Texte intégral
Quoi de plus précieux aujourd'hui en France que l'Esprit d'Entreprise !
La démarche personnelle qui conduit un homme ou une femme de notre pays à se mettre à risque ici en France, pour produire les biens ou mettre en place les services dont chacun a besoin, est fondamentale.
Elle assure l'emploi de plus de quinze millions de salariés et le niveau de vie de leur famille. Elle assure la progression de notre économie.
Elle assure l'adaptation et la modernisation de notre société.
L'esprit d'entreprise c'est un engagement personnel. Cet engagement résulte à la fois du désir de l'accomplissement de soi, de l'exigence des responsabilités, du goût de la liberté. Il appelle l'initiative, il appelle le sens de l'équipe, l'acceptation de l'effort, le désir de la réussite. L'esprit d'entreprise est une valeur essentielle de notre société. Nous l'affirmons, nous le célébrons, nous le défendons, nous le représentons. Nous en sommes fiers !
L'esprit d'entreprise correspond à nos caractéristiques nationales. Les Français ont montré à toutes les étapes de leur histoire qu'ils étaient animés par la passion de l'entreprise. Si la France a atteint le degré de développement qui est le sien, c'est aux entrepreneurs et à l'esprit d'entreprise qui les anime, qu'elle le doit. Notre pays a su, jusqu'à présent rendre compatible la mission des entrepreneurs dans la société et l'environnement qui leur est nécessaire pour exercer leur talent. Le système éducatif, l'administration, l'infrastructure de notre pays ont longtemps concouru à la création et au développement des entreprises sur notre territoire.
Mais nous assistons maintenant à présent à un double mouvement.
La concurrence, la compétition deviennent de plus en plus exigeantes dans une
économie sans cesse plus mondialisée sous l'effet de l'intensification des échanges et du progrès technologique : l'entreprise française vit désormais à l'heure de l'euro et d'internet, c'est-à-dire dans un monde sans frontière.
Dans le même temps, notre pays tout en prenant en compte ces phénomènes fondamentaux, s'enferme dans des " exceptions françaises " de plus en plus
incompatibles avec l'initiative et l'esprit d'entreprise, exceptions qui le menacent, le
découragent et l'obligent à regarder hors de France.
Les entrepreneurs de France acceptent toutes les concurrences, ils sont prêts à relever tous les défis, mais ils ne supportent plus qu'on les mette dans une situation de lutter à armes inégales : les contraintes que l'on fait subir aux entreprises de France rendent aujourd'hui, pour eux, la concurrence déloyale !
Dans notre pays il faut accepter, comprendre, encourager l'esprit d'entreprise.
Pour cela, il faut d'abord que notre système éducatif reconnaisse pleinement l'esprit
d'entreprise comme une valeur de notre société. Il s'agit de donner à notre jeunesse, au cours des années de formation, l'ouverture au monde, la curiosité d'esprit, le sens du travail en équipe, et le goût du risque. Pour cela, il est nécessaire que les enseignants aient une meilleure connaissance et une meilleure compréhension de l'entreprise. De nombreuses initiatives sont prises dans ce sens sur le plan local. La semaine Ecole-Entreprise qui vient de se terminer en est un parfait exemple. Partout en France des enseignants sont venus au contact des entreprises, cependant que les hommes et les femmes d'entreprise sont entrés dans les écoles, les lycées et les classes pour y présenter leurs métiers. L'esprit d'entreprise ne pourra progresser à l'avenir que si tous les efforts sont faits pour que le système éducatif l'accepte et l'encourage. Nous ferons de notre coté tous les efforts pour y parvenir. Il en va de l'avenir des générations montantes. C'est donc pour nous une ardente obligation !
Mais il faut aussi et surtout que la création et le développement des entreprises sur notre territoire devienne une priorité pour l'ensemble des pouvoirs publics, gouvernement, collectivités locales, administration. Tout doit être mis en uvre pour l'encourager !
Un nombre croissant de pays ont d'ores et déjà donné la priorité à l'entreprise. C'est le cas Outre-Manche où Tony Blair a placé sous le signe du renouveau entrepreneurial son second mandat. C'est le cas aux Pays-Bas, c'est le cas en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Suède ou en Irlande. Partout dans les pays qui nous entourent.
Que la France s'inspire avec intelligence des meilleures expériences étrangères !
Que la France accepte de rebrousser chemin lorsqu'elle s'engage dans des voies sans issues !
