Texte intégral
Je tenais à vous souhaiter la bienvenue au Ministère des Affaires sociales. Ce ministère, c'est un peu votre seconde maison, tant nous travaillons de concert, sur tous les sujets qui concernent l'adaptation de la société au vieillissement.
Ces derniers mois, nous avons, vous et moi, beaucoup uvré ensemble, que ce soit à travers la signature de la convention avec le Réseau Francophone des Villes amies des Aînés, la participation de certains d'entre vous au lancement de la Semaine bleue, à l'Élysée, ou encore à travers le partenariat avec le groupe Bayard, et plus précisément Notre Temps.
Je voulais vous dire cela : il est agréable de travailler et de faire avancer ces thématiques, avec toutes celles et ceux qui, depuis des années voire des décennies, uvrent pour que nos aînés aient toute la place qu'ils méritent au sein de notre société.
Faire bouger les lignes, emmener avec soi tout-un-chacun, n'est pas toujours aisé. Il faut faire face à des résistances, à des indifférences. Mais au final, nous le voyons, en mutualisant nos forces, les choses évoluent.
De la ville idéale pour les seniors à la loi d'adaptation de la société, du réseau villes amies des aînés à l'inter-génération du 21ème siècle, je sais que cette journée a été déjà riche en débats, en échanges d'idées et de bonnes pratiques, et le sera encore. Je me réjouis de constater que ce thème du bien vieillir, qui irrigue, nous le savons ici, tous les champs de la vie quotidienne, soulève des débats mais surtout, engendre de nombreuses réponses.
Ce sujet, primordial à mon sens, de l'adaptation de la société au vieillissement, est, chaque jour, un peu plus une réalité, partout sur le territoire. Et si cela est possible, c'est bien parce que, chacun à notre niveau, que nous soyons politiques, associatifs, professionnels, bénévoles nous agissons. Et démontrons, par le Faire, que rêver d'une société plus inclusive pour chacune et chacun, peut se matérialiser. Concrètement, et dans la vie de tous les jours. C'est l'ambition politique, philosophique et humaine de la loi, adoptée le 28 décembre 2015 et fruit d'une véritable co-construction.
Les personnes âgées, ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre, sont une population vaste et hétérogène. Face à cette diversité, nous adressons un message et mettons en uvre une politique solidaire et commune qui, dans le même temps, propose des solutions concrètes et adaptées.
Cette année, vous avez placé ces quatrièmes Rencontres sous le thème de l'inter-génération, défi pour la cohésion sociale. Ce défi est fondamental. Car on ne peut pas faire sans.
Faire en sorte que nos aînés se sentent bien, partout sur le territoire national, c'est bien évidemment leur permettre de rester inclus dans la société, à tous les niveaux. Car, adapter la société au vieillissement, ce n'est pas créer des villes pour les vieux, les exclure de la vie sociale et humaine. Non, c'est tout le contraire. Adapter la société au vieillissement, c'est permettre à nos aînés d'être maîtres de leurs choix de vie. Et accompagnés dans leurs décisions, s'ils en manifestent le besoin.
On a trop longtemps considéré qu'il fallait faire disparaître tous les signes nous montrant que nous sommes, que nous le voulions ou pas, de simples mortels. On a trop longtemps essayé de cacher aux regards le vieillissement. Ou de le résumer à une perte totale d'envies, de besoins et, finalement, de vie. Il était temps que cela change.
Il était temps de prendre enfin en compte ce que nous disent les personnes âgées : qu'elles veulent rester citoyennes et être partie prenante de la société, que cela concerne l'habitat, les transports, les activités, les échanges intergénérationnels, les engagements associatifs et citoyens
Il était également temps, qu'outre une gouvernance au plus près des populations et des différents territoires, se mettent en place des instances qui associent aussi les différents professionnels et personnes concernées par le sujet. C'est pour cela qu'ont été mis en place les Conseils départementaux de la citoyenneté et de l'autonomie (CDCA). Pour permettre à tous de s'exprimer, d'avoir voix au chapitre. Leur mise en place va ainsi faciliter la participation des usagers et de leurs proches, mais également des bailleurs sociaux, des architectes urbanistes ou encore des intervenants bénévoles. Car, nous en sommes convaincus, en ouvrant ces instances, nous ouvrons la voie à l'intelligence commune. Au plus près des problématiques, pour des solutions pragmatiques.
