Texte intégral
ELIZABETH MARTICHOUX
Bonjour Jean-Michel BLANQUER.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bonjour.
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci beaucoup d'être dans ce studio de RTL ce matin. 15 jours maintenant que vous avez été nommé, 15 jours exactement, à la tête de ce ministère, avec beaucoup de chantiers, on va y venir. Ce n'est pas trop rude de passer d'une école de commerce si prestigieuse soit-elle en l'occurrence l'ESSEC, à ce mastodonte qu'est l'Education nationale ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non non, parce qu'il s'agit toujours d'être avec des êtres humains et avec de grands enjeux en matière d'éducation.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce n'est pas la même dimension.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, mais, comme vous le savez, j'étais auparavant, il y a quelques années, recteur puis directeur général de l'enseignement scolaire, donc je connais cette maison, je sais ne pas, ni la caricaturer, ni me laisser impressionner, donc je suis à l'aise.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça a été beaucoup rappelé pendant la campagne, l'école française creuse les inégalités. Est-ce que c'est ça, pour vous, le problème numéro 1 de l'école aujourd'hui ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
En tout cas, c'est un résultat, d'une certaine façon c'est un thermomètre. A partir du moment où il y a des inégalités, c'est bien qu'il y a une série de choses qui ne fonctionnent pas bien. Et moi, ma philosophie, c'est de tirer l'ensemble du système vers le haut. S'il y a des inégalités, c'est parce qu'on ne sait pas suffisamment personnaliser les parcours, parce que chaque enfant est différent, et au XXIème siècle on doit avoir une école qui doit être capable d'emmener chaque enfant au meilleur de lui-même.
ELIZABETH MARTICHOUX
On remet l'enfant au coeur du système, l'élève au coeur du système, pour reprendre un slogan...
JEAN-MICHEL BLANQUER
On peut le dire comme ça, mais pour moi, il y a, et le professeur, et l'élève au coeur du système, puisque c'est ensemble que l'on doit tirer le système vers le haut. Ce qui compte, c'est de prendre en compte les particularités, parce que chaque enfant a ses forces et ses faiblesses. Les faiblesses, on doit les compenser, notamment avec de l'aide personnalisée, c'est aussi la mesure devoirs faits et...
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors, justement, on va s'y arrêter, c'est un gros chantier, déjà, annoncé en 15 jours, les devoirs faits, vous voulez revenir aux études dirigées, on en a parlé d'ailleurs sur RTL, déjà, après les cours, en collèges
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, mais c'est une mesure qui pourrait, dans le futur, s'étendre à l'école primaire aussi. L'objectif, si vous voulez, c'est d'abord de se dire que oui, les devoirs c'est important, on a besoin de faire des exercices, on a besoin parfois d'apprendre des choses par coeur, de faire de l'analyse, bref d'avoir un travail individuel autonome, c'est bon pour l'enfant. Mais en même temps, quand on fait ça, on peut, d'une part, développer les inégalités entre les familles, parce que les conditions ne sont pas les mêmes, et puis d'autre part, je dirais empoisonner la vie de famille, tout le monde connait ça, les devoirs le dimanche soir, les problèmes que ça pose en familles, etc.
ELIZABETH MARTICHOUX
Les tensions.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Donc, pour résoudre cette contradiction, ce paradoxe, le fait qu'il faut faire des devoirs d'un côté, mais en même temps ça complique les choses pour les familles, eh bien l'idée c'est de faire les devoirs à l'école, au collège, donc à la fois avoir une...
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais, ce serait obligatoire du coup ? Il y aurait des études dirigées obligatoires ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, ça serait volontaire. Non non, les études dirigées...
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce serait volontaire, oui.
JEAN-MICHEL BLANQUER
... ce serait une possibilité offerte aux familles, bien entendu, et puis qui serait faite de façon adaptée dans chaque établissement, puisque vous avez par exemple des collèges en milieu rural qui ont des problèmes de transport scolaires, vous avez toute une série de sujets pratiques qui seront réglés localement, mais il y aura l'obligation, partout, de proposer cela, et c'est quelque chose...
