Texte intégral
Q - Ministre français des Affaires étrangères, de passage à New York, dans le cadre du Forum économique mondial, vous avez rencontré votre homologue américain, Colin Powell, avec qui vous avez parlé de l'Iran, de l'Iraq mais surtout de la question israélo-palestinienne, sur laquelle vous avez avancé quelques idées. Quelles sont ces idées ?
R - Nous sommes dans un blocage total et une dégradation accélérée au Proche-Orient. Nous pensons donc qu'il faut absolument trouver un moyen de sortir du piège. Il est insupportable pour nous de penser à la situation pathétique du peuple palestinien et du peuple israélien, qui vit dans la peur des attentats. Il faut redonner de l'oxygène politique à ces deux peuples. Nous avons donc en effet avancé deux idées : d'abord des élections générales dans les Territoires palestiniens, dont l'objectif serait de renforcer la légitimité populaire de l'Autorité palestinienne. Il faut donner aux Palestiniens un autre mode d'expression que l'attentat-suicide. Certains sont en train de détruire l'Autorité palestinienne, qui est le symbole de ce qu'ils sont. A mon avis, les Palestiniens feront le choix de la paix, ce qui pourrait confirmer l'engagement de la majorité palestinienne vis-à-vis des principes qui constituent la base du processus de paix. La deuxième idée, qui est aussi celle de Shimon Pérès, est la reconnaissance précoce de l'Etat palestinien avant qu'il ait trouvé sa forme géographique. Cela pourrait provoquer un choc psychologique, relancer le processus de paix et justifier l'arrêt de l'Intifada.
Q - Comment envisagez-vous d'appliquer ces deux idées ?
R - Je sais que l'organisation des élections générales pose énormément de problèmes, mais dans le trou noir où l'on se retrouve actuellement, il ne faut écarter aucune idée. Cela supposerait évidemment le retrait de l'armée israélienne et le déploiement d'observateurs internationaux. En ce qui concerne les élections, il existe plusieurs formules : élections législatives et municipales simultanément avec l'élection du président de l'Autorité.
Q - Vous avez donc proposé ces idées à vos partenaires européens, à des Etats arabes et aussi au secrétaire d'Etat américain. Quelles sont les réactions ?
R - Ce sont juste des idées que nous avançons pour provoquer un choc et une prise de conscience. Colin Powell m'a dit qu'il était prêt à y réfléchir. Je pense que ce sont des idées fortes et personne ne peut honnêtement être contre. Les Israéliens, qui se plaignent du manque de légitimité de l'Autorité palestinienne et qui la contestent, ne peuvent pas non plus être contre le principe des élections générales. Et pour les Palestiniens, l'idée des élections générales est un défi.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 février 2002)
R - Nous sommes dans un blocage total et une dégradation accélérée au Proche-Orient. Nous pensons donc qu'il faut absolument trouver un moyen de sortir du piège. Il est insupportable pour nous de penser à la situation pathétique du peuple palestinien et du peuple israélien, qui vit dans la peur des attentats. Il faut redonner de l'oxygène politique à ces deux peuples. Nous avons donc en effet avancé deux idées : d'abord des élections générales dans les Territoires palestiniens, dont l'objectif serait de renforcer la légitimité populaire de l'Autorité palestinienne. Il faut donner aux Palestiniens un autre mode d'expression que l'attentat-suicide. Certains sont en train de détruire l'Autorité palestinienne, qui est le symbole de ce qu'ils sont. A mon avis, les Palestiniens feront le choix de la paix, ce qui pourrait confirmer l'engagement de la majorité palestinienne vis-à-vis des principes qui constituent la base du processus de paix. La deuxième idée, qui est aussi celle de Shimon Pérès, est la reconnaissance précoce de l'Etat palestinien avant qu'il ait trouvé sa forme géographique. Cela pourrait provoquer un choc psychologique, relancer le processus de paix et justifier l'arrêt de l'Intifada.
Q - Comment envisagez-vous d'appliquer ces deux idées ?
R - Je sais que l'organisation des élections générales pose énormément de problèmes, mais dans le trou noir où l'on se retrouve actuellement, il ne faut écarter aucune idée. Cela supposerait évidemment le retrait de l'armée israélienne et le déploiement d'observateurs internationaux. En ce qui concerne les élections, il existe plusieurs formules : élections législatives et municipales simultanément avec l'élection du président de l'Autorité.
Q - Vous avez donc proposé ces idées à vos partenaires européens, à des Etats arabes et aussi au secrétaire d'Etat américain. Quelles sont les réactions ?
R - Ce sont juste des idées que nous avançons pour provoquer un choc et une prise de conscience. Colin Powell m'a dit qu'il était prêt à y réfléchir. Je pense que ce sont des idées fortes et personne ne peut honnêtement être contre. Les Israéliens, qui se plaignent du manque de légitimité de l'Autorité palestinienne et qui la contestent, ne peuvent pas non plus être contre le principe des élections générales. Et pour les Palestiniens, l'idée des élections générales est un défi.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 février 2002)