Déclaration de M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, sur la rénovation urbaine dans les quartiers à Marseille le 21 juillet 2016.

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La rénovation urbaine est en marche.
Partout sur le territoire, comme ici à Marseille, des milliards d'euros sont investis par la puissance publique pour redonner un nouveau visage à des quartiers qui souvent cumulent les difficultés.
Cela prend du temps. Trop de temps.
Mais comment faire autrement ?
Ce sont des investissements et des travaux colossaux. Il ne suffit pas de déclarations à l'emporte-pièce pour changer la vie dans les quartiers. Il faut de la constance, de la détermination, de la cohérence.
Alors, j'ai bien conscience que ce temps-là, le temps de l'action publique, le temps des travaux, n'est pas le même que le temps des habitants. Que parfois ceux-ci peuvent se dire : « mais on nous a oubliés ».
Non, l'Etat est là. Personne n'est oublié même si nous voudrions toujours faire plus et plus vite.
La réalisation du plan national de rénovation urbaine avance à Marseille, dans le quartier du Vallon de Malpassé, la phase de relogement étant désormais terminée, la destruction du bâtiment des Cyprès B qui nous réunit ce matin, marque naturellement une étape majeure.
La mobilisation du Gouvernement pour mener à bien le projet de rénovation urbaine à Marseille est totale. Je me réjouis notamment que les crédits de la politique de la ville soient désormais engagés à 100%. Il y a un an, ils ne l'étaient qu'à moitié.
Cela signifie que tous les moyens publics mis à disposition des quartiers prioritaires de la ville sont correctement utilisés pour le bien-être des habitants.
Nous avançons donc à grands pas vers la finalisation de ce projet de rénovation urbaine d'avenir.
L'avenir, c'est notamment la création de la métropole de Marseille en janvier 2016 est une nouveauté institutionnelle majeure, portée par le Gouvernement.
La métropole est une formidable opportunité pour désenclaver les quartiers.
La rénovation urbaine à Marseille fait l'objet depuis 2005 de 14 conventions, d'1,16 milliard d'investissement et plus de 300 millions d'euros financés par l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine.
Ce sont des chiffres. C'est surtout une volonté : ne pas laisser des quartiers à l'abandon. Donner à chaque citoyen les mêmes chances en termes de condition de logement, d'éducation, d'emploi.
Je ne suis pas là pour parler la langue de bois : je sais que nous sommes loin du compte. Mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire, au contraire. Nous devons redoubler d'effort !
Nous avons commencé par redéfinir la carte des quartiers prioritaires pour concentrer les moyens là où c'était le plus utile et le plus urgent, arrêter le saupoudrage.
A Marseille, nous avons défini 9 quartiers prioritaires d'intérêt national.
Le projet du Vallon de Malpassé est le plus important en volume de travaux du territoire marseillais.
Il se prolongera dans le nouveau plan urbain national de rénovation urbaine qui visera notamment la requalification et le développement des équipements, publics et privés, et l'amélioration de l'accès en transports en commun, initiative qui est déjà en bonne voie.
L'enjeu est que le quartier de Malpassé devienne un pôle de services de proximité.
Je vous l'ai dit, le temps est une dimension majeure de l'action. C'est pourquoi le protocole précise la nécessité rapide de relocalisation de la crèche des Oliviers, et la résidentialisation du parc HLM des Oliviers B.
Sorti de terre à la fin des années 1960, la barre des Cyprès B culmine avec ses 20 étages à plus de 60 mètres. Les Cyprès B ont hébergé de nombreuses familles pendant plus de 30 ans, et détruire ce lieu de vie ne se fera pas, je l'imagine, sans une certaine émotion pour les habitants du quartier.
Mais si l'on veut mettre un terme à certaines évolutions néfastes, telles que le trafic de stupéfiants, nous devons reconstruire le quartier.
La destruction de cette barre est un moment important dans l'histoire de la rénovation urbaine marseillaise, parce qu'elle permettra la liaison entre le plateau des Lauriers et le Vallon de Malpassé grâce à la création de la Voie des Lauriers et de la traverse des Cyprès.
Elle marque enfin un nouveau départ pour le quartier et ses habitants.
Un nouvel espace qui rapproche les habitants des équipements publics et des services de proximité, avec l'aménagement d'une place de marché et d'un parvis pour l'école.
Construire une ville plus ouverte, une ville à taille humaine, voilà l'ambition que doit porter la politique de la ville de demain.
Une ville qui témoigne de la cohésion de notre pays, dans laquelle s'expriment la solidarité et la fraternité. Nous en avons plus que jamais besoin.
Source http://www.patrickkanner.fr, le 26 juillet 2016