Texte intégral
THOMAS SOTTO
L'Interview politique d'Europe 1, Jean-Pierre ELKABBACH vous recevez un homme qui n'a pas un métier facile ces temps-ci, c'est Stéphane LE FOLL, porte-parole du gouvernement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
D'autant plus qu'il y a des semaines et des jours meilleurs, bienvenue Stéphane LE FOLL, bonjour.
STÉPHANE LE FOLL
Bonjour.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
La victoire de François FILLON est claire et nette, est-ce que vous saluez (vous) un adversaire qui gagne d'abord dans son camp ?
STÉPHANE LE FOLL
Écoutez ! Cette victoire, vous l'avez dit, elle est claire, nette et sans aucune discussion. Il a mené cette campagne avec un projet, de la cohérence et il l'a emporté au 2ème tour avec plus de 60 % des voix. Donc on ne peut que saluer cette campagne et sa victoire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous lui dites « chapeau FILLON » !
STÉPHANE LE FOLL
Eh bien ! Maintenant, il y a un projet qui a été mis sur la table et ce projet, c'est un traitement de cheval pour la France et les Français surtout qui ne le méritent pas en plus.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors dès aujourd'hui, François FILLON va chercher sans doute à rassembler les droites pour la vraie élection, celle de mai 2017, l'alternance 2017 ; et en finir un tel quinquennat, vous vous rendez compte !
STÉPHANE LE FOLL
Il va chercher rassembler, il fera ce qu'il a à faire. Nous, on doit s'occuper de nous maintenant.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui alors !
STÉPHANE LE FOLL
Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre de Nicolas CANTELOUP. Je suis souvent présenté comme le dernier des fidèles, le dernier de ceux qui défendent le gouvernement, le bilan. Mais je suis aussi un homme politique et je pense qu'aujourd'hui, on est arrivé à un point où au nom des Français, au nom de la France, de ce qu'on a fait, il est temps de rassembler et de cesser d'avoir ces débats qui nous minent depuis le début entre nous, entre nous, quand on a en face de nous maintenant l'extrême-droite bien sûr
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors on va prendre
STÉPHANE LE FOLL
Et la droite
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On va prendre les problèmes les uns après les autres et ils sont tout récents. Claude BARTOLONE invite François HOLLANDE et Manuel VALLS à s'affronter dans une primaire. Comment ça s'appelle...
STÉPHANE LE FOLL
Première réponse Jean-Pierre ELKABBACH
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Comment ça s'appelle ?
STÉPHANE LE FOLL
Première réponse Jean-Pierre ELKABBACH, il n'y aura pas de primaire entre le président de la République et le Premier ministre. Les choses doivent être dites et de manière claire, ça n'existe pas, ça ne peut pas s'imaginer, sauf dans des esprits qui ont un peu tendance à confondre leur ressentiment personnel avec l'intérêt général.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors le président de l'Assemblée nationale qui demande au Premier ministre de faire acte de candidature contre le président de la République, ça ne s'appelle pas un putsch institutionnel, ça ?
STÉPHANE LE FOLL
Un acte de candidature du Premier ministre, il a tout à fait la possibilité. Mais à ce moment-là, il n'est plus Premier ministre, c'est aussi simple que ça. Et on ne va pas tourner autour du pot, il y a des choses qui doivent être rappelées tout simplement et je souhaite le rassemblement, je souhaite qu'on soit capable de se rassembler, pas pour nous, pour essayer de porter un projet qui protège ceux qui, aujourd'hui, peuvent se sentir à juste titre menacés par des propositions qui sont faites par François FILLON.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dans Le Journal du Dimanche, Manuel VALLS répondait hier à Claude BARTOLONE, son ami et avec lequel il va aller en Tunisie cet après-midi, il accentue sa pression, il dit : je suis prêt, je suis prêt. Est-ce que vous pensez qu'il est prêt à se présenter même contre le président de la République ?
STÉPHANE LE FOLL
Ça, je ne le sais pas, j'ai bien compris et je l'avais dit que je respectais le fait que Manuel VALLS puisse se préparer le cas échéant, c'est son droit tout à fait légitime. Et en même temps, j'avais dit qu'on devait respecter ce qu'avait souhaité le président de la République, c'est-à-dire un calendrier pour une déclaration de candidature dans les jours qui viennent. Les deux restent toujours d'actualité et plus que jamais, on ne peut pas continuer à être dans cette situation.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Absolument, les Français le sentent, au sommet de l'État une crise institutionnelle. Vous avez beau vouloir tourner autour des mots, c'est ça que les Français voient aujourd'hui !
