Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, en réponse à une question au sujet de l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac, à l'Assemblée nationale le 5 février 2002.

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Circonstance : Assassinat de Claude Erignac, préfet de Corse, le 6 février 1998

Texte intégral

(Réponse à une question de J.-A. Léonetti, UDF)

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Vous ne posez pas une question, je ne vous apporte pas de réponse, mais je fais écho au souvenir que vous venez de rappeler de C. Erignac. C. Erignac a été assassiné le 6 février 1998. Le président de la République, moi-même, le ministre de l'Intérieur de l'époque, nous avons été en Corse lui rendre hommage. Pour moi, c'était un devoir à l'égard d'un préfet de la République, assassiné lâchement, dans le dos, alors qu'il faisait confiance à tous. Et par ailleurs, c'était aussi évoquer le jeune homme dont j'ai partagé, vous le savez sans doute, pendant plusieurs années, les études, qui fut mon voisin de chambre à la Cité universitaire d'Antony. Donc, nul plus que moi, au-delà de mon devoir d'Etat, ne peut se sentir proche de C. Erignac et de sa famille.
Depuis, plusieurs de ses assassins présumés, ont été arrêtés. Depuis, la justice, c'est-à-dire les juges anti-terrorristes et, sous leur direction, la police, s'attachent à retrouver le dernier homme qui se trouve encore actuellement en liberté. Je ne doute pas que la justice de mon pays, que les forces de sécurité y parviendront. Ce jour-là, Y. Colonna, assassin présumé aura à rendre des comptes à la justice, et nous serons nombreux, ce jour-là, à nous en réjouir tout en gardant à l'esprit l'ombre du préfet Erignac !
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 6 février 2002)