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Nous sommes réunis aujourd'hui pour un moment très important. Important pour notre pays, d'abord. Il s'agit du premier contrat d'intérêt national entièrement dédié à la santé. Important, ce moment l'est aussi pour le territoire francilien. La Vallée scientifique de la Bièvre concerne 600 000 Franciliens, sur une superficie équivalente à celle de la ville de Paris. Cette magnifique aventure est un beau symbole du dynamisme du Grand Paris.
Vous êtes investis dans des collectivités territoriales, dans des petites ou grandes entreprises, vous êtes médecins, soignants, chercheurs, ingénieurs, techniciens. Tous, vous êtes le visage de cette France qui avance, qui innove, qui dessine l'avenir. Et c'est lorsque de telles synergies voient le jour que les promesses d'avenir sont les plus grandes. Le biocluster en santé que nous voyons naître ici n'a pas à rougir de la Silicon Valley ou de Palo Alto. C'est donc un grand plaisir pour moi de partager ce moment avec vous, et aussi une profonde fierté.
La Vallée scientifique de la Bièvre s'inscrit pleinement dans la politique de soutien à l'innovation portée par le Gouvernement.
Soutenir l'innovation, c'est soutenir des entreprises. Depuis 2012, la France encourage de façon volontariste les industriels à investir en France dans la recherche et le développement. Grâce au pacte de responsabilité, le coût du travail est désormais le même en France qu'en Allemagne. Grâce au dispositif fiscal de suramortissement, les investissements industriels sont encouragés.
De mon côté, j'ai porté des mesures spécifiques de soutien aux industries de santé. 7 pôles de compétitivité ont ainsi été constitués dans le domaine des biotechnologies et de la santé, pour permettre aux acteurs publics et privés de mieux travailler ensemble. Le programme d'investissements d'avenir consacre quant à lui 3 milliards d'euros à la recherche en santé, pour permettre aux progrès de la recherche de se traduire plus rapidement en débouchés concrets. Les 6 instituts hospitalo-universitaires financés par ce programme concentrent ainsi, sur un même site, recherche, soins, formation et transferts de technologies. 22 start-ups sont nées dans ces instituts, et de nombreux autres projets sont en construction. Il y aura donc un PIA 3, doté de 10 milliards d'euros, et j'ai souhaité qu'un nouvel appel à projet permette de créer jusqu'à 3 nouveaux IHU.
Avec Louis Schweitzer, nous avons lancé un fond de 340 millions d'euros, le FABS, pour soutenir directement les jeunes start ups de la santé. Le fonds est opérationnel et une première start up bénéficiera très prochainement d'un soutien financier important.
Soutenir l'innovation en santé, c'est construire la « médecine du futur ». Dans le cadre de la Nouvelle France Industrielle et dans le dialogue avec les entreprises du secteur, nous travaillons à intégrer mieux encore l'innovation médicale et les technologies numériques dans le parcours de soin. J'ai reçu ce matin André SYROTA et Olivier CHARMEIL, à qui j'ai confié il y a quelques mois la mission d'élaborer de nouvelles ambitions pour projeter notre système de santé en 2025. Ils me remettront très prochainement leurs propositions.
Les acteurs de la Vallée scientifique de la Bièvre ont bénéficié directement de cet élan en faveur de l'innovation.
L'excellence de vos programmes de recherche et d'innovation vous a conduit à être distingués par les jurys internationaux des différents appels d'offre du PIA. Je pense au LabEx (Laboratoire d'excellence) LERMIT consacré au développement de médicaments innovants, au pôle de recherche hospitalo-universitaire des instituts parisiens (PACRI) de cancérologie, ou encore aux deux départements hospitalo-universitaires (DHU) - TORINO consacré aux maladies respiratoires et HEPATINOV consacré aux maladies du foie, qui ont réussi à obtenir 3 des 14 programmes RHU (recherche hospitalo-universitaire), soit un appel d'offre d'un montant total de 250 millions d'euros.
Ce territoire a su s'imposer comme l'un des fers de lance de l'innovation en santé. Avec la création de CellSpace, centre dédié à l'ingénierie des cellules et des tissus, le campus santé de la Vallée se positionne parmi les plus grands sites mondiaux de médecine réparatrice. Avec la création du centre de recherche de médecine moléculaire « B2M », l'Institut Gustave Roussy conforte sa position de champion européen dans la lutte contre le cancer, et place la France parmi les pays leaders pour la recherche en médecine personnalisée et pour les essais précoces en cancérologie.
Fer de lance, ce territoire l'est aussi dans le champ de la santé publique. Avec le centre de rechercher en épidémiologie et santé des populations et les équipes du CEA, les capacités d'innovation en imagerie qui se dessinent ici sont sans équivalent en France.
Cette excellence est le fruit d'un partenariat public privé gagnant-gagnant entre l'université de Paris Sud, Paris Saclay, les organismes de recherche, INSERM, CEA, CNRS, l'APHP, le Centre Chirurgical Marie Lannelongue, l'Institut Gustave Roussy et l'association CAMPUS CANCER, les collectivités territoriales, et les industriels, Sanofi, le Villejuif Bio Parc.
Cette excellence fait rayonner la vallée de la Bièvre, et plus largement l'ensemble de la métropole parisienne. Les retombées économiques sont majeures pour notre pays : plus de 15 000 emplois dans le secteur hospitalier auxquels s'ajoutent ceux du secteur privé. Derrière cela, il y a de l'activité et des milliers d'emplois induits dans le commerce, le logement et les transports, notamment.
La grande force de ce territoire, c'est aussi d'avoir su étendre la dynamique de recherche et d'innovation au champ des pratiques, des formations et des métiers.
L'extension de la faculté de médecine du Kremlin-Bicêtre constitue un renforcement majeur de l'organisation des sites de formation. Un nouveau lieu pour la première année commune aux études de santé, un lieu partagé avec les formations à d'autres métiers de la santé paramédicaux, Ecole des sciences du cancer-, émergence des nouveaux métiers issus de la médecine individualisée et de la médecine réparatrice Tout est fait pour renforcer l'échange, le partage des compétences, la synergie essentielle à la dynamique de l'innovation. La présence, sur un même territoire, du campus de Cachan, de grandes écoles d'ingénieurs, d'un IUT, d'instituts de formation en santé, d'une faculté de médecine et d'une faculté de pharmacie, c'est une opportunité formidable pour faire progresser les pratiques et construire les métiers de la santé de demain.
Mesdames, Messieurs
Ce magnifique projet dépasse bien évidemment le champ de la santé. Avec la ZAC CAMPUS GRAND PARC, qui entre dans sa phase opérationnelle, et d'autres opérations sur plusieurs villes, c'est tout un territoire qui se transforme. Plus de 3000 logements nouveaux, des commerces qui s'installent, des réseaux de transports en commun renforcés : c'est tout le cadre urbain du territoire qui se modernise pour accompagner le développement du campus santé.
L'enjeu du Contrat d'intérêt national santé de la Vallée scientifique de la Bièvre que nous signons cet après-midi, c'est de donner à toutes les énergies, à tous les acteurs qui foisonnent d'idées, un espace d'expression pour inventer. C'est aussi d'assurer l'articulation entre l'ensemble des différents partenaires pour mobiliser encore plus fortement, encore plus loin, pour l'innovation en santé.
Je vous remercie.
Source http://social-sante.gouv.fr, le 6 juillet 2016