Texte intégral
Monsieur le ministre, cher Thierry MANDON
Monsieur le Préfet,
Madame la Députée, chère Maud OLIVIER,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le Maire de Gif sur Yvette, cher Michel BOURNAT,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le Président de l'Ecole normale supérieure Paris-Saclay,
Monsieur le directeur général de l'établissement public d'aménagement Paris-Saclay,
Monsieur le Président de l'université Paris Saclay,
Mesdames et messieurs les présidents et directeurs des établissements et organismes de l'université Paris-Saclay,
Mesdames, messieurs,
Nous sommes rassemblés par la conviction que la France n'a pas d'atouts plus précieux que son intelligence, que son inventivité et que sa culture. Le pays de Pasteur, des Curie, de tant de Prix Nobel et de médailles Fields, le pays de tant de grands ingénieurs et industriels peut compter sur des ressources scientifiques exceptionnelles, dont l'université Paris-Saclay reflète la richesse.
Nous pouvons faire de la France un pays phare de la nouvelle économie de la connaissance, à la condition de savoir nous organiser efficacement et d'y consacrer les moyens nécessaires. Nos universités, nos laboratoires et nos écoles peuvent devenir des références pour les enseignants, les chercheurs et les étudiants du monde entier.
L'éducation et la science constituent également le meilleur investissement que nous puissions faire pour l'avenir de notre économie et de nos entreprises. Il faut pour cela de grandes universités de recherche mondialement visibles, dont les étudiants puissent dire « Je suis diplômé de Bordeaux, d'Aix-Marseille, de Strasbourg ou de Saclay », comme l'on dit aujourd'hui : « Je sors de Harvard ou de Cambridge ». Car, si nos capacités scientifiques sont comparables à celles de ces grandes institutions, notre image demeure aujourd'hui beaucoup trop floue.
L'enjeu dépasse les simples orientations à donner à l'enseignement supérieur et à la recherche. Partout dans le monde, on constate que l'innovation trouve ses foyers dans l'environnement immédiat des grands pôles universitaires, où se concentrent les centres de recherches publics mais aussi privés, où les grands groupes côtoient les jeunes pousses entrepreneuriales, dans de véritables creusets de l'économie nouvelle.
L'université, au sens élargi du terme, grandes écoles comprises bien sûr, n'est plus seulement le lieu où la nation forme ses cadres. Elle est désormais au coeur de la mutation économique, qui est aussi une mutation écologique, sociale et culturelle.
Il nous faut donc impérativement créer des champions nationaux dans l'enseignement supérieur et la recherche.
Pour faire émerger ces institutions de rang mondial, partout sur le territoire, les gouvernements français ont mené depuis dix ans des politiques volontaristes, en s'appuyant en particulier sur le Programme d'investissement d'avenir. L'évaluation des projets est confiée, comme vous le savez, à un jury international. Mais c'est évidemment l'Etat qui en définit en dernier lieu les options stratégiques, dans l'intérêt du pays. C'est ainsi qu'ont été sélectionnés, au titre des Initiatives d'excellence, neuf projets dits IDEX, dont six sont encore en phase probatoire. Le Président de la République a souhaité leur adjoindre des Initiatives Sciences-Innovation-Territoires-Economie (ISITE), qui visent à la même excellence, tout en étant plus spécialisées et adaptés à leur environnement socio-économique particulier. Une armature puissante est désormais en place sur notre territoire. Elle contribuera à notre attractivité internationale comme à nos dynamiques locales.
Les financements affectés à ces objectifs témoignent de la priorité qui a été accordée au cours de ce quinquennat aux enjeux de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation : ils ont bénéficié de plus de la moitié des 57 milliards d'euros de crédits prévus au titre des investissements d'avenir.
Parmi tous ces projets, Paris-Saclay occupe une place particulière. Le potentiel réuni ici, au terme d'un demi-siècle d'implantation de centres de recherche publics, d'universités, de grandes écoles et d'entreprises de haute technologie, est considérable. Il représente près de 15 % de nos ressources nationales. Et c'est pourquoi nous nous sommes donnés les moyens de mener ce projet à son terme.