STÉPHANE LE FOLL
Il y a besoin aujourd'hui de rappeler aux Français qu'on gouverne depuis 4 ans et demi, qu'il y a eu un premier gouvernement avec Jean-Marc AYRAULT, un deuxième avec Manuel VALLS, que des choses ont été faites quoi que j'entende et, en particulier, ce matin sur Europe 1, des choses fortes. On devrait au moins et s'il y a un débat entre nous, arrêter de faire le débat sur le bilan. Il y a une chose qui est sûre, c'est que nous avons protégé les services publics, que dans la gauche aujourd'hui personne ne souhaite
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, d'accord, d'accord mais quand il y a les sondages
STÉPHANE LE FOLL
Oui, d'accord
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Quand il y a les sondages, le président de la République a 9 % et le Premier ministre
STÉPHANE LE FOLL
Quand il y a les sondages, monsieur ELKABBACH, s'il vous plaît
JEAN-PIERRE ELKABBACH
20 %.
STÉPHANE LE FOLL
Ce n'est pas à moi qu'on va raconter l'histoire quand il y a des sondages, c'est depuis tellement qu'avec les sondages on cherche à orienter les choses qu'on finit. Et c'est à juste titre que François FILLON de ce côté-là l'a emporté, c'est sans les sondages et contre les sondages.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors aujourd'hui, il y a un déjeuner chez le président de la République
STÉPHANE LE FOLL
Mais je souhaite qu'il y ait une explication qui soit claire et franche.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire ?
STÉPHANE LE FOLL
Claire et franche, ce n'est pas moi qui déjeune, je ne suis pas ni le président de la République ni Premier ministre
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors attendez, on va voir
STÉPHANE LE FOLL
Je souhaite qu'il y ait une explication.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Puisque vous êtes et vous l'avez dit un des derniers fidèles avec Michel SAPIN, Jean-Yves LE DRIAN
STÉPHANE LE FOLL
Non, non, non, mais moi ce matin je ne suis pas le dernier fidèle, je ne suis pas le porte-parole, je suis un homme politique qui veut dire des choses et qui regarde les choses franchement et clairement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Qui est le porte-parole du gouvernement, qui s'adresse et qui fait des remarques au Premier ministre actuel !
STÉPHANE LE FOLL
Je n'ai pas fait de remarque, je fais des constats, c'est des constats simples
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors il dit
STÉPHANE LE FOLL
Ceux qui ont été imaginer qu'il pouvait y avoir une primaire entre le président de la République et le Premier ministre, je dis « il n'y aura pas de primaire entre le président de la République et le Premier ministre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce que ça veut dire que le président de la République n'ira pas ?
STÉPHANE LE FOLL
Mais je n'ai pas il n'y a pas de
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Parce qu'il laissera la place à l'autre pour pas que les deux
STÉPHANE LE FOLL
Mais je n'ai rien dit
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Soient en confrontation ?
STÉPHANE LE FOLL
Je n'ai rien dit de ça, j'ai simplement dit qu'il n'y aura pas contrairement à ce qui a été mis dans le débat public samedi par Claude BARTOLONE de primaire entre un président de la République et un Premier ministre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce que vous souhaitez qu'il y ait des primaires ?
STÉPHANE LE FOLL
Les primaires, elles doivent au moins avoir une règle, c'est se rassembler, se rassembler pour défendre ceux à qui on s'adresse, se rassembler sur des choses très claires. On ne revient et on ne rediscute pas, comme on l'a fait depuis 5 ans, du bilan, on essaie de se projet et on essaie de proposer
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui mais vous n'arrêtez pas de dire « rassembler » mais la plupart des gens n'y vont pas. Est-ce que dans ces cas-là, il peut y avoir avec le président sortant une primaire ?
STÉPHANE LE FOLL
Je ne peux pas répondre à cette question puisque je n'ai pas la réponse que vous évoquez.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors on va voir l'autre problème. Manuel VALLS précise hier « je me prépare », il se prépare à quoi parce que vous le connaissez, à être candidat d'après ce que vous sentez ?
STÉPHANE LE FOLL
Bien sûr, mais c'est la question que vous me posez, elle était dans l'interview d'hier, je crois que c'était clair. Je ne vais pas et encore une fois, je ne le conteste pas, je ne le conteste pas
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce qu'il est prêt ?