Que la France se donne comme ambition non pas de faire aussi bien que ses partenaires européens mais de faire mieux qu'eux dans tous les domaines !
Que la France passe d'une " culture d'exception " qui permet très souvent de justifier que l'on fait moins bien à une " culture d'excellence " qui seule permet de se surpasser !
Que la France redevienne un modèle pour tous, un modèle que l'on envierait, que l'on copierait, dont on s'inspirerait, un modèle qui serait imité par tous ceux qui ont la passion de la réussite économique et du progrès social !
Pour parvenir à cet objectif, les voies à suivre et les moyens à mettre en uvre sont relativement simples.
Il faut alléger les procédures, faire disparaître les obstacles administratifs, simplifions toutes les organisations publiques. Des initiatives sont prises pour parvenir à l'objectif : zéro délai pour créer une entreprise, zéro papier pour la mettre sur pied, et zéro charge pendant la première année de son existence.
Laissons à l'entreprise la liberté de s'organiser dans les premières années de son existence.
Comment les contraintes des 35 heures seraient-elles compatibles, pour l'équipe qui s'engage dans le projet d'entreprise ? A-t-on imaginé dans les Ministères la somme des démarches, des contacts, des tâches de tous ordres qui assaillent les créateurs d'entreprise lors du lancement de leur produit ou de leur service lors de la constitution de leur équipe ? L'ardeur, l'enthousiasme, la contrainte de la survie, l'exigence de la réussite sont-elles compatibles avec 3 l'interdiction de dépasser un horaire de travail ? Qui peut y croire ? Laisser l'entreprise nouvelle déterminer librement, par le contrat, avec l'équipe qui s'assemble autour de son projet les formes de l'organisation du travail en commun est un impératif catégorique. Tous les créateurs d'entreprise vous le diront, la législation des 35 heures imposées est un frein, un obstacle à la création d'entreprises dans notre pays. Alors pour l'entreprise nouvelle, plus de 35 heures, mais la liberté contractuelle afin de s'organiser dans l'enthousiasme pour la réussite.
Le poids des charges et des impôts est beaucoup trop lourd pour l'entreprise qui démarre. Il lui faut le temps de s'affirmer. Nous souhaitons l'établissement d'un véritable statut fiscal de la jeune entreprise qui doit être protégée car c'est au cours des premières années d'existence de l'entreprise que le risque de mortalité est très élevé. Et nous avons suffisamment dit que notre système fiscal ne doit pas décourager, démotiver l'entrepreneur. Or il est établi que notre pays est devenu le champion d'Europe de la fiscalité du patrimoine : l'impôt sur la transmission, la succession, et l'épargne est au total bien plus lourd chez nous qu'ailleurs.
Nous demandons la parité européenne, car sans cela, l'esprit d'entreprise sera découragé dans notre pays et il se tournera vers d'autres horizons.
Quant aux charges sociales, elles pèsent très lourdement en France à la fois sur le salaire direct et sur le compte d'exploitation des entreprises . Pour réduire les charges sociales tout en préservant un niveau de protection sociale élevé, il n'y a qu'une voie : celle que nous avons ouverte avec la Refondation sociale : la réforme ambitieuse, résolue, concertée pour moderniser et améliorer l'efficacité de nos systèmes sociaux. Nous l'avons fait pour l'assurance-chômage. Nous présenterons le 20 novembre prochain à Strasbourg, l'architecture nouvelle que nous souhaitons pour l'assurance maladie après avoir quitté la gestion de la Sécurité sociale où règne confusion des missions, des responsabilités et des financements. Et nous avons posé avec les syndicats réformateurs les grandes lignes à suivre pour aboutir rapidement à un régime de retraite qui garantisse dans les décennies qui viennent, sans prélèvement supplémentaire sur les salariés en activité, une retraite satisfaisante et personnalisée pour chacun.
Elaborer un nouveau cadre pour le dialogue social est également indispensable pour favoriser la création de nouvelles entreprises sur tout notre territoire. C'est l'objet même de la négociation réussie consacrée aux voies et moyens de la négociation collective. Nous souhaitons que là où les syndicats ne sont pas présents, et ils le sont rarement, pour des raisons évidentes, dans la jeune entreprise, la négociation puisse se faire avec les délégués du personnel.
