Texte intégral
A. Chabot.- Trois mois après l'explosion de l'usine AZF à Toulouse et un record de froid dans votre ville, est-ce que, franchement, il y a encore des Toulousains qui sont dans une situation très difficile à vivre ?
- "Oui, il y a d'abord les sinistrés qui sont dans 150 mobile homes, dont les canalisations ont gelé et pour lesquels il y a des problèmes de chauffage. Nous sommes aujourd'hui en train de faire le tour de ces mobile homes et éventuellement de les envoyer les uns après les autres dans les hôtels. Il y aussi ces sinistrés qui n'ont toujours pas de fenêtres..."
Ca, on ne le comprend pas ! Comment, dans un pays comme la France, trois mois après une catastrophe, il y a des gens encore sans fenêtre ? Cela paraît surréaliste !
- "C'est exactement la colère que j'ai prise il y a un mois. C'est la raison pour laquelle, dans l'illégalité la plus totale, c'est la mairie qui a ouvert un fonds - parce qu'à un moment donné, faire de la politique c'est aussi cela : transgresser si personne ne fait rien. Nous avons ouvert un fonds municipal qui a permis de donner l'argent aux sinistrés, pour qu'ils puissent construire leurs fenêtres définitives."
A qui la faute ? Aux assurances ? L'aide de l'Etat ? Qu'est-ce qui ne marche pas dans ces cas-là ?
- "Ce qui manque surtout, c'est une loi en France pour les catastrophes naturelles ou industrielles, lorsqu'elles sont à ce niveau-là. Il est facile de toujours montrer du doigt quelqu'un. En réalité, il y a 100.000 sinistres dus à l'explosion à 10h17, le 21 septembre. Tout le monde a été relativement sidéré. Aujourd'hui, les assureurs travaillent. Il y a plus de 400 à 500 experts sur le terrain. Nous avons ouvert ce fonds. Nous avons aussi tout de suite, dès la semaine qui a suivie l'explosion, mis en place des plexiglas, du contreplaqué pour mettre ce qu'on appelle hors d'eau ou hors d'air ces 21.000 logements soufflés - je vous rappelle le chiffre - et 12.000 appartements détruits."
La question qu'on se pose aujourd'hui et à laquelle devrait répondre dans les jours qui viennent le Premier ministre : faut-il fermer définitivement tout ou une partie de cet ensemble de ce pôle chimique de Toulouse ? Quelle est votre position à vous, en attendant la décision du Premier ministre ?
- "Ma position est que Toulouse ne peut pas être considérée comme une autre ville, dans la mesure où chacune ou chacun d'entre nous a cru qu'il y avait eu un attentat ou une bombe à proximité de son domicile ou de son lieu de travail. On ne traite pas toutes les populations de la même manière. Personnellement, en tant que maire, je ne reconstruirai pas une école primaire à 300 mètres ou à 200 mètres de cette usine, si on ne m'explique pas que les produits ne sont pas dangereux, si on ne m'explique qu'il est sûr qu'il n'y aura pas demain d'émanations de gaz toxiques."
Il faut fermer une partie ou est-ce qu'on prend des mesures de sécurité supplémentaires ? Il y a des problèmes d'emplois considérables...
- "Je souhaite que la zone chimique reste, mais je souhaite qu'elle soit reconvertie en chimie fine et qu'on puisse y faire des médicaments. Il y aujourd'hui des antiaridmiques en cardiologie qui sont faits à Toulouse ; il y a même des trithérapies pour le Sida et certains médicaments contre le Sida qui y sont fabriqués ; des lentilles de contact. Bref, j'aimerais que Synthelabo-Sanofi puisse multiplier par deux ces activités, que d'autres laboratoires pharmaceutiques viennent."
AZF, c'est fini ?
- "Tant qu'il y aura un risque d'explosion qui dépasse le site industriel, je pense qu'il est totalement fou de laisser au centre-ville, aux portes des villes, à 200 mètres des collèges ou des écoles primaires, des usines à risques. Je pense que c'est quelque chose qui n'est pas normal. Alors, organisons les choses pour qu'il n'y ait pas des risques d'explosion à l'extérieur du site industriel."
Les Toulousains qui sont venus faire une opération dans la propriété de M. Desmaret : cela vous a semblé déplacé ? Ou vous comprenez la colère ?
