Interview de M. Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat, porte-parole du Gouvernement, à France Inter le 20 mars 2018, sur le préavis de grève contre la réforme de la SNCF et la hausse de la CSG.

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Média : France Inter

Texte intégral

ALI BADDOU
L'invité du Grand entretien de France Inter est le porte-parole du gouvernement. Benjamin GRIVEAUX, bonjour.
BENJAMIN GRIVEAUX
Bonjour.
ALI BADDOU
Et bienvenue. Les agents de la SNCF et de la RATP doivent déclarer aujourd'hui s'ils feront grève jeudi prochain. Qu'est-ce que vous avez à leur dire ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Que ce que nous avons entrepris avec ce nouveau pacte ferroviaire, que les discussions qui se tiennent depuis maintenant deux semaines, auprès d'Elisabeth BORNE et qui vont se poursuivre dans les semaines qui viennent, n'ont qu'une obsession et qu'un objectif : permettre à cette grande entreprise publique, de résister à l'ouverture à la concurrence qui arrivera, qui a été décidée dans le quinquennat précédent, et qui va arriver pour les lignes à grande vitesse et puis pour les transports du quotidien, leur dire aussi qu'ils n'ont sans doute pas signé quand ils se sont engagés dans cette grande entreprise publique, pour gérer les retards, les mécontentements ou les sous-investissements chroniques sur les mobilités du quotidien. Et qu'en réalité, ce que nous essayons de faire, ce que nous avons proposé dans la discussion, c'est à la fois de pérenniser l'avenir de cette entreprise publique, et de ce grand service public ferroviaire, en unifiant la gouvernance...
ALI BADDOU
Mais on connait les grandes lignes de la réforme, mais à ceux qui s'apprêtent à faire grève, à se déclarer grévistes, vous leur dite : « ce n'est pas la peine » ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais à ceux qui s'apprêtent, je leur dis que les discussions... Non, je leur dis que c'est toujours la peine, et le droit de grève est un droit constitutionnel, et donc ça, chacun a le droit de faire valoir son opinion, son point de vue, en manifestant. Mais leur dire que la discussion...
ALI BADDOU
Mais vous avez entendu votre collègue Jean-Michel BLANQUER hier, il disait que : « nous n'avons pas besoin de grèves en France », et je le cite. Comment comprenez-vous cette phrase ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Un, leur dire que les discussions vont se poursuivre, il y a 70 réunions qui sont d'ores et déjà prévues, avec Elisabeth BORNE, la ministre des Transports, de leur dire que tout ce que nous pourrons inscrire dans la loi, et non pas par les ordonnances, et donc les accords qui seront trouvés, avec leurs organisations syndicales, seront inscrits dans la loi, et qu'il y a beaucoup de sujets qui vont à la fois de la gouvernance de l'entreprise, des conditions de travail au sein de l'entreprise, de la date d'ouverture sur les questions liées notamment à la concurrence, que tout ça, eh bien ça n'est pas encore tranché et que c'est par la discussion qu'on arrivera, à n'en pas douter, à préserver l'avenir de cette belle entreprise.
ALI BADDOU
A n'en pas douter, vraiment ?
BENJAMIN GRIVEAUX
A n'en pas douter.
ALI BADDOU
C'est une formule toute faite, celle du porte-parole du gouvernement ce matin, Benjamin GRIVEAUX...
BENJAMIN GRIVEAUX
Non. Non, c'est simplement...
ALI BADDOU
Beaucoup ont l'air d'en douter.
BENJAMIN GRIVEAUX
C'est simplement l'exercice d'une détermination qui est la nôtre, pour sauver cette belle entreprise publique, dont je rappelle qu'elle permet à 4 millions de Français chaque jour, d'aller de leur domicile à leur travail, et que c'est évidemment l'un des premiers services publics, à savoir celui de la mobilité, que nous tentons de sauver.
