Interview de M. Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat au numérique à France 24 le 1er octobre 2018, sur les élections municipales et le racisme et l'homophobie.

Prononcé le 1er octobre 2018

Intervenant(s) : 

Média : France 24

Texte intégral


PAULINE PACCARD
L'invité de « Paris Direct » aujourd'hui c'est vous, Mounir MAHJOUBI. Bonjour.
MOUNIR MAHJOUBI
Bonjour !
PAULINE PACCARD
C'est un beau bonjour. Merci d'être là. Vous êtes secrétaire d'Etat chargée du numérique auprès du Premier ministre français. Une question d'actualité pour commencer. Les élections municipales, quoique d'actualité, auront lieu en 2020 à Paris…
MOUNIR MAHJOUBI
2020, c'est de l'actualité distante.
PAULINE PACCARD
Mais ça fait quelques semaines que vous distillez des choses ici et là. Serez-vous candidat à la Mairie de Paris ou du moins à l'investiture de la République en Marche ?
MOUNIR MAHJOUBI
Ce qui est certain c'est que la République en Marche va tout faire pour présenter une liste, qui va réunir des personnes qui sont issues de notre mouvement, des personnes qui seront issues du mouvement écologiste, des gens qui seront issus plutôt des mouvements issus de la droite, des gens qui seront issus des mouvements de gauche. On a une volonté, c'est de proposer quelque chose, un projet nouveau aux Parisiennes et aux Parisiens, et il faudra bien quelqu'un pour mener cette liste. On a plusieurs candidates et candidats…
PAULINE PACCARD
Ça pourrait être vous ?
MOUNIR MAHJOUBI
... de qualité, ils émergeront, et le choix, vous allez voir, il sera très naturel. Je fais partie de ceux qui pourraient l'être, je l'ai dit à plusieurs reprises, d'autres l'ont dit pour moi, et il y en a quelques autres qui sont aussi de très très bonne qualité, c'est la joie de notre mouvement d'avoir des personnes très bonnes, qui pourraient porter le futur de notre ville. Et moi je trouve ça très positif.
PAULINE PACCARD
Mais est-ce que ce n'est pas un peu d'un autre temps, vous qui devez incarner le changement, de dire : je vais peut-être y aller, oui, mais non, pourquoi ne pas dire franchement « eh bien oui, je suis candidat, j'ai envie d'y aller, je suis prêt, c'est parti » ?
MOUNIR MAHJOUBI
Eh bien parce qu'aujourd'hui, vous vous rendez compte que c'est dans deux ans qu'on a les européennes, que…
PAULINE PACCARD
Mais vous-même, vous en parlez déjà.
MOUNIR MAHJOUBI
... que vous ne m'avez pas posé la question de savoir quelle était notre processus de sélection des candidats pour les européennes, qui ont lieu là dans moins d'un an, et vous me demandez déjà « quel va être votre processus »…
PAULINE PACCARD
Mais c'est vous-même qui en parlez des municipales. C'est vous qui en parlez.
MOUNIR MAHJOUBI
Aujourd'hui on doit créer les conditions pour ces municipales. C'est la première fois que notre mouvement va aller aux municipales, donc il faut qu'on se structure, c'est pour ça que le 3 octobre à l'Alhambra on lance une grande soirée de lancement pour l'opération « Paris et moi », où toute la République En Marche, tous ceux qui croient en nos idées vont se retrouver, pour lancer six semaines d'écoute des Parisiennes et des Parisiens où l'on va frapper aux portes, on va être à la sortie des métros, et on va parler avec eux, pour demander ce qui marche, ce qui ne marche pas, et comment ils verraient l'avenir de leur ville.
PAULINE PACCARD
Vous êtes prêts à aller à l'affrontement avec Benjamin GRIVEAUX, qui lui aussi voudrait y aller ?
MOUNIR MAHJOUBI
Vous savez, pour tous ceux qui nous ont suivis ce week-end, ce n'est pas de l'affrontement entre nous deux, et on est certain, lui comme moi comme d'autres, que la candidate ou le candidat émergera très naturellement dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, en fonction du chemin qu'on va prendre collectivement. Vous allez voir, ça va bien se passer.
