Interview de Mme Pascale Boistard, secrétaire d'Etat aux personnes âgées et à l'autonomie à Public Sénat le 12 décembre 2016, sur la candidature de Vincent Peillon à la primaire du PS pour l'élection présidentielle de 2017 et la silver économie.

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Média : Public Sénat

Texte intégral


CYRIL VIGUIER
L'invitée politique de cette matinale d'infos, Territoires d'Infos, ce matin c'est Pascale BOISTARD, bonjour.
PASCALE BOISTARD
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Vous êtes ministre, secrétaire d'État chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie, merci d'être sur ce plateau, vous serez interrogée ce matin par Christophe BORDET, le rédacteur en chef de Sud Radio et par Gilles LECLERC pour Public Sénat. Pascale BOISTARD, Vincent PEILLON est candidat depuis hier soir à la primaire de la gauche, à qui sert cette candidature surprise ?
PASCALE BOISTARD
Il faudra lui poser la question.
CYRIL VIGUIER
Non mais vous, vous avez bien une opinion.
PASCALE BOISTARD
Moi je n'ai pas d'avis sur la question.
CYRIL VIGUIER
Vous n'avez pas d'avis sur la candidature d'un ancien ministre du gouvernement…
PASCALE BOISTARD
Non, moi je ravie de le revoir après 2,5 ans où on ne l'avait pas vu, voilà.
CYRIL VIGUIER
Elle est utile pour vous, est-ce que c'est quelque chose qui apporte au débat ?
PASCALE BOISTARD
Moi, je vais vous dire, je pense qu'il faut avoir en tête que lorsqu'on est candidat à la primaire de la gauche, c'est pour être président de la République et c'est pour permettre à la gauche de battre…
CYRIL VIGUIER
Donc il n'a aucune chance, aucune, aucune ?
PASCALE BOISTARD
Non, mais ce n'est pas ce que je suis en train de vous dire, je vous donne la règle générale, c'est de pouvoir rassembler la gauche pour pouvoir gagner contre une droite dure et l'extrême droite. Et donc…
CHRISTOPHE BORDET
Justement Pascale BOISTARD, PEILLON dit « je veux rassembler la gauche », alors c'est marrant parce qu'on avait cru comprendre que c'était Manuel VALLS qui voulait rassembler la gauche.
PASCALE BOISTARD
En général les candidats à ce type de démarche ne disent pas qu'ils veulent ne pas rassembler, qu'ils veulent ne pas faire mieux pour le pays, mais par contre après, ce qui est intéressant, c'est de voir le contenu des projets. Et moi ce qui m'intéresse, en fait, je vais vous dire, au-delà des hommes et de la femme, peut-être, qui participera à cette primaire…
CHRISTOPHE BORDET
Pour l'instant il n'y en n'a pas de femme.
PASCALE BOISTARD
C'est le contenu des idées ; peut-être Sylvia PINEL avec le PRG rejoindront cette primaire de gauche ; mais en tous les cas, moi ce qui m'intéresse, et je pense que c'est ce qui intéresse les Français, c'est les contenus. Et en ce qui concerne les contenus, par exemple, Manuel VALLS a déjà fait des propositions extrêmement précises pendant le week-end…
CYRIL VIGUIER
Votre choix c'est Manuel VALLS, on a compris.
PASCALE BOISTARD
Oui.
CHRISTOPHE BORDET
Et pourquoi c'est le meilleur ?
CYRIL VIGUIER
Oui, ce n'est pas une évidence, il y en a beaucoup de candidats.
PASCALE BOISTARD
Parce qu'il a la stature d'un homme d'État, parce qu'il a été confronté, avec le président de la République, ils étaient aux côtés l'un de l'autre lorsque notre pays a été, est toujours en urgence par rapport au terrorisme, parce qu'il a une dimension internationale, parce qu'il connaît bien ce pays et qu'il a eu à faire face à de nombreuses difficultés, évidemment, aux côtés des Français.
CHRISTOPHE BORDET
Mais dites-moi quand même, Vincent PEILLON dit qu'il défendra le bilan de François HOLLANDE. Alors, là aussi, on n'y comprend plus grand chose, parce que c'est Manuel VALLS qui avait dit qu'il défendrait le bilan de François HOLLANDE. Donc, qui défend le bilan de HOLLANDE, clairement ?
