Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
C'était un moment important attendu par tous les professionnels du tourisme, mais aussi par les représentants du territoire, que cette rencontre avec l'État et tous ces opérateurs à l'occasion de la deuxième conférence annuelle du tourisme. Elle fait suite à un chantier lancé depuis le début du quinquennat, mais que j'avais amplifié par les assises du tourisme organisées en 2013 lorsque j'étais Premier ministre. Ensuite, beaucoup de choses se sont passées, les professionnels se sont mobilisés et après une année exceptionnelle en 2015, nous avons eu à faire face à des difficultés qu'il ne faut pas négliger. C'est en partie lié à la situation sécuritaire, les attentats, les intempéries, des mouvements sociaux, toute une série d'éléments qui ont fait que l'année 2016, même s'il faut la regarder avec beaucoup d'attention, doit exiger de nous une mobilisation encore plus forte pour répondre à toutes les attentes de ceux qui veulent visiter notre pays ou qui visitent notre pays.
Il y a deux catégories de visiteurs. D'abord les Français qui sont 190 millions de touristes qui visitent chaque année notre pays. L'été dernier en particulier, mais c'est aussi vrai tout au long de l'année, les Français ont été d'une fidélité remarquable. On a même vu, pour le Val-de-Loire par exemple, une augmentation de 13% de la fréquentation. C'est vrai pour beaucoup d'autres territoires.
Quant aux touristes étrangers, il y a une baisse venant d'un certain nombre de pays, comme la Chine, les touristes chinois représentant 3% de la fréquentation touristique de la France. Mais le total pour l'an dernier est de 85 millions. D'ici 2020, nous avons l'objectif d'atteindre cent millions de touristes étrangers. Est-ce possible ? Oui, mais à la condition que l'ensemble des acteurs continue de se mobiliser, en prenant en compte la nouvelle donne du tourisme mondial. Il y a dix ans, il y avait un milliard de touristes à l'échelle mondial et d'ici 2030, ce chiffre va doubler. La France, et nous avons pu le constater au travers de différentes enquêtes, en particulier celles faites par Atout France par voie numérique, ces enquêtes montrent que l'image de la France est toujours aussi attractive et que la sympathie pour notre pays est toujours aussi forte.
En revanche, nous avons pointé un certain nombre de difficultés passagères. C'est la raison pour laquelle j'ai mis en place le comité d'urgence du tourisme qui s'est réuni deux fois. En septembre dernier notamment, j'ai pu mettre sur la table un crédit de 10 millions d'euros utilisé par notre opérateur Atout France, pour améliorer les campagnes de communication en direction des touristes étrangers dans les régions qui en ont le plus besoin. C'est le cas pour Paris et l'Île-de-France qui ont décidé de s'engager. Avec ce crédit, nous pourrons doubler le financement de cette opération. C'est la même chose pour la région Provence Alpes-Côte d'Azur.
Il y a également ce que l'on appelle les contrats de destination, dont plusieurs ont été signés aujourd'hui. Ces contrats sont une méthode pour mobiliser tous les acteurs, à la fois sur un territoire, une marque de territoires, mais aussi sur des projets, sur des innovations et sur de nouvelles offres qui mobilisent à la fois les représentants de l'État, les régions, les métropoles, les villes, les départements, les comités de tourisme et les professionnels. Ils auront bien sûr le soutien de la Caisse des dépôts et de la Banque publique d'investissement. Cette mobilisation permet d'avoir des résultats.
Nous avions fixé quatre priorités qui ont fait l'objet de tables rondes et d'échanges aujourd'hui, avec la participation du directeur général de la Caisse des dépôts. Matthias Fekl qui nous rejoint, a ouvert ces travaux et il est aussi à mes côtés comme secrétaire d'État chargé du commerce extérieur et de l'accueil des touristes étrangers.
Tout ce travail qui a été fait sur les quatre priorités que nous avons fixées, à partir d'un diagnostic partagé est très important.