PAULINE PACCARD
Pour l'instant, votre place est au gouvernement ?
MOUNIR MAHJOUBI
Mais, si vous me demandez mon actualité, vous serez qu'avec ce mois européen de la cyber sécurité, le plan…
PAULINE PACCARD
On va en parler dans un instant.
MOUNIR MAHJOUBI
... pour le pass numérique et l'inclusion numérique, ce qu'on a fait pour les start-up en début d'année, mon activité de ministre est plutôt très dense et j'y suis très heureux et j'espère y être compétent.
PAULINE PACCARD
Pour finir sur Paris, Paris est un bastion socialiste depuis 17 ans, vous dites qu'il est temps que les choses changent. Vous qui avez longtemps été socialiste, en quoi avez-vous changé ?
MOUNIR MAHJOUBI
Comment j'ai changé ? Eh bien je vais vous le dire. Dans ma vie j'ai été entrepreneur et puis j'ai aussi été délégué syndical, et au Parti socialiste on m'a toujours trouvé, je me suis toujours trouvé un peu à côté, j'ai souvent été désigné comme celui de droite, comme celui qui ne croyait pas assez et puis un jour il y a Emmanuel MACRON qui arrive et qui dit : écoutez, on est certain qu'aujourd'hui il y a une majorité en France qui pense très très fort qu'on peut et être entrepreneur et vouloir laisser les entrepreneurs entreprendre, pour créer de l'emploi, pour dynamiser, et on croit aussi aux grandes socialisation des risques, on croit à la nécessité d'un Etat qui recrée d'égalité pour chacun, une égalité des chances pour chacun. Eh bien c'est ce que nous faisons aujourd'hui et enfin j'ai perdu les bons sentiments d'un côté, le cynisme de l'autre, et donc on a et l'efficacité et l'humanité et c'est ça la République En Marche et c'est pour ça que moi j'y suis très très très heureux.
PAULINE PACCARD
A propos d'efficacité, la rentrée politique a été plus que compliquée pour le gouvernement, vous n'allez pas dire le contraire, est-ce que l'orage est passé ?
MOUNIR MAHJOUBI
Je ne sais pas s'il y a eu un orage, mais ce qui est certain c'est qu'il y a eu une incompréhension des Français à un moment, qui disaient : bon, ok, on a entendu tous ces bruits, on voit bien avancer très vite sur de nombreux sujets, mais ils sont où les résultats dans ma vie ? Ils sont où les résultats sur mon compte en banque ? Ils sont où les résultats à l'école, dans la rue ? Eh bien ceux qui ont des enfants en REP et REP+, eux ont vu des premiers résultats, parce qu'il y a des choses que le gouvernement fait, qui, immédiatement ont un impact. Mais sur le pouvoir d'achat, ce mois d'octobre va être essentiel, toutes les mesures qu'on a mis en place, tout le débat qu'on eu, tout ce qu'on a travaillé sur la réduction de la... sur la disparition progressive de la taxe d'habitation, sur la réduction des cotisations sociales, il n'y a pas plus compliqué que ce sujet les cotisations sociales. Ça nous coûte très cher à diminuer, c'est extrêmement long à négocier…
PAULINE PACCARD
Il faut être patient.
MOUNIR MAHJOUBI
... et l'impact sur les salaires il arrive qu'à la fin du processus. Eh bien j'ai une bonne nouvelle pour tout le monde, la fin du processus c'est aujourd'hui, c'est à partir d'aujourd'hui que les Français vont voir sur leurs fiches de paie cette diminution des charges. Eh bien ça, je pense que ce sera de nature à mieux expliquer, à donner des preuves que ce que nous faisons a de l'impact dans la vie.
PAULINE PACCARD
Emmanuel MACRON disait hier dans le JDD reconnaître avoir fait des erreurs. Quelle a été sa plus grande selon vous depuis qu'il est président ?