- "Non seulement déplacé, même si on peut comprendre la colère, on ne peut pas comprendre la violence. C'est un certain nombre de phrases comme celles-là que le Gouvernement pourrait méditer."
Ce soir, vous serez, en tant que responsable de l'UDF, à un grand meeting, près de Lille, de l'Union en mouvement. Il y aura tout le monde : A. Juppé, N. Sarkozy, M. Alliot-Marie, B. Pons, J.-P. Raffarin. Il a fallu que J. Chirac se fâche drôlement pour que tout le monde se retrouve comme cela, unis sur une scène ? Parce qu'il paraît qu'entre vous, ce n'est franchement pas l'amour fou en ce moment ? C'est vrai ?
- "Je suis persuadé aujourd'hui que nous avons un seul objectif qui est de nous rassembler dans un mouvement nouveau."
Tous n'ont pas le même visiblement ?
- "Le président de la République l'a dit : nous sommes, depuis maintenant dix mois, un certain nombre à faire le tour de France pour le faire. Je peux vous assurer que nos électeurs ne demandent que cela. Je crois qu'il faut un mouvement nouveau, car nous croyons à la méthode de l'équipe et du jeu collectif. Nouveau aussi, parce qu'il faut un grand mouvement populaire à la française, qui puisse rassembler toutes celles et tous ceux qui pensent la même chose, qui partagent les mêmes valeurs. C'est nouveau en France, mais ce n'est pas nouveau en Allemagne, où pendant 15 ans, la CDU a permis de faire gagner le Chancelier Kohl. Ce n'est pas nouveau en Espagne, où R.-M. Aznar, après avoir fait exactement ce mouvement, est Premier ministre depuis maintenant six ans."
Pour l'instant, c'est le rassemblement des chiraquiens ? Vous dites : "Vive J. Chirac". Votre candidat, c'est J. Chirac ?
- "J.-P. Raffarin n'est pas au RPR. Il y a 80 % de Démocratie libérale qui ne sont pas évidemment RPR, mais qui sont pour ce grand mouvement. Quant à nous à l'UDF, nous faisons le tour de France depuis maintenant plus de dix mois avec F. Fillon, J.-P. Raffarin..."
Vous ne répondez toujours pas à ma question : vous êtes tous favorables à la candidature de J. Chirac ?
- "Tous les députés du groupe UDF prendront leurs responsabilités avant la fin de la session parlementaire. Personnellement, je vous dirai au moment de l'élection présidentielle ce que je ferai."
On a l'impression pour l'instant que l'Union en mouvement, c'est plutôt une machine à la désunion. Vous avez vu la tête que faisaient les responsables RPR, le week-end dernier, en disant : "on veut notre mort et nous ne sommes pas d'accord pour mourir" ?
- "Vous ne m'enfermerez pas dans les affaires de division. L'Union en mouvement n'a qu'un seul but : avoir un projet crédible au socialisme. Aujourd'hui, on a envie de dire qu'il faut un grand souffle d'autorité en France, face à ce sentiment d'insécurité. Tout délit mérite sanction. Il faudra dire une bonne fois pour toute que l'on suspend la loi de présomption d'innocence. Il faudra bien éduquer les délinquants mineurs, par une justice de proximité. Il faudra éloigner les grands délinquants dans des centres d'éducation renforcée. On a envie de dire cela. On a envie de dire qu'il faut un souffle de liberté aussi : tous les enfants très qualifiés de ce pays le quittent ; nous avons une augmentation des dépenses publiques et une augmentation même des déficits et des dettes qu'aucun de nos voisins n'a. Il faut diminuer les impôts sur les sociétés. Il faut essayer de faciliter la progression des entreprises."
C'est le programme de J. Chirac, ce que vous êtes en train de nous décliner, ou celui de l'Union en mouvement ?
- "Vous me parlez de l'Union en mouvement. Plutôt que de parler des divisions, j'ai plutôt envie de vous dire tout le travail que nous faisons pour expliquer aux Français qu'il y a un projet crédible au socialisme. C'est la seule chose qui nous intéresse aujourd'hui."
Certains disent que l'Union en mouvement, ce n'est un très joli pays, avec de beaux arbres sur lesquels poussent des fruits en forme de porte-feuilles ministériels. C'est une jolie formule, non ?