L'occasion qui nous réunit est historique. Nous inaugurons aujourd'hui le chantier de l'Ecole normale supérieure de Cachan, qui devient ainsi l'Ecole normale supérieure de Paris-Saclay. Thierry MANDON a dit l'essentiel sur cette opération. Les 3 000 personnes qui font l'ENS, normaliens, étudiants, doctorants, enseignants et chercheurs, personnels, tous devraient intégrer ces nouveaux locaux à la rentrée 2019. Je sais que la conduite d'une telle opération relève souvent du parcours du combattant. Mais vous avez surmonté tous les obstacles et je salue la détermination de Pierre-Paul ZALIO, président de l'ENS, qui a mené un remarquable travail d'équipe au sein de cet établissement, en partenariat avec de nombreux autres acteurs. Qu'ils soient tous ici remerciés, à commencer par les services de l'Etat, l'établissement public d'aménagement Paris-Saclay, l'université Paris-Saclay, les collectivités et les entreprises.
Si l'occasion est historique, c'est que la création du campus de Saclay rend possibles des collaborations bien plus étroites et plus fructueuses que par le passé entre établissements académiques, entre recherche publique et recherche privée, entre grandes entreprises et PME. Ce sont là les objectifs que le gouvernement s'était fixés. Nous sommes déjà parvenus à des résultats très encourageants, grâce à l'engagement sans faille des acteurs qui portent le projet, y compris les collectivités locales qui s'y sont fortement investies.
La proximité immédiate des lieux d'enseignement et des laboratoires permettra de développer une pédagogie par la recherche dans une logique de décloisonnement disciplinaire, indispensable aujourd'hui. Vos futurs locaux seront ouverts aux autres étudiants, notamment à ceux de l'école Centrale Supélec et de l'université Paris Sud. L'École conduit en outre des programmes de recherche au sein de laboratoires communs avec de nombreuses entreprises de secteurs de pointe. Saclay devient ainsi la première plateforme du pays, sous l'angle désormais essentiel de l'alliance entre formation, recherche fondamentale et recherche technologique.
Les investissements consentis pour Saclay sont considérables. Ils doivent permettre de réaliser les trois volets étroitement corrélés que comporte le projet : un volet d'aménagement, un volet universitaire, et un volet économique.
Le volet aménagement doit permettre d'offrir aux étudiants, aux chercheurs, à tous les salariés et aux habitants du site, un environnement favorable, à la hauteur des ambitions scientifiques de l'Ecole. Je me réjouis à cet égard de constater que d'importants programmes de logements pour les étudiants et les familles ont été lancés, avec le soutien des collectivités locales. Le plateau de Saclay verra ainsi l'éclosion d'une vie urbaine qui lui fait encore défaut. Le projet architectural ambitieux que nous a présenté Bernard PLATTNER, qui travaille avec Renzo PIANO, contribuera fortement à cet objectif.
Je n'oublie pas le problème de l'accessibilité du site, auquel doit répondre la réalisation de la ligne 18 du Grand Paris express. Il s'agit là d'un élément crucial pour la réussite du projet et nous avons tout fait pour que la construction de cette ligne ne prenne pas de retard. Je tiens à saluer ici l'engagement de l'établissement public d'aménagement Paris-Saclay, de Valérie PECRESSE qui a tenu à en assurer elle-même la présidence, signe de son engagement constant dans ce projet, de son directeur général Philippe VAN DE MAELE, et bien sûr celui des services de l'Etat. Les collectivités et leurs élus se sont, eux aussi, fortement mobilisés afin de faire aboutir le projet d'aménagement du site, indispensable pour donner vie au campus Paris-Saclay.
S'agissant du volet d'enseignement supérieur et de recherche, la feuille de route, mise à jour par Manuel VALLS l'automne dernier, est très claire. Les dix-neuf établissements membres de la Communauté d'universités et d'établissements (COMUE) Université de Paris-Saclay ont déjà parcouru ensemble un chemin remarquable. Les cotutelles des laboratoires, la mise en commun du doctorat et de la majorité des masters en font un espace partagé de formation et de recherche exceptionnel par son ampleur et par son ouverture interdisciplinaire. C'est là un gage de visibilité et d'attractivité remarquable pour les étudiants et les chercheurs du monde entier.
