Texte intégral
Marie-Georges Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports
Europe 1 - 12h30 - A. Dumas
Lundi 3 décembre 2001
Parlons d'abord de la victoire de l'équipe de France de Coupe Davis, même si le tennis n'est peut-être pas vraiment votre sport préféré ?
- "Mais si, j'aime bien le tennis ! C'est une très belle victoire, c'est une victoire d'équipe, avec un bon capitaine. Il y a eu jusqu'au bout, une volonté de gagner, avec N. Escudé et G. Forget qui était presque le deuxième homme dans ce match. Je les félicite beaucoup, cela fait plaisir de voir des sportifs français qui portent ainsi nos couleurs."
Le président de la République recevra les héros demain, à l'Elysée, c'est bien
mérité ?
- "Oui, je crois, c'est tout a fait normal."
L'autre événement du week-end, c'était le tirage au sort de la Coupe du monde de football : la France jouera contre le Sénégal, l'Uruguay et le Danemark. Qu'en pensez-vous ?
- "Ce tirage n'est pas défavorable à la France. Le premier match, France-Sénégal, va, je pense, être un match très beau, plein de générosité. J'ai lu les réactions des joueurs de l'équipe du Sénégal de leur entraîneur, il y a beaucoup de plaisir pour eux à rencontrer la France championne du monde. Ce sera surtout après que ce sera plus difficile, si on est confronté à l'Argentine, l'Angleterre. Mais il faut faire attention à tous les matchs. J'ai lu ce que disait M. Lemerre et M. Dessailly : il faut faire attention dès le premier match."
Vous avez noté comme nous que les entraîneurs de football ont des soucis cardiaques en ce moment.
- "D'abord, une pensée pour G. Roux que j'avais rencontré quelques jours avant son hospitalisation. Il y a beaucoup de stress, de tension, c'est un sport qui aujourd'hui a des enjeux planétaires, un sport très médiatique où il y a beaucoup d'enjeux économiques et donc la pression qui pèse sur les entraîneurs est énorme. Il faut prendre ce fait en considération."
Cette Coupe du monde sera retransmise en exclusivité par TF1 en France, ce qui a provoqué la colère de votre collègue C. Tasca. Qu'en pensez-vous ?
- "Ce qui me choque le plus, c'est le montant de la transaction - un peu plus d'un milliard. Aujourd'hui, on atteint des sommes où des événements planétaires comme la Coupe du monde de football, les Jeux olympiques, ne seront plus retransmissibles, faute de moyens, parce que ce sera trop cher. Des groupes multinationaux négocient ces droits et on a l'impression que le sport n'est peut-être pas leur première préoccupation mais plutôt la rentabilité des opérations. Ensuite, l'exclusivité, c'est un droit reconnu. Ce qu'il faut, c'est s'assurer que les matchs de l'équipe de France et les principaux matchs soient bien retransmis sur une chaîne accessible à tous et à toutes et non pas sur une chaîne câblée."
Mais c'est le cas pour TF1. L'essentiel, c'est que tous les Français puissent voir le Mondial gratuitement.
- "Oui, j'ai pensé qu'il aurait été possible, d'après les échos que j'avais, qu'il y ait un accord entre différentes chaînes françaises pour que chacune puisse retransmettre une partie des matchs. Mais il semblerait que cela n'ait pas été possible, je le regrette un peu. Je trouve que ça aurait été mieux."
France Télévision a bien l'exclusivité du Tour de France, c'est la loi du genre.
- "Je ne condamne pas une chaîne par rapport à une autre, pas du tout."
Le Parisien a publié récemment les salaires des joueurs du PSG et de l'OM, vous avez lu cet article ?
- "Oui, bien sûr."
500 000, 800 000, 1 million de francs par mois, cela ne vous a pas un peu choqué quelque part ?
- "Il y a une inflation au niveau des salaires des joueurs, c'est exact. Ce n'est pour tous les joueurs, certains sont loin de ces sommes. Je pense que le seul moyen de faire en sorte que cette course s'arrête, c'est de mettre en place, au niveau de l'Europe, comme nous l'avons fait en France, le contrôle de la gestion des clubs. Ce qui s'est fait sur les transferts va nous permettre peut-être de ralentir cette course aux transferts de plus en plus importants. Je pense qu'il faut de l'argent, bien sûr, dans le sport mais il ne faut pas que l'argent prenne le pas sur le sport lui-même. Le seul moyen de ralentir, c'est de prendre les mesures que je viens de citer. Encore faut-il que les dirigeants du football au niveau de l'Union européenne en aient la volonté."
La cohabitation avec R. Hue à la tête du PC se passe bien ?
- "Ça se passe très bien, comme je l'avais pensé et comme Robert l'avait pensé.
