Interview de M. Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, avec RTL le 17 mai 2018, sur l'évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et sur Nicolas Hulot.

Prononcé le

Média : Emission L'Invité de RTL - RTL

Texte intégral

YVES CALVI
Elizabeth MARTICHOUX, vous recevez donc ce matin le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Sébastien LECORNU.
ELIZABETH MARTICHOUX
Bonjour à vous, merci d'être dans ce studio de RTL, Sébastien LECORNU.
SEBASTIEN LECORNU
Bonjour Elizabeth MARTICHOUX.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous étiez allé fin mars rencontrer une délégation de zadistes à Notre-Dame-des-Landes, j'imagine que vous vous tenez au plus près informé de ce qui se passe, depuis 6h du matin, nouvelle évacuation c'est la der des der, si je puis dire ?
SEBASTIEN LECORNU
On est dans une dernière ligne droite importante, non pas de la fin de l'opération Notre-Dame-des-Landes, puisque lorsque tout sera terminé, c'est que nous aurons réussi à attribuer chaque parcelle de terre avec un droit foncier définitif et stable à des agriculteurs exploitants, c'est vrai que ce matin, c'est un moment important, c'est la reprise des expulsions qui viennent rendre exécutoires un certain nombre de décisions de justice qui ont été prises depuis maintenant de nombreuses années, et rappelez-vous, on avait fait ce temps de pause en quelque sorte pour laisser une chance à certains occupants illégaux de cette ancienne ZAD…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il en restait combien ? Il en restait combien hier soir ?
SEBASTIEN LECORNU
Là, vous avez entre 150 et 200 personnes en tout, personnes présentes sur l'ancienne ZAD de Notre-Dame-des-Landes, mais avec des situations juridiques très différentes, et justement…
ELIZABETH MARTICHOUX
Celles qui sont jugées encore illégales sont combien, représentent combien de personnes ? Un peu moins d'une centaine ?
SEBASTIEN LECORNU
Les personnes qui sont jugées encore illégales sont moins d'une centaine, regardez, typiquement, ce matin, les opérations de gendarmerie ont donc démarré, elles ne concernent pas les personnes qui ont un projet agricole, reconnu par désormais une convention d'occupation précaire, elles ne concernent pas non plus les personnes qui ont un projet agricole imparfait, vous savez, c'est les 15 projets qui méritent encore que les services de l'Etat les étudient, parce qu'ils savent peuvent être regroupés…
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce n'est pas encore arbitré ? Ce n'est pas encore instruit…
SEBASTIEN LECORNU
Vous avez des projets qui sont de bonne foi, sérieux, mais pas suffisamment solides pour donner un droit à l'installation dans l'immédiat, et ça, on va continuer bien évidemment de les examiner. Les personnes qui, ce matin…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous êtes sûr qu'ils ne vont pas être évacués, là, dans le mouvement général…
SEBASTIEN LECORNU
Non, le général LIZUREY…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il y a quand même 1.500 ou 1.700…
SEBASTIEN LECORNU
Directeur général de la gendarmerie, lui-même, ce matin, est allé signifier aux personnes qui n'étaient pas concernées justement qu'elles n'étaient pas concernées par cette opération-là. Ce matin, celles et ceux qui vont devoir partir – et pardon, mais qui auraient dû partir d'eux-mêmes depuis maintenant belle lurette – sont des personnes qui n'ont rien à voir avec les projets agricoles, qui refusent le retour dans la légalité, qui, parfois, d'ailleurs sont connectées aux anarchistes…
ELIZABETH MARTICHOUX
Qui sont donc 80 à peu près ?
SEBASTIEN LECORNU
Et qui sont des personnalités qui n'ont rien à voir avec le devenir de la ZAD, ils font de la politique de manière très violente.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce sont des personnes dangereuses.
SEBASTIEN LECORNU
Ce sont des personnes qui peuvent être dangereuses, exactement…
ELIZABETH MARTICHOUX
Pourquoi ?
SEBASTIEN LECORNU
C'est pour ça qu'il y a beaucoup de forces qui sont employées ce matin…
ELIZABETH MARTICHOUX
Parce qu'elles sont armées ?