En termes d'organisation, le travail effectué à l'automne dernier sur la diplomation, la gouvernance de la recherche, le budget et les ressources humaines a déjà permis de conforter un premier niveau de structuration qui constitue un socle solide. Mais pour que l'université Paris-Saclay soit reconnue par la communauté scientifique internationale comme un établissement à part entière, il nous faut à présent aller plus loin et faire de nos diversités un atout. Cette nouvelle étape est engagée depuis plusieurs semaines. Aujourd'hui, au sein d'un groupe d'établissements qui réunit sur la base du volontariat grandes écoles, universités et organismes de recherche, c'est un nouveau modèle d'université qui s'élabore. Il appelle une nouvelle gouvernance, efficace et respectueuse des établissements et des communautés qui le constituent.
Cette nouvelle étape est bien sûr ouverte à ceux qui souhaitent en partager les ambitions et en accepter les règles. Il doit y avoir une seule université de rang mondial sur le plateau de Saclay, et tous les établissements doivent participer à son invention, même si les rythmes d'intégration peuvent être différents. Je remercie Gilles BLOCH, président de l'université Paris-Saclay, pour le travail accompli et je lui renouvelle la confiance du gouvernement pour la mission qu'il assure avec compétence. J'associe à ces remerciements l'ensemble des partenaires de l'université Paris-Saclay et tous ceux qui se mobilisent pour faire réussir ce grand projet essentiel pour la France de demain.
Enfin, troisième volet, je ne saurais oublier que Paris-Saclay est aussi un projet tourné vers l'innovation, la création de nouvelles activités et de nouveaux emplois. Les grandes firmes présentes sur le territoire - Safran, Nokia, Thalès, Renault, PSA, Air liquide, EDF, pour n'en citer que quelques-unes y contribuent pleinement. Elles savent qu'elles se trouvent à Saclay dans un environnement idéal pour développer une stratégie d'innovation ouverte et partagée ; elles pourront y nouer de nouveaux liens avec les PME, les start-up et la société dans toute sa diversité. Nous attendons d'elles, réciproquement, qu'elles s'impliquent dans les cursus de formations proposés à Saclay.
Mon dernier mot sera pour la jeunesse.
Lorsque fut instituée la première Ecole normale, celle de l'an III, son programme fut présenté par LAKANAL à la Convention. Voici ce qu'il déclarait au sujet des élèves qui seraient appelés à la fréquenter : « Déjà pleins d'amour pour la science qu'ils possèdent, ravis d'entendre parler de ce qu'ils aiment le plus des hommes dont ils regardent la gloire comme le dernier terme de l'ambition humaine, leurs progrès dans l'art qu'ils étudieront auront une rapidité qui ne peut être ni prévue, ni calculée. »
Le fait que cette première expérience n'ait duré que quatre mois ne doit pas nous décourager. Car je ne doute pas que ce pronostic plein d'optimisme, formulé autrefois par LAKANAL au sujet des normaliens de l'an III, demeure exact pour les normaliens de Saclay, comme pour l'ensemble des étudiants qui seront amenés à fréquenter ce site. Nous pouvons avoir pleinement confiance dans leur capacité à donner tout son éclat à la science française de demain. Nous devons respecter leurs ambitions, encourager leurs projets et leur donner, dans toute la mesure du possible, les moyens nécessaires pour les réaliser.
Nous devons aussi faire en sorte que la barrière de l'origine sociale ne prive pas les étudiants qui en ont la capacité, comme c'est encore trop souvent le cas, de la chance d'accéder à l'enseignement supérieur.
Ce projet de Saclay sera couronné de succès s'il est pensé pour eux tous. Il portera pleinement ses fruits parce que vous l'aurez construit avec eux, en trouvant les dispositifs qui permettront de répondre à leur curiosité et à leurs aspirations.
Je vous remercie.