Enfin, favoriser l'esprit d'entreprise suppose de faire confiance aux entrepreneurs. Ce sont eux qui connaissent leurs activités, leurs secteurs, ses défis et ses opportunités. Ce sont eux qui sont les mieux à même de juger de la nécessité de restructurations. Et que l'on cesse de diaboliser l'entreprise lorsque ces restructurations sont décidées et mises en uvre : nous savons qu'elles sont toujours très douloureuses, mais hélas nécessaires. Or, la loi dite de " modernisation sociale " représente un véritable danger que nous dénonçons avec vigueur :
les créations d'entreprise, les entreprises existantes et donc les emplois de notre pays sont donc menacés par ce projet de loi qui isole encore un peu davantage la France des réalités économiques internationales.
En vérité, l'esprit d'entreprise n'est qu'affaire de lucidité, de responsabilité, de courage, de détermination, bref, en définitive, de volonté !
Quel est notre but ? Faire en sorte que l'envie de créer l'entreprise en France et de l'y développer soit suffisamment forte pour ceux qui ont l'esprit d'entreprise. Or nous le savons, des milliers de jeunes s'engagent actuellement pour conduire leur parcours d'entreprise en dehors de nos frontières. Ceci est pour nous insupportable, et dangereux pour l'avenir national. Tout doit être fait pour que l'esprit d'entreprise redevienne une grande valeur de la société française.
Nous avons décidé d'intervenir fortement dans le débat public. La tradition des hommes et des femmes d'entreprise était plutôt dans les périodes dites électorales de se taire. Nous sommes une partie essentielle de la société civile et nous voulons faire en sorte que s'établisse ce partenariat entre ceux qui nous gouvernent et ceux qui produisent les biens et les services de notre pays. Nous allons nous faire entendre. Nous le ferons dans notre domaine de compétence, nous le ferons sans esprit partisan. Le temps du mutisme, de la passivité est fini. Le temps du travail, le temps de la recherche de l'argumentaire, le temps de l'entrée dans la cité pour porter nos valeurs et nos propositions est venu ! Ne plus se taire par prudence voilà ce à quoi nous appelons l'ensemble des entrepreneurs de notre pays.
Nous sommes optimistes. Si nous ne l'étions pas nous ne ferions pas cet effort et vous ne seriez pas là pour y participer. Nous sommes optimistes parce que nous savons que l'esprit d'entreprise règne en France et a toutes ses chances de se développer si on ne veut pas le combattre.
La France a des atouts, nos infrastructures, notre formation, nos fondamentaux économiques. Nous n'avons pas de raisons de ne pas être optimistes et de ne pas penser que nous allons arriver à faire en sorte que l'on puisse continuer en France avec de grandes chances de réussite. Ce faisant nous irons vers le plein emploi et la croissance.
Nous avons un environnement qui ne nous est pas actuellement favorable. Nous le savons et nous allons le changer. Les 35 heures sont un poison à diffusion lente qui pénètre dans la sociologie française de telle manière qu'en réalité on privilégie le temps personnel du loisir sur le temps d'entreprise et le temps du travail. Or il n'y a pas de réussite possible les bras croisés. Les 35 heures sont un frein, nous devons faire en sorte que les dispositions qui nous empêchent d'entreprendre comme les autres soient modifiées.
Nous protestons contre le climat de méfiance dans lequel on tient l'entrepreneur. Nous appelons à une société de partenariat. Le gouvernement nous tient à distance.
Nous devons créer le mouvement qui nous imposera pour créer un climat de confiance. Nous devons faire en sorte que l'entrepreneur soit dans notre pays demain, en partenariat, comme ailleurs, avec ceux qui les gouvernent et les administrent.
Nous voulons également le dialogue. C'est l'objectif de la Refondation sociale. Nous avons besoin d'un dialogue qui privilégie le dialogue de terrain, qui prenne en compte la diversité. Nous voulons la réforme. La réforme de l'Etat parce que la compétition est globale. L'Etat nous indique sans cesse comment nous devrions faire, mais lui même ne sait pas se gérer.
Nous appelons donc à la réforme de l'Etat. Nous voulons également la réforme du système social, cela nous a amenés à quitter le système de gestion de la Sécurité sociale.
Après le temps de la rénovation, après le temps du combat, le temps des propositions est venu.
Il doit être appuyé par un réel effort et une véritable volonté de tous les entrepreneurs d'entrer dans le débat. Nous affirmerons nos valeurs d'entreprise, nous harcèlerons, ceux qui demain nous dirigeront, de nos réalités. C'est à nous d'agir.
En avant l'Entreprise, En avant la France !