STÉPHANE LE FOLL
Il peut avoir une décision, une détermination à être candidat, je ne le conteste pas. Je dis simplement
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce qu'il veut se faire démissionner aujourd'hui ?
STÉPHANE LE FOLL
Je n'en sais mais moi, je ne vais pas interpréter ce que souhaite Manuel VALLS, je dis que maintenant il faut qu'on tourne une page et qu'on s'adresse aux Français en étant rassemblés tous, ceux qui ont participé à ce
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Quelle est la condition pour que Manuel VALLS reste à Matignon ?
STÉPHANE LE FOLL
Mais je n'ai pas de
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ben oui !
STÉPHANE LE FOLL
Conditions pour qu'il reste à Matignon, ce n'est pas moi qui déciderais. Je dis ce que je pense ce matin de manière très claire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et alors, et alors est-ce que le gouvernement peut continuer à fonctionner, d'abord est-ce qu'il y a encore un gouvernement entre nous
STÉPHANE LE FOLL
Il y a encore un gouvernement, je suis bien placé pour vous le dire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que pendant 5 mois, vous allez pouvoir être dans cet état, gouverner, vous disputer, etc. ?
STÉPHANE LE FOLL
Je souhaite qu'on ne se dispute plus justement et qu'on travaille et qu'on pense aux Français, je le dis
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les Français pensent qu'il n'y a plus de gouvernement
STÉPHANE LE FOLL
La Sécurité sociale aujourd'hui
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Que la France n'a plus de gouvernement.
STÉPHANE LE FOLL
La Sécurité sociale, le remboursement des soins sont menacés, ça doit être un engagement commun de tous à défendre ce que nous avons fait et à défendre la Sécurité sociale en France.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Aujourd'hui telle qu'elle se dispute, la gauche peut sortir de l'histoire pour longtemps, d'ailleurs Manuel VALLS dit lui-même « la gauche peut mourir ».
STÉPHANE LE FOLL
Je pense que toutes ces sentences, on devrait plutôt chercher à les conjurer plutôt que de les rappeler. Et pour conjurer ce qui pourrait éventuellement arriver, il faut être capable de se rassembler.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Stéphane LE FOLL, dans Le Journal du Dimanche Manuel VALLS explique que la loyauté n'exclut pas la franchise. Réciproquement vous ministre
STÉPHANE LE FOLL
Oui, je pense que la franchise est nécessaire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous ministre loyal, qu'est-ce que vous lui dites avec franchise ?
STÉPHANE LE FOLL
Je viens de dire ce que j'avais à dire, je ne vais pas répéter ce que je viens de dire. La franchise je suis pour, je suis un homme franc et sincère et quand j'ai des choses à dire, je les dis et je les dis ce matin.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et dernière remarque, est-ce que François HOLLANDE que vous avez vu hier soir ou hier dans la nuit à son retour de Madagascar est-ce que François HOLLANDE a encore la force, la volonté, l'imagination de proposer du neuf aux Français ou il faut qu'il s'en aille
STÉPHANE LE FOLL
Il aura à s'exprimer
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ou il prépare son départ ?
STÉPHANE LE FOLL
Il aura à s'exprimer dans les jours qui viennent.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire, avant la fin de la semaine, avant la fin de la semaine ou pas ?
STÉPHANE LE FOLL
Je ne vais pas répondre à cette question, ce n'est pas moi qui aurai à m'exprimer.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce qu'il est sur le départ ?
STÉPHANE LE FOLL
Écoutez ! Jean-Pierre ELKABBACH, là vous me parlez de deux choses que personne n'évoque.
THOMAS SOTTO
Merci beaucoup Stéphane LE FOLL. Il n'y aura pas de primaire entre le président de la République et le Premier ministre, a dit Stéphane LE FOLL qui n'a pas dit qu'il n'y aurait pas de primaire entre François HOLLANDE et Manuel VALLS. La question étant de savoir si Manuel VALLS reste à Matignon ou pas, j'ai bien compris parce que les choses soient claires !
STÉPHANE LE FOLL
Je vous rappelle qu'un Premier ministre est nommé par le président de la République.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous voulez dire aussi qu'il peut le dénommer ou vous l'appelez à partir
STÉPHANE LE FOLL
Oui, je rappelle ce que sont les règles.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Demain Jean-Christophe CAMBADELIS.