Source https://www.universite-paris-saclay.fr, le 22 mars 2017
Monsieur le Préfet,
Madame la Députée, chère Maud OLIVIER,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le Maire de Gif sur Yvette, cher Michel BOURNAT,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le Président de l'Ecole normale supérieure Paris-Saclay,
Monsieur le directeur général de l'établissement public d'aménagement Paris-Saclay,
Monsieur le Président de l'université Paris Saclay,
Mesdames et messieurs les présidents et directeurs des établissements et organismes de l'université Paris-Saclay,
Mesdames, messieurs,
Nous sommes rassemblés par la conviction que la France n'a pas d'atouts plus précieux que son intelligence, que son inventivité et que sa culture. Le pays de Pasteur, des Curie, de tant de Prix Nobel et de médailles Fields, le pays de tant de grands ingénieurs et industriels peut compter sur des ressources scientifiques exceptionnelles, dont l'université Paris-Saclay reflète la richesse.
Nous pouvons faire de la France un pays phare de la nouvelle économie de la connaissance, à la condition de savoir nous organiser efficacement et d'y consacrer les moyens nécessaires. Nos universités, nos laboratoires et nos écoles peuvent devenir des références pour les enseignants, les chercheurs et les étudiants du monde entier.
L'éducation et la science constituent également le meilleur investissement que nous puissions faire pour l'avenir de notre économie et de nos entreprises. Il faut pour cela de grandes universités de recherche mondialement visibles, dont les étudiants puissent dire « Je suis diplômé de Bordeaux, d'Aix-Marseille, de Strasbourg ou de Saclay », comme l'on dit aujourd'hui : « Je sors de Harvard ou de Cambridge ». Car, si nos capacités scientifiques sont comparables à celles de ces grandes institutions, notre image demeure aujourd'hui beaucoup trop floue.
L'enjeu dépasse les simples orientations à donner à l'enseignement supérieur et à la recherche. Partout dans le monde, on constate que l'innovation trouve ses foyers dans l'environnement immédiat des grands pôles universitaires, où se concentrent les centres de recherches publics mais aussi privés, où les grands groupes côtoient les jeunes pousses entrepreneuriales, dans de véritables creusets de l'économie nouvelle.
L'université, au sens élargi du terme, grandes écoles comprises bien sûr, n'est plus seulement le lieu où la nation forme ses cadres. Elle est désormais au coeur de la mutation économique, qui est aussi une mutation écologique, sociale et culturelle.
Il nous faut donc impérativement créer des champions nationaux dans l'enseignement supérieur et la recherche.
Pour faire émerger ces institutions de rang mondial, partout sur le territoire, les gouvernements français ont mené depuis dix ans des politiques volontaristes, en s'appuyant en particulier sur le Programme d'investissement d'avenir. L'évaluation des projets est confiée, comme vous le savez, à un jury international. Mais c'est évidemment l'Etat qui en définit en dernier lieu les options stratégiques, dans l'intérêt du pays. C'est ainsi qu'ont été sélectionnés, au titre des Initiatives d'excellence, neuf projets dits IDEX, dont six sont encore en phase probatoire. Le Président de la République a souhaité leur adjoindre des Initiatives Sciences-Innovation-Territoires-Economie (ISITE), qui visent à la même excellence, tout en étant plus spécialisées et adaptés à leur environnement socio-économique particulier. Une armature puissante est désormais en place sur notre territoire. Elle contribuera à notre attractivité internationale comme à nos dynamiques locales.
Les financements affectés à ces objectifs témoignent de la priorité qui a été accordée au cours de ce quinquennat aux enjeux de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation : ils ont bénéficié de plus de la moitié des 57 milliards d'euros de crédits prévus au titre des investissements d'avenir.
Parmi tous ces projets, Paris-Saclay occupe une place particulière. Le potentiel réuni ici, au terme d'un demi-siècle d'implantation de centres de recherche publics, d'universités, de grandes écoles et d'entreprises de haute technologie, est considérable. Il représente près de 15 % de nos ressources nationales. Et c'est pourquoi nous nous sommes donnés les moyens de mener ce projet à son terme.