MOUNIR MAHJOUBI
Je ne vais pas commenter les erreurs du président, mais écoutons ce qu'il a dit ce week-end depuis Saint Martin, il a dit que ce qui est certain c'est que dans les prochaines semaines et dans les prochains mois, il faudra qu'on se donne encore plus de temps, au milieu des Français et à l'écoute des Français, parce que le rôle de l'exécutif, le rôle du président de la République, le rôle du Premier ministre, le rôle de chaque membre du gouvernement, ça n'est pas que de diriger une administration depuis son bureau, c'est aussi de passer du temps, de rester dans la vibration quotidienne des Français et être avec eux. Pourquoi ? Eh bien parce qu'en fait, quand on prend des décisions, on ne les prend pas parce qu'on est plus intelligent et qu'on est en haut, on les prend parce que pendant ce temps très déterminé de 5 ans, on a reçu le mandat des Français. Donc comme on a reçu leur mandat, eh bien c'est la moindre des choses que d'être avec eux. Et le président a dit que pendant ce déplacement, pendant ce moment, long moment qu'il a passé à Saint-Martin, eh bien il a retrouvé ce sens du contact et qu'il souhaitait le poursuivre, rester plus longtemps et le faire plus régulièrement. Moi j'en suis très heureux et je continuerai à le faire aussi.
PAULINE PACCARD
Alors, pour parler de votre actualité, donc Mounir MAHJOUBI, vous gérez le numérique au gouvernement, un vaste sujet. Facebook a été victime d'un piratage massif ces derniers jours, ce n'est pas la première fois, est-ce qu'on peut encore se fier aujourd'hui aux géants du Net ?
MOUNIR MAHJOUBI
Ce que tout le monde doit se dire aujourd'hui c'est que ces données personnelles, les données qu'il enregistre sur ces grandes plateformes en ligne, eh bien elles ne sont pas dans un coffre-fort et on doit tous se dire que nos données, un jour, pourront être volées. C'est l'hypothèse qu'on doit se poser et donc on doit se demander à chaque fois : est-ce que je suis à l'aise, si jamais ces données sortaient ? Est-ce que je suis complètement à l'aise si quelqu'un me volait mon compte et l'utilisait contre moi ?
PAULINE PACCARD
Mais est-ce que ce n'est pas la définition même des réseaux sociaux que de donner un peu de notre vie personnelle, si à chaque fois…
MOUNIR MAHJOUBI
Il y a ce qu'on décide de donner, mais vos chats sur Facebook Messenger, vous avez envie de les donner au monde entier ? Pas moi. Ce que j'ai posté, ok, je l'ai fait pour que ce soit vu, en plus de personnalité publique il y a plein de choses que je voulais qui soient vues, mais il y a des choses que je n'avais pas envie de voir sortir.
PAULINE PACCARD
Et comment on est sûr que justement nos discussions privées ne seront jamais utilisées, sorties ?
MOUNIR MAHJOUBI
Malheureusement je vais vous le dire, il n'y a rien qui vous permet de ne pas, d'en être certain.
PAULINE PACCARD
Alors on arrête d'en parler, on se reparle par texto, par coups de fil ?
MOUNIR MAHJOUBI
Vous avez des messageries cryptées, chiffrées, de téléphones à téléphones, quand on utilise une messagerie chiffrée, si jamais un jour votre compte est volé, eh bien on ne peut pas aller récupérer l'intégralité des informations, sauf si on vous vole votre mot de passe complet, et là, si vous perdez tout, vous perdez tout. C'est pour ça que comme les gens sont responsables sur leur domicile, on a des portes, des portes blindées, parfois des alarmes, les gens cachent les choses, il faut quand même se dire que l'espace numérique il n'est pas très différent de l'espace physique, il y a des lieux qui sont plus sécurisés que d'autres et le règlement européen de protection des données, RGPD, qui a été voté au niveau européen, qui est rentré dans le droit français il y a quelques semaines, il crée des garanties pour demander à Facebook, pour demander à Google, pour demander…
PAULINE PACCARD
Mais en réalité, personne ne va le faire, personne ne vas demander à Facebook en disant : bonjour, je voudrais récupérer mes données personnelles merci beaucoup, bien cordialement.
MOUNIR MAHJOUBI
Moi je l'ai fait, j'invite tous les Français à le faire, d'ailleurs, sur mon compte Twitter…
PAULINE PACCARD
Mais c'est du charabia pour le commun des mortels.
