Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, en réponse à une question sur l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac, à l'Assemblée nationale le 20 novembre 2001.

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Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Convenons ensemble, sauf peut-être avec monsieur Lellouche, qu'il y a des rapprochements étranges, entre monsieur Ben Laden et par ailleurs un homme accusé d'assassinat, que nous poursuivrons, que nous arrêterons.
Je voudrais vous rappeler qu'il s'en est fallu de peu, d'une malchance, dont je ne pense pas qu'elle puisse être imputée au Gouvernement, pour que monsieur Y. Colonna soit arrêté en même temps que ses complices. Je parle devant l'ancien ministre de l'Intérieur - nous en avons parlé à plusieurs reprises ensemble. Il sait très bien que si les éléments qui ont été donnés par les
accusés, si les interrogatoires qui ont été conduits avec des complices ou des assassins présumés du préfet Erignac avaient pu avoir lieu presque une heure ou deux avant, Y. Colonna n'aurait pas échappé à la police. C'est donc ça, la réalité factuelle de ce moment et je ne vois pas en quoi cela mettrait en cause le Gouvernement. Premier élément.
Deuxième élément : je me rappelle, comme l'ancien ministre de l'Intérieur et beaucoup de vos collègues ici même, que pendant des mois et des mois et tant que nous n'avons pas arrêté les premiers membres du commando, vous vous interrogiez aussi pour savoir pourquoi nous ne les avions pas arrêtés. Depuis, nous les avons arrêtés et de la même manière, à un moment ou à un autre, Y. Colonna sera sous les verrous et aura à rendre compte de sa responsabilité ou non dans l'assassinat, devant la justice.
J'ajoute enfin, que tant que M. Sirven restait en fuite et ne pouvait pas être atteint, vous nous faisiez, là encore, le reproche de je ne sais quelle complaisance. Et maintenant que nous avons démontré que, quel que soit ce qu'ait à dire M. Sirven, nous l'avons poursuivi et nous l'avons ramené en France et qu'il sera jugé, vous faites des comparaisons entre M. Sirven et M. Colonna...
Enfin, quant à M. Ben Laden, cela renvoie à une menace terroriste pour l'équilibre du monde. Le pays s'est engagé tout entier : cela engage la volonté du président de la République et du Gouvernement. Vous qui prétendez connaître les questions internationales, sur ce terrain, vous devriez faire preuve d'un peu plus de dignité.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 21 novembre 2001)

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