ALI BADDOU
« Nous n'avons pas besoin de grève en France », c'est ce que déclarait Jean-Michel BLANQUER hier. Est-ce que vous comprenez cette phrase ? Elle résonne quand même comme une remise en cause du droit de grève.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais, à nouveau, chacun a le droit de faire grève, de manifester et d'exprimer un mécontentement à l'égard des projets du gouvernement, et c'est un droit constitutionnellement garanti, donc moi je n'ai pas de difficultés avec le fait que certains fassent grève, si c'est la question que vous me posez. En revanche, ce que je peux dire aussi, c'est que les discussions se poursuivent, et que les grèves vont venir émailler le mois de mars, peut-être le mois d'avril, même potentiellement jusqu'au mois de juin...
ALI BADDOU
Mais elles ne serviront à rien.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais que ça n'est pas dans la rue, mais autour de la table des négociations qu'on fait avancer sa cause, que l'on défend ses intérêts, que l'on défend les droits des cheminots, et de ceux qui travaillent dans cette entreprise publique.
ALI BADDOU
Donc la grève ne servira à rien, je reprends ma question.
BENJAMIN GRIVEAUX
La grève ne servira pas rien, à nouveau, c'est un droit constitutionnellement garanti, Ali BADDOU, pour la troisième fois...
ALI BADDOU
Ça, d'accord...
BENJAMIN GRIVEAUX
Et chacun le droit de l'exercer, mais c'est autour de la table des négociations et pas dans la rue je vous dis...
ALI BADDOU
Je vous pose la question, parce que Bruno LE MAIRE a déclaré sur notre antenne : « Nous tiendrons, quelle que soit la durée de la grève ».
BENJAMIN GRIVEAUX
Je vais répondre à votre question : ça n'est pas dans la rue que les négociations qui permettront de travailler sur les conditions de travail des cheminots, sur l'avenir de l'entreprise publique, sur la gouvernance de cette entreprise, sur comment elle va résister à l'ouverture de la concurrence, je vous confirme que ce n'est pas dans la rue mais au ministère des Transports, auprès d'Elisabeth BORNE, avec les partenaires sociaux, que cette question-là se réglera.
ALI BADDOU
Et à travers les ordonnances. « Je ne sens pas de colère »...
BENJAMIN GRIVEAUX
Et à travers la loi.
ALI BADDOU
Entre autres.
BENJAMIN GRIVEAUX
Beaucoup de choses seront inscrites dans la loi, et moi ce que je souhaite, c'est que les ordonnances n'aient qu'un caractère technique et que l'essentiel de ce qui sera discuté, puisse être inscrit dans la loi.
ALI BADDOU
« Je ne sens pas de colère », déclarait le président de la République au cours d'un déplacement à Tours, en Touraine, jeudi dernier. Vous ne sentez vraiment pas de colère dans le pays ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Moi je sens beaucoup d'impatience. Il y a l'incurie des 30 dernières années, il y a l'absence de choix courageux sur des sujets qui étaient très difficiles et qu'on a éternellement repoussés, lié en partie à l'infantilisation qui a été faite des Français, par la gauche comme la droite, leur expliquant que l'on repousserait toujours à demain ce qu'il était urgent de faire aujourd'hui et leur expliquant que, à chaque nouveau problème on organisait une nouvelle dépense publique et puis l'année d'après, un nouvel impôt. Eh bien ça c'est la fin, et donc il y a beaucoup d'impatience et c'est légitime qu'il y ait beaucoup d'impatience dans le pays, quelles que soient les catégories de populations concernées.
ALI BADDOU
C'est ce qui explique la chute continue de Manuel MACRON et Edouard PHILIPPE dans les sondages ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Vous savez, n'ai pas commenté les hausses de décembre, je ne vais pas commencer à commenter les chutes. Une chose est certaine, c'est qu'on ne gouverne pas...
ALI BADDOU
Ça dit quand même quelque chose ces enquêtes-là.
BENJAMIN GRIVEAUX
On ne gouverne pas les yeux rivés sur l'opinion publique, les cimetières politiques sont remplis de personnalités qui ont fait ça...
ALI BADDOU
Pas seulement.
BENJAMIN GRIVEAUX
... et on n'a pas l'habitude de faire comme ce qui se pratiquait auparavant par nos prédécesseurs.
