Interview de M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances, avec RTL le 10 décembre 2018, sur les conséquences économiques de la contestation des "Gilets jaunes".

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Média : Emission L'Invité de RTL - RTL

Texte intégral

ELIZABETH MARTICHOUX
Merci beaucoup, Bruno LE MAIRE, d'être ce matin sur RTL. Vous répondrez tout à l'heure aux auditeurs aussi avec Yves CALVI, à partir de 08h20. Vous pouvez continuer à appeler au 32.10. Hier, en arpentant des rues de Paris où ont opéré des casseurs, dans la journée de samedi, vous avez dit : c'est une catastrophe pour notre économie. Est-ce que c'est un effet de dramatisation, volonté de dramatisation de votre part ou vous avez des chiffres qui le prouvent ce matin ?
BRUNO LE MAIRE
Non, c'est la réalité, c'est la réalité des chiffres, parce que je pense que les événements actuels devraient nous faire perdre 0,1 point de croissance de notre richesse nationale au dernier trimestre, et puis, c'est la réalité des commerçants, c'est la réalité des indépendants, c'est la réalité psychologique de tous ceux qui ont vu leurs magasins samedi abîmés, vandalisés, pillés, taggués, tout ça est extraordinairement violent, et puis, c'est la réalité de tous les investisseurs étrangers qui nous regardent, nous avions retrouvé au cours des derniers mois une attractivité considérable, nous étions le pays en Europe où il y avait le plus d'investissements étrangers, et ces investissements étrangers, ils sont vitaux pour nos entreprises, vitaux pour nos PME, pour nos industries, et aujourd'hui…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous avez déjà des indicateurs qui vous prouvent que des investisseurs étrangers se détournent de la France ?
BRUNO LE MAIRE
Je n'ai pas d'indicateurs, mais je lis la presse étrangère, je vois l'impact que cela a sur l'étranger, et cela n'est pas bon évidemment pour l'attractivité de notre pays, et cette attractivité, elle est essentielle, j'étais à Arras, il n'y a pas très longtemps, j'ai visité l'usine HÄAGEN-DAZS…
ELIZABETH MARTICHOUX
De glaces…
BRUNO LE MAIRE
Où un investisseur américain de glaces, de très bonnes glaces, a investi 80 millions d'euros, c'est des emplois pour Arras, c'est des emplois pour le bassin du Nord, eh bien, je préférerais que les investisseurs viennent plutôt qu'ils partent.
ELIZABETH MARTICHOUX
Votre prévision de croissance, sauf erreur, pour cette année 2018 était de 1,7, ça veut dire que vous la révisez à 1,6 ou pas ?
BRUNO LE MAIRE
Exactement, ça veut dire que je ne vais pas faire de révision pour le moment, mais nous aurons sans doute 0,1 point de croissance de notre richesse nationale en moins à la fin de l'année, c'est des emplois en moins, c'est de la prospérité en moins pour les Français.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça n'est pas rattrapable d'ici à la fin d'année, parce que c'est vrai que...
BRUNO LE MAIRE
Non, ce n'est pas rattrapable…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il y a des commerçants qui ont beaucoup perdu, et ils ne peuvent pas se rattraper…
BRUNO LE MAIRE
Ce n'est pas rattrapable, on est dans les derniers jours de l'année, ce qui compte maintenant, c'est que nous puissions mettre un terme à cette crise et retrouver tout simplement la paix et la concorde entre les Français.
ELIZABETH MARTICHOUX
Au chapitre des mauvaises nouvelles, il y a les représentants des PME, TPE qui évoquent le spectre de dépôt de bilan en nombre important, là aussi, est-ce que vous avez des remontées, et qu'est-ce que vous faites pour eux ou elles ?
