Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, en réponse à une question sur la sécurité en Europe, au Sénat le 17 janvier 2017.

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  • Jean-Marc Ayrault - Ministre des affaires étrangères et du développement international

Circonstance : Questions d'actualité au Sénat, le 17 janvier 2017

Texte intégral

Merci Monsieur le Président,
Monsieur le Sénateur,
Vous avez raison de poser la question concernant la sécurité en Europe. Il faut prendre ce sujet avec beaucoup de clairvoyance car le monde change et de nouvelles menaces apparaissent, en particulier la menace terroriste ainsi que toute une série d'évolutions technologiques. Je pense aux cyber-menaces qui nécessitent, sur l'ensemble des fronts, d'assurer notre sécurité en Europe, avec l'OTAN. Ce que j'évoque a été décidé au dernier sommet de l'OTAN à Varsovie en juillet dernier où les États-Unis étaient présents.
L'Europe doit prendre sa part de manière complémentaire, mais en ne substituant pas à l'OTAN. Vous avez évoqué la perspective d'un budget de la défense à hauteur de 2% du PIB, c'est effectivement nécessaire. Il faut augmenter l'effort de défense au niveau de l'Europe.
Il est vrai que ce fut pendant longtemps un sujet tabou. Je ne vais pas revenir au débat de la communauté européenne de défense - cela nous ramènerait très loin - mais il est vrai que, jusqu'à présent, beaucoup de pays étaient réticents. Face à la nouvelle donne internationale et à l'attitude américaine, marquée par une certaine forme de désengagement, il y a une prise de conscience. Et le 15 décembre dernier, le Conseil européen a adopté une orientation en matière de défense. Vous avez raison, l'Allemagne et la France ont pris leur part pour préparer les conditions de cet accord politique.
Avec mon homologue M. Frank-Walter Steinmeier, j'ai fait des propositions, Jean-Yves le Drian l'a fait avec Mme Ursula Von der Leyen et nous avons été vraiment un moteur dans cette affaire.
Maintenant, nous avons les grands axes d'une ligne stratégique et d'une autonomie de décisions. Et, dans le même temps, il y a un fonds de financement qui a été décidé pour mettre en oeuvre une politique de recherche et d'armement. Je crois qu'il est très important de préserver notre autonomie.
Nous en sommes là, nous avons fait des pas en avant considérables et je pense que le moment est venu de réaffirmer la nécessité de la cohésion de la solidarité européenne.
Les adversaires de l'Europe existent, nous les connaissons depuis longtemps et je crois que la meilleure réponse n'est pas polémique. La meilleure réponse, c'est l'unité de l'Europe, c'est la cohésion de l'Europe par des engagements concrets en matière de défense et cela en est une très bonne illustration.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 janvier 2017