Déclaration de Mme Florence Parly, ministre des armées, sur la livraison du premier C-130J, un avion de transport militaire, sur la base aérienne 123 d'Orléans-Bricy le 15 janvier 2018.

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Texte intégral


Madame l'ambassadrice,
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le chef d'état-major de l'armée de l'air,
Mesdames et messieurs les officiers généraux,
Colonel,
Officiers, sous-officiers, militaires du rang et personnel civil de la base aérienne 123,
Mesdames et messieurs,

C'était il y a 30 ans presque jour pour jour. Ce jour de décembre 1987, un avion qui devait changer le visage de l'armée de l'air Française se posait sur le tarmac de la base aérienne 123.
Le C130H se posait pour la première fois et la France, elle, disposait alors pleinement de ce fleuron du transport aérien militaire. Le C130H a servi et sert toujours la France. D'Orléans aux Balkans, de la guerre du Golfe aux missions de l'ONU au Cambodge, des montagnes afghanes au désert du Sahel, le C130-H a permis à la France de projeter ses forces, de réaliser l'un des ponts aériens les plus longs de l'histoire, d'intervenir partout où elle en avait besoin.
Le C130H est une satisfaction quotidienne pour notre armée de l'air. Aujourd'hui encore, il est un modèle d'avion tactique et nous permet, notamment au Sahel, dans les opérations conventionnelles comme dans les opérations spéciales, de combattre pour notre sécurité et notre liberté.
Les C130H, c'était cette liberté. Notre liberté d'action, notre liberté d'intervention. Les conflits ont changé, les batailles ont lieu à des milliers de kilomètres de notre territoire : il nous faut donc pouvoir nous projeter, embarquer au loin nos forces, nos vivres et notre matériel. C'est la condition de notre capacité d'intervention. C'est la condition de notre indépendance, de notre souveraineté.
Sur cette même base, aujourd'hui, 30 ans plus tard, ce constat est inchangé. Notre pays ne se laisse pas faire, il agit dès que ses intérêts sont menacés et pour agir, il a besoin de se projeter sur tous les théâtres. Agir, c'est aussi être parfaitement prêts et opérationnels sur les théâtres. C'est pouvoir y parcourir des distances immenses, pensons au Sahel. C'est pouvoir ravitailler nos forces, disposer d'équipements libres, disposer d'équipements en condition.
La France se devait de tenir son rang et elle a donc choisi de commander quatre C130J.
30 ans presque jour pour jour après que la gomme des roues de C130H ait touché la piste d'Orléans, c'est au tour du premier C130J français de s'emparer de ce même tarmac avec, à son côté, la cocarde tricolore.
Ce C130J, c'est le choix de la cohérence. La flotte de transport de l'armée de l'air repose sur une gamme complémentaire de cargos tactiques légers, médians et lourds. Cette complémentarité permet une gestion rigoureuse de nos flottes, de leurs coûts et d'adapter nos manoeuvres au strict besoin des forces. Les C130 sont des avions que nous connaissons, que nous maîtrisons, que nous apprécions. Voir arriver aujourd'hui à Orléans, le premier de quatre C130J, c'est l'assurance de disposer d'équipements tactiques fiables, modernes et efficaces.
Le C130J permettra de remonter la disponibilité de nos matériels et l'activité de nos équipages pour renforcer leurs compétences tactiques, améliorer les capacités d'entrainement et de formation. Ce C130J, c'est une promesse, une bouffée d'air pour compenser la lente érosion et le vieillissement des flottes d'ancienne génération qui ont tant servi en opérations, en attendant la pleine montée en puissance de notre parc d'A400M.
Je sais quel est votre désir d'action et l'exigence de vos missions. Le C130J, c'est justement l'assurance de la maîtrise des airs, de notre capacité à nous rendre partout, à nous poser dans toutes les conditions et sur tous les terrains. Le C130J est une chance pour toutes les opérations et notamment pour les opérations spéciales. C'est aussi répondre à ce besoin critique de nos forces, celui de permettre, au plus vite, le ravitaillement en vol de nos hélicoptères.
Ce C130J, c'est aussi, et je voulais en dire un mot, la voie de la coopération et de l'interopérabilité de nos armées.
Madame l'ambassadrice, votre présence ici nous rappelle que ce C130J a vu le jour dans un hangar d'Amérique. Lockheed Martin l'a conçu, développé, construit. Il porte aujourd'hui notre cocarde mais il symbolise notre union, notre alliance forte et historique. Nos pays partagent une soif d'excellence, une volonté d'action et un désir irrépressible de liberté ; ces C130J en sont le signe.
Et la France sait quelle est son ambition. Elle sait que l'horizon de nos armées ne peut se limiter à nos frontières. La France sait qu'elle doit aider à bâtir l'Europe de la défense de toutes ses forces. En avançant ensemble, par des initiatives ambitieuses et concrètes, sur le transport aérien militaire, la France et l'Allemagne s'engagent une nouvelle fois pour l'Europe de la défense. Bientôt, une unité bilatérale stationnée sur la base 105 d'Evreux verra le jour. Et je crois que c'est par ces gestes, par ces actes, que nous pourrons demain vivre dans une Europe qui maîtrise son destin et sait se défendre dès qu'on la menace.
Aujourd'hui, avec l'arrivée du Super Hercules, s'ouvre une nouvelle page du transport aérien militaire. Une page qui marque sa remontée en puissance, son accès à des équipements plus nombreux, plus modernes. Une page qui répondra aux besoins concrets du terrain, servira nos forces où qu'elles soient et quelles que soient leurs missions.
La page que nous écrirons sera aussi une page de coopérations, une page européenne. Une page, en tous cas, j'en suis sûre, qui connaîtra le succès des armes de la France et sa maîtrise des airs.
Vive le C130J ! Vive la base aérienne 123 !
Vive la République ! Vive la France !
Source http://www.defense.gouv.fr, le 16 janvier 2018