La première priorité, c'est l'accueil, la seconde, c'est l'investissement, la troisième, c'est la formation professionnelle et la quatrième, c'est la numérisation. Sur tous ces chantiers nous avons avancé et nous sommes aujourd'hui capable de dire qu'à l'occasion de cette conférence annuelle du tourisme, ce qui a prévalu, c'est l'idée essentielle pour réussir, de jouer collectif et d'adresser des messages positifs à tous les touristes, qu'ils soient Français ou qu'ils soient à l'extérieur de notre pays. En effet, nous avons partagé ce matin une ambition, une lucidité sur les points faibles, mais nous avons vu aussi où étaient nos atouts.
Nous avons eu la communication du PDG de Kuoni, nous avons eu la communication de la directrice générale d'Hermès qui a une connaissance fine des demandes des touristes et de leurs attentes. Nous nous sommes engagés à leur répondre et c'est le sens de cette conférence annuelle du tourisme pleine de promesses, pour un secteur économique à part entière. Tout à l'heure, quelqu'un a parlé de filière industrielle à part entière, c'est assez juste mais une filière, cela s'organise. C'est presque 8% de la richesse nationale et plus de deux millions d'emplois. C'est donc un secteur d'avenir qu'il nous appartient de soutenir de toutes nos forces.
Mesdames et Messieurs, voilà le sens de cette conférence annuelle du tourisme et si vous avez quelques questions nous sommes à votre disposition.
Q - Pourriez-vous préciser les chiffres de cette année et l'impact que cela a eu sur le tourisme à cause des attentats notamment ?
R - Le comité interministériel présidé par le Premier ministre s'est réuni la semaine dernière. Au-delà des crédits d'urgence que j'ai débloqués en septembre et que je viens d'évoquer pour leur utilisation en terme de promotion, le comité interministériel a dégagé 43 millions d'euros, dont plus de 15 millions consacrés au renforcement de la sécurité, en particulier la sécurité sur les sites touristiques, avec de l'investissement sur certains parcours, une présence humaine, une réactivité, une simplicité et un lien étroit avec les tours opérators. C'est un lien extrêmement important. Nous avons également consacré une somme supplémentaire à la communication pour faire connaître la destination France. Enfin, nous avons aussi décidé d'améliorer les chèques vacances pour un public qui, parfois, est loin de partir en vacances, en particulier les retraités modestes. Tout cela a été précédé de nombreux échanges et de nombreuses réunions de préparation.
J'ai récemment reçu les professionnels du tourisme asiatiques qui sont implantés en France et nous avons regardé ensemble les points forts et les points faibles. Nous avons regardé les demandes en matière de sécurité, d'accompagnement et d'accueil, y compris linguistique dans le détail.
Quand je me suis récemment rendu en Chine, j'ai tenu une conférence de presse en direction de la presse professionnelle touristique chinoise et des bloggeurs sur le tourisme chinois qui sont particulièrement actifs. Comme vous le savez, par internet, énormément d'informations circulent. Il y a une grande sympathie pour la France, il y a une grande envie de France. Quand des questions précises sont posées, il faut y répondre, quand des problèmes sont pointés, il faut les résoudre. En même temps, il faut aussi avoir un message positif, et je crois que ce que nous attendons et ce que les professionnels attendent, c'est la conclusion de ces travaux, c'est d'avoir un message positif et mobilisateur.
Q - Je poserai une question à laquelle j'ai bien du mal à trouver une réponse. Les endroits privilégiés comme le Fouquet's sur Paris ont-ils un statut différent des autres. Paris est la ville la plus visitée au monde. Comment sont gérés tous ces endroits emblématiques parisiens où l'on trouve tout ce qui attire les touristes ?
R - Il y a la ville de Paris et le comité du tourisme de Paris qui sont capable de répondre à toutes ces questions, soit dans les permanences, soit par Internet et il en va de même pour le comité touristique régional. C'est l'objet des contrats de destination dont j'ai parlé tout à l'heure : améliorer l'information depuis le départ du touriste étranger jusqu'à son arrivée et aussi durant son retour. Nous devons pouvoir répondre à toutes ces questions.
Vous posez là des questions très concrètes, nous ne sommes pas dans ce type de rencontres, mais si vous vous interrogez sur le fait de savoir si on peut faire, oui, je le dis, nous pouvons faire.