- "Tous ceux qui pourraient être tentés par une distribution de postes ministériels avant d'avoir gagné feraient la plus grosse erreur. Les électeurs n'attendent qu'une seule chose - les Français en général - : que des hommes politiques leur fassent des propositions crédibles. J'ai envie de dire : "Oui, demain, ceux qui voudront choisir de travailler plus pour gagner plus, pourront le faire sans changer la loi ; dans le domaine social, je préfère le contrat et enfin la négociation - ce que M. Jospin a oublié depuis quatre ans - plutôt que la loi"..."
Par exemple, la loi de modernisation sociale que l'on va définitivement adopter cet après-midi, vous dites qu'il faut revenir dessus ?
- "Je ne dis pas comme vous "loi de modernisation sociale", mais "loi dite de modernisation sociale", car aucun pays au monde n'a osé dire que pour licencier, une entreprise était obligé d'être dans le rouge, de demander au juge ou à l'administrateur. Personne depuis l'Union soviétique n'a osé le faire. Même l'aile gauche modérée a eu beaucoup de difficultés à le voter. Je crois que c'est une énorme erreur. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'entreprises qui ferment, mais il y a aussi beaucoup d'entreprises qui se créent. Cela peut être cela aussi la modernité que de le comprendre. Et puis, donner à chaque enfant, à chaque jeune la possibilité de créer un projet jeune qui permettrait aux jeunes de se réaliser, de s'insérer dans la société par le travail. Nous voulons aussi combattre à l'Union en mouvement la culture du non-travail."
C'est le projet de l'Union en mouvement. Ce sont des propositions de P. Douste-Blazy. Quand on dit P. Douste-Blazy, Premier ministre de J. Chirac, cela ne vous fait pas de peine quand même ?
- "Je viens de vous dire que le moment n'est pas de se partager des postes, mais plutôt de venir - et je vous y invite - le 23 février à Toulouse, où nous allons présenter le projet de l'Union en mouvement. Et nous verrons alors, face à face, si le projet de M. Aubry est meilleur. A mon avis, il sera un peu archaïque."
S'il y a un mot ou une idée que vous demandez à J. Chirac ?
- "De continuer à dire qu'il faut une union, parce que l'union fait la force et surtout, qu'il faut un souffle d'autorité dans ce pays et en même temps de liberté. Ce sont les deux que les Français attendent."
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 18 décembre 2001)
- "Oui, il y a d'abord les sinistrés qui sont dans 150 mobile homes, dont les canalisations ont gelé et pour lesquels il y a des problèmes de chauffage. Nous sommes aujourd'hui en train de faire le tour de ces mobile homes et éventuellement de les envoyer les uns après les autres dans les hôtels. Il y aussi ces sinistrés qui n'ont toujours pas de fenêtres..."
Ca, on ne le comprend pas ! Comment, dans un pays comme la France, trois mois après une catastrophe, il y a des gens encore sans fenêtre ? Cela paraît surréaliste !
- "C'est exactement la colère que j'ai prise il y a un mois. C'est la raison pour laquelle, dans l'illégalité la plus totale, c'est la mairie qui a ouvert un fonds - parce qu'à un moment donné, faire de la politique c'est aussi cela : transgresser si personne ne fait rien. Nous avons ouvert un fonds municipal qui a permis de donner l'argent aux sinistrés, pour qu'ils puissent construire leurs fenêtres définitives."
A qui la faute ? Aux assurances ? L'aide de l'Etat ? Qu'est-ce qui ne marche pas dans ces cas-là ?
- "Ce qui manque surtout, c'est une loi en France pour les catastrophes naturelles ou industrielles, lorsqu'elles sont à ce niveau-là. Il est facile de toujours montrer du doigt quelqu'un. En réalité, il y a 100.000 sinistres dus à l'explosion à 10h17, le 21 septembre. Tout le monde a été relativement sidéré. Aujourd'hui, les assureurs travaillent. Il y a plus de 400 à 500 experts sur le terrain. Nous avons ouvert ce fonds. Nous avons aussi tout de suite, dès la semaine qui a suivie l'explosion, mis en place des plexiglas, du contreplaqué pour mettre ce qu'on appelle hors d'eau ou hors d'air ces 21.000 logements soufflés - je vous rappelle le chiffre - et 12.000 appartements détruits."