ALI BADDOU
Mais, est-ce que ça veut dire que vous ne faites pas suffisamment la pédagogie des réformes ou est-ce que ça veut dire que les Français vous soutiennent moins qu'il y a quelques mois ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ça veut dire que la pédagogie c'est un exercice qu'il faut remettre sur l'ouvrage chaque matin et que c'est un exercice difficile, à nouveau, dans un pays où on a longtemps caricaturé les positions, et un pays qui a nourri son imaginaire politique, une opposition entre la gauche et la droite, permanente, et donc chacun se réfugiait avec ses corps de rappel idéologique, tantôt à gauche, tantôt à droite, pour fustiger l'opposition... il faut fustiger la majorité quand on est dans l'opposition, et puis expliquer que l'opposition ne sert à rien quand on est dans la majorité. Nous, ce n'est pas l'exercice auquel on se livre, c'est un exercice nouveau, j'en ai pleinement conscience, on a redessiné un paysage politique puissamment l'année dernière lors de l'élection présidentielle, l'élection législative. Ça prend du temps, ça nécessite de la pédagogie et c'est ce temps de la pédagogie que nous allons employer.
ALI BADDOU
De la pédagogie, également savoir donner des coups, avoir des porte-flingues, c'est apparemment ce que souhaite le Premier ministre Edouard PHILIPPE, plus de snipers, selon l'expression consacrée, pour monter au créneau, défendre le gouvernement et taper les adversaires. Vous êtes trop gentil ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Ecoutez, je ne sais pas s'il faut des snipers ou s'il faut être trop gentil, ce qu'il faut s'est arrêter à nouveau d'infantiliser les Français, il faut leur tenir un discours de vérité, de sincérité, leur dire que nous sommes dans un pays qui est bourré d'atouts mais qu'il y a des grandes transformations qui doivent être à l'oeuvre. Pourquoi ? Parce que l'on a un modèle social auquel on est très attaché, et qui date de 1945, qu'on est en 2018, et que la manière dont on organisait les protections des travailleurs, la protection des personnes âgées, la protection des plus faibles, il y a 73 ans, aujourd'hui ce modèle-là a bougé, et comment est-ce qu'on organise les nouvelles protections...
ALI BADDOU
Il y a trop de protection en France, Benjamin GRIVEAUX ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Non, non ce n'est pas cela, mais on a protégé les statuts au lieu de protéger les individus, et je vous prends l'exemple typique des sujets liés à la formation professionnelle, nous sommes dans un pays qui marche sur la tête sur cette question, où on forme 65 % des cadres est seulement un tiers des ouvriers, on ne forme pas les chômeurs. Donc on forme déjà les gens les mieux formés. Pourquoi ? Parce que ce sont des situations, des monopoles, des rampes de situation, de certains organismes de formation, et que nous, on souhaite pouvoir protéger non pas les postes, mais les personnes. C'est ça ce changement de modèle social, ce n'est pas moins de droits, ce n'est pas moins de protection, c'est des protections plus sur-mesure, au regard des mutations du monde professionnel. Mes parents ou mes grands-parents ont fait le même métier toute leur vie, ça ne sera pas mon cas et ça ne sera certainement pas le cas de mes enfants.
ALI BADDOU
Les retraités, les jeunes les chômeurs, les cheminots, votre politique est perçue souvent comme étant dure.
BENJAMIN GRIVEAUX
Elle n'est pas, enfin...
ALI BADDOU
Vous l'admettez ?