SEBASTIEN LECORNU
Parce qu'elles sont déterminées, écoutez, plus de 80 gendarmes ont été blessés depuis le début de l'opération, il y a eu des jets d'acide, il y a eu des jets de cocktails Molotov, il y a eu des tirs sur un hélicoptère de la gendarmerie, on a des gens qui sont extraordinairement déterminés, c'est pour ça que les forces qui sont employées, voulues pas ministre de l'Intérieur sont proportionnellement importantes, parce que, en mettant plus de 2.000 gendarmes encore ce matin, c'est l'assurance aussi de garantir la sécurité des militaires qui sont…
ELIZABETH MARTICHOUX
Plus de 2.000 gendarmes…
SEBASTIEN LECORNU
Oui, ça fait 20 escadrons de gendarmerie en tout, c'est important, mais ça permet justement de sécuriser les lieux, et ça permet de garantir aussi la sécurité des militaires de la gendarmerie qui sont engagés. Là, on progresse dans un terrain qui est en plus difficile ce matin, dans une forêt sur laquelle, on va découvrir aussi le nombre de personnes qui s'y sont cachées, un certain nombre de squats qui sont présents…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous ne savez pas exactement à combien de personnes vous avez affaire ?
SEBASTIEN LECORNU
Les gendarmes, avec un certain nombre d'outils de renseignement, on peut avoir quelques idées, mais une fois de plus, nous sommes dans le terrain le plus difficile d'un point de vue topographique sur ce territoire-là. Quatre à six squats, assez d'ailleurs disséminés sur l'ensemble de cette zone, vont être évacués dans le cadre des ordonnances de justice. Donc là aussi, la parole qui avait été donnée par le Premier ministre le 17 janvier dernier, rappelez-vous, le gouvernement a toujours dit : il y aura une décision sur la Notre-Dame-des Landes. Elle a été tenue. Ensuite, on a dit qu'il fallait un retour à un usage agricole de ces terres, c'est le cas, c'est en cours, c'est ce que Stéphane TRAVERT a fait encore lundi dernier sur place. Le retour à l'Etat de droit, l'Etat de droit agricole, mais l'Etat de droit aussi tout court, c'est encore ce que nous faisons ce matin, et enfin, la mission aéroportuaire, c'est-à-dire, la réflexion sur Rennes-Saint-Jacques, Nantes-Atlantique…
ELIZABETH MARTICHOUX
Après, on verra après, ça reviendra après…
SEBASTIEN LECORNU
Et c'est Elisabeth BORNE qui s'en occupe.
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais là, ça va durer combien de temps, là, l'opération, vous prévoyez combien…
SEBASTIEN LECORNU
Ça peut durer plusieurs jours, vous l'avez vu la dernière fois…
ELIZABETH MARTICHOUX
Plusieurs jours…
SEBASTIEN LECORNU
On prend du temps, parce que, on est sur des opérations d'expulsion, ça veut dire aussi qu'il faut consigner les affaires personnelles des zadistes, il faut aussi établir un certain nombre de procédures avec des comptes courants, des déménageurs, des huissiers. Les choses sont faites dans les règles de l'art, c'est ça aussi l'Etat de droit.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors, d'ici quelques jours, il n'y aura plus aucun occupant sans autorisation sur le site, c'est la fin de l'occupation illégale ?
SEBASTIEN LECORNU
D'ici plusieurs jours, et vous pouvez le compléter de la réouverture des accès des routes, notamment de la route départementale…
ELIZABETH MARTICHOUX
Toutes les routes ?
SEBASTIEN LECORNU
Vous avez deux routes…
ELIZABETH MARTICHOUX
Enfin, il y en a deux principales, c‘est ça ?
SEBASTIEN LECORNU
Deux, une route plutôt communale et une route départementale…
ELIZABETH MARTICHOUX
Elles seront rouvertes, elles ne le sont pas encore ?
