Conseil des ministres du 31 août 2016. La situation de l’économie et de l’emploi.

Prononcé le

Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

Le ministre de l’économie et des finances, la ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, et la ministre du logement et de l’habitat durable ont présenté une communication relative à la situation de l’économie et de l’emploi.
La dynamique de croissance et de créations d’emploi se poursuit au sein de l’économie française. Après s’être matérialisée en 2015, les dernières données disponibles confirment cette tendance favorable pour 2016. Après une croissance très forte au 1er trimestre (revue à + 0,7 %), l’activité économique a été stable au 2ème trimestre, portant l’acquis de croissance à 1,1 %. Le résultat décevant du 2ème trimestre s’explique par diverses raisons parmi lesquelles la très forte croissance du 1er trimestre, ainsi que les grèves qui ont pesé sur la production manufacturière. Au-delà des à-coups d’un trimestre à l’autre, l’économie française reste sur une dynamique de reprise compatible avec la prévision de croissance de 1,5 % sur l’année 2016.
Le secteur de la construction s’inscrit également dans cette reprise qui se nourrit des efforts engagés par le Gouvernement en matière de financement du logement social et de soutien au parc privé : le nombre de permis délivrés sur les trois derniers mois (mai-juin-juillet) 2016 est en hausse de 4,1 % par rapport aux mêmes mois de 2015. Sur un an, ce sont ainsi 401 200 autorisations qui auront été délivrées, soit une hausse de 8,3 % par rapport à l’année précédente. Cette dynamique est à la fois soutenue dans le domaine des logements collectifs (cumulé sur 12 mois, le nombre de permis pour des logements en collectif, privés comme sociaux, est en hausse de 13,1 % par rapport à l’année précédente) que pour l’individuel (2,3 %). Cette reprise se ressent également du côté des ouvertures de chantier mais avec un décalage de 6 à 8 mois par rapport aux permis. Sur les trois mois de mai-juin-juillet 2016, 91 900 logements ont été lancés, une hausse de 4,7 % par rapport aux mêmes mois de 2015. Sur un an, ce sont plus de 356 300 logements qui auront été mis en chantier, soit une progression de + 5,6 % notamment portée par le logement collectif. Sur ce second trimestre, 33 100 logements neufs ont été réservés à l’achat, soit 18,7 % de plus qu'au second trimestre 2015. Par ailleurs, la progression se poursuit donc depuis le 3ème trimestre 2014 (le niveau était alors de l'ordre de 20 000 logements réservés à l’achat) avec un rythme qui s'est accéléré ce dernier trimestre.
Cette dynamique est également confirmée par les enquêtes de conjoncture, puisque la confiance des chefs d’entreprise se maintient à un niveau favorable, cohérent avec la reprise à l’œuvre depuis plus d’un an. La bonne orientation des carnets de commande, du climat des affaires dans le commerce de détail, l’anticipation par les chefs d'entreprise de l'industrie manufacturière d’une nette progression de leur investissement par rapport à 2015 (+ 6 %) et l’amélioration de la confiance des ménages en août sont autant de signes encourageants pour l’investissement des entreprises, la consommation des ménages, et plus généralement la demande des prochains trimestres.
La reprise trouve sa traduction sur le marché du travail, qui a connu d’après la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) et l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) (résultats provisoires), cinq trimestres consécutifs de créations nettes d’emplois, une situation inédite depuis fin 2011. Sur un an, celles-ci s'élèveraient à 143 300 dans le secteur marchand. Au-delà de la reprise de la croissance, la combinaison de mesures structurelles (Pacte de responsabilité, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et de mesures conjoncturelles (mesure « embauche PME ») contribue à cette orientation favorable de l'emploi.
Ces créations d’emploi permettent en retour une baisse du chômage. Au mois de juillet 2016, le nombre des demandeurs d'emploi de catégorie A a diminué de 19 100. Cette inflexion concerne toutes les classes d'âge et est soutenue pour les chômeurs de longue durée pour le 5ème mois consécutif. Les effets de notre politique volontariste de recours aux contrats aidés, d’insertion par l’activité économique et de formation des chômeurs se font ainsi ressentir. La baisse du nombre de demandeurs d'emplois de catégorie A s'établit ainsi à 75 000 depuis le début de l'année, à 44 100 sur un an.
Cette tendance est confirmée par l'Insee puisque le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) a diminué de 0,3 point pour s’établir à 9,6 % de la population active mi-2016 (2 767 000 personnes). Le nombre de demandeurs d’emploi au sens du BIT décroit ainsi depuis un an de 133 000 (- 4,6 %) et atteint son plus bas niveau depuis le 4ème trimestre 2012. Sur cette même période, le taux de chômage est stable pour les moins de 25 ans. Il est en nette baisse pour les 25-49 ans (- 0,5 point) et les 50 ans ou plus (- 0,6 point).
Ces chiffres montrent l’efficacité de nos politiques de soutien à l’emploi. Celles-ci seront poursuivies pour préserver le dynamisme de création d’emplois, notamment dans les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME). Une attention particulière sera portée sur la montée en charge et la qualité des formations suivies par les demandeurs d’emploi ces prochains mois, pour qu’elles correspondent aux besoins identifiés sur le marché du travail, et pour que les bénéficiaires accèdent rapidement à un emploi après leur formation.
Les principaux facteurs d’incertitude sur la croissance française dans les mois tiennent à l’impact du référendum britannique ainsi qu’à l’effet des attentats. Si la réaction des marchés financiers a été contenue et qu’ils se sont depuis stabilisés, un ralentissement de l’économie britannique avec un impact négatif sur les exportations françaises ne peut être totalement exclu, même si il est à ce stade difficile à quantifier. Par ailleurs, le secteur du tourisme semble continuer à subir les effets des attentats. Des mesures de soutien ont été prises : dispositifs relatifs à l’activité partielle, étalement des cotisations fiscales et sociales et interventions de Bpifrance en matière de trésorerie et de financement. Au-delà, le Gouvernement restera, dans les semaines à venir, entièrement mobilisé sur tous les chantiers de promotion de l’attractivité touristique de la France, aux côtés des professionnels du tourisme.Au total, si les incertitudes autour des conséquences du référendum britannique pourraient empêcher la croissance d’accélérer l’an prochain, la cible de + 1,5 % du Gouvernement n’est pas remise en cause.