(Source http://www.medef.fr, le 3 décembre 2001)
La démarche personnelle qui conduit un homme ou une femme de notre pays à se mettre à risque ici en France, pour produire les biens ou mettre en place les services dont chacun a besoin, est fondamentale.
Elle assure l'emploi de plus de quinze millions de salariés et le niveau de vie de leur famille. Elle assure la progression de notre économie.
Elle assure l'adaptation et la modernisation de notre société.
L'esprit d'entreprise c'est un engagement personnel. Cet engagement résulte à la fois du désir de l'accomplissement de soi, de l'exigence des responsabilités, du goût de la liberté. Il appelle l'initiative, il appelle le sens de l'équipe, l'acceptation de l'effort, le désir de la réussite. L'esprit d'entreprise est une valeur essentielle de notre société. Nous l'affirmons, nous le célébrons, nous le défendons, nous le représentons. Nous en sommes fiers !
L'esprit d'entreprise correspond à nos caractéristiques nationales. Les Français ont montré à toutes les étapes de leur histoire qu'ils étaient animés par la passion de l'entreprise. Si la France a atteint le degré de développement qui est le sien, c'est aux entrepreneurs et à l'esprit d'entreprise qui les anime, qu'elle le doit. Notre pays a su, jusqu'à présent rendre compatible la mission des entrepreneurs dans la société et l'environnement qui leur est nécessaire pour exercer leur talent. Le système éducatif, l'administration, l'infrastructure de notre pays ont longtemps concouru à la création et au développement des entreprises sur notre territoire.
Mais nous assistons maintenant à présent à un double mouvement.
La concurrence, la compétition deviennent de plus en plus exigeantes dans une
économie sans cesse plus mondialisée sous l'effet de l'intensification des échanges et du progrès technologique : l'entreprise française vit désormais à l'heure de l'euro et d'internet, c'est-à-dire dans un monde sans frontière.
Dans le même temps, notre pays tout en prenant en compte ces phénomènes fondamentaux, s'enferme dans des " exceptions françaises " de plus en plus
incompatibles avec l'initiative et l'esprit d'entreprise, exceptions qui le menacent, le
découragent et l'obligent à regarder hors de France.
Les entrepreneurs de France acceptent toutes les concurrences, ils sont prêts à relever tous les défis, mais ils ne supportent plus qu'on les mette dans une situation de lutter à armes inégales : les contraintes que l'on fait subir aux entreprises de France rendent aujourd'hui, pour eux, la concurrence déloyale !
Dans notre pays il faut accepter, comprendre, encourager l'esprit d'entreprise.
Pour cela, il faut d'abord que notre système éducatif reconnaisse pleinement l'esprit
d'entreprise comme une valeur de notre société. Il s'agit de donner à notre jeunesse, au cours des années de formation, l'ouverture au monde, la curiosité d'esprit, le sens du travail en équipe, et le goût du risque. Pour cela, il est nécessaire que les enseignants aient une meilleure connaissance et une meilleure compréhension de l'entreprise. De nombreuses initiatives sont prises dans ce sens sur le plan local. La semaine Ecole-Entreprise qui vient de se terminer en est un parfait exemple. Partout en France des enseignants sont venus au contact des entreprises, cependant que les hommes et les femmes d'entreprise sont entrés dans les écoles, les lycées et les classes pour y présenter leurs métiers. L'esprit d'entreprise ne pourra progresser à l'avenir que si tous les efforts sont faits pour que le système éducatif l'accepte et l'encourage. Nous ferons de notre coté tous les efforts pour y parvenir. Il en va de l'avenir des générations montantes. C'est donc pour nous une ardente obligation !
Mais il faut aussi et surtout que la création et le développement des entreprises sur notre territoire devienne une priorité pour l'ensemble des pouvoirs publics, gouvernement, collectivités locales, administration. Tout doit être mis en uvre pour l'encourager !
Un nombre croissant de pays ont d'ores et déjà donné la priorité à l'entreprise. C'est le cas Outre-Manche où Tony Blair a placé sous le signe du renouveau entrepreneurial son second mandat. C'est le cas aux Pays-Bas, c'est le cas en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Suède ou en Irlande. Partout dans les pays qui nous entourent.
Que la France s'inspire avec intelligence des meilleures expériences étrangères !
Que la France accepte de rebrousser chemin lorsqu'elle s'engage dans des voies sans issues !
