Texte intégral
YAËL GOOSZ
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
YAËL GOOSZ
Manif ou pas manif demain ? En attendant, c'est le gouvernement qui est statique, quasi-mutique. Allez-vous, oui ou non, autoriser les anti-loi travail, à défiler dans les rues de Paris, demain jeudi ?
STEPHANE LE FOLL
Bon, en tout cas, ce matin, je ne vais pas être ni statique, ni mutique, puisque je vais m'expliquer. Il y a une discussion qui est en cours, on ne recommencera pas à autoriser des manifestations qui conduisent aux débordements que l'on a connus, avec les dangers que ça comporte pour les manifestants, et pour toutes les activités, qu'elles soient privées, voire publiques, puisque ça a été jusqu'à un hôpital qui a été attaqué. Donc il faut qu'on reste sur ce sujet, ni statique, ni mutique, il faut qu'on soit simplement explicite. On a le droit de manifester, et on l'a respecté ce droit, personne ne peut le contester. Et à chaque fois qu'on l'a respecté, on a constaté et demandé aux organisateurs d'être extrêmement vigilants aux risques de débordements. Je suis désolé de le dire, la dernière manifestation a été à ce titre un exemple qu'on ne peut plus suivre. Voilà, donc des...
YAËL GOOSZ
Mais, entre-temps, depuis, soyons explicites, depuis hier il y a des négociations entre la Préfecture de police de Paris et l'intersyndicale...
STEPHANE LE FOLL
Oui.
YAËL GOOSZ
On parle de deux parcours alternatifs qui seraient plus facile à encadrer, mais il n'y a toujours pas de réponse du préfet, ni de vous d'ailleurs.
STEPHANE LE FOLL
D'abord, la réponse du préfet, elle sera donnée quand le préfet jugera si les conditions dans lesquelles cette manifestation peuvent se dérouler dans de bonnes conditions, ou pas....
YAËL GOOSZ
Sur décision politique, Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Mais, décision politique, mais Yaël GOOSZ, ici, je me rappelle de ce que j'ai entendu après la manifestation. Décision politique, oui. Quel est le principe ? On doit laisser la liberté de manifestation. Le droit de grève n'a jamais été, mais un seul instant, remis en cause, nous sommes parfaitement respectueux de toutes les règles qui fondent la République, mais quand on est dans un contexte qu'on connait, avec une sollicitation des forces de l'ordre que l'on connait, et qu'on connait les débordements qu'on a connus, il y a un minimum, oui, c'est politique, de responsabilités. On devrait avoir...
YAËL GOOSZ
C'est sous pression du syndicat Alliance que vous prenez cette décision ?
STEPHANE LE FOLL
C'est n'importe quoi, sous pression de quel syndicat ?
YAËL GOOSZ
Les personnels sont épuisés et le syndicat Alliance demande le report des manifestations.
STEPHANE LE FOLL
Oui mais, ça, on n'a pas besoin du syndicat Alliance pour savoir que les personnels sont épuisés, le ministre de l'Intérieur s'est suffisamment exprimé sur le sujet. On a une sollicitation des forces de l'ordre aujourd'hui, avec l'Euro, avec la lutte contre le terrorisme, qui est maximum, on le sait, on le sait, et c'est ce qu'on essaie d'expliquer aussi aux syndicats, en leur disant : partageons, en partie, non pas une responsabilité sur le maintien de l'ordre, ça, ça fait partie des responsabilités de l'Etat, mais un minimum de responsabilité collective.
YAËL GOOSZ
Donc on se dirige vers une interdiction de la manifestation...
STEPHANE LE FOLL
J'apprends d'ailleurs que monsieur MARTINEZ ne sera pas à Paris...
YAËL GOOSZ
... Stéphane LE FOLL, pour être clair pour nos auditeurs, on se dirige vers une interdiction de la manifestation, oui ou non ?
STEPHANE LE FOLL
... je crois qu'il est à Bordeaux, il a annoncé qu'il était à Bordeaux. Donc, De quoi on discute ?
GUY BIRENBAUM
Est-ce qu'on se dirige vers une interdiction ? C'est ce que vous nous dites ce matin ?
STEPHANE LE FOLL
Mais on se dirigera vers une interdiction, je l'ai dit, si les conditions dans lesquelles cette manifestation se déroulerait, ne permettent pas de garantir le minimum de sécurité.
YAËL GOOSZ
Mais c'est tout de suite, c'est demain, il faut décider très vite, là.
STEPHANE LE FOLL
Mais Yaël GOOSZ, je ne suis pas là pour répondre à vos questions, nous sommes là pour assurer...
YAËL GOOSZ
Si, un petit peu quand même.
STEPHANE LE FOLL
Oui, à vos questions, mais pas à vos questions, à vos injonctions, on est là avec un préfet qui discute et qui assurera toutes les conditions de sécurité.
FABIENNE SINTES
Mais vous avez entendu quand même les policiers...
STEPHANE LE FOLL
Ou n'autorisera pas.
FABIENNE SINTES
Vous avez entendu, pardonnez-moi, quand même, les policiers dirent que statique, ce n'était pas forcément plus facile pour eux, en fait. Tout le monde, sur la même place, au même moment, pas forcément plus facile.