BRUNO LE MAIRE
Alors, je n'ai pas de chiffres précis, mais je vois les PME, les TPE, les artisans, les indépendants, les commerçants, toutes les semaines, on a mis en place une cellule de crise au ministère de l'Economie pour suivre ce qui se passe sur le terrain, effectivement, on a beaucoup de remontées individuelles partout sur le territoire de commerces qui sont obligés de fermer, de PME qui sont obligées de mettre la clé sous la porte ; c'est pour ça que nous sommes totalement déterminés à apporter à chacun toutes les solutions dont ils ont besoin, les charges sociales, les charges fiscales, s'il faut reporter, nous reporterons et nous traiterons chaque cas individuellement. Les banques, je les ai reçues il y a très peu de temps, elles sont prêtes aussi à faire un effort, agence par agence, entreprise par entreprise. Vous avez des besoins de trésorerie, vous pouvez aller chez votre agence bancaire, elle doit vous les apporter, même chose pour les assureurs, je leur ai demandé de faire preuve de la plus grande diligence pour qu'ils puissent répondre immédiatement aux besoins de ces entreprises qui ont été touchées par la crise de samedi et des semaines passées.
ELIZABETH MARTICHOUX
Je ne doute pas que des auditeurs d'ailleurs tout à l'heure vous interpellent sur tout ce que vous pouvez faire pour ces Français qui souffrent des conséquences des gilets jaunes.
BRUNO LE MAIRE
On fera, Elizabeth MARTICHOUX, on fera tout et plus que tout. Et s'il y a des difficultés, des points de blocage, des choses qui ne vont pas assez vite, nous ferons le nécessaire pour répondre aux attentes de tous ceux qui sont touchés par la crise aujourd'hui.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça, c'est pour panser les plaies, tout et plus que tout, est-ce que le président, ce soir, va annoncer des mesures concrètes, immédiates pour le pouvoir d'achat ?
BRUNO LE MAIRE
Moi, je suis convaincu que le président saura trouver les mots justes, et c'est ça qui compte le plus aujourd'hui, nous verrons bien les mesures, je ne vais pas annoncer les mesures à la place du président de la République, mais je pense que ce qui compte le plus aujourd'hui, c'est de trouver les mots qui apaisent. Notre pays a besoin d'apaisement, de trouver les mots qui rassemblent ; notre nation, elle ne se sent bien, elle n'est heureuse que dans l'unité, aujourd'hui, elle est profondément divisée entre des Français qui ont le sentiment que la mondialisation est un succès pour eux, l'Europe leur permet de réussir, et d'autres Français qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts et qui se disent : nous, on travaille, on se déplace, on vit avec des salaires qui sont trop bas, on n'arrive pas à s'en sortir, et la mondialisation n'est pas une opportunité, elle est une menace pour nous, et ces fractures sont très anciennes, le rôle du président de la République, ce soir, c'est, d'abord, de recréer cette unité nationale.
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est un enjeu de style ou c'est un enjeu de mesures, de décisions concrètes ?
BRUNO LE MAIRE
Dans une crise comme celle-là, qui est une crise sociale, une crise démocratique, beaucoup de Français ne se sentent plus représentés par leurs représentants, une crise nationale, parce qu'il y a des déchirures territoriales qui sont très profonde, parce qu'il y a des attaques aussi sur notre culture nationale avec la montée d'un islam politique que je dénonce depuis des années et des années, les mots qui devront sortir de la bouche du président de la République ce sont d'abord des mots qui restaurent cette unité nationale et qui ouvrent une perspective pour notre pays. Notre pays a besoin de savoir où il va, où il peut aller, moi, ma conviction profonde, Elizabeth MARTICHOUX, c'est que, aucun pays au monde et en Europe n'a autant d'atouts que la France pour réussir, que nous avons un génie national de créativité, d'imagination, qui est parfaitement adapté aux révolutions technologiques en cours, que nous avons des services publics qui sont un élément d'attractivité important pour notre pays, que nous avons un niveau de qualifications, de formations qui est tout à fait exceptionnelle, et que nous avons un héritage industriel, économique qui doit nous permettre de réussir, il faut juste rassembler ces atouts et en faire une histoire collective.