ELIZABETH MARTICHOUX
Obligation de proposer. Mais comment ? Avec des profs, des surveillants, des bénévoles ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est tout à fait typique de cette mobilisation qu'on peut avoir de l'institution scolaire, mais de toute la société française autour de son école, car bien entendu, les professeurs peuvent être au coeur de ce dispositif par des heures supplémentaires, mais c'est aussi nos assistants d'éducation, mais c'est aussi tout un monde autour de l'école, qui existe déjà, vous avez par exemple des associations très efficaces en matière de soutien scolaire, mais il faut, de ce point de vue-là, labelliser ces associations, parce qu'il y a de tout en la matière, et donc, justement, c'est aussi l'occasion, un petit peu, de clarifier ce type de situation en matière de soutien scolaire, et donc d'avoir une vraie politique nationale, du soutien scolaire, mais adapté à chaque endroit, et permettant de compenser les inégalités.
ELIZABETH MARTICHOUX
Pardon, une politique nationale, mais avec une mise en oeuvre locale, et là on arrive à un mort, vous savez, un mot assez sulfureux quand même à l'Education nationale, c'est l'autonomie. Vous voulez donner plus d'autonomie aux établissements. Quelle autonomie ? Autonomie de moyens, autonomie de recrutements, de pédagogie, d'évaluation ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Vous savez, l'autonomie c'est quelque chose de très concret, c'est d'abord ce que l'on veut pour les élèves. Ce que je viens de vous dire sur les élèves, par exemple, c'est créer plus d'autonomie chez eux, être capable de faire ses devoir, de les faire individuellement, de travailler en équipe. Donc le principe autonomie, le principe liberté, il est au coeur de ce que nous voulons pour nos enfants, et c'est donc normal de l'appliquer à l'ensemble du système. Après, il y a différentes façons de pratiquer l'autonomie, vous pouvez avoir aujourd'hui des collèges, d'ailleurs, qui profitent déjà d'une certaine autonomie, en proposant des expérimentations, en proposant des manières de faire bien à eux. C'est ce genre de chose que je veux encourager, c'est-à-dire faire sentir à l'ensemble du système éducatif, que l'institution n'est pas une chape de plomb, l'institution n'est pas ce mastodonte que vous disiez, elle est en soutien.
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais des expérimentations qui sont validées, quand même, par le système central ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Exactement, pour s'assurer que les choses vont bien...
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce n'est pas : on fait ce qu'on veut dans son coin, sans en référer à Paris ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non. Non non, c'est par exemple, je vais vous donner un exemple. Vous faites, vous avez envie d'avoir des 6ème, des classes de 6ème, avec des colorations particulières, une dédiée aux langues, une dédiée à la géographie, une dédiée à tel ou tel approfondissement culturel, par exemple aux langue anciennes qui ont été un peu abimées ces dernières années, eh bien, en tant qu'équipe d'un collège vous voulez faire cela, vous en parlez avec les parents d'élèves, et, eh bien l'institution, non seulement elle ne va pas vous empêcher de le faire, mais elle va vous aider à le faire.
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais, l'autonomie, c'est une idée un peu de droite, non ? Alors que la centralisation, c'est une idée de gauche.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non.
ELIZABETH MARTICHOUX
Non ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Comme beaucoup de bonnes idées, en matière éducative, elle n'est ni de droite, ni de gauche. Je ne pense pas que la liberté soit une idée de droite ou de gauche, je pense que l'idée de donner de la force aux acteurs, l'idée de nous responsabiliser tous, parce qu'il n'y a pas un ministre qui arrive avec sa baguette magique, il y a une société française qui doit être unie derrière son école, il faut donc donner de la capacité aux acteurs locaux, le tout dans un cadre national, bien sûr, qui définit les règles du jeu.