STEPHANE LE FOLL
Bon, c'est pas forcément plus facile, c'était une manière d'engager une discussion avec des syndicats pour leur rappeler qu'on ne pouvait plus avoir les cortèges de plusieurs kilomètres, qui, tout le long, parce qu'il faut quand même se rappeler, tout le long c'est de la casse. Alors après on vient dire, position de la CGT, « c'est la police qui fait pas son travail ». Il ne faut quand même pas exagérer.
YAËL GOOSZ
En tout cas il y a de la colère.
STEPHANE LE FOLL
Il ne faut pas exagérer.
YAËL GOOSZ
Il y a de la colère à gauche, en tout cas, Stéphane LE FOLL, tous les partis, sauf le PS, ont rendez-vous tout à l'heure à 09h00, Place de la Bastille, pour défendre le droit de manifester, et c'est Eric COQUEREL, du Parti de Gauche, qui vous interpelle ce matin.
ERIC COQUEREL
Monsieur LE FOLL, bonjour. Vous avez une opinion publique qui aux 2/3 reste opposée depuis des mois à cette loi. La majorité des syndicats, dont trois confédérations syndicales sur cinq, et vous n'avez pas de majorité à l'Assemblée, d'où l'utilisation du 49.3, et maintenant l'interdiction de manifestation syndicale, ce qui serait une première depuis le début de la Vème République. Alors oui, d'autres gouvernements l'ont fait avant vous, ils n'en sont pas morts, pourquoi ne revenez-vous pas à la sagesse et ne retirez-vous pas cette loi ?
YAËL GOOSZ
Réponse.
STEPHANE LE FOLL
Mais, réponse, elle est très claire. De quelle majorité parle-t-il au niveau syndical ? Est-ce que les syndicats réformistes ne sont pas majoritaires ? Si, ils sont majoritaires, ils font plus de 51 % de la représentation des salariés. 49.3 à l'Assemblée à cause de quoi ? A cause du fait que la droite pouvait voter avec une partie de la gauche. C'est ça qui fait qu'on est obligé d'utiliser le 49.3, monsieur COQUEREL oublie de le dire, mais c'est normal. Et puis la seule question qui est posée, c'est retrait ? Mais monsieur COQUEREL, depuis le début, a contesté le Pacte de responsabilité. Qu'est-ce qu'on constate aujourd'hui ? Et c'est l'INSEE, qui le dit, que si la croissance revient c'est parce qu'on a fait des choix, pas pour les patrons, pour des entreprises, pour leur permettre ensuite d'embaucher. Je regardais ce qui se passe aujourd'hui avec PSA. Moi je me souviens, quand on est arrivé, le 14 juillet, le premier 14 juillet de François HOLLANDE, c'était la fermeture d'Aulnay, on ne savait même pas si PSA allait tenir dans les deux ans qui viennent. Aujourd'hui, non seulement il crée de l'emploi, il investit en France alors qu'il devait investir en Chine. Qu'est-ce qui s'est passé ? Prise de participation de l'Etat, pacte de responsabilité qu'a toujours contesté Jean-Luc MELENCHON et le Front de gauche, accord entre les salariés et la Direction de l'usine pour un accord de modération salariale, et aujourd'hui, redressement plus prime de 2 000 à tous les salariés. Voilà ce que ne veut pas entendre une partie de la gauche. Eh bien voilà ce que je veux dire ce matin.
YAËL GOOSZ
Guy BIRENBAUM.
GUY BIRENBAUM
Monsieur LE FOLL, il n'y a pas que retrait, il y a des gens, même dans la majorité, qui parlent de suspension du texte.
STEPHANE LE FOLL
Mais, on est dans des... alors, quand il n'y a pas le retrait, il y a des esprits un peu plus subtiles qui se disent : et si on pouvait suspendre ? Alors suspendre, ça veut dire que l'on monte en l'air et on attend que ça retombe. Qu'est-ce qui retombe ?
GUY BIRENBAUM
Eh ben c'est vous qui savez.
STEPHANE LE FOLL
Mais non ! C'est pourquoi je ne réponds ni à la question du retrait, ni à celle de la suspension. Enfin, je veux dire, on n'est pas dans un moment où on pourrait suspendre, attendre, regarder et pour faire quoi au bout ? Parce que les mêmes qui ne veulent plus le retrait parce qu'ils se rendent compte quand même que c'est un peu exagéré, se disent « on va suspendre ». Quelle finalité ? Toujours la même.
YAËL GOOSZ
Sur les manifs, c'est Nicolas SARKOZY qui depuis Berlin prend le contre-pied hier, en disant : c'est pas raisonnable qu'un gouvernement républicain interdise les manifestations. Ça vous a surpris cette prise de position du chef de l'opposition ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien tout m'a surpris hier, puisque Nicolas SARKOZY parle au nom d'Angela MERKEL maintenant, donc il traduit ce qu'elle a du dire, puisqu'il est à Berlin, il dit : « J'ai demandé, et Angela MERKEL m'a dit que c'était possible sur la question du Brexit ». Et puis ensuite il a, à Berlin, une expression sur cette question de la manifestation...
