Texte intégral
Madame la Ministre,
Monsieur le Maire de Lorient
Mesdames et Messieurs,
En venant ici à Lorient, en visitant le Forum Bleu, je savais que je rencontrerais ce qu'il y a d'essentiel dans les politiques de prise en charge des personnes âgées.
Le Forum est d'une grande qualité : j'ai pu m'en rendre compte en parcourant les stands. Il manifeste une volonté concrète d'ouverture sur la ville et de dialogue entre les âges.
En plus de ce forum se déroulent, durant toute la semaine bleue, de nombreux événements qui sont autant de moments de rencontres : parmi eux des projections de films, un " rallye des marcheurs ", des ateliers de peinture, une exposition, un spectacle inter'âges,
Ce que vous organisez ici porte des valeurs dans lesquelles je me reconnais :
- permettre aux gens de se rencontrer,
- aider à sortir les personnes âgées de leur isolement,
- réfléchir ensemble, toutes disciplines confondues, aux réponses à apporter à leurs besoins,
- montrer que la vieillesse est un âge de la vie, avec ses problèmes certes, mais aussi avec toutes ses richesses.
Je connaissais déjà LA PASSERELLE, je savais la qualité du travail que vous mettez en uvre à Lorient : je n'ai donc pas été étonnée.
J'ai été particulièrement sensible aux efforts que vous menez pour permettre aux personnes âgées de rester dans la ville.
Pour une personne qui a toujours vécu en milieu urbain, rester dans la ville c'est en quelque sorte rester dans la vie
Vous avez été, à la Passerelle, parmi les premiers à vous organiser pour orienter les personnes âgées, leur donner conseil afin qu'ils puissent accéder aux aides.
Toutes ces expériences ont inspiré la politique que je suis en train de mettre en place au niveau national avec les CLIC.
Un CLIC est un Centre Local d'Information et de Coordination Gérontologique.
C'est un dispositif de proximité : 1.000 CLIC seront mis en place en France d'ici 2005, soit en moyenne un CLIC pour 10.000 personnes âgées.
Le CLIC est un lieu d'accueil personnalisé et gratuit. Il permet d'orienter les personnes vers les professionnels susceptibles de répondre à sa demande.
Le CLIC, enfin, est un lieu de coordination. C'est une structure souple qui réunit l'ensemble des acteurs institutionnels et associatifs et les amène à se concerter et à agir ensemble. C'est un instrument essentiel pour inscrire la politique de prise en charge de l'autonomie dans les territoires.
Aujourd'hui, la Passerelle est logiquement devenue un CLIC, l'un des tous premiers de France.
Ce Forum Bleu que vous organisez constitue, depuis 8 ans qu'il existe, un lieu supplémentaire d'information et de rencontre. Il prend de l'ampleur chaque année car il répond à un vrai besoin.
*
* *
Mais maintenir les personnes âgées dans la ville nécessite le plus souvent de leur permettre de se maintenir à leur domicile.
N'oublions pas que 87% des plus de 75 ans vivent à domicile, et que l'immense majorité souhaite y rester.
Pour ces personnes, rester chez elles signifie rester dans leur environnement familier, rester en contact avec la société, vivre dans la continuité de leurs histoires personnelles.
En restant chez elle, la personne âgée conserve ses repères et préserve au maximum son autonomie.
La présence, notamment demain après-midi je crois, de nombreux intervenants de l'aide à domicile sur le Forum Bleu montre que vous avez parfaitement compris cet enjeu.
Au niveau national, les intervenants professionnels de l'aide à domicile, dont l'apport est indispensable, bénéficieront grâce à la loi APA d'un fonds d'aide à la modernisation de 300 à 400 MF/an.
Ce fonds leur permettra de se moderniser, d'améliorer les formations de leurs personnels, d'évoluer vers de nouveaux services.
Dans le même temps, l'offre de soins infirmiers à domicile sera considérablement renforcée grâce aux effets du plan quinquennal de 1,2 milliards de francs qui leur sera consacré.