SEBASTIEN LECORNU
Il faut déjà que des travaux soient faits, puisque, malheureusement, elles ont été dégradées, et notamment, je salue la résilience et la patience des élus du Conseil départemental, et notamment de Philippe GROSVALET, le président du département de Loire-Atlantique, et devoir refaire des travaux sur cette route départementale 281, et effectivement, là aussi, le Premier ministre s'y était engagé, au mois de janvier, elle sera rouverte. Tout ça peut-être peut donner l'impression que ça prend du temps…
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça a donné l'impression qu'il y avait quelques atermoiements, en effet…
SEBASTIEN LECORNU
Eh bien, je vais vous… non, pas d'atermoiements, ça prend peut-être un peu de temps, mais en même temps, quelques semaines, quelques mois, janvier, nous sommes au mois de mai, pour régler une situation…
ELIZABETH MARTICHOUX
Trois mois jour pour jour après l'abandon, nous sommes aujourd'hui à trois mois jour pour jour après l'annonce de l'abandon…
SEBASTIEN LECORNU
Enkystée depuis maintenant plus de dix à vingt ans. Donc je vais vous dire une chose, en seulement quelques semaines, régler une difficulté aussi importante sur un projet qui avait été complètement enkysté par des équipes gouvernementales successives depuis plus de 10 ans, là aussi, je n'ai pas à rougir de ce que nous avons fait.
ELIZABETH MARTICHOUX
On suivra évidemment sur RTL tout au long de ces 3 jours l'opération d'évacuation. Là, à l'heure où on se parle, est-ce qu'il y a des affrontements physiques, comme on l'avait vu lors de la première tentative d'évacuation ?
SEBASTIEN LECORNU
La gendarmerie a effectivement annoncé tout à l'heure que, à l'entrée du bois, vous avez 80 personnes qui sont au contact, comme on dit dans le jargon du maintien de l'ordre, au contact des forces de l'ordre avec un certain nombre de feux de détritus, de poubelles ou de pneus, qui sont justement à l'entrée du bois, dans lequel l'opération a lieu ce matin…
ELIZABETH MARTICHOUX
Pour faire obstacle à la progression des gendarmes…
SEBASTIEN LECORNU
Non, moins je pense aux gendarmes qui interviennent…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il n'y a pas eu de blessés ?
SEBASTIEN LECORNU
… Les informations qui sont les miennes, je ne suis pas ministre de l'Intérieur, mais Gérard COLLOMB suit ça comme le lait sur le feu, il n'y a pas de blessés.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors Nicolas HULOT avait gagné cette bataille de Notre-Dame-des-Landes, il a perdu d'autres combats depuis qu'il est ministre de l'Environnement, de la transition énergétique, c'est votre ministre de tutelle, il a dit hier sur BFM qu'il se donne jusqu'à l'été pour dire s'il reste ou non, vous le sentez proche de la sortie ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, honnêtement, non, ce qu'il a dit hier, il a dit la même chose depuis des mois et des mois d'ailleurs, on fait semblant de redécouvrir quelque chose qu'il a toujours dit, il dit, de manière…
ELIZABETH MARTICHOUX
Enfin, on fait semblant, ce n'est pas banal, ce n'est pas banal, un ministre…
SEBASTIEN LECORNU
Mais il n'est pas banal, Nicolas n'est pas banal…
ELIZABETH MARTICHOUX
Voilà, donc, ce n'est pas banal, un ministre qui vient dire sur les ondes, quelles qu'elles soient…
SEBASTIEN LECORNU
Il est une personnalité issue de la société civile…
ELIZABETH MARTICHOUX
Peut-être que je vais partir bientôt…
SEBASTIEN LECORNU
On connaît ses combats, le président de la République lui-même avait rappelé d'ailleurs à Noël, rappelez-vous, qu'il était un militant, un activiste, et c'est bien logique, il a toujours refusé de rentrer au gouvernement, il le fait parce qu'il a conscience que le moment est grave pour la planète sur les questions climatiques, et il le fait parce qu'il s'engage beaucoup, il y a plusieurs choses dans ce qu'il a dit hier matin. 1°) : il y a une dimension très intime ou individuelle dans laquelle, il dit : moi, j'ai besoin de l'été pour réfléchir à tout cela, cet aspect des choses doit être respecté comme pour chaque personne qui s'engage. Mais il dit également…
ELIZABETH MARTICHOUX
Attendez, ça veut dire quoi : j'ai besoin d'avoir un certain nombre d'engagements, il attend quoi ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, c'est aussi une dimension extraordinairement personnelle que de s'engager, quand vous avez toujours refusé de rentrer au gouvernement, pour toutes celles et tous ceux qui l'auraient proposé avant, François HOLLANDE, Nicolas SARKOZY, etc., qu'aujourd'hui, au bout d'un an, il dise : j'ai besoin d'un peu de temps pour savoir ce que je veux en faire ne me choque pas. Ensuite, il dit : je suis à la disposition du Premier ministre et du président de la République, ce sont les règles institutionnelles, il les a rappelées lui-même. Pour connaître en plus le Premier ministre assez bien, vous savez à quel point, en tout cas, moi, je peux en témoigner, il est attentif à ce que chacun de ses ministres soit à l'aise avec leurs propres convictions, il y a toujours veillé ces douze derniers mois et il continuera d'y veiller. Et puis, ensuite, il y a la dimension collective quand même, Elizabeth MARTICHOUX, c'est-à-dire le bilan commun qui est le nôtre en matière d'écologie, qui lui appartient au premier chef…
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais justement, justement, il vient dire…
SEBASTIEN LECORNU
Mais qui appartient aussi à Elisabeth BORNE, à Brune POIRSON, et modestement à ma pomme…
ELIZABETH MARTICHOUX
Sébastien LECORNU, il vient dire…
SEBASTIEN LECORNU
Sur tout ce que nous avons pu accomplir et lancer depuis un an…
ELIZABETH MARTICHOUX
Sébastien LECORNU, il vient dire : mon bilan n'est pas suffisamment bon pour pouvoir me projeter encore sans réserve dans le gouvernement.