YAËL GOOSZ
Il défend la liberté syndicale.
STEPHANE LE FOLL
Je ne sais pas quelle mouche l'a piqué, je crois deviner que c'est celle de la primaire.
YAËL GOOSZ
Simplement ça.
STEPHANE LE FOLL
Eh bien j'imagine.
YAËL GOOSZ
Il n'y aura pas une, mais donc deux primaire, puisque vous en parlez, avant 2017. Janvier pour celle du PS. Ça va, la pilule n'est pas trop dure à avaler, vous l'acceptez cette primaire ? Vous étiez favorable.
STEPHANE LE FOLL
Moi j'accepte cette primaire, ce processus démocratique, il y en aura deux d'ailleurs.
YAËL GOOSZ
Vous avez toujours été contre, à chaque fois, toujours.
STEPHANE LE FOLL
Oui, moi je pense... j'ai toujours été contre parce que je pense que l'on a une responsabilité qu'on doit assumer devant les Français. On laisse toujours penser, et c'est ça qui me... Quand on est au gouvernement et quand on est président de la République sortant, on est en responsabilité, c'est pas simplement un débat entre nous, c'est un débat avec la France et les Français. Bon. Ça, ça a été dit, c'était ma position. Le Parti socialiste a fait un choix, samedi dernier, d'une méthode et d'un processus, avec une primaire ouvert au parti de gouvernement. Je pense que ce choix est, je l'ai dit, tout à fait légitime, et va permettre au moins d'avoir un débat démocratique pour traiter une question de savoir...
YAËL GOOSZ
Mais qu'est- ce qu'un président sortant vient faire dans cette galère ?
STEPHANE LE FOLL
Mais alors, la même question aurait été posée à l'envers, s'il n'y avait pas eu de primaire, comment se fait-il qu'on impose le président sortant ?
YAËL GOOSZ
Non...
STEPHANE LE FOLL
Donc, sur ce sujet, il y a une méthode, il y a un calendrier, donc maintenant on fera en sorte que les choses s'organisent de la meilleure des façons, sachant que le calendrier du président de la République, jusqu'au mois de décembre, c'est le président de la République, et pleinement, le président de la République.
GUY BIRENBAUM
Non mais c'est pas la même question, dans l'autre sens, là on a, pardon de revenir un tout petit peu en arrière, mais il faut être très clair, on a un président qui a été élu par la majorité des Français, qui va retourner devant sa famille politique pour faire valider une candidature. On n'a jamais vu ça.
STEPHANE LE FOLL
Eh bien on n'a peut-être jamais vu ça, ça a été un choix qui a été proposé et adopté par le Parti socialiste, sous une demande, c'est toujours la même, le débat au sein du Parti socialiste, il existe depuis le départ. Je rappellerai simplement que l'ancienne primaire, la première, celle de 2011, avait mis sur la table un certain nombre de débats, elle a été tranchée avec une participation de 3 millions de personnes, j'imagine que cette fois-ci il y en aura beaucoup moins, mais elle avait tranché à cette simple question. Qu'est-ce qui sest passé tout de suite après ? Est-ce que ces questions de Français n'ont pas été remises sur la table ? Si, la question du déficit budgétaire. François HOLLANDE a été d'une clarté totale sur ce sujet.
GUY BIRENBAUM
Il n'y avait pas la loi travail, si je puis me permettre.
STEPHANE LE FOLL
Il n'y avait pas la loi travail. Il n'y avait pas non plus la lutte contre le terrorisme, l'augmentation du...
GUY BIRENBAUM
Ah non, mais là d'accord...
YAËL GOOSZ
Ça c'est le passé, Stéphane LE FOLL...
GUY BIRENBAUM
C'est pas pareil.
STEPHANE LE FOLL
... il y a aussi l'avenir, l'avenir proche.
STEPHANE LE FOLL
Ni le Pacte de responsabilité... même s'il y avait la question de la production qui était parfaitement identifiée.
YAËL GOOSZ
L'avenir proche, politiquement, Emmanuel MACRON en meeting, info France Info, d'Anne-Laure DAGNET, le 12 juillet à la Mutualité à Paris, lui il n'est pas candidat encore mais il fait des meetings politiques.
STEPHANE LE FOLL
Bon ben écoutez, il a... vous m'apprenez ça ce matin, moi je ne sais pas, c'est un meeting d'un ministre, et c'est bien légitime, j'en ai fait aussi...
YAËL GOOSZ
C'est légitime ?
GUY BIRENBAUM
Deux jours avant le président ?
STEPHANE LE FOLL
Parce que c'est le combien ? C'est le ?
GUY BIRENBAUM
Le 12 juillet, avec l'expression publique du président.
STEPHANE LE FOLL
Le 14 juillet c'est la fête nationale, c'est d'abord ça qu'il faut retenir.
GUY BIRENBAUM
Oui.