Permettre à la personne de rester à son domicile nécessite aussi très souvent d'adapter son logement. Marie-Noëlle Lieneman et moi-même avons débuté notre visite commune par une longue séance de travail sur ce thème.
Nous avons vu l'importance de bien comprendre la demande des habitants âgés, de bien prendre en compte leurs besoins avant d'entreprendre des opérations de réhabilitation urbaines.
Je suis persuadée que nous pouvons mieux aider les personnes âgées à adapter leur logement, en leur donnant accès aux conseils de professionnels, en leur donnant une meilleure information sur les aides financières auxquelles ils ont droit, en améliorant ces aides.
A Lorient, les personnes âgées ou leur famille qui s'adressent à la Passerelle peuvent bénéficier des conseils d'ergothérapeutes ou de l'association PACT-ARIM, qui les accompagneront dans leur projet.
Je souhaite que la généralisation des CLIC permette demain aux personnes âgées de bénéficier de ce type de conseil partout en France.
*
* *
Je n'oublie pas, bien entendu, que certaines personnes ne peuvent plus ou ne veulent plus rester chez elles. Elles doivent alors pouvoir accéder à un hébergement collectif de la meilleure qualité possible.
D'ici quelques années, du fait de la réforme de leur tarification et de l'adaptation de leur bâti, les établissements hébergeant des personnes âgées auront beaucoup évolué.
Pour accompagner la médicalisation de ces établissements, mon Secrétariat d'État a annoncé un plan pluriannuel de 6 milliards de francs provenant de l'assurance-maladie.
Au delà, Marie-Noëlle Lieneman et moi-même sommes consciente de l'enjeu important que constitue la réhabilitation de nombre de ces établissements accueillant des personnes âgées, notamment les foyers-logements.
Cette réhabilitation nécessitera beaucoup de moyens financiers, mais pas seulement : elle nécessitera aussi de bien analyser les besoins des personnes âgées au niveau local, et de s'interroger, presque au cas par cas, sur le projet de chaque établissement.
Là encore, nos deux ministère travaillent ensemble, chacun apportant sa sensibilité, sa compétence, sa vision des choses : en matière de logement des personnes âgées, qu'il soit collectif ou individuel, le bon projet est celui qui concilie les contraintes techniques, financières et humaines.
*
* *
Enfin, je terminerai en évoquant rapidement la loi sur l'Allocation Personnalisée à l'Autonomie.
Le dispositif APA, qu'Elisabeth Guigou et moi-même présentons actuellement partout en France, est pratiquement mis en place. Les décrets d'application de la loi votée cet été par le parlement sont rédigés, et seront signés définitivement avant décembre.
Cela signifie que dès le 1er janvier prochain, 800.000 personnes âgées en perte d'autonomie auront droit à la nouvelle allocation.
Une personne très dépendante percevra jusqu'à 7.000F par mois.
250.000 personnes dites " GIR 4 ", c'est-à-dire moyennement dépendantes, qui étaient exclues des dispositifs antérieurs, percevront l'APA.
Toutes bénéficieront d'un plan d'aide réellement personnalisé, élaboré localement par une équipe médico-sociale.
Je crois que cette nouvelle allocation et le dispositif qui l'accompagne amélioreront concrètement la vie de centaines de milliers de personnes âgées en perte d'autonomie, et des familles qui les aident.
*
* *
Vous l'avez compris : en parcourant les stands du Forum Bleu, en prenant connaissance des animations prévues, j'ai retrouvé les grandes lignes de l'action que je mène en tant que ministre.
Répondre aux besoins des personnes âgées est indispensable : je viens de vous exposer rapidement les actions que je mène en ce sens.
Mais je ne me contente pas de me poser la question : " de quoi les personnes âgées ont-elles besoin ? ". Je me pose tous les jours la question inverse : " que peuvent-elles nous apporter ? ".
Ce que j'ai vu aujourd'hui à Lorient répond à l'objectif ambitieux que je me suis fixé dans le cadre de mes responsabilités gouvernementales : Changer le regard sur les personnes âgées.