PASCALE BOISTARD
Écoutez, moi je suis en responsabilité, je suis membre d'un gouvernement, et je suis au travail, d'accord, et donc je respecte…
CHRISTOPHE BORDET
Ça c'est le discours de Bernard CAZENEUVE qui vous a demandé de travailler sur vos dossiers et de ne plus faire de politique, sauf qu'on est en pleine primaire de gauche.
PASCALE BOISTARD
Non, moi je fais tout le temps de la politique parce que s'engager pour les Français c'est faire de la politique et ce n'est pas sale de faire de la politique, et j'en ai un peu assez, pour tout vous dire, que l'on dise tout le temps, parce qu'on fait de la politique, que ça ne serait pas bien. Donc, moi je fais de la politique, au gouvernement, pour les Français.
CHRISTOPHE BORDET
Alors qui va défendre le mieux le bilan de François HOLLANDE selon vous, VALLS ou PEILLON ?
PASCALE BOISTARD
Nous le verrons bien, moi ce que…
CHRISTOPHE BORDET
VALLS ou PEILLON ? Vous êtes une pro-VALLS.
PASCALE BOISTARD
Moi ce que je constate c'est que celui qui était aux côtés du président de la République depuis ces 2,5 années, eh bien c'était Manuel VALLS.
GILLES LECLERC
Jusqu'au bout…
CYRIL VIGUIER
Gilles LECLERC.
GILLES LECLERC
Je veux dire, vous savez très bien qu'il y a des proches de François HOLLANDE qui disent aujourd'hui que Manuel VALLS, en tout cas dans les dernières semaines, on se souvient de cette fameuse interview dans Le Journal du Dimanche, n'a pas forcément facilité la tâche de François HOLLANDE. Aujourd'hui, vous le savez très bien, y compris au sein du gouvernement, tout le monde n'est pas forcément emballé de la candidature de Manuel VALLS. Donc, est-il forcément le meilleur rassembleur ? C'est ça la question.
PASCALE BOISTARD
Eh bien écoutez, par exemple il y a une première étape qui va avoir lieu, c'est le dépôt des candidatures, et pour pouvoir déposer sa candidature il faut des parrainages…
CYRIL VIGUIER
Jeudi prochain.
PASCALE BOISTARD
C'est jusqu'à jeudi pour le faire, eh bien nous verrons bien, suivant les parrainages, qui peut rassembler. Moi je constate qu'un très proche de François HOLLANDE, aujourd'hui, est directeur de campagne de Manuel VALLS. Voilà, je ne fais qu'énoncer…
CYRIL VIGUIER
C'est Didier GUILLAUME.
PASCALE BOISTARD
Didier GUILLAUME, qui est président du groupe socialiste ici au Sénat, donc, c'est tout.
CYRIL VIGUIER
Enfin, il y a des très proches de François HOLLANDE qui soutiennent d'autres candidats, Jean-Pierre MIGNARD… des gens très proches de François HOLLANDE.
PASCALE BOISTARD
Oui, mais pas dans la primaire, et je ne suis pas sûr qu'il soit toujours au Parti socialiste de toute façon, mais bon, peu importe. Moi ce qui m'intéresse, ce sont les projets, et ce qui m'intéresse c'est ce qu'on propose aux Français, voilà. Alors, il faut pouvoir assumer un bilan, qui a eu de grandes avancées sociales par exemple, au sein duquel il y a eu de grandes avancées sociales…
GILLES LECLERC
Pardon de vous interrompre, mais le projet de Manuel VALLS sera vraiment différent de ce qu'il a fait pendant 3 ans à Matignon ?
PASCALE BOISTARD
Mais bien sûr, il l'est déjà. Vous voyez bien la proposition qui est faite sur le plan social, sur le Revenu Universel, où il a fixé même les 850 euros par mois, un minimum, pour pouvoir mettre en oeuvre cette réforme, et il a souhaité le faire en tant que Premier ministre, lorsqu'il est allé en Gironde, pour essayer de tester, de mettre en oeuvre, en test justement, ce revenu.
CHRISTOPHE BORDET
Donc vous soutenez cette idée ?
PASCALE BOISTARD
Oui, je soutiens cette idée.
CHRISTOPHE BORDET
En 2011 VALLS était pour la TVA sociale, le déverrouillage, on va dire, des 35 heures, la suppression de l'ISF, est-ce que vous partagez également des idées-là ou pas ?
PASCALE BOISTARD
Non, je ne partage pas ces idées-là qui étaient des idées émises en 2010-2011.
CHRISTOPHE BORDET
Par Manuel VALLS.