STEPHANE LE FOLL
Et puis il y a une expression du président de la République, le 14 juillet, bon, il y a un meeting le 12 juillet, on verra ce que dit Emmanuel MACRON. Je pense qu'il sera en capacité de défendre ce qui est fait, et en tout cas ce que j'ai rappelé tout à l'heure. Si l'économie va mieux, c'est parce qu'il y a eu des choix difficiles, qui ont été critiqués par tout le monde et qui ont été faits par le président de la République.
YAËL GOOSZ
Et demain, vote historique en Grande-Bretagne, Brexit or not Brexit, pourquoi une telle discrétion des europhiles, comme vous ? Vous vous cachez parce que vous avez peur d'influencer me vote de l'électeur britannique lambda ?
STEPHANE LE FOLL
Oh, oui, on a cette espèce, puisqu'on est membre du gouvernement, cette idée que c'est un choix souverain qui doit être fait par la Grande-Bretagne et les Britanniques, mais en même temps, j'ai regardé et j'entendais les images de hier soir, avec Boris JOHNSON qui veut faire de l'immigration le seul sujet qui va décider de savoir si la Grande-Bretagne reste ou sort. Je rappellerai juste une question, un sujet, c'est, voilà comment fonctionnent tous ces populistes. Ils font, ils utilisent la peur, celle de l'immigration, et sur laquelle il faut maitriser les flux migratoires, ça c'est un enjeu colossal, et ils laissent penser que pour les autres sujets, eh bien continuera à s'arranger. Moi je le dis très clairement, la Grande-Bretagne quitte l'Europe, il n'y aura plus pour les agriculteurs de Grande-Bretagne, d'aides européennes. Il faut que ça soit clair. La Grande-Bretagne quitte l'Europe mais on va garder le marché unique. Non, il n'y aura plus de marché unique, parce que la Suisse aujourd'hui, pour avoir accès au marché unique, elle paie pour avoir accès. La Norvège, pour avoir accès au marché unique, elle paie. Et s'ils ne veulent pas payer, les Anglais, ils seront obligés de passer par une négociation de type accord commercial, et il y aura des taxes qui seront négociées. Donc, je dis aux Anglais : vous croyez que le débat c'est l'immigration et vous pensez que tout le reste ne va pas bouger ? Eh bien vous perdrez sur l'immigration et vous perdrez les avantages que vous avez au niveau commercial.
YAËL GOOSZ
Voilà qui...
STEPHANE LE FOLL
Donc je leur demande de bien y réfléchir.
YAËL GOOSZ
L'autre référendum, enfin il faut dire consultation publique, c'est dimanche, Notre-Dame-des-Landes, le transfert de l'aéroport, vous êtes pour ce transfert ?
STEPHANE LE FOLL
Oh, moi ça fait 20 ans que je suis dans les Pays de Loire, donc 20 ans que j'entends parler de cela.
YAËL GOOSZ
Vous êtes pour ?
STEPHANE LE FOLL
Moi, 20 ans que j'ai compris les arguments de ceux qui étaient pour. J'ai pas, ce n'est pas moi qui ait décidé, je ne suis pas en situation de décider, mais les élus qui ont décidé ça, ils ne l'ont pas fait non plus simplement pour avoir la belle idée d'avoir construit un aéroport. Ils l'ont fait parce qu'il y avait un aéroport qui existe, qui est juste à côté de Nantes, il y a les avions qui passent au-dessus de la ville et je sais parfaitement ce que ça représente pour les Nantais, parce que ça j'en ai déjà discuté à plusieurs reprises. Il y avait l'idée aussi que comme il est de l'autre côté de la Loire, la partie Rennes, la Bretagne, avait besoin d'avoir...
YAËL GOOSZ
Pour faire simple, vous conseillez aux électeurs de Loire Atlantique de voter pour le transfert de l'aéroport.
STEPHANE LE FOLL
Mais je ne vais pas prendre parti, puisque ça a été considéré comme un choix de la Loire Atlantique et je le respecte, mais j'explique pourquoi ça a été décidé. Et passer de l'autre côté, parce que Rennes, pour essayer de trouver une dynamique Pays de Loire, Grand Ouest. Bon, voilà les raisons, c'est pas simplement le plaisir de faire un aéroport, parce qu'on laisse penser, avec le sondage qui est sorti, bien sûr les Français considèrent qu'on veut faire un aéroport pour le plaisir d'en faire un. C'est pas ça. Il y a des raisons derrière. Alors, ensuite, les gens de Loire Atlantique auront à décider si c'est oui ou si c'est non.
YAËL GOOSZ
Mais on a compris ce que vous pensiez du projet.
STEPHANE LE FOLL
Et demain soir, il y a une nuit de l'agro-écologie pour l'agriculture, comment combiner la performance environnementale et la performance économique et sociale, je tiens à le rappeler sur France Info, parce que si je ne l'avais pas dit...
YAËL GOOSZ
Et vous ouvrez vos jardins alors, vous ouvrez les jardins du ministère.
STEPHANE LE FOLL
... personne ne l'aurait dit.
GUY BIRENBAUM
Eh ben vous avez bien fait de le dire.
STEPHANE LE FOLL
Voilà.
