillissement une opportunité, est devenu une priorité nationale, grâce à la loi.
Les enjeux que commande l'adaptation de la société au vieillissement ne doivent pas nous faire peur. Ils doivent nous motiver. Pour inventer, travailler en commun. Et tirer profit des nouvelles technologies.
Il était urgent d'inventer des solutions innovantes, pour répondre à ce défi. Urgent de mettre à leur service les avancées technologiques. Dans une volonté de simplification du quotidien et des prises en charge.
J'en suis convaincue, le développement des nouvelles technologies, et l'adaptation de la société sont une chance pour nos aînés. Une chance pour leur permettre de vivre mieux et dans de meilleures conditions. J'ai coutume de dire que, grâce à la silver économie, nous réconcilions deux notions, jusque-là antagonistes, que sont le vieillissement et le progrès technologique.
J'y crois fortement. Et les projets que je découvre, les visites de terrain que j'effectue, me confortent. Vieillissement et innovation ne sont plus deux réalités contradictoires. Envisager la créativité et la modernité comme moteurs de changement au service des personnes âgées va faire progresser toute la société.
Je sais que nous partageons ce point de vue. La résidence les Jardins de Daphnée sera équipée d'outils technologiques, au service de la sécurité et du confort des résidents. Surveillance d'activité, détection des chutes, logements pensés en termes pratiques et esthétiques Vous mettez en uvre un programme ambitieux, mais accessible.
Et, parce que cette résidence accueillera les retraités de demain, elle est évidemment connectée. Pour que dès aujourd'hui, ce nouveau besoin ne constitue pas une fracture entre les générations.
S'occuper de la question du vieillissement et de celle du bien-vieillir, c'est mettre l'humain au cur des décisions. C'est réfléchir, de manière ambitieuse et réaliste à ce que nous voulons faire de nos sociétés. A la place des uns et des autres. Au sein de la République du respect, que nous appelons toutes et tous de nos vux.
Je vous remercie
source http://social-sante.gouv.fr, le 24 mai 2016