La question qu'on se pose aujourd'hui et à laquelle devrait répondre dans les jours qui viennent le Premier ministre : faut-il fermer définitivement tout ou une partie de cet ensemble de ce pôle chimique de Toulouse ? Quelle est votre position à vous, en attendant la décision du Premier ministre ?
- "Ma position est que Toulouse ne peut pas être considérée comme une autre ville, dans la mesure où chacune ou chacun d'entre nous a cru qu'il y avait eu un attentat ou une bombe à proximité de son domicile ou de son lieu de travail. On ne traite pas toutes les populations de la même manière. Personnellement, en tant que maire, je ne reconstruirai pas une école primaire à 300 mètres ou à 200 mètres de cette usine, si on ne m'explique pas que les produits ne sont pas dangereux, si on ne m'explique qu'il est sûr qu'il n'y aura pas demain d'émanations de gaz toxiques."
Il faut fermer une partie ou est-ce qu'on prend des mesures de sécurité supplémentaires ? Il y a des problèmes d'emplois considérables...
- "Je souhaite que la zone chimique reste, mais je souhaite qu'elle soit reconvertie en chimie fine et qu'on puisse y faire des médicaments. Il y aujourd'hui des antiaridmiques en cardiologie qui sont faits à Toulouse ; il y a même des trithérapies pour le Sida et certains médicaments contre le Sida qui y sont fabriqués ; des lentilles de contact. Bref, j'aimerais que Synthelabo-Sanofi puisse multiplier par deux ces activités, que d'autres laboratoires pharmaceutiques viennent."
AZF, c'est fini ?
- "Tant qu'il y aura un risque d'explosion qui dépasse le site industriel, je pense qu'il est totalement fou de laisser au centre-ville, aux portes des villes, à 200 mètres des collèges ou des écoles primaires, des usines à risques. Je pense que c'est quelque chose qui n'est pas normal. Alors, organisons les choses pour qu'il n'y ait pas des risques d'explosion à l'extérieur du site industriel."
Les Toulousains qui sont venus faire une opération dans la propriété de M. Desmaret : cela vous a semblé déplacé ? Ou vous comprenez la colère ?
- "Non seulement déplacé, même si on peut comprendre la colère, on ne peut pas comprendre la violence. C'est un certain nombre de phrases comme celles-là que le Gouvernement pourrait méditer."
Ce soir, vous serez, en tant que responsable de l'UDF, à un grand meeting, près de Lille, de l'Union en mouvement. Il y aura tout le monde : A. Juppé, N. Sarkozy, M. Alliot-Marie, B. Pons, J.-P. Raffarin. Il a fallu que J. Chirac se fâche drôlement pour que tout le monde se retrouve comme cela, unis sur une scène ? Parce qu'il paraît qu'entre vous, ce n'est franchement pas l'amour fou en ce moment ? C'est vrai ?
- "Je suis persuadé aujourd'hui que nous avons un seul objectif qui est de nous rassembler dans un mouvement nouveau."
Tous n'ont pas le même visiblement ?
- "Le président de la République l'a dit : nous sommes, depuis maintenant dix mois, un certain nombre à faire le tour de France pour le faire. Je peux vous assurer que nos électeurs ne demandent que cela. Je crois qu'il faut un mouvement nouveau, car nous croyons à la méthode de l'équipe et du jeu collectif. Nouveau aussi, parce qu'il faut un grand mouvement populaire à la française, qui puisse rassembler toutes celles et tous ceux qui pensent la même chose, qui partagent les mêmes valeurs. C'est nouveau en France, mais ce n'est pas nouveau en Allemagne, où pendant 15 ans, la CDU a permis de faire gagner le Chancelier Kohl. Ce n'est pas nouveau en Espagne, où R.-M. Aznar, après avoir fait exactement ce mouvement, est Premier ministre depuis maintenant six ans."
Pour l'instant, c'est le rassemblement des chiraquiens ? Vous dites : "Vive J. Chirac". Votre candidat, c'est J. Chirac ?
- "J.-P. Raffarin n'est pas au RPR. Il y a 80 % de Démocratie libérale qui ne sont pas évidemment RPR, mais qui sont pour ce grand mouvement. Quant à nous à l'UDF, nous faisons le tour de France depuis maintenant plus de dix mois avec F. Fillon, J.-P. Raffarin..."
Vous ne répondez toujours pas à ma question : vous êtes tous favorables à la candidature de J. Chirac ?