BENJAMIN GRIVEAUX
... je ne sais pas si elle est perçue comme dure par tout le monde. Je rappelle à nouveau que chez les retraités, parce que c'est la question de la CSG, 40 % des retraités ne la paient pas, que par ailleurs la CSG ce ne sont pas que les retraités, c'est aussi les revenus du capital, et donc que les caricatures qui en sont faites par certains, sont de l'ordre de la caricature, que sur les 60 % de retraités qui vont payer la CSG, et je ne minime pas ce que cela peut représenter, quelques dizaines, voire quelques centaines d'euros par an, pour ceux qui ont les revenus les plus élevés, ça n'est pas négligeable, mais je le dis aussi, c'est le système de solidarité entre les générations, et que cela heurte, en particulier à gauche, eh bien moi je suis attaché au système de solidarité, au système de retraite par répartition, et je souhaite que les actifs gagnent mieux leur vie, pour pouvoir pérenniser financièrement la solidarité de ma génération, avec la génération d'avant et avec celle de mes grands-parents, pour leur permettre d'avoir des retraites de bon niveau. C'est ça l'enjeu qui est derrière, c'est aussi ça le changement de modèle social, et oui, ça nécessite de la pédagogie, ça nécessite du temps, et de l'explication, c'est ce temps-là que nous prenons.
ALI BADDOU
Et merci de le faire au micro de France Inter. L'appel des 100 intellectuels contre le séparatisme islamique, je cite cette tribune, publiée aujourd'hui dans Le Figaro, texte signé par Alain FINKIELKRAUT, Bernard KOUCHNER, Sylvain TESSON, Pierre NORA et d'autres, est-ce que vous auriez pu signer cette tribune-là, Benjamin GRIVEAUX ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Non, parce qu'il y a un mot qui me gêne dans cette tribune, c'est le terme employé d'apartheid. Moi je ne crois pas que... Il y a évidemment des quartiers de la République où le salafisme a pris le pouvoir, et où ils ont remplacé les solidarités du quotidien, bien souvent d'ailleurs en accompagnant des quartiers où les services publics ont été défaillants, que ce soit à l'école, que ce soit l'accompagnement des personnes âgées ou des plus faibles. Et donc là, la reconquête, elle ne se fait pas dans des tribunes, en stigmatisant, en expliquant que cette... des zones d'apartheid, elle se fait avec la police de sécurité du quotidien, elle se fait en dédoublant les classes et en ayant deux fois moins d'élèves dans les quartiers difficiles, elle se fait en étant sur le terrain, et en travaillant avec les associations, avec les entreprises, pour leur permettre de sortir de cette situation.
ALI BADDOU
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin GRIVEAUX, est l'invité du grand entretien de France Inter. Tout de suite les questions de Léa SALAME, avant celles de nos auditeurs.
LEA SALAME
Benjamin GRIVEAUX, des bus et des métros gratuits à Paris, Anne HIDALGO envisage de rendre les transports publics gratuits, pour lutter contre la pollution dans la ville. C'est une bonne mesure ou une manoeuvre électoraliste ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais d'abord, ça relève de la région et pas de la maire de Paris, donc peut être est-elle candidate à la région Ile-de-France, puisque c'est le STIF qui est responsable de ça, dont la présidente est madame PECRESSE. Après, vous savez, la gratuité, à la fin, il y a toujours quelqu'un qui paie, je ne connais pas de services qui soient entièrement gratuits et on peut financer, et ce n'est parfaitement légitime, par l'impôt, par des taxes, par un mécanisme qui permette de dire que demain on circulera gratuitement. Donc j'ai toujours un doute sur le caractère électoraliste ou pas, à deux ans d'une élection, au moment où on publie un livre programme ou un livre bilan, et où on sait qu'elle et aujourd'hui la candidate déclarée à la Mairie de Paris à sa propre succession, en 2020.
LEA SALAME
Donc vous y voyez une mesure électoraliste de dernière minute, pour essayer de sortir de ces...
BENJAMIN GRIVEAUX
Ecoutez c'est une étude, nous verrons si elle en fait une mesure, puisque si j'ai bien compris elle a mandaté trois adjoints de la mairie de Paris pour travailler sur ce sujet.
LEA SALAME
Donc vous n'y croyez pas.
BENJAMIN GRIVEAUX
Et je l'en suggère vivement d'aller rencontrer la région Ile-de-France qui est compétente en la matière.
LEA SALAME
Vous allez faire un accord de coalition avec Anne HIDALGO aux prochaines municipales ?