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, alors c'est toute la question, évidemment, d'articuler le cadre national et l'autonomie. Mais vous connaissez le risque de l'autonomie, il existe, ce n'est pas seulement, on va dire, une résistance au changement, ceux qui disent : « attention, attention aux risques », ça peut créer aussi plus d'inégalités. Par exemple, il y a un collège en milieu rural, il a plus de place pour faire plus de choses, et il a plus de bénévoles en milieu urbain qu'en milieu rural, donc tout ça, ça crée des inégalités, si on donne plus d'autonomie.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Quand un collège réussit à faire plus qu'un autre, c'est jamais un problème, c'est quand un autre fait moins qu'un autre, que c'est un problème. Or, aujourd'hui, de toute façon, vous l'avez dit vous-même en commençant, le système a des inégalités, donc si c'était si bien que cela, il y aurait pas les inégalités aujourd'hui. Ce qui permet de lutter contre les inégalités, c'est de tirer tout le monde vers le haut, et de laisser tout le monde pouvoir développer son projet. Et quand un... Moi j'ai souvent vu dans ma carrière précédente, de recteur en particulier, j'ai souvent vu deux établissements, avec les mêmes caractéristiques sociales et culturelles, avoir deux sorts complètements différents, un qui va bien, un qui va mal. Dans un cas, parce qu'il y a une équipe éducative qui a des projets, dans l'autre parce que ça ne s'est pas produit. Donc, quand il arrive une chose pareille, on doit soutenir celui qui ne va pas bien. Donc l'autonomie elle est au service de la lutte contre les inégalités...
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc, plutôt avoir envie de faire plus que d'empêcher ceux qui peuvent faire plus de le faire.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Exactement, même raisonnement pour les élèves que pour les établissements, quand quelque chose ne va pas, on aide encore plus. Donc c'est ça aussi de faire de la différenciation.
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, faire de la différenciation, avec le risque effectivement, que parfois on fasse plus quelque part, mais vous dites : ce n'est pas un problème.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Si on tire tout le monde vers le haut, ce n'est évidemment pas un problème, on amenuisera les inégalités par cette méthode.
ELIZABETH MARTICHOUX
On reste au collège, vous allez restaurer progressivement, vous l'avez dit, les classes bilangues, les classes européennes, le latin et le grec. Pourquoi ne pas supprimer carrément les EPI, ces enseignements interdisciplinaires ? Pourquoi vous laissez, vous dites : on va les garder ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Parce que je si je vous disais cela, je serais contradictoire avec tout ce que je vous ai dit avant. Ce qui compte, c'est que chaque... Ce qui n'allait pas, une des choses qui n'allait pas dans la réforme du collège...
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous seriez plus clairs sur les EPI aussi.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Si vous voulez, la réforme du collège qui a eu lieu ces dernières années, qu'est-ce qu'elle disait ? Elle disait : d'un côté il faut de l'autonomie, et ça je peux dire oui, 20 % de possibilité de travailler sur des horaires, librement, pour chaque établissement. C'était une bonne idée. Et en même temps, elle supprimait ce que les collèges avaient sucré grâce au peu d'autonomie qu'ils avaient, c'est-à-dire ce que vous venez de mentionner, les classes bilangues, les sections européennes, etc. Donc moi... et puis elle obligeait tout le monde à faire les fameux EPI. C'était une énorme contradiction. Donc moi, je « reviens » de la cohérence...
ELIZABETH MARTICHOUX
Enseignements interdisciplinaires, oui.
JEAN-MICHEL BLANQUER
... c'est-à-dire je garde la notion d'autonomie, mais en revanche, je dis aux collèges : vous avez le choix, si vous avez fait des EPI qui vous plaisent, gardez-les, mais bien entendu vous aurez la possibilité de faire les classes de latin qui ont été stupidement supprimées récemment.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et alors, ça va être progressivement restauré, comment ça va se passer dans le calendrier ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, bien sûr, et de manière extrêmement pragmatique.