- "Tous les députés du groupe UDF prendront leurs responsabilités avant la fin de la session parlementaire. Personnellement, je vous dirai au moment de l'élection présidentielle ce que je ferai."
On a l'impression pour l'instant que l'Union en mouvement, c'est plutôt une machine à la désunion. Vous avez vu la tête que faisaient les responsables RPR, le week-end dernier, en disant : "on veut notre mort et nous ne sommes pas d'accord pour mourir" ?
- "Vous ne m'enfermerez pas dans les affaires de division. L'Union en mouvement n'a qu'un seul but : avoir un projet crédible au socialisme. Aujourd'hui, on a envie de dire qu'il faut un grand souffle d'autorité en France, face à ce sentiment d'insécurité. Tout délit mérite sanction. Il faudra dire une bonne fois pour toute que l'on suspend la loi de présomption d'innocence. Il faudra bien éduquer les délinquants mineurs, par une justice de proximité. Il faudra éloigner les grands délinquants dans des centres d'éducation renforcée. On a envie de dire cela. On a envie de dire qu'il faut un souffle de liberté aussi : tous les enfants très qualifiés de ce pays le quittent ; nous avons une augmentation des dépenses publiques et une augmentation même des déficits et des dettes qu'aucun de nos voisins n'a. Il faut diminuer les impôts sur les sociétés. Il faut essayer de faciliter la progression des entreprises."
C'est le programme de J. Chirac, ce que vous êtes en train de nous décliner, ou celui de l'Union en mouvement ?
- "Vous me parlez de l'Union en mouvement. Plutôt que de parler des divisions, j'ai plutôt envie de vous dire tout le travail que nous faisons pour expliquer aux Français qu'il y a un projet crédible au socialisme. C'est la seule chose qui nous intéresse aujourd'hui."
Certains disent que l'Union en mouvement, ce n'est un très joli pays, avec de beaux arbres sur lesquels poussent des fruits en forme de porte-feuilles ministériels. C'est une jolie formule, non ?
- "Tous ceux qui pourraient être tentés par une distribution de postes ministériels avant d'avoir gagné feraient la plus grosse erreur. Les électeurs n'attendent qu'une seule chose - les Français en général - : que des hommes politiques leur fassent des propositions crédibles. J'ai envie de dire : "Oui, demain, ceux qui voudront choisir de travailler plus pour gagner plus, pourront le faire sans changer la loi ; dans le domaine social, je préfère le contrat et enfin la négociation - ce que M. Jospin a oublié depuis quatre ans - plutôt que la loi"..."
Par exemple, la loi de modernisation sociale que l'on va définitivement adopter cet après-midi, vous dites qu'il faut revenir dessus ?
- "Je ne dis pas comme vous "loi de modernisation sociale", mais "loi dite de modernisation sociale", car aucun pays au monde n'a osé dire que pour licencier, une entreprise était obligé d'être dans le rouge, de demander au juge ou à l'administrateur. Personne depuis l'Union soviétique n'a osé le faire. Même l'aile gauche modérée a eu beaucoup de difficultés à le voter. Je crois que c'est une énorme erreur. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'entreprises qui ferment, mais il y a aussi beaucoup d'entreprises qui se créent. Cela peut être cela aussi la modernité que de le comprendre. Et puis, donner à chaque enfant, à chaque jeune la possibilité de créer un projet jeune qui permettrait aux jeunes de se réaliser, de s'insérer dans la société par le travail. Nous voulons aussi combattre à l'Union en mouvement la culture du non-travail."
C'est le projet de l'Union en mouvement. Ce sont des propositions de P. Douste-Blazy. Quand on dit P. Douste-Blazy, Premier ministre de J. Chirac, cela ne vous fait pas de peine quand même ?
- "Je viens de vous dire que le moment n'est pas de se partager des postes, mais plutôt de venir - et je vous y invite - le 23 février à Toulouse, où nous allons présenter le projet de l'Union en mouvement. Et nous verrons alors, face à face, si le projet de M. Aubry est meilleur. A mon avis, il sera un peu archaïque."
S'il y a un mot ou une idée que vous demandez à J. Chirac ?
- "De continuer à dire qu'il faut une union, parce que l'union fait la force et surtout, qu'il faut un souffle d'autorité dans ce pays et en même temps de liberté. Ce sont les deux que les Français attendent."
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 18 décembre 2001)