PASCALE BOISTARD
Oui. Mais, depuis, vous savez on n'est pas gelé dans des positions. Il a été ministre de l'Intérieur, il a été Premier ministre, il a mis en oeuvre des politiques publiques, c'est le Premier ministre qui a accompagné Marisol TOURAINE sur la mise en place du tiers payant, et ce n'est pas une petite affaire pour toutes celles et ceux qui ne peuvent pas avancer des frais pour pouvoir avoir accès au médecin, par exemple…
CHRISTOPHE BORDET
Donc il n'y a pas de risque que ça revienne dans la campagne ce genre d'idées ?
PASCALE BOISTARD
Et donc, c'est un homme qui a participé au plus haut niveau des décisions de ce pays et qui, aujourd'hui, va proposer de nouvelles perspectives aux Français.
CHRISTOPHE BORDET
Juste une chose. Vincent PEILLON a dit hier soir quelque chose de très important, que lui il avait une éthique, sous-entendu pas Manuel VALLS, dit « Brutus », celui qui a dit à François HOLLANDE « n'y va pas », en gros.
PASCALE BOISTARD
Écoutez, je ne sais pas s'il a dit ça, en tous les cas… moi ce qui m'intéresse ce sont les projets, et chacun jugera…
CHRISTOPHE BORDET
Non mais là vous êtes en boucle !
PASCALE BOISTARD
Non, non…
CHRISTOPHE BORDET
Eh bien si, vous dites ce qui m'intéresse ce sont les projets.
PASCALE BOISTARD
Parce que c'est ce qui intéresse les Français figurez-vous. Nos histoires de…
GILLES LECLERC
Oui, mais enfin, quand Manuel VALLS lui-même déclare que sa candidature est d'abord une candidature, je le cite, « de révolte », c'est une révolte contre quoi, contre qui ?
PASCALE BOISTARD
Il l'explique très bien, c'est une révolte contre le fait que serait déjà écrit le premier et second tour de la présidentielle. Oui, il ne se résout pas, il considère que ce n'est pas une fatalité que de considérer…
GILLES LECLERC
C'est ce que ses concurrents disent aussi !
PASCALE BOISTARD
Que François FILLON et la candidate du Front national s'opposeraient au deuxième tour et que la gauche serait éliminée totalement de ce second tour et ne pourrait pas gagner la présidentielle.
GILLES LECLERC
Juste, peut-être, puisqu'on parlait de 2011, est-ce que c'est trahir un secret de dire aujourd'hui pour qui vous aviez voté pour la primaire de la gauche ?
PASCALE BOISTARD
Ah mais ce n'est pas un secret, parce que c'était totalement officiel, moi j'étais aux côtés de Martine AUBRY.
GILLES LECLERC
D'accord.
PASCALE BOISTARD
Jusqu'au bout j'ai été aux côtés de Martine AUBRY.
GILLES LECLERC
Et donc aujourd'hui c'est Manuel VALLS.
PASCALE BOISTARD
Comme Olivier DUSSOPT et comme Mathieu KLEIN.
CYRIL VIGUIER
C'est Pascale BOISTARD, la secrétaire d'Etat chargée des Personnes âgées et de l'autonomie, qui est notre invitée ce matin dans « Territoires d'Infos ». Votre ministère, c'est un enjeu essentiel, Pascale BOISTARD. L'allongement de la vie, de manière générale, est une très bonne chose, mais pose aussi des problèmes, et puis, depuis le début de cette campagne, personne ne parle vraiment de cette précampagne, personne ne parle vraiment de ces sujets. Pourquoi, selon vous ?
PASCALE BOISTARD
Eh bien, parce que certains, par exemple, à droite, en ont beaucoup parlé dans de nombreux discours, suite évidemment à la catastrophe qui a eu lieu en 2003, août 2003, ont mis en place, à l'époque, Jacques CHIRAC, des mesures, mais qui depuis ces mesures-là n'avaient jamais évolué, ne s'étaient jamais ressaisis de cette question en dehors des discours. Eh bien, c'est un engagement présidentiel qu'avait pris François HOLLANDE, qui a été réalisé, ça fait partie justement de ce bilan de faire une loi qui permet de prendre en globalité le vieillissement de la population. Je vous rappelle juste un chiffre, à horizon 2050, c'est demain, un tiers de la population aura plus de 65 ans, cinq fois plus de plus de 85 ans, et donc c'est un défi démographique…
CYRIL VIGUIER
C'est l'autonomie qui est enjeu aussi de ces personnes-là ?