THOMAS SOTTO
Le premier secrétaire du Parti socialiste, ce n'est pas un job facile là encore. Merci beaucoup Jean-Pierre et à demain.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 novembre 2016
L'Interview politique d'Europe 1, Jean-Pierre ELKABBACH vous recevez un homme qui n'a pas un métier facile ces temps-ci, c'est Stéphane LE FOLL, porte-parole du gouvernement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
D'autant plus qu'il y a des semaines et des jours meilleurs, bienvenue Stéphane LE FOLL, bonjour.
STÉPHANE LE FOLL
Bonjour.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
La victoire de François FILLON est claire et nette, est-ce que vous saluez (vous) un adversaire qui gagne d'abord dans son camp ?
STÉPHANE LE FOLL
Écoutez ! Cette victoire, vous l'avez dit, elle est claire, nette et sans aucune discussion. Il a mené cette campagne avec un projet, de la cohérence et il l'a emporté au 2ème tour avec plus de 60 % des voix. Donc on ne peut que saluer cette campagne et sa victoire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous lui dites « chapeau FILLON » !
STÉPHANE LE FOLL
Eh bien ! Maintenant, il y a un projet qui a été mis sur la table et ce projet, c'est un traitement de cheval pour la France et les Français surtout qui ne le méritent pas en plus.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors dès aujourd'hui, François FILLON va chercher sans doute à rassembler les droites pour la vraie élection, celle de mai 2017, l'alternance 2017 ; et en finir un tel quinquennat, vous vous rendez compte !
STÉPHANE LE FOLL
Il va chercher rassembler, il fera ce qu'il a à faire. Nous, on doit s'occuper de nous maintenant.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui alors !
STÉPHANE LE FOLL
Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre de Nicolas CANTELOUP. Je suis souvent présenté comme le dernier des fidèles, le dernier de ceux qui défendent le gouvernement, le bilan. Mais je suis aussi un homme politique et je pense qu'aujourd'hui, on est arrivé à un point où au nom des Français, au nom de la France, de ce qu'on a fait, il est temps de rassembler et de cesser d'avoir ces débats qui nous minent depuis le début entre nous, entre nous, quand on a en face de nous maintenant l'extrême-droite bien sûr
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors on va prendre
STÉPHANE LE FOLL
Et la droite
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On va prendre les problèmes les uns après les autres et ils sont tout récents. Claude BARTOLONE invite François HOLLANDE et Manuel VALLS à s'affronter dans une primaire. Comment ça s'appelle...
STÉPHANE LE FOLL
Première réponse Jean-Pierre ELKABBACH
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Comment ça s'appelle ?
STÉPHANE LE FOLL
Première réponse Jean-Pierre ELKABBACH, il n'y aura pas de primaire entre le président de la République et le Premier ministre. Les choses doivent être dites et de manière claire, ça n'existe pas, ça ne peut pas s'imaginer, sauf dans des esprits qui ont un peu tendance à confondre leur ressentiment personnel avec l'intérêt général.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors le président de l'Assemblée nationale qui demande au Premier ministre de faire acte de candidature contre le président de la République, ça ne s'appelle pas un putsch institutionnel, ça ?
STÉPHANE LE FOLL
Un acte de candidature du Premier ministre, il a tout à fait la possibilité. Mais à ce moment-là, il n'est plus Premier ministre, c'est aussi simple que ça. Et on ne va pas tourner autour du pot, il y a des choses qui doivent être rappelées tout simplement et je souhaite le rassemblement, je souhaite qu'on soit capable de se rassembler, pas pour nous, pour essayer de porter un projet qui protège ceux qui, aujourd'hui, peuvent se sentir à juste titre menacés par des propositions qui sont faites par François FILLON.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dans Le Journal du Dimanche, Manuel VALLS répondait hier à Claude BARTOLONE, son ami et avec lequel il va aller en Tunisie cet après-midi, il accentue sa pression, il dit : je suis prêt, je suis prêt. Est-ce que vous pensez qu'il est prêt à se présenter même contre le président de la République ?
STÉPHANE LE FOLL
Ça, je ne le sais pas, j'ai bien compris et je l'avais dit que je respectais le fait que Manuel VALLS puisse se préparer le cas échéant, c'est son droit tout à fait légitime. Et en même temps, j'avais dit qu'on devait respecter ce qu'avait souhaité le président de la République, c'est-à-dire un calendrier pour une déclaration de candidature dans les jours qui viennent. Les deux restent toujours d'actualité et plus que jamais, on ne peut pas continuer à être dans cette situation.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Absolument, les Français le sentent, au sommet de l'État une crise institutionnelle. Vous avez beau vouloir tourner autour des mots, c'est ça que les Français voient aujourd'hui !