Q - Première question : Il y a un an, vous annonciez un milliard d'euros d'investissements, 900 millions de la part de la CDC, 100 millions de Bpifrance. Pourrait-on savoir ce qui a été effectivement alloué cette année ?
Deuxième question : je voudrais savoir si vous avez des projections pour le nombre de touristes attendus à la fois cette année. Estimez-vous que cela peut repartir à la hausse l'an prochain ?
R - Sur le premier point, j'ai donné une interview ce matin au journal «Les Échos», pas à vous, donc je vais essayer de mémoire de vous le dire.
Ce milliard, effectivement, est un milliard qui a pour objet de moderniser nos infrastructures en particulier d'hébergement ; la Caisse des dépôts a dégagé 400 millions de fonds propres qui permettent de financer - Pierre-André Lemas, le directeur général est venu devant l'assemblée ce matin et a donné des détails sur les projets, il a identifié vingt projets. Je ne vais pas tous vous les redonner, je vais juste vous donner quelques exemples. Par exemple à Reims en transformant l'ancienne caserne des pompiers ; c'est la même chose au complexe thermal à Châtel-Guyon qui était vieillissant ; il y a aussi l'extension d'un parc aérien du Petit Prince à Ungersheim qui marche très bien. Et, à chaque fois, l'aide à l'investissement joue un effet de levier. Sans cet effet de levier, souvent il y aurait du mal à boucler, à terminer le tour de table pour le financement de ces opérations.
Donc, là, nous avons ? je ne les cite pas tous ? trois exemples significatifs qui montrent que l'effet de levier va de 1 à 10. Ceci est un point très concret qui permet de moderniser ou de structurer l'offre d'hébergement.
Un autre outil a aussi été mis en place, c'est la Foncière tourisme avec 500 millions qui, elle, est destinée à la construction mais aussi à la rénovation, cette fois-ci lourde, d'hôtels existants : car, là, on a transformé une caserne en hôtel ; là, il s'agit d'hôtels existants, de résidences, que ce soit à la mer ou à la montagne. Et vous savez très bien qu'il y a tout un patrimoine qui a été construit dans les années 1970-1980 et qui a beaucoup vieilli et qui risque d'être beaucoup moins attractif. Donc, il faut vraiment travailler sur cette priorité ; c'est une priorité. Ce programme vient d'être lancé. Il a déjà permis, dans les Alpes de réaliser plusieurs investissements, cela nous a permis de rester dans une dynamique.
Puis, enfin, il reste un fonds de 100 millions d'euros pour l'innovation qui, lui, est géré par Bpifrance et qui a déjà permis de faire émerger de beaux projets. Par exemple, le projet en direction de publics, de touristes jeunes qui peuvent beaucoup voyager, découvrir des pays, en particulier de jeunes étudiants, de jeunes travailleurs, avec une nouvelle génération d'auberges de jeunesse avec France Hostels.
Voilà quelques exemples concrets qui illustrent l'utilisation de ce fonds d'investissement de 1 milliard d'euros.
Q - Pour quel montant ?
R - Je viens de vous le dire : un milliard d'euros avec effet de levier de 1 à 10, vous faites le calcul, c'est facile. Donc, cela fait 10 milliards si on va jusqu'au bout du plan. On peut aller jusqu'à 10 milliards.
Q - Et pour cette année ?
R - Je ne vous dis pas cette année. On vient de démarrer, c'est en place, c'est en marche. Donc, voilà les premiers résultats que je puis vous donner.
S'agissant de votre autre question : est-ce que cela va repartir à la hausse ? Oui, bien sûr, cela va repartir à la hausse. C'est notre conviction. Et c'est déjà le cas, nous avons un certain nombre d'indicateurs intéressants.
Bien sûr, il y a de mauvais chiffres pour une partie des régions en 2016, mais, même en région PACA-Nice-Côte d'Azur, les restaurateurs, les hôteliers, les professionnels du tourisme qui avaient senti - c'était avant le drame de Nice - que l'on était dans une tendance baissière, avaient pris une décision très réactive qui était de baisser les prix, ce qui a eu pour conséquence également que les compagnies aériennes avaient baissé elles-mêmes leurs tarifs. Donc : s'adapter, être réactif.
