Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Sénateur,
Vous avez raison, le Sommet du G7 s'est mal terminé et nous le regrettons. Un travail important avait été accompli, un accord était intervenu sur un texte, il n'est jamais bon de revenir sur un accord signé.
Je voudrais partager avec vous deux convictions. La première, c'est que nous avons besoin d'un cadre multilatéral efficace pour traiter les enjeux globaux, qu'il s'agisse, du commerce, du climat, de la santé, du terrorisme. Nous en avons besoin comme les Etats-Unis en ont besoin. En l'absence de cadre multilatéral, c'est la loi de la jungle qui l'emporte et personne n'est gagnant.
Ma deuxième conviction, c'est que nous avons avec les Etats-Unis un partenaire et un allié. Notre Histoire commune, le sang versé ensemble, nos valeurs partagées en témoignent. Mais être alliés ne signifie pas taire ses divergences, et avec l'administration du président Trump, des divergences, nous en avons. Sur le commerce, sur l'accord nucléaire avec l'Iran, sur l'Accord de Paris, sur Jérusalem, nous ne sommes pas d'accord et nous le disons.
Dans ce contexte, avec un allié, nous avons aussi à être unis, unis au sein de l'Union européenne et à faire valoir nos intérêts propres. L'alliance n'interdit pas, bien au contraire, de faire valoir nos intérêts à titre national et à titre européen. C'est ce que nous faisons en décidant de mesures de rétorsion et de mesures de sauvegarde face à la mesure unilatérale d'instauration de tarifs douaniers par les Etats-Unis sur l'acier et sur l'aluminium, c'est ce que nous faisons en réformant le règlement de blocage de 1996 et en restant dans l'accord nucléaire avec l'Iran. Nous avons besoin d'une Europe plus unie, plus forte et plus souveraine, c'est ce que le président de la République a proposé et ce à quoi nous travaillons.Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 juin 2018