FABIENNE SINTES
Merci beaucoup.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 juin 2016
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
YAËL GOOSZ
Manif ou pas manif demain ? En attendant, c'est le gouvernement qui est statique, quasi-mutique. Allez-vous, oui ou non, autoriser les anti-loi travail, à défiler dans les rues de Paris, demain jeudi ?
STEPHANE LE FOLL
Bon, en tout cas, ce matin, je ne vais pas être ni statique, ni mutique, puisque je vais m'expliquer. Il y a une discussion qui est en cours, on ne recommencera pas à autoriser des manifestations qui conduisent aux débordements que l'on a connus, avec les dangers que ça comporte pour les manifestants, et pour toutes les activités, qu'elles soient privées, voire publiques, puisque ça a été jusqu'à un hôpital qui a été attaqué. Donc il faut qu'on reste sur ce sujet, ni statique, ni mutique, il faut qu'on soit simplement explicite. On a le droit de manifester, et on l'a respecté ce droit, personne ne peut le contester. Et à chaque fois qu'on l'a respecté, on a constaté et demandé aux organisateurs d'être extrêmement vigilants aux risques de débordements. Je suis désolé de le dire, la dernière manifestation a été à ce titre un exemple qu'on ne peut plus suivre. Voilà, donc des...
YAËL GOOSZ
Mais, entre-temps, depuis, soyons explicites, depuis hier il y a des négociations entre la Préfecture de police de Paris et l'intersyndicale...
STEPHANE LE FOLL
Oui.
YAËL GOOSZ
On parle de deux parcours alternatifs qui seraient plus facile à encadrer, mais il n'y a toujours pas de réponse du préfet, ni de vous d'ailleurs.
STEPHANE LE FOLL
D'abord, la réponse du préfet, elle sera donnée quand le préfet jugera si les conditions dans lesquelles cette manifestation peuvent se dérouler dans de bonnes conditions, ou pas....
YAËL GOOSZ
Sur décision politique, Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Mais, décision politique, mais Yaël GOOSZ, ici, je me rappelle de ce que j'ai entendu après la manifestation. Décision politique, oui. Quel est le principe ? On doit laisser la liberté de manifestation. Le droit de grève n'a jamais été, mais un seul instant, remis en cause, nous sommes parfaitement respectueux de toutes les règles qui fondent la République, mais quand on est dans un contexte qu'on connait, avec une sollicitation des forces de l'ordre que l'on connait, et qu'on connait les débordements qu'on a connus, il y a un minimum, oui, c'est politique, de responsabilités. On devrait avoir...
YAËL GOOSZ
C'est sous pression du syndicat Alliance que vous prenez cette décision ?
STEPHANE LE FOLL
C'est n'importe quoi, sous pression de quel syndicat ?
YAËL GOOSZ
Les personnels sont épuisés et le syndicat Alliance demande le report des manifestations.
STEPHANE LE FOLL
Oui mais, ça, on n'a pas besoin du syndicat Alliance pour savoir que les personnels sont épuisés, le ministre de l'Intérieur s'est suffisamment exprimé sur le sujet. On a une sollicitation des forces de l'ordre aujourd'hui, avec l'Euro, avec la lutte contre le terrorisme, qui est maximum, on le sait, on le sait, et c'est ce qu'on essaie d'expliquer aussi aux syndicats, en leur disant : partageons, en partie, non pas une responsabilité sur le maintien de l'ordre, ça, ça fait partie des responsabilités de l'Etat, mais un minimum de responsabilité collective.
YAËL GOOSZ
Donc on se dirige vers une interdiction de la manifestation...
STEPHANE LE FOLL
J'apprends d'ailleurs que monsieur MARTINEZ ne sera pas à Paris...
YAËL GOOSZ
... Stéphane LE FOLL, pour être clair pour nos auditeurs, on se dirige vers une interdiction de la manifestation, oui ou non ?
STEPHANE LE FOLL
... je crois qu'il est à Bordeaux, il a annoncé qu'il était à Bordeaux. Donc, De quoi on discute ?
GUY BIRENBAUM
Est-ce qu'on se dirige vers une interdiction ? C'est ce que vous nous dites ce matin ?
STEPHANE LE FOLL
Mais on se dirigera vers une interdiction, je l'ai dit, si les conditions dans lesquelles cette manifestation se déroulerait, ne permettent pas de garantir le minimum de sécurité.
YAËL GOOSZ
Mais c'est tout de suite, c'est demain, il faut décider très vite, là.
STEPHANE LE FOLL
Mais Yaël GOOSZ, je ne suis pas là pour répondre à vos questions, nous sommes là pour assurer...
YAËL GOOSZ
Si, un petit peu quand même.
STEPHANE LE FOLL
Oui, à vos questions, mais pas à vos questions, à vos injonctions, on est là avec un préfet qui discute et qui assurera toutes les conditions de sécurité.
FABIENNE SINTES
Mais vous avez entendu quand même les policiers...
STEPHANE LE FOLL
Ou n'autorisera pas.
FABIENNE SINTES
Vous avez entendu, pardonnez-moi, quand même, les policiers dirent que statique, ce n'était pas forcément plus facile pour eux, en fait. Tout le monde, sur la même place, au même moment, pas forcément plus facile.
