Texte intégral
Je veux vous livrer une intuition. Et même plus : une conviction.
Dans un avenir proche, le service civique sera une expérience commune pour la jeunesse de France.
Il fera partie du quotidien des jeunes.
Il ne sera pas obligatoire mais il sera généralisé.
Il sera reconnu comme une opportunité à saisir, une étape de la vie citoyenne, et de la vie tout court.
Après 5 ans d'existence, pouvoir envisager cela témoigne de toute la pertinence de la création du service civique et aussi de son succès.
Je veux ici saluer tous ceux qui ont contribué à imaginer le service civique et à le développer.
Je ne peux citer chacun nominativement.
Le nom de Martin Hirsch est évidemment incontournable.
Merci Martin d'avoir su fédérer autour de cette belle idée dont il faut rappeler qu'elle a été votée par-delà les sensibilités politiques.
Aujourd'hui, seulement une demande sur quatre est honorée. Les jeunes veulent s'engager et nous devons leur en donner la possibilité.
Après 5 ans, nous sommes donc passés de la mise en place, au développement « artisanal » et maintenant au développement « industriel » si vous m'autorisez cette analogie.
Cette montée en puissance intervient dans une période où le service civique suscite beaucoup d'espoirs, beaucoup d'attentes aussi.
Notre pays a été choqué, sidéré, et nous cherchons les voies par lesquelles il peut se relever et se rassembler.
Dans ce moment si particulier, où la cohésion nationale est fragile, il est clair qu'un dispositif comme celui-ci n'est pas la réponse unique, miraculeuse, mais qu'il est un des éléments importants, qui a du sens, parce qu'il promeut l'engagement et le service à la collectivité.
On a vite fait d'attribuer à la jeunesse toutes les turpitudes de notre société, tous ses errements.
Il faut se prémunir de ce mauvais réflexe.
La jeunesse n'est pour rien dans les attentats qui ont frappé la France, elle n'est pour rien dans les difficultés que nous avons à surmonter.
La vérité est que cette jeunesse sait être généreuse, altruiste, fraternelle.
Elle aussi est prête à servir son pays, à défendre les valeurs de la République.
Mais vous qui avez fait ce choix, vous le savez : vous avez besoin de comprendre le sens de cet engagement, et de voir que votre action est concrète, utile.
Avec le service civique, la République se traduit en actes.
La République en actes, c'était le titre du comité interministériel pour l'égalité et la citoyenneté qui s'est tenu vendredi.
Le Gouvernement est dans cet esprit, je suis dans cet esprit : convaincre les Français que la République est notre avenir et les en convaincre par la preuve.
Alors, pour le service civique, nous allons quadrupler les effectifs de jeunes accueillis d'ici 2016.
Un tel objectif implique que tous les acteurs publics et associatifs soient parties prenantes et que ce saut quantitatif ne se traduise pas par une régression qualitative.
Ce qui fait le succès du Service civique c'est aussi son « label qualité ».
Nous veillerons à la qualité des missions et conserverons sa durée, et son niveau d'indemnisation.
Aujourd'hui 84% des volontaires effectuent leur service civique dans une association. Le service public doit prendre plus de place.
Je fais le tour de mes collègues pour les sensibiliser à cet enjeu. Je souhaite avec eux définir de grands programmes de service civique.
Nous l'avons fait récemment avec Ségolène Royal autour des questions d'écologie.
Nous le ferons bientôt avec Bernard Cazeneuve. Nous avons déjà mené une expérience pilote avec les pompiers.
Il y a des missions utiles à l'hôpital, dans la police, dans les écoles, dans la plupart des services publics.
De la même manière, je souhaite que l'Etat déconcentré et les collectivités territoriales prennent toute leur part dans le développement du service civique, car au niveau local aussi, des opportunités existent.
Le service civique est une chance pour les jeunes et il est une chance pour les organismes d'accueil.
Une chance pour les jeunes car il leur permet de vivre une expérience inédite, de développer de nouvelles compétences, de réfléchir à leur parcours.
Une chance pour les organismes d'accueil car ces jeunes apportent leur énergie, leur envie, leur intelligence, leur disponibilité au service de missions qui n'auraient pu être confiées à du personnel permanent.
J'ai en tête l'exemple de jeunes en service civique dans plusieurs hôpitaux qui accompagnent des malades, les aident à aller jusqu'au lieu de leur consultation, à remplir leurs formulaires administratifs
Des missions qui améliorent sensiblement la qualité de l'accueil en milieu hospitalier.
Mesdames, Messieurs,
La feuille de route que m'a confiée le Président de la République est claire, elle reprend son principal engagement : faire en sorte que la jeunesse vive mieux en 2017 qu'en 2012.
Pour cela, je crois comme Leo Lagrange qu'il faut proposer à la jeunesse plusieurs chemins.
Cela signifie évidemment donner des possibilités de formation et d'emploi à cette jeunesse.
C'est fondamental et nous y travaillons avec constance, avec détermination. Quelques signes récents nous encouragent à persévérer et à redoubler d'efforts.
Proposer différents chemins à la jeunesse, c'est lui permettre de découvrir le monde. C'est l'objet d'Erasmus+ et des autres dispositifs de mobilité internationale.
Et proposer différents chemins à la jeunesse, c'est aussi lui donner l'opportunité de s'épanouir dans une activité au service de l'intérêt général, une activité qui fait que la vie est plus riche, plus stimulante.
C'est donc avec le souci d'améliorer la condition des jeunes, et avec le sentiment d'uvrer à une France plus fraternelle que je serai l'infatigable promoteur du service civique.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 29 juillet 2016