Interview de M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale à LCI le 30 juin 2017, sur la rentrée scolaire et les mesures pour les activités périscolaires.

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Média : La Chaîne Info

Texte intégral


FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Il est 8 h 14 sur LCI et l'évènement ce matin c'est la venue du ministre de l'Education nationale, merci Jean-Michel BLANQUER d'être sur le plateau de LCI, vous allez ce matin dévoiler la feuille de route de la rentrée telle qu'elle se profile, la rentrée scolaire pour des centaines de milliers de jeunes Français.0 Mais d'abord l'actualité, c'est ce gel du point d'indice des fonctionnaires, en clair on gèle les salaires des fonctionnaires parce que le déficit est encore plus large qu'attendu et c'est huit milliards supplémentaires qui viennent donc se rajouter sur le bureau du président, c'est une mauvaise nouvelle et ça va être encore pire après ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, simplement l'actualité d'hier c'était surtout justement la remise du rapport de la Cour des comptes et donc les conséquences que l'on doit en tirer, le gouvernement arrive et il constate qu'il manque huit milliards d'euros par rapport à ce qui devrait normalement être là, il est normal de commencer à envisager des mesures. On va en parler au cours du séminaire gouvernemental...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Séminaire qui a lieu à partir de cet après-midi.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce soir et, voilà, il faut simplement faut simplement qu'on soit tous responsables. Je pense que dans une société unie comme doit l'être la société française on doit simplement regarder les réalités en face, se serrer les coudes et de manière tout à fait transparente, rationnelle, faire ce qu'il faut pour que la France rebondisse. Vous savez Il y a un formidable élan en ce moment - c'est ce que j'appelle l'optimisme français - il semble redevenu possible, l'optimisme doit permettre aussi d'affronter des épreuves, on savait bien que ce ne serait pas facile sur le plan budgétaire, il faut maintenant devenir concret et surtout être créatif puisqu'aujourd'hui vous le savez c'est nettement plus de 50 % de la dépense nationale qui est publique, c'est beaucoup trop.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Mais vous parlez d'optimisme, il y a aussi le concret, le concret c'est une seule revalorisation en huit ans chez les fonctionnaires et notamment les professeurs qui ce matin en vous entendant se disent : « Aie ! On nous demande de serrer les rangs mais là nous on aimerait des augmentations ».
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bien sûr.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Elles ne vont pas arriver aujourd'hui ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il est évident que sur la durée nous devons être attentifs au pouvoir d'achat de tout le monde, à comment par...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Ça veut dire concrètement pour les professeurs...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oh ! Ça veut dire que c'est des sujets dont on doit parler au cours des prochains mois, mais avoir une vision pluriannuelle...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Mais on ne pourra pas geler pendant tout le quinquennat, c'est ce que vous nous dites ce matin ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Evidemment c'est beaucoup trop tôt pour dire ce genre de chose, il faut surtout avoir une vision pluriannuelle, il faut que la France sorte la tête de l'eau et qu'ensuite on puisse partager la richesse quand il y en a.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
On va revenir maintenant point par point sur tous les enjeux qui concernent évidemment l'Education nationale et d'abord c'est vrai ces 117.000 lycéens qui, à l'heure où l'on se parle, alors que les résultats du bac tombent la semaine prochaine, ne savent pas où ils seront à la rentrée, on a fait les calculs c'est presque 1 lycéen sur 8. Comment faire pour que cela ne se reproduise pas l'année prochaine ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est une situation évidemment tout à fait anormale et, entre parenthèse, là encore une situation que nous trouvons, qui bien sûr ne sera absolument pas identique l'année prochaine puisque nous allons travailler à changer cela, le fameux tirage au sort dans les universités est totalement anormal et montre bien qu'on est arrivé à un système à bout de souffle.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Il n'y en aura plus l'année prochaine, vous prenez l‘engagement ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, il n'y en aura plus, c'est évidemment avec Frédérique VIDAL – la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche - que nous travaillons sur cette question...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Mais l'engagement est pris ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais bien entendu puisque c'est la seule la plus anormale et je suis évidemment totalement désolé pour les jeunes qui sont touchés par cette situation et tout le monde comprend bien que c'est anormal. Le chiffre de 117.000 est excessif, ce que vous avez dit, parce qu‘en fait c'est surtout... il faut considérer qu'il y a environ 17.000 personnes qui sont aujourd'hui dans une situation anormale parce qu'ils sont candidats dans des filières en tension pour lesquelles on n'a pas de solution, pour tous les autres les solutions vont arriver, on y a déjà travaillé...