STEPHANE LE FOLL
Bon, c'est pas forcément plus facile, c'était une manière d'engager une discussion avec des syndicats pour leur rappeler qu'on ne pouvait plus avoir les cortèges de plusieurs kilomètres, qui, tout le long, parce qu'il faut quand même se rappeler, tout le long c'est de la casse. Alors après on vient dire, position de la CGT, « c'est la police qui fait pas son travail ». Il ne faut quand même pas exagérer.
YAËL GOOSZ
En tout cas il y a de la colère.
STEPHANE LE FOLL
Il ne faut pas exagérer.
YAËL GOOSZ
Il y a de la colère à gauche, en tout cas, Stéphane LE FOLL, tous les partis, sauf le PS, ont rendez-vous tout à l'heure à 09h00, Place de la Bastille, pour défendre le droit de manifester, et c'est Eric COQUEREL, du Parti de Gauche, qui vous interpelle ce matin.
ERIC COQUEREL
Monsieur LE FOLL, bonjour. Vous avez une opinion publique qui aux 2/3 reste opposée depuis des mois à cette loi. La majorité des syndicats, dont trois confédérations syndicales sur cinq, et vous n'avez pas de majorité à l'Assemblée, d'où l'utilisation du 49.3, et maintenant l'interdiction de manifestation syndicale, ce qui serait une première depuis le début de la Vème République. Alors oui, d'autres gouvernements l'ont fait avant vous, ils n'en sont pas morts, pourquoi ne revenez-vous pas à la sagesse et ne retirez-vous pas cette loi ?
YAËL GOOSZ
Réponse.
STEPHANE LE FOLL
Mais, réponse, elle est très claire. De quelle majorité parle-t-il au niveau syndical ? Est-ce que les syndicats réformistes ne sont pas majoritaires ? Si, ils sont majoritaires, ils font plus de 51 % de la représentation des salariés. 49.3 à l'Assemblée à cause de quoi ? A cause du fait que la droite pouvait voter avec une partie de la gauche. C'est ça qui fait qu'on est obligé d'utiliser le 49.3, monsieur COQUEREL oublie de le dire, mais c'est normal. Et puis la seule question qui est posée, c'est retrait ? Mais monsieur COQUEREL, depuis le début, a contesté le Pacte de responsabilité. Qu'est-ce qu'on constate aujourd'hui ? Et c'est l'INSEE, qui le dit, que si la croissance revient c'est parce qu'on a fait des choix, pas pour les patrons, pour des entreprises, pour leur permettre ensuite d'embaucher. Je regardais ce qui se passe aujourd'hui avec PSA. Moi je me souviens, quand on est arrivé, le 14 juillet, le premier 14 juillet de François HOLLANDE, c'était la fermeture d'Aulnay, on ne savait même pas si PSA allait tenir dans les deux ans qui viennent. Aujourd'hui, non seulement il crée de l'emploi, il investit en France alors qu'il devait investir en Chine. Qu'est-ce qui s'est passé ? Prise de participation de l'Etat, pacte de responsabilité qu'a toujours contesté Jean-Luc MELENCHON et le Front de gauche, accord entre les salariés et la Direction de l'usine pour un accord de modération salariale, et aujourd'hui, redressement plus prime de 2 000 à tous les salariés. Voilà ce que ne veut pas entendre une partie de la gauche. Eh bien voilà ce que je veux dire ce matin.
YAËL GOOSZ
Guy BIRENBAUM.
GUY BIRENBAUM
Monsieur LE FOLL, il n'y a pas que retrait, il y a des gens, même dans la majorité, qui parlent de suspension du texte.
STEPHANE LE FOLL
Mais, on est dans des... alors, quand il n'y a pas le retrait, il y a des esprits un peu plus subtiles qui se disent : et si on pouvait suspendre ? Alors suspendre, ça veut dire que l'on monte en l'air et on attend que ça retombe. Qu'est-ce qui retombe ?
GUY BIRENBAUM
Eh ben c'est vous qui savez.
STEPHANE LE FOLL
Mais non ! C'est pourquoi je ne réponds ni à la question du retrait, ni à celle de la suspension. Enfin, je veux dire, on n'est pas dans un moment où on pourrait suspendre, attendre, regarder et pour faire quoi au bout ? Parce que les mêmes qui ne veulent plus le retrait parce qu'ils se rendent compte quand même que c'est un peu exagéré, se disent « on va suspendre ». Quelle finalité ? Toujours la même.
YAËL GOOSZ
Sur les manifs, c'est Nicolas SARKOZY qui depuis Berlin prend le contre-pied hier, en disant : c'est pas raisonnable qu'un gouvernement républicain interdise les manifestations. Ça vous a surpris cette prise de position du chef de l'opposition ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien tout m'a surpris hier, puisque Nicolas SARKOZY parle au nom d'Angela MERKEL maintenant, donc il traduit ce qu'elle a du dire, puisqu'il est à Berlin, il dit : « J'ai demandé, et Angela MERKEL m'a dit que c'était possible sur la question du Brexit ». Et puis ensuite il a, à Berlin, une expression sur cette question de la manifestation...