BENJAMIN GRIVEAUX
J'ai compris qu'Anne HIDALGO défendait une candidature de coalition. Je vous fais une confidence, la République En Marche ! défendra un projet, pas une candidature ou pas une coalition ou pas des accords d'appareil, dont je crois les Français, les Parisiens, les Franciliens, ne veulent plus ? Ce n'est pas, un projet pour un territoire comme Paris, c'est à la fois être dans la proximité, et les sujets de proximité sont nombreux, mais aussi être capable de projeter une vision d'un territoire, d'une grande métropole, à 30, à 40 ans, qui parle, qui dialogue, avec les territoires qui lui sont immédiatement limitrophes.
LEA SALAME
C'est-à-dire qu'elle n'a pas de vision pour...
BENJAMIN GRIVEAUX
Ça n'est pas ça, mais ça veut dire que ce qu'attendent les Parisiens, ce n'est pas une candidature de coalition, mais un projet.
LEA SALAME
Si j'ai bien compris, vous nous dites ce matin qu'il y aura un candidat la République En Marche !
BENJAMIN GRIVEAUX
En tout cas c'est ce que je souhaite, qu'il puisse y avoir une candidature, et surtout un projet, porté par la République En Marche !, avec bien nos convictions, j'ai une certitude c'est que si le projet n'est pas très innovant, très disruptif et ne propose pas une vision à très long terme du territoire, quelle que soit la personnalité qui le porte, elle échouera.
LEA SALAME
C'est vous la personnalité qui le portera ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Quelle que soit la personnalité qui le porte, elle échouera. Le sujet c'est le projet...
LEA SALAME
Vous ne voulez pas sortir du bois encore.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais ça n'est pas la question de la tête sur l'affiche, je vous assure que ça n'est pas le sujet des parisiens, lorsque je me promène sur les marchés, le week-end ou lorsque je les rencontre la semaine, dans le cadre de mes activités.
LEA SALAME
Une dernière minute. Nicolas SARKOZY aurait été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur le financement libyen dans le cadre de la campagne de 2017, on vient tout juste de l'apprendre, une réaction du porte-parole du gouvernement ?
BENJAMIN GRIVEAUX
Eh bien, par définition, il n'y a pas de commentaire à faire sur les affaires judiciaires en cours.
LEA SALAME
La Une des Echos ce matin, qui montre un sondage, qui montre que l'exécutif, que vous devez encore convaincre les Français sur les privatisations, il montre un sondage où les Français sont très attachés aux participations de l'Etat dans les entreprises au moment où vous annoncez donc une privatisation d'AEROPORTS DE PARIS et de la FRANÇAISE DES JEUX.
BENJAMIN GRIVEAUX
Mais, il y a des entreprises dans lesquelles l'Etat a parfaitement vocation à rester, qui sont des entreprises stratégiques pour notre pays. Et il est parfaitement légitime qu'il y ait des participations publiques dans de grandes entreprises, qui à la fois font vivre des bassins et des territoires, et en même temps qui présentent un intérêt stratégique pour notre économie. En revanche, l'Etat...
LEA SALAME
D'accord, mais vous comprenez l'inquiétude des Français.
BENJAMIN GRIVEAUX
En revanche, ce que je dis, c'est que l'Etat n'a sans doute pas vocation à rester actionnaire dans certains types d'activité ou dans certains types d'entreprises, parce que ça n'est pas stratégique et que donc, comme tout actionnaire, on fait...
LEA SALAME
Ce n'est pas stratégique, AEROPORTS DE PARIS ?
BENJAMIN GRIVEAUX
On fait, comme tout actionnaire, on fait ce qu'on appelle tourner le portefeuille, à savoir qu'il y a aujourd'hui des priorités qui ne sont peut-être pas celles que l'Etat actionnaire avait il y a 30 ou 40 ans, et c'est heureux, parce que le monde économiques depuis 30 ou 40 ans, a un peu changé.
ALI BADDOU
Benjamin GRIVEAUX, porte-parole du gouvernement, est notre invité. Place maintenant aux questions des auditeurs, et elles sont nombreuses, Benjamin GRIVEAUX.Source : Service d'information du Gouvernement, le 21 mars 2018