ELIZABETH MARTICHOUX
Dès la rentrée prochaine ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, dès la rentrée, on fait le maximum. Vous savez, on arrive au mois de juin, je suis arrivé évidemment un petit peu tard pour la préparation de rentrée, mais en tout cas on est en train de faire le maximum et notamment le maximum pour le rétablissement des classes bilangues, puisque c'est un engagement du président de la République.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors, question subsidiaire, mais elle est intéressante, aussi importante. Il y a eu un décret sur le redoublement en 2014, qui rend les redoublements exceptionnels et difficiles à négocier. Est-ce que c'est quelque chose que vous voudriez abroger ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce qui est très important, c'est la personnalisation des parcours. Je vous le disais à l'instant, chaque élève doit avoir son parcours, et parfois le redoublement peut être une solution, ça doit être le cas le moins souvent possible. Ce qui est très important, c'est surtout de l'aide personnalisée pendant l'année, pour justement éviter le redoublement, mais ça ne sert à rien de se voiler la face quand il y a un problème et que le redoublement peut être utile.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et donc, le redoublement, vous voudriez qu'il ne soit plus gommé, comme...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je veux que l'on voit ce sujet, comme tous les autres, de façon pragmatique, pour le bien des...
ELIZABETH MARTICHOUX
Parce que ça fait chuter le niveau dans certaines classes, qu'on empêche les élèves de redoubler, à certains stades ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais c'est surtout, le problème n'est pas tellement celui-là, le problème c'est que vous avez des élèves qui accumulent des retards tout au long de leur scolarité, et quand ils arrivent en 3ème, ils ne maitrisent même pas les fondamentaux que l'on attend en fin d'école primaire. Donc il faut évidemment résoudre les problèmes à la base, ça sera... mon principal sujet ça sera celui-là, et je ne sais pas si on aura le temps d'en parler, mais c'est la question de l'école maternelle, du cours préparatoire, du CE1, c'est-à-dire ce que l'on fait au début de la scolarité, pour que savoir lire, écrire compter, et respecter autrui soit quelque chose d'acquis très très jeune.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc, on y va, mais juste, pour que je comprenne bien, ce décret sur le redoublement qui date de 2014, vous souhaitez éventuellement l'abroger.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ça fait partie des choses qui seront sur ma table.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors, le grand chantier, effectivement, c'est le dédoublement des classes, en CP, dans les Zones prioritaires, les REP, des effectifs à 12. 2 200 avez-vous annoncé dès la rentrée prochaine, en redéployant les profs, les enseignants, pardon ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, de toute façon nous avons des créations de postes à la rentrée, nous avons...
ELIZABETH MARTICHOUX
Combien ? Sur les 5 000 ou 6 000...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Nous avons environ 4 000 créations de postes, qui doivent nous permettre à la fois...
ELIZABETH MARTICHOUX
Qui étaient déjà dans le contingent de Najat VALLAUD-BELKACEM.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui oui, qui sont dans la préparation de rentrée, enfin, vous savez, c'est l'Etat, et aujourd'hui avec un nouveau gouvernement, mais en tout cas avec les moyens que nous avons, nous pouvons tout à fait faire ce dédoublement. Ce dédoublement sera précieux. Pourquoi nous le faisons ? Nous le faisons parce que tout ce que je vais faire, je le base sur des études je le base sur la preuve, sur le fait que des choses ont marché, parce qu'on les a expérimentées, soit en France, soit ailleurs. Le dédoublement en cours préparatoire, c'est-à-dire à 6 ans, est quelque chose qui a fait ses preuves, il y a des études qui le démontrent, et c'est ce qui va nous permettre de lutter, à la racine, contre la difficulté scolaire, dans les endroits les plus défavorisés. Donc, nous le faisons parce qu'il y a là quelque chose de prouvé, en plus nous mettons des dispositifs d'évaluation, ce qui fait que dès le déroulement d'une année...