L'occasion qui nous réunit est historique. Nous inaugurons aujourd'hui le chantier de l'Ecole normale supérieure de Cachan, qui devient ainsi l'Ecole normale supérieure de Paris-Saclay. Thierry MANDON a dit l'essentiel sur cette opération. Les 3 000 personnes qui font l'ENS, normaliens, étudiants, doctorants, enseignants et chercheurs, personnels, tous devraient intégrer ces nouveaux locaux à la rentrée 2019. Je sais que la conduite d'une telle opération relève souvent du parcours du combattant. Mais vous avez surmonté tous les obstacles et je salue la détermination de Pierre-Paul ZALIO, président de l'ENS, qui a mené un remarquable travail d'équipe au sein de cet établissement, en partenariat avec de nombreux autres acteurs. Qu'ils soient tous ici remerciés, à commencer par les services de l'Etat, l'établissement public d'aménagement Paris-Saclay, l'université Paris-Saclay, les collectivités et les entreprises.
Si l'occasion est historique, c'est que la création du campus de Saclay rend possibles des collaborations bien plus étroites et plus fructueuses que par le passé entre établissements académiques, entre recherche publique et recherche privée, entre grandes entreprises et PME. Ce sont là les objectifs que le gouvernement s'était fixés. Nous sommes déjà parvenus à des résultats très encourageants, grâce à l'engagement sans faille des acteurs qui portent le projet, y compris les collectivités locales qui s'y sont fortement investies.
La proximité immédiate des lieux d'enseignement et des laboratoires permettra de développer une pédagogie par la recherche dans une logique de décloisonnement disciplinaire, indispensable aujourd'hui. Vos futurs locaux seront ouverts aux autres étudiants, notamment à ceux de l'école Centrale Supélec et de l'université Paris Sud. L'École conduit en outre des programmes de recherche au sein de laboratoires communs avec de nombreuses entreprises de secteurs de pointe. Saclay devient ainsi la première plateforme du pays, sous l'angle désormais essentiel de l'alliance entre formation, recherche fondamentale et recherche technologique.
Les investissements consentis pour Saclay sont considérables. Ils doivent permettre de réaliser les trois volets étroitement corrélés que comporte le projet : un volet d'aménagement, un volet universitaire, et un volet économique.
Le volet aménagement doit permettre d'offrir aux étudiants, aux chercheurs, à tous les salariés et aux habitants du site, un environnement favorable, à la hauteur des ambitions scientifiques de l'Ecole. Je me réjouis à cet égard de constater que d'importants programmes de logements pour les étudiants et les familles ont été lancés, avec le soutien des collectivités locales. Le plateau de Saclay verra ainsi l'éclosion d'une vie urbaine qui lui fait encore défaut. Le projet architectural ambitieux que nous a présenté Bernard PLATTNER, qui travaille avec Renzo PIANO, contribuera fortement à cet objectif.
Je n'oublie pas le problème de l'accessibilité du site, auquel doit répondre la réalisation de la ligne 18 du Grand Paris express. Il s'agit là d'un élément crucial pour la réussite du projet et nous avons tout fait pour que la construction de cette ligne ne prenne pas de retard. Je tiens à saluer ici l'engagement de l'établissement public d'aménagement Paris-Saclay, de Valérie PECRESSE qui a tenu à en assurer elle-même la présidence, signe de son engagement constant dans ce projet, de son directeur général Philippe VAN DE MAELE, et bien sûr celui des services de l'Etat. Les collectivités et leurs élus se sont, eux aussi, fortement mobilisés afin de faire aboutir le projet d'aménagement du site, indispensable pour donner vie au campus Paris-Saclay.
S'agissant du volet d'enseignement supérieur et de recherche, la feuille de route, mise à jour par Manuel VALLS l'automne dernier, est très claire. Les dix-neuf établissements membres de la Communauté d'universités et d'établissements (COMUE) Université de Paris-Saclay ont déjà parcouru ensemble un chemin remarquable. Les cotutelles des laboratoires, la mise en commun du doctorat et de la majorité des masters en font un espace partagé de formation et de recherche exceptionnel par son ampleur et par son ouverture interdisciplinaire. C'est là un gage de visibilité et d'attractivité remarquable pour les étudiants et les chercheurs du monde entier.