Quand vous dîtes " passions partagées ", je comprends que les personnes âgées vivent encore de nombreuses passions et élaborent de nombreux projets qu'elles aiment partager avec les autres.
Oui, les personnes âgées constituent une richesse, à tous les sens du terme.
Économiquement, socialement, humainement, elles créent de la richesse.
Toutes les familles le savent, tous les professionnels qui travaillent au quotidien avec les personnes âgées le disent : les vieux nous apprennent beaucoup sur eux-mêmes et sur nous-mêmes.
Rappeler cela, comme vous le faîtes ici à Lorient, c'est assurément contribuer à faire évoluer le regard de la société sur les personnes âgées.
(Source http://www.social.gouv.fr, le 30 octobre 2001)
Monsieur le Maire de Lorient
Mesdames et Messieurs,
En venant ici à Lorient, en visitant le Forum Bleu, je savais que je rencontrerais ce qu'il y a d'essentiel dans les politiques de prise en charge des personnes âgées.
Le Forum est d'une grande qualité : j'ai pu m'en rendre compte en parcourant les stands. Il manifeste une volonté concrète d'ouverture sur la ville et de dialogue entre les âges.
En plus de ce forum se déroulent, durant toute la semaine bleue, de nombreux événements qui sont autant de moments de rencontres : parmi eux des projections de films, un " rallye des marcheurs ", des ateliers de peinture, une exposition, un spectacle inter'âges,
Ce que vous organisez ici porte des valeurs dans lesquelles je me reconnais :
- permettre aux gens de se rencontrer,
- aider à sortir les personnes âgées de leur isolement,
- réfléchir ensemble, toutes disciplines confondues, aux réponses à apporter à leurs besoins,
- montrer que la vieillesse est un âge de la vie, avec ses problèmes certes, mais aussi avec toutes ses richesses.
Je connaissais déjà LA PASSERELLE, je savais la qualité du travail que vous mettez en uvre à Lorient : je n'ai donc pas été étonnée.
J'ai été particulièrement sensible aux efforts que vous menez pour permettre aux personnes âgées de rester dans la ville.
Pour une personne qui a toujours vécu en milieu urbain, rester dans la ville c'est en quelque sorte rester dans la vie
Vous avez été, à la Passerelle, parmi les premiers à vous organiser pour orienter les personnes âgées, leur donner conseil afin qu'ils puissent accéder aux aides.
Toutes ces expériences ont inspiré la politique que je suis en train de mettre en place au niveau national avec les CLIC.
Un CLIC est un Centre Local d'Information et de Coordination Gérontologique.
C'est un dispositif de proximité : 1.000 CLIC seront mis en place en France d'ici 2005, soit en moyenne un CLIC pour 10.000 personnes âgées.
Le CLIC est un lieu d'accueil personnalisé et gratuit. Il permet d'orienter les personnes vers les professionnels susceptibles de répondre à sa demande.
Le CLIC, enfin, est un lieu de coordination. C'est une structure souple qui réunit l'ensemble des acteurs institutionnels et associatifs et les amène à se concerter et à agir ensemble. C'est un instrument essentiel pour inscrire la politique de prise en charge de l'autonomie dans les territoires.
Aujourd'hui, la Passerelle est logiquement devenue un CLIC, l'un des tous premiers de France.
Ce Forum Bleu que vous organisez constitue, depuis 8 ans qu'il existe, un lieu supplémentaire d'information et de rencontre. Il prend de l'ampleur chaque année car il répond à un vrai besoin.
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Mais maintenir les personnes âgées dans la ville nécessite le plus souvent de leur permettre de se maintenir à leur domicile.
N'oublions pas que 87% des plus de 75 ans vivent à domicile, et que l'immense majorité souhaite y rester.
Pour ces personnes, rester chez elles signifie rester dans leur environnement familier, rester en contact avec la société, vivre dans la continuité de leurs histoires personnelles.
En restant chez elle, la personne âgée conserve ses repères et préserve au maximum son autonomie.
La présence, notamment demain après-midi je crois, de nombreux intervenants de l'aide à domicile sur le Forum Bleu montre que vous avez parfaitement compris cet enjeu.