ELIZABETH MARTICHOUX
Rassembler, une histoire collective, donner des perspectives, créer un nouveau contrat social disait hier Jean-Yves LE DRIAN sur RTL, au "Grand Jury", oui, mais vous les entendez les gilets jaunes, ce qu'ils veulent…
BRUNO LE MAIRE
Mais bien sûr que je les entends…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous avez entendu peut-être la colère d'Alain JUPPE hier…
BRUNO LE MAIRE
Elizabeth MARTICHOUX, je suis élu…
ELIZABETH MARTICHOUX
Qu'est-ce qu'il a dit hier, Alain JUPPE, qu'est-ce qu'il a dit hier, Alain JUPPE au président ? Il a dit : il faut des mesures immédiates, concrètes, compréhensibles…
BRUNO LE MAIRE
Mais il faudra aussi des mesures immédiates, concrètes, compréhensibles…
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais il ne faut pas d'abord des mesures concrètes ?
BRUNO LE MAIRE
Et je partage ce qu'a dit Alain JUPPE, mais je pense que la priorité absolue, c'est cette perspective de long terme et ce récit national que nous devons retrouver, que pouvons-nous faire…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est comme ça que la crise va…
BRUNO LE MAIRE
Que pouvons-nous faire ensemble, où allons-nous ensemble, que voulons-nous faire ensemble, et ensuite, bien sûr, des mesures, mais des mesures qui s'inscrivent dans la cohérence de ce sur quoi le président de la République a été élu…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est-à-dire ?
BRUNO LE MAIRE
Le président de la République a été élu…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est-à-dire, par exemple, c'est-à-dire, revenir sur la suppression de l'ISF, ça n'est pas respecter cette ligne qu'a donnée initialement le président ?
BRUNO LE MAIRE
Non, mais, tout simplement, est-ce que l'ISF, Elizabeth MARTICHOUX, a permis de réduire la pauvreté dans notre pays, est-ce que ça a permis de réduire la dette, la dépense publique ? Non, moi, je vais vous dire, si vous voulez aller chercher de l'argent quelque part, aller le chercher chez des gens du numérique, battez-vous avec moi pour qu'on taxe les géants du numérique, je ne lâcherai rien sur ce sujet, parce qu'il est temps que les gens du numérique payent leur juste impôt. Par ailleurs, la suppression de l'ISF…
ELIZABETH MARTICHOUX
Certains considèrent que vous avez un trésor de guerre, Bruno LE MAIRE, certains considèrent que…
BRUNO LE MAIRE
Ça, je serais heureux d'en avoir un…
ELIZABETH MARTICHOUX
Récupérer l'argent des GAFA, c'est une perspective pour laquelle vous vous battez depuis des mois, mais c'est compliqué et c'est européen, vous savez que certains considèrent que par exemple les 20 milliards de baisse de charges que vous ajoutez aux 20 milliards de CICE, au titre de 2018, c'est-à-dire 40 milliards que vont toucher l'an prochain les entreprises, là, vous en avez sous le pied, pour dire les choses…
BRUNO LE MAIRE
Mais, Elizabeth MARTICHOUX, je vous entends parfaitement, mais on peut faire toutes ces additions qui sont très théoriques, j'ai peur que ça aboutisse au bout du compte à une soustraction, la soustraction des emplois et la soustraction de la prospérité pour la France…
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc c'est non ?