MOUNIR MAHJOUBI
... j'ai mis tous les liens pour récupérer, tous les liens qui vous permettent sur chaque plateforme de récupérer vos données personnelles, mais surtout, ce que prévoit RGPD, ce règlement, c'est qu'il prévoit des amendes qui vont jusqu'à 4 % du chiffre d'affaires, soit 1,5 milliard d'euros pour certains d'autres eux…
PAULINE PACCARD
Mais ces GAFA ne paient pas leurs impôts en Europe, ils vont vraiment payer des amendes pour... en cas d'utilisation des données personnelles ?
MOUNIR MAHJOUBI
Ah mais ils sont bien obligés, parce que ce droit ne s'applique pas en fonction du siège de l'entreprise, il s'applique si vous touchez des Européens, et comme ils touchent des Européens et de très nombreux, à chaque fois qu'ils ne respecteront pas le droit, ils pourront être sanctionnés. Facebook aujourd'hui est très surveillé par le régulateur irlandais, puisqu'il y a quelques jours c'est au régulateur irlandais que Facebook a signalé sa panne. Le régulateur lui a répondu en quelques heures : merci d'avoir signalé, mais ce que vous m'avez donné n'est pas suffisant, je n'ai pas les moyens de savoir qui combien d'Européens ont été touchés, je n'ai pas les moyens de savoir quelles sont les conséquences pour eux. Je vous demande au plus vite de me donner ces informations. C'est ce que j'ai fait immédiatement, j'ai appelé Facebook France, je leur ai demandé de me dire s'il y avait des Français, ce n'est pas compliqué, des Français qui étaient concernés. Ils m'ont répondu qu'ils ne pouvaient pas me répondre. Donc moi aussi j'attends de leur part qu'ils confirment si oui ou non des Français ont été concernés. A titre personnel…
PAULINE PACCARD
Oui, votre compte à vous a été suspendu, Mounir MAHJOUBI…
MOUNIR MAHJOUBI
Quand j'ai allumé mon téléphone, mon compte a été, alors, pas suspendu, il était déconnecté, il a fallu que je me reconnecte et que je le refasse, ça, c'est ce que Facebook a fait sur 90 millions de comptes dans le monde, dont ils avaient le soupçon qu'ils avaient pu être contaminés, et je veux savoir si j'ai été volé ou pas.
PAULINE PACCARD
Donc vous attendez la réponse. Quand on voit le décalage entre le gigantisme des machines, dont on parlait à l'instant, et l'intimité qu'on partage, la multiplication des fake news, les manipulations, les discours haineux, est-ce que les réseaux sociaux, ce n'est pas mal de notre société, qu'est-ce que ça veut dire de nous ?
MOUNIR MAHJOUBI
Vous dites des réseaux sociaux qu'ils sont le mal de notre société, mais, moi, je vous dirais que c'est aussi le bien. Ces réseaux sociaux, ils nous ont permis d'être extrêmement connectés aussi à nos amis, ils nous ont aussi permis d'être extrêmement connectés à notre famille, ils nous ont permis de découvrir des nouvelles personnes, de garder le contexte…
PAULINE PACCARD
Mais on quand on voit le déversoir de haine de discours racistes que peut être Twitter par exemple.
MOUNIR MAHJOUBI
Mais ça, c'est l'à côté, et c'est ça qui est terrible, Twitter pour les politiciens, qu'est-ce que ça fait ça fait ? Ça a fait qu'on peut avoir une relation directe avec tout le monde, que quelqu'un qui a envie de me dire quelque chose, il vient sur Twitter, il me parle, et il me pose des questions…
PAULINE PACCARD
Mais souvent, sans les formes ?