PASCALE BOISTARD
Oui, c'est comment on gère la perte d'autonomie, comment on la fait reculer aussi le plus possible, comment on vieillit de mieux en mieux dans notre pays, mais c'est aussi de poser la question à une nation, de savoir comment on organise, entre les différentes générations, on pérennise, en quelque sorte, les politiques de solidarité.
GILLES LECLERC
Où en est votre guide des bonnes pratiques sur l'aide à domicile pour les personnes âgées ?
PASCALE BOISTARD
Il est clôturé.
GILLES LECLERC
Pour leur maintien à domicile, c'est bouclé ?
PASCALE BOISTARD
Il est fini, le guide des bonnes pratiques, et il est assorti d'un fonds pour 2017 de cinquante millions d'euros.
GILLES LECLERC
Financé comment ?
PASCALE BOISTARD
Par la CASA.
CYRIL VIGUIER
La CASA qui est donc ?
CHRISTOPHE BORDET
Vous pouvez expliquer…
PASCALE BOISTARD
Eh bien, c'est en fait ce qui… à travers la CSG, à travers un pourcentage sur les produits financiers par exemple, permet d'abonder une caisse qui fait que la CNSA, qui chapeaute cela, permet de financer les politiques publiques pour les personnes âgées. Et c'est ce qui fait d'ailleurs aussi le financement de la loi d'adaptation de la société au vieillissement.
CHRISTOPHE BORDET
Pascale BOISTARD, vous présentez aujourd'hui justement la feuille de route sur la Silver Economie, c'est donc tout ce secteur qui est lié aux personnes âgées et au vieillissement, relancer la Silver Economie à la française, déjà mise en oeuvre il y a quatre ans. Le résultat n'est pas assez au rendez-vous à l'heure qu'il est ?
PASCALE BOISTARD
Si, ça commence, ça a bien démarré en 2013, lorsque les ministres de l'époque se sont saisis de ce sujet, parce que, à la fois, c'est un défi démographique, le vieillissement de la population, mais à la fois, c'est une chance économique pour la France, et son rayonnement aussi au niveau international. Pour cela, il faut organiser cette filière économique qui ne l'était pas jusqu'à présent. Et là, nous allons faire une deuxième feuille de route avec Christophe SIRUGUE, avec des moyens financiers, qui sont assortis, pour regrouper les professionnels, les faire travailler ensemble, et mettre en place des stratégies aussi économiques dans les territoires. Je l'ai fait par exemple sur le territoire de la Corse, au mois de mai dernier, et fin janvier, je serai avec Alain ROUSSET pour pouvoir dynamiser cette filière économique en Nouvelle-Aquitaine.
GILLES LECLERC
Pascale BOISTARD, où en est, là, dans le même ordre d'idée, la création du congé de proche aidant, ça se met en place ?
PASCALE BOISTARD
C'est mis en place, le décret est sorti, il y a à peu près trois semaines…
GILLES LECLERC
Parce que ça concerne plus de huit millions de personnes.
PASCALE BOISTARD
Tout à fait. C'est-à-dire, il s'agit de considérer que les aidants ne sont pas tous inactifs, et qu'on doit leur permettre même de pouvoir conserver…
GILLES LECLERC
Mais ça ne fonctionne pas encore, c'est un peu ce que vous nous dites ce matin…
PASCALE BOISTARD
Le décret est sorti, il y a trois semaines à peu près, et donc il est opérationnel au 1er janvier. Nous avons beaucoup d'entreprises qui se sont engagées sur ce sujet, parce que de plus en plus, évidemment, des familles entières sont touchées par la prise en compte de leurs aînés, et donc ils doivent pouvoir continuer aussi à travailler.
CHRISTOPHE BORDET
Pour être clair, comment se fait-il, puisqu'on parle de la Silver Economie, qu'il soit tellement difficile aujourd'hui en France, et particulièrement en milieu rural, de trouver une infirmière lorsqu'on a besoin d'une infirmière pour un parent âgé qui reste à domicile, que faire pour régler ce problème ? Des millions de familles sont confrontées à ça ?
PASCALE BOISTARD
Bien sûr, vous avez raison. Alors, les départements sont aujourd'hui les pilotes de ces politiques publiques, et nous leur avons confié en avril dernier l'ensemble des budgets qui sont référents à cette loi, je rappelle, 740 millions d'euros, dont un demi-milliard pour le renforcement de l'aide à domicile. Et puis, nous avons fait aussi un appel à projets pour coordonner l'aide à domicile et le soin à domicile.