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Mais seulement à partir de mi-juillet, ce qui est quand même un petit peu tard quand on est bachelier ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui. Disons que tout au long du mois de juillet le maximum de solutions va être trouvé...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Et aujourd'hui c'est la situation quand même de...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Nous répondons, je dis d'abord évidemment toute ma compréhension à celles et ceux qui sont dans cette situation, nous y travaillons - et c'est évidemment plus ma collègue de l'Enseignement supérieur qui y travaille actuellement – elle a déjà trouvé des premières solutions avec beaucoup de travail avec les universités qui ont fait aussi des efforts pour ouvrir des places et je pense qu'on va finir par trouver une solution pour pratiquement tout le monde, mais c'est vrai que c'est une situation anormale et nous y remédierons pour l'an prochain.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Maternelle, primaire, rythmes scolaires qui vont donc encore changer, ça dépendra de chacun, ce sont les villes notamment qui vont décider 4 jours ou 4,5 jours. Quand on voit précisément à quel point les parents se disent perdus par la sauce à laquelle ils vont être mangés début septembre, qu'est-ce que vous répondez à ces parents qui disent : « on ne sait même pas combien de jours on va amener nos enfants à l'école chaque semaine » ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, personne ne doit être perdu.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Et beaucoup le sont ce matin.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce qui vient d'être créé c'est une liberté, vous savez il y a quelques années on a imposé à toute la France 4,5 jours, certains se sont bien emparés de cela et aujourd'hui ils sont satisfaits avec les 4,5 jours – et c'est tant mieux – et ceux-là nous disons : « restez comme vous êtes », mais il y en a d'autres, parce que les situations sont différentes dans toute la France, qui sont mécontents avec la semaine de 4,5 jours, avec notamment le fait que par exemple les enfants les plus petits sont très fatigués – on l'a beaucoup constaté en maternelle en particulier – et donc Emmanuel MACRON s'est engagé pendant la campagne électorale, c'est donc pas vraiment une surprise que nous accomplissions quelque chose qui a été dit dans la campagne, il s'est engagé à plus de souplesse tout simplement, donc si vous voulez cette mesure, comme d'autres mesures que nous prenons, est inspirée par l'esprit de liberté, par l'esprit de responsabilité, par l'esprit d'autonomie. Nous disons aux communautés éducatives, c'est-à-dire les communes et les conseils des écoles : « lorsque vous êtes en accord pour changer, vous pouvez changer », nous ne disons rien de plus, moi je n'incite personne à revenir à 4 jours, je souhaite même que pour la rentrée prochaine cela se passe le moins possible parce que c'est vrai qu'il y a peu de temps pour se réorganiser. Mais il y a des villes et des conseils d'école qui le souhaitent quand même, nous avons donc ouvert cette liberté...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Et ce sera donc une petite minorité et il y aura très peu de temps pour le faire, le décret a été publié cette semaine ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il a été publié cette semaine mais nous avons annoncé très en amont ce que serait son contenu, de sorte que certaines villes ou villages s'y sont préparés, mais encore une fois ça ne doit pas être le premier de nos sujets, ça doit devenir désormais quelque chose de tout à fait normale dans la vie française, c'est-à-dire des communautés qui règlent leur question de rythmes scolaires à l'échelle d'un territoire pour tenir compte pragmatiquement et concrètement de ce qui est bon pour eux. Vous savez quand on crée une liberté il y a toujours une petite peur, mais c'est ce que nous voulons faire, non pas créer la peur mais créer la confiance, créer l'esprit de responsabilité localement, je pense que d'autres rentreront surtout à l'entrée 2018 dans...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Donc, ce sera progressif. Mais il y a quand même un problème vous nous dites dans l'intérêt...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais surtout beaucoup resteront à 4,5 jours et surtout ce qui nous intéresse nous c'est la qualité de ce qui se passe sur le plan périscolaire...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Et donc pour les enfants il y a quand même un petit problème c'est que certaines communes disent : « oui mais banco pour nous, on va donc revenir à 4 jours, ça nous coûtera moins cher en transport et en activités périscolaires ».
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ecoutez, s'ils font des économies de transport, formidable et ils pourront utiliser ces économies pour...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Oui, mais le bien de l'enfant dans tout ça quand on...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais non, mais le transport....