YAËL GOOSZ
Il défend la liberté syndicale.
STEPHANE LE FOLL
Je ne sais pas quelle mouche l'a piqué, je crois deviner que c'est celle de la primaire.
YAËL GOOSZ
Simplement ça.
STEPHANE LE FOLL
Eh bien j'imagine.
YAËL GOOSZ
Il n'y aura pas une, mais donc deux primaire, puisque vous en parlez, avant 2017. Janvier pour celle du PS. Ça va, la pilule n'est pas trop dure à avaler, vous l'acceptez cette primaire ? Vous étiez favorable.
STEPHANE LE FOLL
Moi j'accepte cette primaire, ce processus démocratique, il y en aura deux d'ailleurs.
YAËL GOOSZ
Vous avez toujours été contre, à chaque fois, toujours.
STEPHANE LE FOLL
Oui, moi je pense... j'ai toujours été contre parce que je pense que l'on a une responsabilité qu'on doit assumer devant les Français. On laisse toujours penser, et c'est ça qui me... Quand on est au gouvernement et quand on est président de la République sortant, on est en responsabilité, c'est pas simplement un débat entre nous, c'est un débat avec la France et les Français. Bon. Ça, ça a été dit, c'était ma position. Le Parti socialiste a fait un choix, samedi dernier, d'une méthode et d'un processus, avec une primaire ouvert au parti de gouvernement. Je pense que ce choix est, je l'ai dit, tout à fait légitime, et va permettre au moins d'avoir un débat démocratique pour traiter une question de savoir...
YAËL GOOSZ
Mais qu'est- ce qu'un président sortant vient faire dans cette galère ?
STEPHANE LE FOLL
Mais alors, la même question aurait été posée à l'envers, s'il n'y avait pas eu de primaire, comment se fait-il qu'on impose le président sortant ?
YAËL GOOSZ
Non...
STEPHANE LE FOLL
Donc, sur ce sujet, il y a une méthode, il y a un calendrier, donc maintenant on fera en sorte que les choses s'organisent de la meilleure des façons, sachant que le calendrier du président de la République, jusqu'au mois de décembre, c'est le président de la République, et pleinement, le président de la République.
GUY BIRENBAUM
Non mais c'est pas la même question, dans l'autre sens, là on a, pardon de revenir un tout petit peu en arrière, mais il faut être très clair, on a un président qui a été élu par la majorité des Français, qui va retourner devant sa famille politique pour faire valider une candidature. On n'a jamais vu ça.
STEPHANE LE FOLL
Eh bien on n'a peut-être jamais vu ça, ça a été un choix qui a été proposé et adopté par le Parti socialiste, sous une demande, c'est toujours la même, le débat au sein du Parti socialiste, il existe depuis le départ. Je rappellerai simplement que l'ancienne primaire, la première, celle de 2011, avait mis sur la table un certain nombre de débats, elle a été tranchée avec une participation de 3 millions de personnes, j'imagine que cette fois-ci il y en aura beaucoup moins, mais elle avait tranché à cette simple question. Qu'est-ce qui sest passé tout de suite après ? Est-ce que ces questions de Français n'ont pas été remises sur la table ? Si, la question du déficit budgétaire. François HOLLANDE a été d'une clarté totale sur ce sujet.
GUY BIRENBAUM
Il n'y avait pas la loi travail, si je puis me permettre.
STEPHANE LE FOLL
Il n'y avait pas la loi travail. Il n'y avait pas non plus la lutte contre le terrorisme, l'augmentation du...
GUY BIRENBAUM
Ah non, mais là d'accord...
YAËL GOOSZ
Ça c'est le passé, Stéphane LE FOLL...
GUY BIRENBAUM
C'est pas pareil.
STEPHANE LE FOLL
... il y a aussi l'avenir, l'avenir proche.
STEPHANE LE FOLL
Ni le Pacte de responsabilité... même s'il y avait la question de la production qui était parfaitement identifiée.
YAËL GOOSZ
L'avenir proche, politiquement, Emmanuel MACRON en meeting, info France Info, d'Anne-Laure DAGNET, le 12 juillet à la Mutualité à Paris, lui il n'est pas candidat encore mais il fait des meetings politiques.
STEPHANE LE FOLL
Bon ben écoutez, il a... vous m'apprenez ça ce matin, moi je ne sais pas, c'est un meeting d'un ministre, et c'est bien légitime, j'en ai fait aussi...
YAËL GOOSZ
C'est légitime ?
GUY BIRENBAUM
Deux jours avant le président ?
STEPHANE LE FOLL
Parce que c'est le combien ? C'est le ?
GUY BIRENBAUM
Le 12 juillet, avec l'expression publique du président.
STEPHANE LE FOLL
Le 14 juillet c'est la fête nationale, c'est d'abord ça qu'il faut retenir.
GUY BIRENBAUM
Oui.
