Conseil des ministres du 8 septembre 2016. Les conclusions du G20.

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Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

Le ministre de l’économie et des finances a présenté une communication relative aux conclusions du G20.
Dans un contexte économique mondial de reprise émaillée d’incertitudes et inférieure à son potentiel d’avant 2008, notamment dans les pays développés, la première priorité du G20 est allée au renforcement de la dynamique de croissance. Ceci passe par une mobilisation coordonnée et équilibrée de l’ensemble des leviers de politique économique, qu’ils soient budgétaires, monétaires ou structurels. Ceci suppose également une attention toute particulière à l’innovation et à l’échange international, seuls à même de créer des emplois durables et de soutenir le pouvoir d’achat. Pour la première fois cet engagement à davantage d’ouverture et d’intégration est complété par la reconnaissance qu’un meilleur partage des fruits de la croissance est indispensable, à l’intérieur de chaque et entre chaque pays.
Ouverture n’est pas synonyme de laissez-faire. La France était particulièrement investie sur les travaux relatifs à l’architecture financière internationale, qui ont permis cette année de renforcer les moyens du Fonds monétaire international (FMI), d’améliorer la gestion des risques liés aux flux internationaux de capitaux ou encore de mieux coordonner les restructurations de dette souveraine, à travers le club de Paris dont le rôle a été publiquement salué et qui vient de recevoir la candidature officielle du Brésil, après l’adhésion de la Corée en juin dernier et avant, peut-être, la Chine.
Plus d’équité passe également par une lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale agressive. C’est un des autres objectifs prioritaires de la France, qui met en œuvre depuis 2012 une politique nationale exemplaire à cet égard et œuvre à mobiliser la communauté internationale. Après les révélations des « Panama papers », le G20 a notamment pris l’initiative d’une liste noire des juridictions non coopératives, qui sera opérationnelle en juin 2017 et assortie de mesures de rétorsion à leur encontre. Il s’agit d’une première car certains de ses éléments n’avaient jamais été évoqués dans un communiqué des chefs d’Etat et de gouvernement.
Aux côtés de la coordination des politiques économiques, il est essentiel d’apporter des solutions aux conflits géopolitiques et d’éradiquer le fléau du terrorisme, comme l’a rappelé avec force le président de la République à ses homologues du G20. Dans ce domaine également, la France a déjà pris de nombreuses mesures à titre national, tels que l’abaissement du plafond de paiement en espèces. Le G20 nous permet d’aller plus loin en renforçant les échanges entre cellules de renseignement financier et en renforçant le rôle et les moyens du GAFI (Groupe d’action financière), dont le siège est hébergé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à Paris.Enfin, le G20 s’est reconnu une responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique en appelant à la ratification de l’Accord de Paris par chacun de ses membres, afin d’en permettre la mise en œuvre avant la fin d’année 2016. La force de cet appel s’est trouvée démultiplié par la ratification annoncée la veille du sommet par la Chine et les Etats-Unis, qui sont précisément les deux principaux émetteurs de CO2. C’est un signal très positif pour l’Accord de Paris et plus généralement pour l’appropriation des questions climatiques par le G20.