Robert a commencé sa campagne, il y a la rencontre de l'ensemble des communistes, des rencontres très positives où les communistes font part de ce qu'ils attendent de leur candidat, des propositions qu'il doit avancer. Et puis, mi-décembre, notre candidat, R. Hue, rendra compte de ces propositions et ensuite nous lancerons la campagne publique. Donc je participe de cette campagne comme l'ensemble des communistes. Tout va bien."
Avec la majorité plurielle, R. Hue nous a paru très en colère l'autre jour. Il était en directe dans Europe Midi, après le refus du Gouvernement de prendre en compte l'idée d'une retraite pour tous ceux qui ont commencé à travailler très jeunes. 40 ans de travail ça suffit ...
- "ll y a plus de 800 000 personnes dans notre pays qui, en effet, ont commencé à travailler à 14-15 ans, plus de 40 ans. Je pense que la proposition présentée par les députés communistes, était une proposition qui correspondait à une politique d'un gouvernement de gauche. Notre groupe au Sénat va d'ailleurs réexaminer cette proposition de loi. Je pense que c'était un signe fort donné à ces hommes et ces femmes qui ont beaucoup apporté à notre pays et à qui on doit, je pense, à travers une décision qui est associée, une reconnaissance complète."
Mais madame Guigou a dit "non."
- "Je pense que c'est le rôle d'un groupe comme le nôtre, d'un candidat comme R. Hue, d'apporter des propositions neuves, nouvelles permettant de répondre à des attentes sociales et c'est le débat dans la gauche plurielle depuis plus de quatre ans et demi. Je pense que c'est constructif."
Un mot sur Israël avec les événements de ce week-end. J. Chirac estime que "la seule façon de s'en sortir, c'est de dialoguer, de négocier."
- "Là, nous sommes entrés dans un entraînement des violences de plus en plus terrible. Je pense à toutes les familles touchées, nous sommes à plus de 1 400 morts depuis la reprise de l'Intifada, avec ces attentats barbares que nous avons connus ce week-end. Il faut, maintenant, à la fois faire appel au dialogue, à la responsabilité des autorités palestiniennes et israéliennes, comme l'a fait le président de la République. Je pense qu'il faut aller au-delà, qu'il faut certainement, vu le point où on en est, une initiative de la communauté internationale pour arrêter cet engrenage et déboucher sur une solution politique. Sinon, je pense qu'on ne va pas y arriver. On parle maintenant de représailles ... Voilà !"
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 4 décembre 2001)
Europe 1 - 12h30 - A. Dumas
Lundi 3 décembre 2001
Parlons d'abord de la victoire de l'équipe de France de Coupe Davis, même si le tennis n'est peut-être pas vraiment votre sport préféré ?
- "Mais si, j'aime bien le tennis ! C'est une très belle victoire, c'est une victoire d'équipe, avec un bon capitaine. Il y a eu jusqu'au bout, une volonté de gagner, avec N. Escudé et G. Forget qui était presque le deuxième homme dans ce match. Je les félicite beaucoup, cela fait plaisir de voir des sportifs français qui portent ainsi nos couleurs."
Le président de la République recevra les héros demain, à l'Elysée, c'est bien
mérité ?
- "Oui, je crois, c'est tout a fait normal."
L'autre événement du week-end, c'était le tirage au sort de la Coupe du monde de football : la France jouera contre le Sénégal, l'Uruguay et le Danemark. Qu'en pensez-vous ?
- "Ce tirage n'est pas défavorable à la France. Le premier match, France-Sénégal, va, je pense, être un match très beau, plein de générosité. J'ai lu les réactions des joueurs de l'équipe du Sénégal de leur entraîneur, il y a beaucoup de plaisir pour eux à rencontrer la France championne du monde. Ce sera surtout après que ce sera plus difficile, si on est confronté à l'Argentine, l'Angleterre. Mais il faut faire attention à tous les matchs. J'ai lu ce que disait M. Lemerre et M. Dessailly : il faut faire attention dès le premier match."
Vous avez noté comme nous que les entraîneurs de football ont des soucis cardiaques en ce moment.
- "D'abord, une pensée pour G. Roux que j'avais rencontré quelques jours avant son hospitalisation. Il y a beaucoup de stress, de tension, c'est un sport qui aujourd'hui a des enjeux planétaires, un sport très médiatique où il y a beaucoup d'enjeux économiques et donc la pression qui pèse sur les entraîneurs est énorme. Il faut prendre ce fait en considération."
Cette Coupe du monde sera retransmise en exclusivité par TF1 en France, ce qui a provoqué la colère de votre collègue C. Tasca. Qu'en pensez-vous ?