MOUNIR MAHJOUBI
Ah, parfois avec des formes, et puis, 10 à 20 % des fois, en m'insultant, et donc, effectivement qu'il y a un truc qui est inacceptable, et qui est ce déversoir de haine, de violence, parfois même de harcèlements…
PAULINE PACCARD
Il faut re-civiliser le Net…
MOUNIR MAHJOUBI
Il faut y apporter beaucoup de civilité, j'ai dit re-civiliser, j'ai vu que ça choquait beaucoup de personnes, il faut apprendre à être humble, donc je ne réutilise pas ce mot. Mais je dis, apporter de la civilité, de la civilité…
PAULINE PACCARD
Ça veut dire par exemple mettre en place un organisme comme le CSA à la télévision, qui surveillerait les discours, parce qu'aujourd'hui, on dit que les discours de haine sont sanctionnés…
MOUNIR MAHJOUBI
On ne va pas faire un gros ordinateur qui surveille les discours, s'il vous plaît, ce serait terrible de dire ça. Par contre, que les gens puissent signaler des contenus qui sont particulièrement violents, particulièrement haineux, et que, on ait enfin des outils pour les faire retirer, ça, ce serait quelque chose, ça, ce serait du progrès. Il y a un rapport qui nous a été remis au président... au Premier ministre et à moi-même par Laetitia AVIA, Gil TAÏEB et Karim AMELLAL…
PAULINE PACCARD
De la majorité…
MOUNIR MAHJOUBI
Où ils nous ont fait des propositions pour favoriser le retrait des contenus haineux et violents, aujourd'hui, un contenu antisémite et raciste posté peut rester en ligne plusieurs heures, plusieurs jours après son signalement, cette inacceptable…
PAULINE PACCARD
Alors qu'on ne peut pas poster par exemple l'origine du monde en tableau, on peut insulter…
MOUNIR MAHJOUBI
Pourquoi ? Parce que ces plateformes ont décidé qu'elles avaient des règles avec des priorités, un téton, c'est beaucoup plus grave qu'une parole antisémite, eh bien, ça, ce n'est pas acceptable. En France, on a choisi, et ce n'est pas possible de continuer comme ça, ce ne sont pas les plateformes qui peuvent décider quelles sont les règles qui s'appliquent dans un pays, ce sont bien les pays souverains par leurs droits, leurs représentants qui doivent dire aux plateformes comment on applique le droit.
MOUNIR MAHJOUBI
A propos de haine et de violences, vous avez choisi, en tout cas de cyber haine, cet été, de vous afficher dans les colonnes de Paris-Match avec votre compagnon, on va peut-être voir une photo, c'est la première fois je crois pour un membre d'un gouvernement français, est-ce qu'il faut encore en 2018 en passer par-là ?
MOUNIR MAHJOUBI
Eh bien, je vais vous dire comment les réseaux sociaux peuvent être magiques, après mon témoignage, après cette photo, vous noterez que nous avons un joli jardin, que nous sommes très heureux ensemble, après ce tweet-là, j'ai reçu plusieurs centaines de messages de parents de jeunes enfants, d'adolescents qui me disaient merci, qui disaient merci, parce que, pour un grand frère ou une grande soeur, ils ont pu trouver les mots pour en parler, des parents qui disaient merci parce qu'ils disaient que eux, quand l'enfant est venu les voir, l'ado est venu les voir, eh bien, ça les a aidés aussi à avoir les bons mots, et d'autres parce qu'ils ne les ont pas eus, les bons mots à l'époque, et que ça a été très dur chez eux, et dans le témoignage que je donne, j'explique que ce n'a pas été facile pour nous non plus, et qu'aujourd'hui, ça va bien, et que ce qui est très important pour nous tous, nous tous, les Français et les Françaises, c'est que ça se passe bien et que ce soit très normal. Donc le fait d'avoir fait cet article, le fait de l'avoir dit plutôt quelques mois avant sur Twitter, eh bien, ça, ça a permis de normaliser, et j'ai dit : moi, je ne rêve que d'une chose, c'est qu'il n'y ait plus besoin de le faire, et que tout le monde s'en foute, et ce n'est pas le cas, et vous voyez que après les différentes attaques homophobes qui ont lieu ces dernières semaines et ces derniers mois, malheureusement, ça reste un mal dans notre société.
PAULINE PACCARD
Ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup Mounir MAHJOUBI d'être venu ce matin sur le plateau de « Paris Direct », secrétaire d'Etat chargé du Numérique, on l'a compris les sujets sont nombreux.
MOUNIR MAHJOUBI
Merci beaucoup.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 2 octobre 2018