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
C'est d'abord des questions d'argent.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Vous savez le transport ce n'est jamais le bien de l'enfant, le fait qu'on ait créé des problèmes de transport dans la précédente réforme... vous savez la situation actuelle n'est absolument pas bonne, il faut quand même bien le dire : d'abord elle est hétérogène – donc on ne peut pas passer d'une situation homogène à hétérogène - vous avez un pourcentage très important de communes aujourd'hui qui ont libéré le vendredi après-midi ; vous avez beaucoup d'endroits où on ne sort pas à la même heure tous les soirs, où les parents ont du mal à s'organiser en fonction de cela ; vous avez beaucoup d'endroits où l'on constate la fatigue des enfants, donc nous ne décrivons certainement pas la situation actuelle comme bonne, ce que nous voulons c'est garder ce qui est bon et changer ce qui ne va pas.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Ça, c'est la méthode Blanquer ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, si vous voulez, je vous l'accorde volontiers.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
... (propros incompréhensibles)...
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est être au contraire pragmatique, mais vous savez dès qu'on est pragmatique il y a toujours beaucoup de flèches qui arrivent pour caricaturer les choses. Encore une fois ce que je veux c'est que ce soit un sujet apaisé, où chacun prenne ses responsabilités, mais l'intérêt de l'enfant est évidemment ce qui compte, c'est pourquoi les programmes, ce qu'on appelle les PEDT – c'est-à-dire ce qui détaille les activités périscolaires – seront de plus grande qualité encore l'année prochaine, j'y veillerai puisque j'ai aussi la Jeunesse et la Vie associative dans mes compétences, nous allons veiller à plus de cohérence, moins de temps dans les transports, plus de temps dans le périscolaire.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Voilà pour la promesse. Les collèges maintenant avec les soutiens pour les devoirs gratuits en fin de journée pour ceux qui le souhaitent, alors là aussi il y a un problème c'est qu'il faut que ça s'organise et pour ça vous faites appel à des professeurs mais aussi parfois à des étudiants, des retraités, donc en clair c'est au petit bonheur la chance et puis en fonction de la personne qui est en face de l‘élève ce sera plus ou moins réussi ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ca je reconnais bien une certaine rhétorique journalistique que j'ai lue ces derniers temps, c'est-à-dire que je ne vois pas pourquoi vous dites que c'est au petit bonheur la chance, c'est tout sauf au petit bonheur la chance...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Alors, comment soulager ces craintes qui dont les craintes des parents d'élèves ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est le contraire de au point bonheur la chance, c'est au contraire une vision pour les enfants, c'est-à-dire que nous avons... Pourquoi est-ce qu'on fait ça ? Pourquoi fait-on ça ? C'est fondamental ! Nous disons il y a un clivage jusqu'à aujourd'hui qui est dire il y a les uns qui disent il faut faire des devoirs – et ils ont raison parce que les devoirs c'est bon pour les enfants, ils ont besoin de s'exercer...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
A partir de quand d'ailleurs ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Assez jeune en réalité vous savez, parce que petit c'est bon de s'entraîner...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Donc vous faites partie de ceux qui disent – et vous êtes quand même le ministre de l'Education – on ne va pas ne pas donner de devoir en primaire ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, sauf que je dis une chose complémentaire, c'est-à-dire que je dépasse un clivage qui n'a pas de sens, c'est que je dis ça parce que c'est vrai, c'est prouvé ce que je dis, il y a des études qui le montrent...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Donc on ne commence pas en 6ème, pour être clair ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, ça commence avant, le fait d'avoir... vous savez beaucoup le savent puisqu'ils le font, donc d'une part il faut évidemment faire des exercices, s'entraîner, apprendre des poèmes, etc. - donc toutes ces choses doivent être faites - mais d'autre part c'est vrai que ça accentue les inégalités puisque les familles ne sont pas dans la même situation, donc ce que nous disons oui il faut faire des devoirs, mais ça doit être internaliser à l'intérieur de l'école ou de l'établissement, nous allons commencer par les collèges parce que c'est là qu'est le coeur du sujet et donc, dans les collèges l'année prochaine, dans le maximum de collègues – puisque nous allons évoluer progressivement – nous allons mobiliser quatre catégories d'acteurs : d'abord les professeurs en heures supplémentaires...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Ce sera le contingent le plus important ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce sera en tout cas le coeur du dispositif sur le plan qualitatif, ça doit être supervisé...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Et on sait combien aujourd'hui...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, nous sommes en train d'y travailler, je vous rappelle que nous sommes là depuis à peine plus de cinq semaines et que...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Mais il parait que vous bossez vite, donc on vous pose la question concrète.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui effectivement on travaille pour changer la vie des Français et, ça, ça va changer la vie des familles je peux vous le dire parce que le théorème de Pythagore qu'on doit appliquer le dimanche soir parce qu'on découvre soudainement qu'il fallait le faire c'est quelque chose qui touche toutes les familles toutes classes sociales confondues.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Donc, les professeurs....