Que la France se donne comme ambition non pas de faire aussi bien que ses partenaires européens mais de faire mieux qu'eux dans tous les domaines !
Que la France passe d'une " culture d'exception " qui permet très souvent de justifier que l'on fait moins bien à une " culture d'excellence " qui seule permet de se surpasser !
Que la France redevienne un modèle pour tous, un modèle que l'on envierait, que l'on copierait, dont on s'inspirerait, un modèle qui serait imité par tous ceux qui ont la passion de la réussite économique et du progrès social !
Pour parvenir à cet objectif, les voies à suivre et les moyens à mettre en uvre sont relativement simples.
Il faut alléger les procédures, faire disparaître les obstacles administratifs, simplifions toutes les organisations publiques. Des initiatives sont prises pour parvenir à l'objectif : zéro délai pour créer une entreprise, zéro papier pour la mettre sur pied, et zéro charge pendant la première année de son existence.
Laissons à l'entreprise la liberté de s'organiser dans les premières années de son existence.
Comment les contraintes des 35 heures seraient-elles compatibles, pour l'équipe qui s'engage dans le projet d'entreprise ? A-t-on imaginé dans les Ministères la somme des démarches, des contacts, des tâches de tous ordres qui assaillent les créateurs d'entreprise lors du lancement de leur produit ou de leur service lors de la constitution de leur équipe ? L'ardeur, l'enthousiasme, la contrainte de la survie, l'exigence de la réussite sont-elles compatibles avec 3 l'interdiction de dépasser un horaire de travail ? Qui peut y croire ? Laisser l'entreprise nouvelle déterminer librement, par le contrat, avec l'équipe qui s'assemble autour de son projet les formes de l'organisation du travail en commun est un impératif catégorique. Tous les créateurs d'entreprise vous le diront, la législation des 35 heures imposées est un frein, un obstacle à la création d'entreprises dans notre pays. Alors pour l'entreprise nouvelle, plus de 35 heures, mais la liberté contractuelle afin de s'organiser dans l'enthousiasme pour la réussite.
Le poids des charges et des impôts est beaucoup trop lourd pour l'entreprise qui démarre. Il lui faut le temps de s'affirmer. Nous souhaitons l'établissement d'un véritable statut fiscal de la jeune entreprise qui doit être protégée car c'est au cours des premières années d'existence de l'entreprise que le risque de mortalité est très élevé. Et nous avons suffisamment dit que notre système fiscal ne doit pas décourager, démotiver l'entrepreneur. Or il est établi que notre pays est devenu le champion d'Europe de la fiscalité du patrimoine : l'impôt sur la transmission, la succession, et l'épargne est au total bien plus lourd chez nous qu'ailleurs.
Nous demandons la parité européenne, car sans cela, l'esprit d'entreprise sera découragé dans notre pays et il se tournera vers d'autres horizons.
Quant aux charges sociales, elles pèsent très lourdement en France à la fois sur le salaire direct et sur le compte d'exploitation des entreprises . Pour réduire les charges sociales tout en préservant un niveau de protection sociale élevé, il n'y a qu'une voie : celle que nous avons ouverte avec la Refondation sociale : la réforme ambitieuse, résolue, concertée pour moderniser et améliorer l'efficacité de nos systèmes sociaux. Nous l'avons fait pour l'assurance-chômage. Nous présenterons le 20 novembre prochain à Strasbourg, l'architecture nouvelle que nous souhaitons pour l'assurance maladie après avoir quitté la gestion de la Sécurité sociale où règne confusion des missions, des responsabilités et des financements. Et nous avons posé avec les syndicats réformateurs les grandes lignes à suivre pour aboutir rapidement à un régime de retraite qui garantisse dans les décennies qui viennent, sans prélèvement supplémentaire sur les salariés en activité, une retraite satisfaisante et personnalisée pour chacun.
Elaborer un nouveau cadre pour le dialogue social est également indispensable pour favoriser la création de nouvelles entreprises sur tout notre territoire. C'est l'objet même de la négociation réussie consacrée aux voies et moyens de la négociation collective. Nous souhaitons que là où les syndicats ne sont pas présents, et ils le sont rarement, pour des raisons évidentes, dans la jeune entreprise, la négociation puisse se faire avec les délégués du personnel.