SEBASTIEN LECORNU
Il ne dit pas, il dit : la situation climatique et écologique est grave et il faut sans cesse aller plus loin et accélérer. Qui peut dire…
ELIZABETH MARTICHOUX
Le jour où le gouvernement se déploie dans toute la France pour aller vanter l'action du gouvernement, lui, la veille, il vient dire : eh bien, écoutez, je ne sais pas, non…
SEBASTIEN LECORNU
Il vient dire qu'il y a une urgence pour la planète…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il vient dire qu'il y a une urgence, et donc…
SEBASTIEN LECORNU
Et qu'il faut sûrement en faire encore plus, tout le monde ne peut être que d'accord avec ça…
ELIZABETH MARTICHOUX
Et donc que lui-même ne vante pas le bilan…
SEBASTIEN LECORNU
Mais, n'attendez pas…
ELIZABETH MARTICHOUX
Un animal politique, et vous le savez, vous avez 32 ans, mais vous êtes déjà extrêmement formé de ce point de vue-là, vous vantez votre action politique d'abord avant de donner prise aux failles…
SEBASTIEN LECORNU
Il n'est pas un homme politique…
ELIZABETH MARTICHOUX
Aux faiblesses…
SEBASTIEN LECORNU
Il n'est pas un homme politique, Nicolas HULOT…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il n'est pas un animal politique, il n'est pas un homme politique…
SEBASTIEN LECORNU
Il l'a dit hier matin encore qu'il n‘avait pas d'agenda personnel, il n'est pas un homme politique comme les autres, cessons, pour le coup, nous-mêmes, d'être conformistes et de vouloir le mettre dans une…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est ça son problème, c'est un problème pour le gouvernement ?
SEBASTIEN LECORNU
Mais non…
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que c'est un problème pour le gouvernement ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, je travaille avec lui tous les jours depuis un an, je ne le connaissais pas avant, la première fois où je l'ai vu, c‘est le soir de ma nomination, ce n'est pas un problème pour le gouvernement, voilà, il est singulier, il est iconoclaste, il apporte donc quelque chose, voilà, après, une fois de plus, je le redis, on n'a jamais autant avancé sur les questions écologiques ces douze derniers mois. Et nous avons tous les moyens pour accomplir notre tâche et notre mission, je peux en témoigner, notamment sur l'énergie, et vous savez tout ce qui a pu être lancé ces dernières semaines encore.
ELIZABETH MARTICHOUX
Très brièvement, vous nous ne dites : je ne le vois pas partir du gouvernement…
SEBASTIEN LECORNU
Ça lui appartient, mais je ne le vois pas partir du gouvernement…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous ne le voyez pas partir du gouvernement. S'il fait ça, c'est pour faire pression sur un certain nombre de dossiers…
SEBASTIEN LECORNU
Non…
ELIZABETH MARTICHOUX
Quels dossiers pour lui décisif…
SEBASTIEN LECORNU
Non, il n'y a pas de cynisme, il n'y a pas de calculs…
ELIZABETH MARTICHOUX
Le programme, par exemple, le programme précis de fermetures de centrales nucléaires ?