ELIZABETH MARTICHOUX
D'évaluation à quel stade ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
L'évaluation du dispositif au bout d'un an, pour savoir si ce que nous faisons marche, et nous saurons, dans le futur, infléchir, avancer, en fonction des résultats que nous observons.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors, quelques questions rapides, parce que malheureusement il reste peu de temps. Il y a des résistances, on le disait tout à l'heure, j'entendais ce matin une syndicaliste de la FSU qui disait : « Mais comment faire pour les locaux ? On va nous mettre des Algeco dans la cour, pour permettre ces dédoublements ». Oui, comment vous faites ? C'est vrai, mais alors, pour le coup, en ville, il n'y a pas beaucoup de place dans les établissements, il y en a plus dans les zones rurales.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Chaque collectivité locale est un cas particulier. Vous le disiez, nous sommes arrivés depuis 15 jours, j'ai déjà fait le travail avec les académies, de dialogue, avec elles, pour qu'elles fassent une enquête sur la question, mes premières remontées me rendent très optimiste, nous ne réussirons pas à 100 % sur le plan dédoublement physique des classes, mais nous allons le faire dans une très grande majorité des cas.
ELIZABETH MARTICHOUX
Question à réponse rapide, s'il vous plait. Téléphone portable, faut-il l'interdire ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Le président de la République l'a dit, et il a évidemment raison. Nous savons tous que ça peut perturber beaucoup de choses, simplement il faut le faire d'une manière pragmatique aussi, donc on va étudier...
ELIZABETH MARTICHOUX
Pour quels élèves ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oh ben ce serait valable pour tous les élèves, bien entendu.
ELIZABETH MARTICHOUX
Etes-vous favorable à la dépénalisation du cannabis ? Ça concerne aussi les élèves, puisqu'il y a des ventes à la sortie de tous les établissements scolaires. C'est une question générale, mais c'est une question concernante, pour un ministre.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bien entendu, je n'y suis absolument pas favorable. Toutes les études, là aussi, montrent à quel point le cannabis est nuisible. Le cannabis fait du mal au cerveau, le cannabis est mauvais pour l'être humain, tout simplement, et c'est de plus en plus vrai, parce qu'il est de plus en plus dur. Donc il ne faut absolument pas laisser courir l'idée que le cannabis peut être quelque chose que l'on doit tolérer dans notre société, c'est mauvais pour nos enfants, et donc je serais fou, en tant que ministre de l'Education, de vous dire autre chose.
ELIZABETH MARTICHOUX
Dernière question. Vous êtes issu de la société civile, vous n'avez jamais été élu, mais vous appartenez maintenant à un gouvernement. Que pensez-vous de la polémique autour de Richard FERRAND, dans laquelle il semble empêtré, votre confrère ministre ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Jusqu'à aujourd'hui j'étais très concentré sur mes dossiers, j'ai donc vu ce qui se passait, je suis aussi au départ un professeur de droit, j'ai vu que le Parquet avait dit qu'il n'y avait pas lieu à poursuite. Pour moi, ça me suffit comme référence. Je me réfère évidemment aux institutions judiciaires dans ces cas-là, et j'ai vu que le Parquet avait dit qu'il n'y avait rien à poursuivre.
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce qu'il faut qu'Emmanuel MACRON se prononce ? Il a été muet pour l'instant sur ce sujet. Est-ce qu'à ce stade il faudrait quand même l'entendre ? Compte tenu de son exigence d'exemplarité.
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est évidemment à lui de décider. Comme vous l'avez vu, il a une très riche actualité internationale, et une très belle et très riche actualité internationale.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et maintenant il va passer aux affaires nationales et peut-être parler de cela bientôt. Merci beaucoup Jean-Michel BLANQUER, d'avoir été notre invité ce matin, sur RTL.
YVES CALVI
Jean-Michel BLANQUER qui rappelle que son projet vise essentiellement l'autonomie et la personnalisation des parcours des élèves. Lire, compter, savoir respecter autrui, ça c'est le programme pour les élèves du primaire. Et concernant sa nouvelle maison, « je sais ne pas la caricaturer, ni me laisser impressionner ». Merci à tous les deux.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 31 mai 2017