STÉPHANE LE FOLL
Il y a besoin aujourd'hui de rappeler aux Français qu'on gouverne depuis 4 ans et demi, qu'il y a eu un premier gouvernement avec Jean-Marc AYRAULT, un deuxième avec Manuel VALLS, que des choses ont été faites quoi que j'entende et, en particulier, ce matin sur Europe 1, des choses fortes. On devrait au moins et s'il y a un débat entre nous, arrêter de faire le débat sur le bilan. Il y a une chose qui est sûre, c'est que nous avons protégé les services publics, que dans la gauche aujourd'hui personne ne souhaite
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, d'accord, d'accord mais quand il y a les sondages
STÉPHANE LE FOLL
Oui, d'accord
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Quand il y a les sondages, le président de la République a 9 % et le Premier ministre
STÉPHANE LE FOLL
Quand il y a les sondages, monsieur ELKABBACH, s'il vous plaît
JEAN-PIERRE ELKABBACH
20 %.
STÉPHANE LE FOLL
Ce n'est pas à moi qu'on va raconter l'histoire quand il y a des sondages, c'est depuis tellement qu'avec les sondages on cherche à orienter les choses qu'on finit. Et c'est à juste titre que François FILLON de ce côté-là l'a emporté, c'est sans les sondages et contre les sondages.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors aujourd'hui, il y a un déjeuner chez le président de la République
STÉPHANE LE FOLL
Mais je souhaite qu'il y ait une explication qui soit claire et franche.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire ?
STÉPHANE LE FOLL
Claire et franche, ce n'est pas moi qui déjeune, je ne suis pas ni le président de la République ni Premier ministre
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors attendez, on va voir
STÉPHANE LE FOLL
Je souhaite qu'il y ait une explication.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Puisque vous êtes et vous l'avez dit un des derniers fidèles avec Michel SAPIN, Jean-Yves LE DRIAN
STÉPHANE LE FOLL
Non, non, non, mais moi ce matin je ne suis pas le dernier fidèle, je ne suis pas le porte-parole, je suis un homme politique qui veut dire des choses et qui regarde les choses franchement et clairement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Qui est le porte-parole du gouvernement, qui s'adresse et qui fait des remarques au Premier ministre actuel !
STÉPHANE LE FOLL
Je n'ai pas fait de remarque, je fais des constats, c'est des constats simples
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors il dit
STÉPHANE LE FOLL
Ceux qui ont été imaginer qu'il pouvait y avoir une primaire entre le président de la République et le Premier ministre, je dis « il n'y aura pas de primaire entre le président de la République et le Premier ministre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce que ça veut dire que le président de la République n'ira pas ?
STÉPHANE LE FOLL
Mais je n'ai pas il n'y a pas de
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Parce qu'il laissera la place à l'autre pour pas que les deux
STÉPHANE LE FOLL
Mais je n'ai rien dit
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Soient en confrontation ?
STÉPHANE LE FOLL
Je n'ai rien dit de ça, j'ai simplement dit qu'il n'y aura pas contrairement à ce qui a été mis dans le débat public samedi par Claude BARTOLONE de primaire entre un président de la République et un Premier ministre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce que vous souhaitez qu'il y ait des primaires ?
STÉPHANE LE FOLL
Les primaires, elles doivent au moins avoir une règle, c'est se rassembler, se rassembler pour défendre ceux à qui on s'adresse, se rassembler sur des choses très claires. On ne revient et on ne rediscute pas, comme on l'a fait depuis 5 ans, du bilan, on essaie de se projet et on essaie de proposer
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui mais vous n'arrêtez pas de dire « rassembler » mais la plupart des gens n'y vont pas. Est-ce que dans ces cas-là, il peut y avoir avec le président sortant une primaire ?
STÉPHANE LE FOLL
Je ne peux pas répondre à cette question puisque je n'ai pas la réponse que vous évoquez.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors on va voir l'autre problème. Manuel VALLS précise hier « je me prépare », il se prépare à quoi parce que vous le connaissez, à être candidat d'après ce que vous sentez ?
STÉPHANE LE FOLL
Bien sûr, mais c'est la question que vous me posez, elle était dans l'interview d'hier, je crois que c'était clair. Je ne vais pas et encore une fois, je ne le conteste pas, je ne le conteste pas
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce qu'il est prêt ?