Puis, on a vu dans un certain nombre de régions des chiffres plutôt à la hausse. Mais il faut encore poursuivre l'effort, c'est vrai, pour tenir l'objectif. Et il est vrai que cela ne se fait pas tout seul, c'est donc l'enjeu de toutes ces réunions que nous faisons et qui permettent de continuer à nous mobiliser.
Q - Vous avez parlé de la clientèle chinoise tout à l'heure. La clientèle japonaise est aussi en forte baisse. Avez-vous prévu des mesures spécifiques pour cette population ?
R - C'est la même chose pour toutes les clientèles asiatiques. J'ai évoqué mon voyage en Chine ; lorsque je suis allé au Japon, j'ai organisé une rencontre avec les professionnels du tourisme japonais et français présents sur place. Nous multiplions les opérations de promotion. La maire de Paris, Mme Hidalgo et la présidence de région, Mme Pécresse se sont rendues ensemble au Japon pour promouvoir la destination France. Il y a tout un travail d'informations, d'explications à faire. C'est aussi le sens du plan des 10 millions d'euros que j'ai débloqués. Donc, on va poursuivre dans cette direction.
Alors, parfois, la baisse de la clientèle peut avoir d'autres causes que des causes qui viennent de nous. Il y a une baisse de la clientèle brésilienne par exemple pour des raisons qui sont liées à la situation économique du pays. Il y a une baisse de la clientèle russe qui est en baisse pour les mêmes raisons. Par contre, nous assistons à une augmentation qui est continue, y compris en 2016, de la clientèle indienne. Donc, le potentiel est là. En même temps, il faut voir aussi la diversité des causes.
Q - On parlait de prévisions, de projections pour l'année en cours. Sera-t-on à 85 millions de touristes étrangers ?
R - Pas en 2016.
Q - Sera-t-on au moins à 80 ?
R - Oui, je pense, même un peu au-dessus. Mais il faut dire les choses : en 2016, il y a une baisse, c'est un fait, de la clientèle étrangère. Mais notre défi, c'est de remonter et, pour cela, nous nous en donnons les moyens.
Q - Justement, pensez-vous que la baisse des prix, que l'on observe déjà en région parisienne et ailleurs, est un des moyens d'y parvenir ?
R - Je l'ai dit dès le début, aux professionnels. J'ai cité à plusieurs reprises l'exemple de PACA-Nice-Côte d'Azur qui a été très réactif, qui a anticipé, qui s'est adapté aux difficultés qui étaient en train de poindre. C'était moins vrai pour d'autres destinations. Et, donc, j'ai parlé franchement aux professionnels du tourisme notamment en Île-de-France et c'est en train de bouger. C'est très important le rapport prix et offre de services, il y a vraiment là une question essentielle.
Évidemment, la réponse n'est pas suffisante, mais cela joue beaucoup. C'est aux professionnels de s'adapter et d'y répondre. Nous, nous les encourageons. Avec Atout France - je vois M. le président d'Atout France, M. l'ambassadeur Faure qui est là -, je crois qu'Atout France fait son travail mais chacun doit faire le sien. Mais, nous, ce que nous voulons c'est le faire en complémentarité. J'ai parlé d'action main dans la main, il n'y a pas de compétition entre les différents acteurs. Nous, notre responsabilité est de mettre de la cohérence et de mettre en mouvement et en action toutes les priorités que nous avons fixées. Elles sont essentielles. Je les rappelle : accueil, investissement, formation et numérisation.
Tous ces chantiers sont engagés. Il y a une formule que j'ai employée ce matin : il ne faut pas que l'on considère que la destination France est quelque chose d'acquis, que nous pourrions conserver sans rien faire.
Nous sommes dans un monde de compétition, y compris dans le domaine de l'attractivité touristique. Il faut réfléchir à ce que l'on peut faire pour améliorer les offres et tenir compte, aussi, de l'évolution de la demande.
On a évoqué ce matin, par exemple, l'amélioration de la connectivité aérienne. Il y a des pays qui ont des destinations, par exemple soleil, par exemple Espagne, Portugal, qui ont bien bénéficié de la baisse de fréquentation de la Turquie et de la Tunisie, par exemple. Nous, nous avons eu de bons résultats dans les Outre-mer, finalement, je crois qu'il faut quand même le rappeler. Notamment en Guadeloupe, où il y a eu une augmentation de la fréquentation américaine de 15%. Il faut donc voir aussi la proximité et l'accessibilité, et donc la question de la connexion aérienne est très importante.