- "Ce qui me choque le plus, c'est le montant de la transaction - un peu plus d'un milliard. Aujourd'hui, on atteint des sommes où des événements planétaires comme la Coupe du monde de football, les Jeux olympiques, ne seront plus retransmissibles, faute de moyens, parce que ce sera trop cher. Des groupes multinationaux négocient ces droits et on a l'impression que le sport n'est peut-être pas leur première préoccupation mais plutôt la rentabilité des opérations. Ensuite, l'exclusivité, c'est un droit reconnu. Ce qu'il faut, c'est s'assurer que les matchs de l'équipe de France et les principaux matchs soient bien retransmis sur une chaîne accessible à tous et à toutes et non pas sur une chaîne câblée."
Mais c'est le cas pour TF1. L'essentiel, c'est que tous les Français puissent voir le Mondial gratuitement.
- "Oui, j'ai pensé qu'il aurait été possible, d'après les échos que j'avais, qu'il y ait un accord entre différentes chaînes françaises pour que chacune puisse retransmettre une partie des matchs. Mais il semblerait que cela n'ait pas été possible, je le regrette un peu. Je trouve que ça aurait été mieux."
France Télévision a bien l'exclusivité du Tour de France, c'est la loi du genre.
- "Je ne condamne pas une chaîne par rapport à une autre, pas du tout."
Le Parisien a publié récemment les salaires des joueurs du PSG et de l'OM, vous avez lu cet article ?
- "Oui, bien sûr."
500 000, 800 000, 1 million de francs par mois, cela ne vous a pas un peu choqué quelque part ?
- "Il y a une inflation au niveau des salaires des joueurs, c'est exact. Ce n'est pour tous les joueurs, certains sont loin de ces sommes. Je pense que le seul moyen de faire en sorte que cette course s'arrête, c'est de mettre en place, au niveau de l'Europe, comme nous l'avons fait en France, le contrôle de la gestion des clubs. Ce qui s'est fait sur les transferts va nous permettre peut-être de ralentir cette course aux transferts de plus en plus importants. Je pense qu'il faut de l'argent, bien sûr, dans le sport mais il ne faut pas que l'argent prenne le pas sur le sport lui-même. Le seul moyen de ralentir, c'est de prendre les mesures que je viens de citer. Encore faut-il que les dirigeants du football au niveau de l'Union européenne en aient la volonté."
La cohabitation avec R. Hue à la tête du PC se passe bien ?
- "Ça se passe très bien, comme je l'avais pensé et comme Robert l'avait pensé.
Robert a commencé sa campagne, il y a la rencontre de l'ensemble des communistes, des rencontres très positives où les communistes font part de ce qu'ils attendent de leur candidat, des propositions qu'il doit avancer. Et puis, mi-décembre, notre candidat, R. Hue, rendra compte de ces propositions et ensuite nous lancerons la campagne publique. Donc je participe de cette campagne comme l'ensemble des communistes. Tout va bien."
Avec la majorité plurielle, R. Hue nous a paru très en colère l'autre jour. Il était en directe dans Europe Midi, après le refus du Gouvernement de prendre en compte l'idée d'une retraite pour tous ceux qui ont commencé à travailler très jeunes. 40 ans de travail ça suffit ...
- "ll y a plus de 800 000 personnes dans notre pays qui, en effet, ont commencé à travailler à 14-15 ans, plus de 40 ans. Je pense que la proposition présentée par les députés communistes, était une proposition qui correspondait à une politique d'un gouvernement de gauche. Notre groupe au Sénat va d'ailleurs réexaminer cette proposition de loi. Je pense que c'était un signe fort donné à ces hommes et ces femmes qui ont beaucoup apporté à notre pays et à qui on doit, je pense, à travers une décision qui est associée, une reconnaissance complète."
Mais madame Guigou a dit "non."
- "Je pense que c'est le rôle d'un groupe comme le nôtre, d'un candidat comme R. Hue, d'apporter des propositions neuves, nouvelles permettant de répondre à des attentes sociales et c'est le débat dans la gauche plurielle depuis plus de quatre ans et demi. Je pense que c'est constructif."
Un mot sur Israël avec les événements de ce week-end. J. Chirac estime que "la seule façon de s'en sortir, c'est de dialoguer, de négocier."
- "Là, nous sommes entrés dans un entraînement des violences de plus en plus terrible. Je pense à toutes les familles touchées, nous sommes à plus de 1 400 morts depuis la reprise de l'Intifada, avec ces attentats barbares que nous avons connus ce week-end. Il faut, maintenant, à la fois faire appel au dialogue, à la responsabilité des autorités palestiniennes et israéliennes, comme l'a fait le président de la République. Je pense qu'il faut aller au-delà, qu'il faut certainement, vu le point où on en est, une initiative de la communauté internationale pour arrêter cet engrenage et déboucher sur une solution politique. Sinon, je pense qu'on ne va pas y arriver. On parle maintenant de représailles ... Voilà !"
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 4 décembre 2001)