BRUNO LE MAIRE
Pourquoi est-ce que nous avons allégé la fiscalité sur le capital, ISF, prélèvement forfaitaire unique, pour une raison qui est simple, c'est que je crois à l'industrie, et que si on veut réindustrialiser le pays, qui a perdu un million d'emplois industriels depuis des années, il faut cesser de taxer excessivement un capital dont nos industries ont besoin ; tout à l'heure, je vais rencontrer les représentants d'ASCOVAL…
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais il y a deux fois 20 milliards de baisse de charges l'année prochaine…
BRUNO LE MAIRE
Vous savez à quoi tient le redressement d'ASCOVAL et le maintien d'ASCOVAL demain dans le Nord, c'est qu'on trouve les 180 millions d'euros nécessaires pour que cette aciérie reste ouverte. Donc il faut alléger la fiscalité sur le capital…
ELIZABETH MARTICHOUX
ASCOVAL est sauvée ce matin ?
BRUNO LE MAIRE
Si nous voulons réellement réindustrialiser le pays, vous me parliez du CICE, moi, je veux bien qu'on augmente les charges sur les bas salaires, mais qu'est-ce que l'on va créer ? Du chômage. Et j'entends…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il ne s'agit pas de les augmenter…
BRUNO LE MAIRE
Et j'entends peu parler aujourd'hui de tous ces millions de chômeurs qui continuent à désespérer de trouver un emploi, moi, ma priorité, c'est que le travail paye, mais c'est aussi que chaque Français, partout en France, puisse trouver un travail, et ça passe par la baisse des charges.
ELIZABETH MARTICHOUX
Comment vous faites, Bruno LE MAIRE, comment va faire le président ce matin pour améliorer justement les bas salaires, qu'est-ce que vous préconisez ?
BRUNO LE MAIRE
Tout ce qui permet... je préconise…
ELIZABETH MARTICHOUX
Muriel PENICAUD, hier, a dit : non, on n'augmentera pas le Smic. Vous êtes d'accord avec elle... ?
BRUNO LE MAIRE
Je préconise d'accélérer, je suis d'accord avec Muriel PENICAUD, parce que je ne veux pas que nous prenions le moindre risque d'augmenter le chômage en France, mais accélérer…
ELIZABETH MARTICHOUX
Augmenter le Smic, ça détruit des emplois…
BRUNO LE MAIRE
Accélérer toutes les dispositions qui permettent à une personne qui vit au niveau du Smic ou juste au niveau du Smic d'avoir une feuille de paye à la fin du mois qui soit plus élevée, j'y suis favorable, on a supprimé les cotisations assurance-maladie, assurance-chômage, c'était pour ça, on a l'intéressement et la participation, nous supprimons la taxe à 20 % au 1er janvier prochain pour que le plus grand nombre de salariés puisse avoir de l'intéressement, et j'en appelle à toutes les PME, à toutes les entreprises qui le peuvent, versez de l'intéressement à vos salariés, parce que, désormais, ce n'est plus taxé, nous aurons les heures supplémentaires qui seront désocialisées, on supprimera les cotisations sociales d'ici la fin de l'année 2019. Tout ça va dans le bon sens…
ELIZABETH MARTICHOUX
Pas avant, pas avant ? Est-ce qu'il faut accélérer, est-ce qu'il faut accélérer ce qu'on appelle la désocialisation des heures sup…
BRUNO LE MAIRE
Je ne suis pas là, Elizabeth MARTICHOUX, une fois encore, pour annoncer des mesures à la place du président de la République…
ELIZABETH MARTICHOUX
Non, mais est-ce que vous y êtes favorable ? Est-ce qu'il faut accélérer ?