En termes d'organisation, le travail effectué à l'automne dernier sur la diplomation, la gouvernance de la recherche, le budget et les ressources humaines a déjà permis de conforter un premier niveau de structuration qui constitue un socle solide. Mais pour que l'université Paris-Saclay soit reconnue par la communauté scientifique internationale comme un établissement à part entière, il nous faut à présent aller plus loin et faire de nos diversités un atout. Cette nouvelle étape est engagée depuis plusieurs semaines. Aujourd'hui, au sein d'un groupe d'établissements qui réunit sur la base du volontariat grandes écoles, universités et organismes de recherche, c'est un nouveau modèle d'université qui s'élabore. Il appelle une nouvelle gouvernance, efficace et respectueuse des établissements et des communautés qui le constituent.
Cette nouvelle étape est bien sûr ouverte à ceux qui souhaitent en partager les ambitions et en accepter les règles. Il doit y avoir une seule université de rang mondial sur le plateau de Saclay, et tous les établissements doivent participer à son invention, même si les rythmes d'intégration peuvent être différents. Je remercie Gilles BLOCH, président de l'université Paris-Saclay, pour le travail accompli et je lui renouvelle la confiance du gouvernement pour la mission qu'il assure avec compétence. J'associe à ces remerciements l'ensemble des partenaires de l'université Paris-Saclay et tous ceux qui se mobilisent pour faire réussir ce grand projet essentiel pour la France de demain.
Enfin, troisième volet, je ne saurais oublier que Paris-Saclay est aussi un projet tourné vers l'innovation, la création de nouvelles activités et de nouveaux emplois. Les grandes firmes présentes sur le territoire - Safran, Nokia, Thalès, Renault, PSA, Air liquide, EDF, pour n'en citer que quelques-unes y contribuent pleinement. Elles savent qu'elles se trouvent à Saclay dans un environnement idéal pour développer une stratégie d'innovation ouverte et partagée ; elles pourront y nouer de nouveaux liens avec les PME, les start-up et la société dans toute sa diversité. Nous attendons d'elles, réciproquement, qu'elles s'impliquent dans les cursus de formations proposés à Saclay.
Mon dernier mot sera pour la jeunesse.
Lorsque fut instituée la première Ecole normale, celle de l'an III, son programme fut présenté par LAKANAL à la Convention. Voici ce qu'il déclarait au sujet des élèves qui seraient appelés à la fréquenter : « Déjà pleins d'amour pour la science qu'ils possèdent, ravis d'entendre parler de ce qu'ils aiment le plus des hommes dont ils regardent la gloire comme le dernier terme de l'ambition humaine, leurs progrès dans l'art qu'ils étudieront auront une rapidité qui ne peut être ni prévue, ni calculée. »
Le fait que cette première expérience n'ait duré que quatre mois ne doit pas nous décourager. Car je ne doute pas que ce pronostic plein d'optimisme, formulé autrefois par LAKANAL au sujet des normaliens de l'an III, demeure exact pour les normaliens de Saclay, comme pour l'ensemble des étudiants qui seront amenés à fréquenter ce site. Nous pouvons avoir pleinement confiance dans leur capacité à donner tout son éclat à la science française de demain. Nous devons respecter leurs ambitions, encourager leurs projets et leur donner, dans toute la mesure du possible, les moyens nécessaires pour les réaliser.
Nous devons aussi faire en sorte que la barrière de l'origine sociale ne prive pas les étudiants qui en ont la capacité, comme c'est encore trop souvent le cas, de la chance d'accéder à l'enseignement supérieur.
Ce projet de Saclay sera couronné de succès s'il est pensé pour eux tous. Il portera pleinement ses fruits parce que vous l'aurez construit avec eux, en trouvant les dispositifs qui permettront de répondre à leur curiosité et à leurs aspirations.
Je vous remercie.
Source https://www.universite-paris-saclay.fr, le 22 mars 2017