Il y a un public, que je cite souvent, qui est le public allemand, qui voyage beaucoup, mais il y a aussi une demande qui évolue, notamment chez les seniors, qui ont changé de mode de vacances et qui sont plus attirés par des destinations plus faciles d'accès, notamment par la simplicité de l'accès aérien ; il faut donc qu'on l'améliore. On voit en France, d'ailleurs, des destinations aériennes dans les villes de province qui s'améliorent, en particulier en direction de l'Europe, mais il faut poursuivre.
Tout cela fait partie du débat, du chantier. C'est pour cela que je ne vais pas vous faire des promesses de chiffres, cela dépend de nous. Cela dépend de nous pour tout ce que l'on organise, tout ce que l'on améliore, je le dis depuis l'accueil jusqu'au retour. Et c'est la chaîne des propositions que nous devrons faire, y compris la question du rapport qualité-prix. Et puis, en même temps, il faut être lucide il peut y avoir des difficultés qui arrivent dans un certain nombre de pays, qui se produisent, indépendamment de notre volonté.
J'ai cité la situation économique de certains pays. Mais, en tout cas, il y a un message fort, c'est celui de la mobilisation de tous les acteurs et d'une filière qui est consciente de son rôle économique, qui est consciente de son rôle social - et, notamment, je pense aux emplois -, qui est consciente de l'image que cette filière donne de la France, une image positive et attractive.
Il y a, et je l'ai ressenti à chaque fois que les professionnels s'exprimaient, et notamment aujourd'hui, une fierté de faire ce métier, je dis, ces métiers du tourisme. J'encourage les jeunes, qui parfois s'interrogent sur leur avenir et leur orientation professionnelle, à regarder la gamme des métiers du tourisme qui est considérable. C'est pour cela que j'ai beaucoup insisté sur la formation.
Je vous donne une anecdote, mais, pour que vous en compreniez bien le sens, il existe en France des écoles : Vatel, par exemple, a reçu un prix comme la meilleure école hôtelière. Mais il y a aussi Ferrandi, il y a aussi Le Cordon Bleu, qui forment en particulier à la gastronomie. Pendant la semaine des ambassadeurs, j'ai souhaité que les ambassadeurs soient en contact avec les jeunes qui se forment aux métiers de la gastronomie. Nous avons fait une soirée - on n'a pas fait de cocktail ici, ni de petits fours -, j'ai dit on va passer une partie de la soirée avec les jeunes qui sont en formation au Cordon Bleu qui s'était proposé. C'est un endroit remarquable, extrêmement bien équipé, on voit des jeunes qui se forment, qui viennent du monde entier, qui apprennent notre langue, et qui ont pu faire partager la qualité de ce qu'ils avaient appris. C'est un atout pour la France ; c'est une fierté pour nous. Partout, on va retrouver soit des Français, soit des étrangers, qui se sont formés en France dans le reste du monde. C'est donc l'art de vivre français qui est vendu. Et l'art de vivre français, c'est l'image de la France, mais c'est aussi pour montrer d'autres facettes de la France.
Je me souviens - et je terminerai par cela - d'un voyage que j'ai fait à l'étranger dans mes fonctions de Premier ministre. Parmi les chefs d'entreprises qui m'accompagnaient, à qui je demandais ce qu'il faisait, il me dit : «moi je vends l'art de vivre français». Alors, l'art de vivre français je ne vais pas vous décrire toutes ces facettes, mais il me dit : «avec ça vous, vous pouvez continuer à vendre des Airbus.» C'est comme cela qu'il faut faire, il faut continuer à faire comme ça. Tout se tient ; tout va ensemble. Et ce matin il y avait de l'enthousiasme. Eh bien voilà : c'est avec l'enthousiasme et avec la fierté de ce que nous sommes, mais sans s'endormir sur nos lauriers, que nous allons réussir, j'en suis convaincu. Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 novembre 2016