STÉPHANE LE FOLL
Il peut avoir une décision, une détermination à être candidat, je ne le conteste pas. Je dis simplement
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce qu'il veut se faire démissionner aujourd'hui ?
STÉPHANE LE FOLL
Je n'en sais mais moi, je ne vais pas interpréter ce que souhaite Manuel VALLS, je dis que maintenant il faut qu'on tourne une page et qu'on s'adresse aux Français en étant rassemblés tous, ceux qui ont participé à ce
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Quelle est la condition pour que Manuel VALLS reste à Matignon ?
STÉPHANE LE FOLL
Mais je n'ai pas de
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ben oui !
STÉPHANE LE FOLL
Conditions pour qu'il reste à Matignon, ce n'est pas moi qui déciderais. Je dis ce que je pense ce matin de manière très claire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et alors, et alors est-ce que le gouvernement peut continuer à fonctionner, d'abord est-ce qu'il y a encore un gouvernement entre nous
STÉPHANE LE FOLL
Il y a encore un gouvernement, je suis bien placé pour vous le dire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que pendant 5 mois, vous allez pouvoir être dans cet état, gouverner, vous disputer, etc. ?
STÉPHANE LE FOLL
Je souhaite qu'on ne se dispute plus justement et qu'on travaille et qu'on pense aux Français, je le dis
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les Français pensent qu'il n'y a plus de gouvernement
STÉPHANE LE FOLL
La Sécurité sociale aujourd'hui
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Que la France n'a plus de gouvernement.
STÉPHANE LE FOLL
La Sécurité sociale, le remboursement des soins sont menacés, ça doit être un engagement commun de tous à défendre ce que nous avons fait et à défendre la Sécurité sociale en France.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Aujourd'hui telle qu'elle se dispute, la gauche peut sortir de l'histoire pour longtemps, d'ailleurs Manuel VALLS dit lui-même « la gauche peut mourir ».
STÉPHANE LE FOLL
Je pense que toutes ces sentences, on devrait plutôt chercher à les conjurer plutôt que de les rappeler. Et pour conjurer ce qui pourrait éventuellement arriver, il faut être capable de se rassembler.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Stéphane LE FOLL, dans Le Journal du Dimanche Manuel VALLS explique que la loyauté n'exclut pas la franchise. Réciproquement vous ministre
STÉPHANE LE FOLL
Oui, je pense que la franchise est nécessaire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous ministre loyal, qu'est-ce que vous lui dites avec franchise ?
STÉPHANE LE FOLL
Je viens de dire ce que j'avais à dire, je ne vais pas répéter ce que je viens de dire. La franchise je suis pour, je suis un homme franc et sincère et quand j'ai des choses à dire, je les dis et je les dis ce matin.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et dernière remarque, est-ce que François HOLLANDE que vous avez vu hier soir ou hier dans la nuit à son retour de Madagascar est-ce que François HOLLANDE a encore la force, la volonté, l'imagination de proposer du neuf aux Français ou il faut qu'il s'en aille
STÉPHANE LE FOLL
Il aura à s'exprimer
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ou il prépare son départ ?
STÉPHANE LE FOLL
Il aura à s'exprimer dans les jours qui viennent.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire, avant la fin de la semaine, avant la fin de la semaine ou pas ?
STÉPHANE LE FOLL
Je ne vais pas répondre à cette question, ce n'est pas moi qui aurai à m'exprimer.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce qu'il est sur le départ ?
STÉPHANE LE FOLL
Écoutez ! Jean-Pierre ELKABBACH, là vous me parlez de deux choses que personne n'évoque.
THOMAS SOTTO
Merci beaucoup Stéphane LE FOLL. Il n'y aura pas de primaire entre le président de la République et le Premier ministre, a dit Stéphane LE FOLL qui n'a pas dit qu'il n'y aurait pas de primaire entre François HOLLANDE et Manuel VALLS. La question étant de savoir si Manuel VALLS reste à Matignon ou pas, j'ai bien compris parce que les choses soient claires !
STÉPHANE LE FOLL
Je vous rappelle qu'un Premier ministre est nommé par le président de la République.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous voulez dire aussi qu'il peut le dénommer ou vous l'appelez à partir
STÉPHANE LE FOLL
Oui, je rappelle ce que sont les règles.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Demain Jean-Christophe CAMBADELIS.
THOMAS SOTTO
Le premier secrétaire du Parti socialiste, ce n'est pas un job facile là encore. Merci beaucoup Jean-Pierre et à demain.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 novembre 2016