STEPHANE LE FOLL
Et puis il y a une expression du président de la République, le 14 juillet, bon, il y a un meeting le 12 juillet, on verra ce que dit Emmanuel MACRON. Je pense qu'il sera en capacité de défendre ce qui est fait, et en tout cas ce que j'ai rappelé tout à l'heure. Si l'économie va mieux, c'est parce qu'il y a eu des choix difficiles, qui ont été critiqués par tout le monde et qui ont été faits par le président de la République.
YAËL GOOSZ
Et demain, vote historique en Grande-Bretagne, Brexit or not Brexit, pourquoi une telle discrétion des europhiles, comme vous ? Vous vous cachez parce que vous avez peur d'influencer me vote de l'électeur britannique lambda ?
STEPHANE LE FOLL
Oh, oui, on a cette espèce, puisqu'on est membre du gouvernement, cette idée que c'est un choix souverain qui doit être fait par la Grande-Bretagne et les Britanniques, mais en même temps, j'ai regardé et j'entendais les images de hier soir, avec Boris JOHNSON qui veut faire de l'immigration le seul sujet qui va décider de savoir si la Grande-Bretagne reste ou sort. Je rappellerai juste une question, un sujet, c'est, voilà comment fonctionnent tous ces populistes. Ils font, ils utilisent la peur, celle de l'immigration, et sur laquelle il faut maitriser les flux migratoires, ça c'est un enjeu colossal, et ils laissent penser que pour les autres sujets, eh bien continuera à s'arranger. Moi je le dis très clairement, la Grande-Bretagne quitte l'Europe, il n'y aura plus pour les agriculteurs de Grande-Bretagne, d'aides européennes. Il faut que ça soit clair. La Grande-Bretagne quitte l'Europe mais on va garder le marché unique. Non, il n'y aura plus de marché unique, parce que la Suisse aujourd'hui, pour avoir accès au marché unique, elle paie pour avoir accès. La Norvège, pour avoir accès au marché unique, elle paie. Et s'ils ne veulent pas payer, les Anglais, ils seront obligés de passer par une négociation de type accord commercial, et il y aura des taxes qui seront négociées. Donc, je dis aux Anglais : vous croyez que le débat c'est l'immigration et vous pensez que tout le reste ne va pas bouger ? Eh bien vous perdrez sur l'immigration et vous perdrez les avantages que vous avez au niveau commercial.
YAËL GOOSZ
Voilà qui...
STEPHANE LE FOLL
Donc je leur demande de bien y réfléchir.
YAËL GOOSZ
L'autre référendum, enfin il faut dire consultation publique, c'est dimanche, Notre-Dame-des-Landes, le transfert de l'aéroport, vous êtes pour ce transfert ?
STEPHANE LE FOLL
Oh, moi ça fait 20 ans que je suis dans les Pays de Loire, donc 20 ans que j'entends parler de cela.
YAËL GOOSZ
Vous êtes pour ?
STEPHANE LE FOLL
Moi, 20 ans que j'ai compris les arguments de ceux qui étaient pour. J'ai pas, ce n'est pas moi qui ait décidé, je ne suis pas en situation de décider, mais les élus qui ont décidé ça, ils ne l'ont pas fait non plus simplement pour avoir la belle idée d'avoir construit un aéroport. Ils l'ont fait parce qu'il y avait un aéroport qui existe, qui est juste à côté de Nantes, il y a les avions qui passent au-dessus de la ville et je sais parfaitement ce que ça représente pour les Nantais, parce que ça j'en ai déjà discuté à plusieurs reprises. Il y avait l'idée aussi que comme il est de l'autre côté de la Loire, la partie Rennes, la Bretagne, avait besoin d'avoir...
YAËL GOOSZ
Pour faire simple, vous conseillez aux électeurs de Loire Atlantique de voter pour le transfert de l'aéroport.
STEPHANE LE FOLL
Mais je ne vais pas prendre parti, puisque ça a été considéré comme un choix de la Loire Atlantique et je le respecte, mais j'explique pourquoi ça a été décidé. Et passer de l'autre côté, parce que Rennes, pour essayer de trouver une dynamique Pays de Loire, Grand Ouest. Bon, voilà les raisons, c'est pas simplement le plaisir de faire un aéroport, parce qu'on laisse penser, avec le sondage qui est sorti, bien sûr les Français considèrent qu'on veut faire un aéroport pour le plaisir d'en faire un. C'est pas ça. Il y a des raisons derrière. Alors, ensuite, les gens de Loire Atlantique auront à décider si c'est oui ou si c'est non.
YAËL GOOSZ
Mais on a compris ce que vous pensiez du projet.
STEPHANE LE FOLL
Et demain soir, il y a une nuit de l'agro-écologie pour l'agriculture, comment combiner la performance environnementale et la performance économique et sociale, je tiens à le rappeler sur France Info, parce que si je ne l'avais pas dit...
YAËL GOOSZ
Et vous ouvrez vos jardins alors, vous ouvrez les jardins du ministère.
STEPHANE LE FOLL
... personne ne l'aurait dit.
GUY BIRENBAUM
Eh ben vous avez bien fait de le dire.
STEPHANE LE FOLL
Voilà.
FABIENNE SINTES
Merci beaucoup.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 juin 2016