Enfin, favoriser l'esprit d'entreprise suppose de faire confiance aux entrepreneurs. Ce sont eux qui connaissent leurs activités, leurs secteurs, ses défis et ses opportunités. Ce sont eux qui sont les mieux à même de juger de la nécessité de restructurations. Et que l'on cesse de diaboliser l'entreprise lorsque ces restructurations sont décidées et mises en uvre : nous savons qu'elles sont toujours très douloureuses, mais hélas nécessaires. Or, la loi dite de " modernisation sociale " représente un véritable danger que nous dénonçons avec vigueur :
les créations d'entreprise, les entreprises existantes et donc les emplois de notre pays sont donc menacés par ce projet de loi qui isole encore un peu davantage la France des réalités économiques internationales.
En vérité, l'esprit d'entreprise n'est qu'affaire de lucidité, de responsabilité, de courage, de détermination, bref, en définitive, de volonté !
Quel est notre but ? Faire en sorte que l'envie de créer l'entreprise en France et de l'y développer soit suffisamment forte pour ceux qui ont l'esprit d'entreprise. Or nous le savons, des milliers de jeunes s'engagent actuellement pour conduire leur parcours d'entreprise en dehors de nos frontières. Ceci est pour nous insupportable, et dangereux pour l'avenir national. Tout doit être fait pour que l'esprit d'entreprise redevienne une grande valeur de la société française.
Nous avons décidé d'intervenir fortement dans le débat public. La tradition des hommes et des femmes d'entreprise était plutôt dans les périodes dites électorales de se taire. Nous sommes une partie essentielle de la société civile et nous voulons faire en sorte que s'établisse ce partenariat entre ceux qui nous gouvernent et ceux qui produisent les biens et les services de notre pays. Nous allons nous faire entendre. Nous le ferons dans notre domaine de compétence, nous le ferons sans esprit partisan. Le temps du mutisme, de la passivité est fini. Le temps du travail, le temps de la recherche de l'argumentaire, le temps de l'entrée dans la cité pour porter nos valeurs et nos propositions est venu ! Ne plus se taire par prudence voilà ce à quoi nous appelons l'ensemble des entrepreneurs de notre pays.
Nous sommes optimistes. Si nous ne l'étions pas nous ne ferions pas cet effort et vous ne seriez pas là pour y participer. Nous sommes optimistes parce que nous savons que l'esprit d'entreprise règne en France et a toutes ses chances de se développer si on ne veut pas le combattre.
La France a des atouts, nos infrastructures, notre formation, nos fondamentaux économiques. Nous n'avons pas de raisons de ne pas être optimistes et de ne pas penser que nous allons arriver à faire en sorte que l'on puisse continuer en France avec de grandes chances de réussite. Ce faisant nous irons vers le plein emploi et la croissance.
Nous avons un environnement qui ne nous est pas actuellement favorable. Nous le savons et nous allons le changer. Les 35 heures sont un poison à diffusion lente qui pénètre dans la sociologie française de telle manière qu'en réalité on privilégie le temps personnel du loisir sur le temps d'entreprise et le temps du travail. Or il n'y a pas de réussite possible les bras croisés. Les 35 heures sont un frein, nous devons faire en sorte que les dispositions qui nous empêchent d'entreprendre comme les autres soient modifiées.
Nous protestons contre le climat de méfiance dans lequel on tient l'entrepreneur. Nous appelons à une société de partenariat. Le gouvernement nous tient à distance.
Nous devons créer le mouvement qui nous imposera pour créer un climat de confiance. Nous devons faire en sorte que l'entrepreneur soit dans notre pays demain, en partenariat, comme ailleurs, avec ceux qui les gouvernent et les administrent.
Nous voulons également le dialogue. C'est l'objectif de la Refondation sociale. Nous avons besoin d'un dialogue qui privilégie le dialogue de terrain, qui prenne en compte la diversité. Nous voulons la réforme. La réforme de l'Etat parce que la compétition est globale. L'Etat nous indique sans cesse comment nous devrions faire, mais lui même ne sait pas se gérer.
Nous appelons donc à la réforme de l'Etat. Nous voulons également la réforme du système social, cela nous a amenés à quitter le système de gestion de la Sécurité sociale.
Après le temps de la rénovation, après le temps du combat, le temps des propositions est venu.
Il doit être appuyé par un réel effort et une véritable volonté de tous les entrepreneurs d'entrer dans le débat. Nous affirmerons nos valeurs d'entreprise, nous harcèlerons, ceux qui demain nous dirigeront, de nos réalités. C'est à nous d'agir.
En avant l'Entreprise, En avant la France !
(Source http://www.medef.fr, le 3 décembre 2001)