JEAN-MICHEL BLANQUER
Il faut changer cela, on veut des professeurs, on aura aussi des assistants d'éducation – et je vais faire évoluer aussi la fonction d'assistant d'éducation pour en faire...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
C'est-à-dire ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Parce qu'aujourd'hui les assistants d'éducation sont souvent dans des fonctions de surveillance, ce qu'on appelle vulgairement les pions, demain il faut que ce soit le plus possible nos futurs professeurs, c'est-à-dire des gens qui se forment à des questions pédagogiques progressivement et qui le feront notamment en aidant les élèves...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Ça, c'est un vrai changement ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est un vrai changement du futur qui va se passer progressivement, là aussi on ne fait pas tout en un jour.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Vous transformer les pions en professeurs, si on veut résumer ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Des assistants d'éducation qui aujourd'hui ont des fonctions diverses, notamment de surveillance, vont avoir des fonctions enrichies dans leur intérêt pour à la fois donner plus de qualité à ce qu'ils font, plus d'avenir à leurs fonctions et donc on fera d'une pierre plusieurs coups grâce à ça. On mobilisera le service civique - il y aura environ 10.000 services civiques mobilisés pour ça – et là aussi il y a un message très important pour la société française, qui est le lien intergénérationnel, comment des jeunes de 18 à 25 ans viennent aider des plus jeunes...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Donc c'est pour s'investir dans la société, pas pour avoir de l'argent de poche, là encore pour résumer ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bien sûr ils sont rémunérés, mais le coeur de l'idée c'est évidemment cette société de confiance autour de l'école de la confiance que je veux, c'est-à-dire comment nous mobilisons la société française autour de son école, et l'opération « Devoirs faits » en est une très belle illustration ; et puis vous avez aussi le monde associatif, le monde des collectivités locales qui fait beaucoup aujourd'hui en matière de soutien scolaire et à qui nous demanderons de continuer à faire ce qu'ils font, mais aussi nous pourrons parfois labelliser certaines actions d'associations parce que nous savons bien que sur le plan associatif il se passe d'excellentes choses et puis des choses moins bonnes et donc, là aussi, on aura une approche qualitative sur cette question et c'est cet ensemble - qui justement n'est pas au petit bonheur la chance mais montre la complémentarité des acteurs avec les professeurs en supervision - c'est cet ensemble qui permettra de faire ce progrès social et sociétal fondamental qui est d'avoir les devoirs réalisés à l'école et au collège.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Combien de collégiens seront concernés dès la rentrée ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est trop tôt pour vous dire un chiffre, parce qu'on est en plein travail pour réaliser cela...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
On évoque le chiffre de 20 %, c'est à peu près ça ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je pense qu'on fera mieux que ça.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
D'accord.
JEAN-MICHEL BLANQUER
On fera beaucoup mieux que ça.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Et on verra ça fin août. Concernant le bac, on a les résultats la semaine prochaine, est-ce qu'un ministre réfléchit à un score, en se disant : « Tiens, on aimerait bien obtenir ça » ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Pas du tout !
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Non ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je sais que parfois on dit cela de notre institution, ça peut être été parfois vrai, le fait est que ça n'est pas... je n'ai par exemple donné évidemment aucune consigne au pourcentage de réussites, ma volonté c'est de redonner toute sa valeur au baccalauréat, c'est-à-dire qu'il reprenne un sens nouveau, le baccalauréat c'est très important, il doit demeurer cette institution nationale de référence mais il doit être aussi un levier de réussite pour nos élèves...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Donc, qu'est-ce qu'il faut changer dans ce cas pour que ce soit plus un levier de réussite ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Vous savez ça renvoie un peu à votre question de tout à l'heure sur l'enseignement supérieur, comment est-ce que vos notes au baccalauréat vous ouvrent les portes de différentes possibilités dans l'enseignement supérieur de façon cohérente ? Si vous êtes très bon en math des études qui ont un rapport avec les maths, si vous êtes très bon en français des choses qui ont un rapport avec ça....
