Texte intégral
Le 25 novembre, vous devez faire votre déclaration aux Français. Votre candidature suscite de plus en plus de doutes au sein de l'UDF. Allez-vous quand même vous présenter ?
Plus que jamais. Je n'ai pas envie de voir la France condamnée une nouvelle fois, contre son gré, à choisir en Chirac et Jospin, comme il y a sept ans. La France mérite un autre choix et je suis déterminé à l'offrir.
N'est-ce pas un handicap de partir à la présidentielle en rassembleur sans réussir à rassembler son propre camp ?
Ne confondez pas un mouvement et quelques-uns de ses notables ! Les notables vont toujours là où le vent souffle. Il y a sept ans, les notables étaient chez Balladur et conseillaient à Chirac de renoncer à cause des sondages ! Aujourd'hui, ils sont chez Chirac. Mais le peuple, lui, est pour le libre choix. Les Français, eux, savent que pour avancer il faut se battre.
A quinze jour du Congrès de l'UDF, vous fustigez les lâcheurs, les dégonflés et les traîtres. On veut votre peau ou votre place ? On dit que Valéry Giscard d'Estaing prendrait bien le relais...
Vous voyez où nous en sommes ! On nous présente en 2002 les candidats de 1995, de 1988, de 1981 et, maintenant, pourquoi pas, de 1974 ! Vous ne comprenez pas qu'il y a dans notre pays beaucoup de gens qui ont envie de nouveauté et pas trente ans après de retrouver les mêmes !
Le RPR dit qu'il est encore temps de renoncer. Dans votre intérêt, celui de vos amis et pour l'avenir de l'UDF ne serait-il pas préférable de vous rapprocher de Chirac ?
Autrement dit, comme tout le monde : aller à la soupe. Si je pensais que Chirac est le président de l'avenir, je le soutiendrais. Comme je ne le pense pas, je me présente contre lui.
Vous ne croyez pas à l'existence d'un grand parti unifié de droite. Pourtant, dans la perspective des législatives, les députés UDF sont nombreux à aller chercher le label Union en mouvement pour s'assurer de leur investiture...
Je préfère me battre pour mes idées. Je n'aime pas les gens qui ne pensent qu'à s'aligner.
Comment expliquez-vous que vous stagniez à 4 ou 5 % dans les sondages ? La troisième voie serait-elle sans issue ?
Les sondages, une fois pour toutes, il faut s'en moquer. A l'élection présidentielle, tous ceux qui ont été élus étaient délaissés des sondages quelques mois avant. Et je répondrai la même chose, même quand ils seront hauts.
Votre objectif était de rassembler la droite républicaine et la gauche réaliste, n'est-ce pas plutôt Jean-Pierre Chevènement qui occupe le terrain ?
Il occupe le sien, et tant mieux. Mais il y a un autre terrain, moins passéiste, plus européen. Je veux me battre sur ce terrain-là.
Cet été, vous dénonciez le couple infernal Chirac-Jospin. Pensez-vous qu'en situation de crise internationale les Français ne préfèrent pas faire confiance à l'expérience de "sortants-flageolants" ?
Toujours l'argument de la peur pour reprendre les mêmes ! Il faudra bien en sortir, vous ne croyez pas ?
Est-ce qu'un discours foncièrement européen peut être audible dans ce contexte ?
Celui qui n'a pas la volonté d'être européen aujourd'hui, c'est qu'il est aveugle et sourd ! Contre ces désordres pour demain, il n'y a que l'Europe. Nous, Français, si nous sommes seuls, nous n'avons même pas les moyens d'avoir un porte-avions en ordre de marche...
Propos recueillis par Delphine Byrka
(source http://www.udf.org, le 21 novembre 2001)
Plus que jamais. Je n'ai pas envie de voir la France condamnée une nouvelle fois, contre son gré, à choisir en Chirac et Jospin, comme il y a sept ans. La France mérite un autre choix et je suis déterminé à l'offrir.
N'est-ce pas un handicap de partir à la présidentielle en rassembleur sans réussir à rassembler son propre camp ?
Ne confondez pas un mouvement et quelques-uns de ses notables ! Les notables vont toujours là où le vent souffle. Il y a sept ans, les notables étaient chez Balladur et conseillaient à Chirac de renoncer à cause des sondages ! Aujourd'hui, ils sont chez Chirac. Mais le peuple, lui, est pour le libre choix. Les Français, eux, savent que pour avancer il faut se battre.
A quinze jour du Congrès de l'UDF, vous fustigez les lâcheurs, les dégonflés et les traîtres. On veut votre peau ou votre place ? On dit que Valéry Giscard d'Estaing prendrait bien le relais...
Vous voyez où nous en sommes ! On nous présente en 2002 les candidats de 1995, de 1988, de 1981 et, maintenant, pourquoi pas, de 1974 ! Vous ne comprenez pas qu'il y a dans notre pays beaucoup de gens qui ont envie de nouveauté et pas trente ans après de retrouver les mêmes !
Le RPR dit qu'il est encore temps de renoncer. Dans votre intérêt, celui de vos amis et pour l'avenir de l'UDF ne serait-il pas préférable de vous rapprocher de Chirac ?
Autrement dit, comme tout le monde : aller à la soupe. Si je pensais que Chirac est le président de l'avenir, je le soutiendrais. Comme je ne le pense pas, je me présente contre lui.
Vous ne croyez pas à l'existence d'un grand parti unifié de droite. Pourtant, dans la perspective des législatives, les députés UDF sont nombreux à aller chercher le label Union en mouvement pour s'assurer de leur investiture...
Je préfère me battre pour mes idées. Je n'aime pas les gens qui ne pensent qu'à s'aligner.
Comment expliquez-vous que vous stagniez à 4 ou 5 % dans les sondages ? La troisième voie serait-elle sans issue ?
Les sondages, une fois pour toutes, il faut s'en moquer. A l'élection présidentielle, tous ceux qui ont été élus étaient délaissés des sondages quelques mois avant. Et je répondrai la même chose, même quand ils seront hauts.
Votre objectif était de rassembler la droite républicaine et la gauche réaliste, n'est-ce pas plutôt Jean-Pierre Chevènement qui occupe le terrain ?
Il occupe le sien, et tant mieux. Mais il y a un autre terrain, moins passéiste, plus européen. Je veux me battre sur ce terrain-là.
Cet été, vous dénonciez le couple infernal Chirac-Jospin. Pensez-vous qu'en situation de crise internationale les Français ne préfèrent pas faire confiance à l'expérience de "sortants-flageolants" ?
Toujours l'argument de la peur pour reprendre les mêmes ! Il faudra bien en sortir, vous ne croyez pas ?
Est-ce qu'un discours foncièrement européen peut être audible dans ce contexte ?
Celui qui n'a pas la volonté d'être européen aujourd'hui, c'est qu'il est aveugle et sourd ! Contre ces désordres pour demain, il n'y a que l'Europe. Nous, Français, si nous sommes seuls, nous n'avons même pas les moyens d'avoir un porte-avions en ordre de marche...
Propos recueillis par Delphine Byrka
(source http://www.udf.org, le 21 novembre 2001)