BRUNO LE MAIRE
Je suis favorable à tout ce qui permettra à une personne qui travaille d'avoir un salaire net plus élevé à la fin du mois dans le cadre de ces mesures que je viens d'indiquer, tout ce qui permettra à quelqu'un de se dire : je ne travaille pas pour le roi de Prusse, je travaille pour que ma famille vive bien, pour me loger correctement, pour me déplacer quand je le souhaite, et pour avoir des loisirs, tout cela, j'y suis favorable.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous souhaitez donc que ce soir, il y ait effectivement des mesures qui permettent de mieux payer ceux qui sont en bas de l'échelle…
BRUNO LE MAIRE
Exactement, exactement, je suis élu d'un territoire, Elizabeth MARTICHOUX, où je vois des personnes qui tous les matins font 40, 60, 80 kilomètres, qui prennent leur voiture, qui font le plein, qui doivent d'abord aller déposer leur enfant à la crèche, qui ensuite, vont à l'entreprise, doivent aller faire les courses, reviennent, ils ont le sentiment, et parfois la réalité, de ne pas s'en sortir…
ELIZABETH MARTICHOUX
Là aussi, un geste pour les retraités…
BRUNO LE MAIRE
Donc on doit leur permettre de vivre mieux…
ELIZABETH MARTICHOUX
Un geste pour les retraités aussi qui doivent aussi vivre mieux…
BRUNO LE MAIRE
C'est au président de la République, je vous le dis…
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais est-ce que vous y êtes favorable ? Est-ce que vous le souhaitez puisque vous dites que vous avez soin de vos compatriotes…
BRUNO LE MAIRE
Je souhaite en priorité absolue, comme ministre de l'Economie et des Finances, qui veut que tous les Français puissent avoir un travail, et que ce travail puisse permettre à chacun de vivre dignement, que nous répondions à ces attentes qui sont, à mon sens, les attentes principales de ceux qui manifestent aujourd'hui sur les ronds-points.
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que, en ce qui concerne l'impôt à la source, qui va intervenir au 1er janvier 2019, et qui est une source d'inquiétude dans ce contexte, est-ce qu'il faut faire un moratoire aussi sur cette réforme ?
BRUNO LE MAIRE
Ne commençons pas à détricoter une par une les décisions qui ont été prises, le prélèvement à la source est un élément de simplification, ne détricotons pas ce qui a été fait, regardons comment est-ce que nous pouvons mettre plus de justice dans ce que nous faisons. C'est de la justice dont les Français ont soif, c'est de la considération, et les racines de ce que nous vivons aujourd'hui, elles remontent à très loin, c'est aussi toute cette partie de Français…
ELIZABETH MARTICHOUX
La suppression d'une partie de l'ISF, Bruno LE MAIRE, je vous repose la question…
BRUNO LE MAIRE
Je veux juste remonter un peu loin dans l'explication de cette crise…
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que c'est de la justice ? Est-ce que vous les entendez ces Français qui vous disent : le discours rationnel ne suffit plus…
BRUNO LE MAIRE
La justice, Elizabeth MARTICHOUX…
ELIZABETH MARTICHOUX
Les symboles sont importants...
BRUNO LE MAIRE
Mais bien entendu, le symbole, Elizabeth MARTICHOUX, c'est des usines qui rouvrent, c'est des usines qui arrêtent de fermer, c'est des usines qui trouvent le moyen de financer leurs investissements pour avoir des produits qui se vendent à l'étranger, et créent des places pour les ouvriers partout dans le territoire. La justice, c'est être capable d'écouter des millions de Français qui ont le sentiment de ne pas avoir été ni représentés, ni entendus depuis des années. La justice, c'est améliorer notre fonctionnement institutionnel qui aujourd'hui est beaucoup trop lent et inadapté. Je porte un projet de loi sur la croissance et la transformation des entreprises, qui doit permettre aux PME de vivre mieux, d'embaucher des salariés et de mieux les rémunérer. J'ai mis deux ans, et il n'est toujours pas encore intégralement voté pour préparer ce texte, le soumettre au vote, est-ce que vous pensez vraiment que ces institutions sont encore adaptées ? Non. Donc la justice doit être au coeur de notre action, mais il s'agit plus d'accélérer ce que nous avons commencé à faire, de mettre davantage de justice que de repartir en arrière ou de détricoter.
ELIZABETH MARTICHOUX
Bruno LE MAIRE, les auditeurs ont rendez-vous avec vous à 08h20. A tout de suite ou à tout à l'heure.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 décembre 2018