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Donc, on résume, on regardera davantage les résultats pour ensuite dire vous pouvez aller vers telle ou telle filière ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
En tout cas on incitera, on regardera le sujet...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Mais inciter ça ne veut pas dire que les choses vont changer ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Le travail est devant nous sur ce point, donc c'est au cours des prochains mois que nous ferons toutes les concertations nécessaires avec de très nombreux acteurs concernés par un tel sujet et, là, on y arrivera. L'état d'esprit a été clairement dit par le président de la République pendant la campagne, c'est d'une certaine façon remuscler le bac, lui donner plus de sens, en faire un levier de réussite dans l'enseignement supérieur pour les élèves qui le réussissent et, donc, l'esprit est fixé. Maintenant, pour arriver à ce que ce sera concrètement, nous allons évidemment travailler de manière participative sur cette question, y compris avec les premiers concernés, c'est-à-dire les jeunes.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Donc, les résultats décideront pour partie de l'orientation. Quand vous dites remuscler le bac, ça veut dire quoi ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Remuscler le bac, c'est notamment peut-être moins d'épreuves mais mieux d'épreuves si vous voulez.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
D'accord. On va parler un petit peu de politique avec donc un séminaire qui a lieu tout à l'heure, en règle générale dans les entreprises quand on a un séminaire c'est qu'il faut un peu remobiliser parce que tout le monde est fatigué ou pas motivé, alors qu'est-ce que ça veut dire dans le cas présent ? Vous n'allez pas me dire que vous êtes fatigués, vous venez d'arriver ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, on n'est pas fatigués, on vient d'arriver.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Mais est-ce que tout le monde est mobilisé ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
On est dans quelque chose de totalement logique, c'est-à-dire que nous sommes un groupe de personnes, un groupe d'êtres humains en responsabilité, qui évidemment travaille en équipe - on le sent à chaque conseil des ministres où il y a du débat, où il y de l‘esprit coopératif entre les ministres – et donc nous nous réunissons pour travailler. Vous savez il y a beaucoup de sujets qui sont interministériels, moi, si vous prenez mon exemple, je travaille : avec la Santé évidemment , on a beaucoup de sujets à deux ; avec le Handicap, c'est une très grande priorité de la rentrée là aussi de mieux accueillir les élèves en situation de handicap ; je travaille avec la culture, nous avons déjà commencé une « opération lecture », nous allons faire la rentrée en musique grâce à cette coopération avec la ministre de la Culture ; et ainsi de suite, la ministre des Sports, là aussi nous allons développer le sport dans l'Education nationale, plus on réussit à travailler ensemble, plus on va faire le bien de l'école évidemment et, donc, ça a beaucoup de sens de faire ce type de séminaire.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
La question off mais devant les caméras. Pour une fois vous allez dire des compliments d'un parti qui n'est pas le vôtre, Les Républicains, qu'est-ce qui s'est passé avec François BAROIN - vous êtes ami très, très, très proche - et tout ça a démarré sur une histoire d'album Panini, vous pouvez nous racontez ce matin ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Vous me posez la question, donc je vais vous répondre, mais c'est très intime parce que c'est tout simplement mon ami, il n'y a pas de politique dans tout ça, c'est mon ami depuis qu'on est en CM2 – on était en CM2 ensemble – et voilà, donc effectivement il a raconté ça...
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Je rentre dans les détails, qu'est-ce qui s'est passé avec ces vignettes Panini ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oh ! Beaucoup de choses, beaucoup – et pas seulement la vignette Panini – le football a beaucoup compté notamment puisque nous sommes tous les deux totalement fans de football depuis toujours, donc on faisait comme tous les enfants collection de vignettes Panini, il lui en manquait une et il écumait toutes les librairies pour arriver à en trouver une et un jour moi je l'ai trouvée, donc je l'ai lui est offerte et là ça a scellé beaucoup de choses.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Donc, ça a scellé votre amitié...
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, ça et d'autres choses.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Aujourd'hui vous avez le droit de dire qu'on peut être amis en politique sans se taper tous dessus les uns les autres ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, ce n'est pas de la politique, c'est juste que c'est mon ami.
FRANÇOIS-XAVIER MENAGE
Bon ! Merci Monsieur le Ministre d'être venu nous voir sur le plateau de LCI.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 juillet 2017