Il était temps, enfin, que l'ensemble de la société réalise une chose, pourtant si simple : nous sommes toutes et tous confrontés à l'avancée en âge. Qu'il s'agisse de nous-mêmes demain, ou de nos parents, nos grands-parents, nos proches aujourd'hui.
Et cela devait passer par un changement fondamental : nous ne travaillons plus, d'abord et avant tout, pour accompagner la perte d'autonomie constatée. Nous travaillons également, chacun à notre échelle, pour faire reculer au maximum cette perte d'autonomie. Pour permettre à nos aînés de profiter de la vie, et de ce qu'elle offre, dans les meilleures conditions possibles. Quel que soit son âge, quel que soit son degré d'autonomie. Quel que soit son lieu de vie et quelles que soient ses ressources.
Mais, impulser une politique ambitieuse et respectueuse ne peut se faire sans le relais et l'engagement de toutes celles et de tous ceux que ces questions concernent. La traduction concrète de nos décisions politiques doit pouvoir se vivre au quotidien, à tous les échelons locaux. C'est pourquoi toutes les mesures de la loi ont été financées. Afin qu'aucun territoire ne soit oublié.
C'est aussi pourquoi nous avons signé, avec le Réseau Ville amies des Aînés, une convention de partenariat. Afin d'officialiser notre travail commun, sur le plan des idées, mais aussi et surtout sur le plan des actions. Car, en agissant en tant qu'interface entre les villes, votre réseau favorise la communication et l'échange de bonnes pratiques entre les territoires. C'est primordial.
Cette collaboration, qui inclut le magazine Notre Temps, est intéressante, car elle permet de donner une visibilité et une notoriété nécessaire au développement et à l'appropriation de bonnes pratiques, d'idées innovantes, au service de l'adaptation de notre territoire à l'avancée en âge de notre société.
Avec un réseau fort de 70 territoires, de toutes tailles et aux quatre coins de la France, vous êtes des partenaires précieux de notre action. Car, je crois que nous partageons dans cette salle, les même convictions : anticiper et prévenir le vieillissement, inclure les personnes âgées et lutter contre l'isolement, faire avec et non pas à la place de voilà ce qui définit nos actions. Et ces actions sont parfaitement complémentaires, car elles couvrent, non seulement tous les domaines de la vie quotidienne, mais elles de déclinent d'un bout à l'autre, du national au plus local.
C'est en maillant nos territoires, en donnant la parole et en écoutant, en co-construisant et en mutualisant que nous aurons cette opportunité de faire durablement changer les mentalités. C'est ce à qui nous nous attelons, chaque jour. Et je n'ai pas peur de dire que cela constitue une petite révolution. Car ne nous y trompons pas, le défi est énorme : il est de faire en sorte que chaque citoyen, chaque citoyenne ait sa place au sein de notre société. Pour que le Vivre ensemble redevienne une réalité.
D'ici quelques minutes, vous allez remettre les Prix du Concours Villes amies des ainés. Et je me réjouis de constater, une fois encore, la diversité et la richesse des domaines récompensés : de la culture à l'habitat, des soins à la participation citoyenne. Car, vous avez raison de le souligner, l'inter-génération et plus globalement le lien social sont indispensables à la cohésion sociale. Il ne s'agit surtout pas d'opposer les générations, ni d'en favoriser une au détriment d'autres. Il s'agit, ni plus ni moins, de recréer des liens, des passerelles et des visions communes, quels que soient les âges. C'est cela, la République du Respect. C'est cette vision qui nous unit et nous réunit. C'est ce défi que nous relevons collectivement.
Source http://social-sante.gouv.fr, le 22 novembre 2016