SEBASTIEN LECORNU
Il n'y a pas de cynisme, moi, qui le vois tous les jours, je n'y vois aucun cynisme et aucun calcul. Il y a juste le sentiment que, il faut toujours avancer plus vite sur les questions écologiques…
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce n'est pas : retenez-moi ou je vais faire un malheur ?
SEBASTIEN LECORNU
Mais non…
ELIZABETH MARTICHOUX
Donnez-moi des arbitrages, sinon, je pars.
SEBASTIEN LECORNU
Mais les arbitrages, nous les avons en grande partie. Regardez ce que nous avons fait sur l'énergie…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il ne les a pas tous…
SEBASTIEN LECORNU
On a divisé par deux encore les délais d'installation énergies renouvelables…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il avalé des couleuvres, il a avalé quelques couleuvres…
SEBASTIEN LECORNU
Lesquelles ?
ELIZABETH MARTICHOUX
Eh bien, sur le glyphosate…
SEBASTIEN LECORNU
Trois ans…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il avait annoncé…
SEBASTIEN LECORNU
Dossier qui a avancé…
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, pour l'instant, ce n'est inscrit dans aucune…
SEBASTIEN LECORNU
Qui n'a jamais avancé…
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça n'est inscrit dans aucune loi pour l'instant…
SEBASTIEN LECORNU
Mais c'est la parole du chef de l'Etat, qui s'est engagé sur le sujet…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous voulez un exemple ? TOTAL ! TOTAL, la bioraffinerie énorme de La Mède qui va, et il l'a déploré hier, 300.000 tonnes, il va importer 300.000 tonnes d'huile de palme. Les agriculteurs, les écologistes sont hors d'eux, parce que, effectivement, l'huile de palme…
SEBASTIEN LECORNU
Qu'il a contingentée et pour laquelle il a souhaité…
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, qui l'a contingentée ?
SEBASTIEN LECORNU
Nicolas HULOT, contingenté l'huile de palme qui sera importée…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il a contingenté le patron de TOTAL…
SEBASTIEN LECORNU
Mais non, là aussi, La Mède, raffinerie La Mède, cette raffinerie devait fermer, le gouvernement précédent a demandé à Patrick POUYANNE, le PDG de TOTAL, d'envisager un projet de reconversion en bioraffinerie, il y a un engagement du gouvernement précédent sur ce sujet, on s'inscrit dans la continuité de cet engagement pour sauver 250 emplois. La balle était déjà lancée. Et donc Nicolas HULOT a demandé à TOTAL – ce que TOTAL a accepté – de contingenter le volume d'huile de palme qui sera importé, et de se conformer aux grands labels et européens et internationaux, en matière de déforestation.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce n'est pas comme ça que les adversaires des huiles de palme…
SEBASTIEN LECORNU
Arrêtez aussi de voir des couleuvres là où il y a des décisions du gouvernement…
ELIZABETH MARTICHOUX
Emmanuel MACRON, peut-être, Nicolas HULOT ont voulu faire plaisir à TOTAL…
SEBASTIEN LECORNU
Et Nicolas HULOT a souhaité qu'il y ait le mot « solidaire » dans le titre du ministère, supprimer 250 emplois qui devaient être sauvés, parce que la parole de l'Etat avait été engagée vis-à-vis de TOTAL…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est le prix à payer…
SEBASTIEN LECORNU
Pour avoir « solidaire » dans le titre du ministère, moi, j'assume complètement.
ELIZABETH MARTICHOUX
Sébastien LECORNU qui va aujourd'hui à Dijon, vanter les actions du gouvernement. Et je voulais juste vous dire qu'il y a une très belle exposition à Giverny, vous savez qu'il était…
SEBASTIEN LECORNU
Président du musée des impressionnismes de Giverny…
ELIZABETH MARTICHOUX
Giverny, une exposition « Le japonisme » à voir en toute urgence !
SEBASTIEN LECORNU
Jusqu'au 15 juillet.
ELIZABETH MARTICHOUX
De toute urgence ! Allez, un petit peu d'art, ça e fait pas de mal.
YVES CALVI
Et il vient de faire pour nous le point sur l'opération à Notre-Dame-des-Landes, plus de 2.000 gendarmes sur le terrain, moins d'une centaine d'illégaux ce matin. Les fauteurs de troubles sont parfaitement identifiés, nous a dit le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 mai 2018