CHRISTOPHE BORDET
Non, mais il faut attirer les infirmières aussi.
PASCALE BOISTARD
Ah, mais bien sûr. Mais pour attirer les infirmières, il faut aussi leur permettre d'avoir des conditions de travail qui sont de bonne qualité, et je le dis pour les infirmières…
INTERVENANT
Donc les augmenter…
PASCALE BOISTARD
Mais je le dis aussi pour les aides à domicile. C'est pour ça que nous avons fait un guide des bonnes pratiques, et que j'ai demandé à Manuel VALLS, à l'époque, de pouvoir me permettre d'avoir un fonds de cinquante millions d'euros qui accompagne les départements qui vont s'inscrire dans du mieux, un meilleur service aux personnes âgées à travers celles et ceux qui y travaillent, eh bien, de pouvoir être aidés et accompagnés encore par des moyens financiers supplémentaires.
CHRISTOPHE BORDET
Pascale BOISTARD, pour revenir deux secondes à la politique, Ségolène ROYAL pourrait encourager un candidat qui serait un candidat hors Parti socialiste, c'est ce qu'elle a dit ce week-end, qu'est-ce que vous lui répondez ce matin ?
PASCALE BOISTARD
Moi, je ne réponds rien à Ségolène ROYAL. Moi, je vais vous dire une chose, Bernard CAZENEUVE nous a réunis…
CHRISTOPHE BORDET
Oui, ça, on le sait…
PASCALE BOISTARD
Jeudi dernier…
CHRISTOPHE BORDET
Il vous a demandé de vous taire…
PASCALE BOISTARD
Non, il ne nous a pas demandé de nous taire, il nous a dit : vous êtes des femmes et des hommes engagés, moi, je suis une militante aussi depuis longue date, avant d'avoir été ministre, et que, eh bien, nous devons être à notre tâche et par ailleurs, nous pouvons évidemment soutenir quelqu'un, mais pas passer notre temps – parce que nous sommes au service des Français – à parler de cela.
CYRIL VIGUIER
Alors justement, Pascale BOISTARD…
CHRISTOPHE BORDET
Donc est-ce que Ségolène ROYAL peut oui ou non soutenir un candidat qui ne serait pas dans la primaire du PS ? Est-ce que c'est le rôle d'un ministre ?
CYRIL VIGUIER
C'est fini, Christophe BORDET, c'est fini…
PASCALE BOISTARD
En tout cas, non, mais, il me semble compliqué, je ne sais pas… je n'ai pas encore vu tous les… tout cela n'est pas encore très précis, mais en tout cas, il me semble compliqué qu'un ministre – et je ne parle pas de Ségolène ROYAL en particulier – soutienne un candidat qui ne soutiendrait pas le bilan de François HOLLANDE et de ses gouvernements successifs.
CYRIL VIGUIER
Pascale BOISTARD, vous êtes candidate dans la Somme aux législatives, qui viendront après la présidentielle…
PASCALE BOISTARD
Oui, j'ai été désignée par les militants jeudi dernier.
CYRIL VIGUIER
Très bien, il y avait une petite polémique vous concernant, pas petite d'ailleurs sur place, on vous accusait d'utiliser votre statut de ministre pour préparer votre candidature, y aller très régulièrement sous des prétextes.
PASCALE BOISTARD
Alors, il y a un sujet là-dessus, c'est que je vis dans la Somme, et que j'y rentre tous les week-end, parce que je vis dans la Somme, et que ce département, donc je le dis et je le répète, comme je l'ai fait à plusieurs reprises, n'applique pas correctement sur certains points la loi d'adaptation de la société au vieillissement. Et je pense que ce procès qui m'est fait, il est dû surtout au fait que je ne baisse pas les bras, et que je ne cèderai pas aux pressions qui font que, aujourd'hui, je pointe plusieurs sujets dans ce département qui ne sont pas en accord avec la loi…
GILLES LECLERC
Ce n'est pas le seul département…
PASCALE BOISTARD
En termes de cumuls, de difficultés, c'est le seul. J'ai pu faire des observations à d'autres départements, qui ont corrigé souvent leur feuille de route parce que c'est une mise en oeuvre, et que je suis à leur côté.
CYRIL VIGUIER
Merci. Merci Pascale BOISTARD d'avoir été l'invitée politique de « Territoires d'Infos » sur Public Sénat, Sud Radio avec la presse quotidienne régionale et nos deux éditorialistes ce matin.
PASCALE BOISTARD
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 13 décembre 2016