Au niveau national, les intervenants professionnels de l'aide à domicile, dont l'apport est indispensable, bénéficieront grâce à la loi APA d'un fonds d'aide à la modernisation de 300 à 400 MF/an.
Ce fonds leur permettra de se moderniser, d'améliorer les formations de leurs personnels, d'évoluer vers de nouveaux services.
Dans le même temps, l'offre de soins infirmiers à domicile sera considérablement renforcée grâce aux effets du plan quinquennal de 1,2 milliards de francs qui leur sera consacré.
Permettre à la personne de rester à son domicile nécessite aussi très souvent d'adapter son logement. Marie-Noëlle Lieneman et moi-même avons débuté notre visite commune par une longue séance de travail sur ce thème.
Nous avons vu l'importance de bien comprendre la demande des habitants âgés, de bien prendre en compte leurs besoins avant d'entreprendre des opérations de réhabilitation urbaines.
Je suis persuadée que nous pouvons mieux aider les personnes âgées à adapter leur logement, en leur donnant accès aux conseils de professionnels, en leur donnant une meilleure information sur les aides financières auxquelles ils ont droit, en améliorant ces aides.
A Lorient, les personnes âgées ou leur famille qui s'adressent à la Passerelle peuvent bénéficier des conseils d'ergothérapeutes ou de l'association PACT-ARIM, qui les accompagneront dans leur projet.
Je souhaite que la généralisation des CLIC permette demain aux personnes âgées de bénéficier de ce type de conseil partout en France.
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Je n'oublie pas, bien entendu, que certaines personnes ne peuvent plus ou ne veulent plus rester chez elles. Elles doivent alors pouvoir accéder à un hébergement collectif de la meilleure qualité possible.
D'ici quelques années, du fait de la réforme de leur tarification et de l'adaptation de leur bâti, les établissements hébergeant des personnes âgées auront beaucoup évolué.
Pour accompagner la médicalisation de ces établissements, mon Secrétariat d'État a annoncé un plan pluriannuel de 6 milliards de francs provenant de l'assurance-maladie.
Au delà, Marie-Noëlle Lieneman et moi-même sommes consciente de l'enjeu important que constitue la réhabilitation de nombre de ces établissements accueillant des personnes âgées, notamment les foyers-logements.
Cette réhabilitation nécessitera beaucoup de moyens financiers, mais pas seulement : elle nécessitera aussi de bien analyser les besoins des personnes âgées au niveau local, et de s'interroger, presque au cas par cas, sur le projet de chaque établissement.
Là encore, nos deux ministère travaillent ensemble, chacun apportant sa sensibilité, sa compétence, sa vision des choses : en matière de logement des personnes âgées, qu'il soit collectif ou individuel, le bon projet est celui qui concilie les contraintes techniques, financières et humaines.
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Enfin, je terminerai en évoquant rapidement la loi sur l'Allocation Personnalisée à l'Autonomie.
Le dispositif APA, qu'Elisabeth Guigou et moi-même présentons actuellement partout en France, est pratiquement mis en place. Les décrets d'application de la loi votée cet été par le parlement sont rédigés, et seront signés définitivement avant décembre.
Cela signifie que dès le 1er janvier prochain, 800.000 personnes âgées en perte d'autonomie auront droit à la nouvelle allocation.
Une personne très dépendante percevra jusqu'à 7.000F par mois.
250.000 personnes dites " GIR 4 ", c'est-à-dire moyennement dépendantes, qui étaient exclues des dispositifs antérieurs, percevront l'APA.
Toutes bénéficieront d'un plan d'aide réellement personnalisé, élaboré localement par une équipe médico-sociale.
Je crois que cette nouvelle allocation et le dispositif qui l'accompagne amélioreront concrètement la vie de centaines de milliers de personnes âgées en perte d'autonomie, et des familles qui les aident.
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Vous l'avez compris : en parcourant les stands du Forum Bleu, en prenant connaissance des animations prévues, j'ai retrouvé les grandes lignes de l'action que je mène en tant que ministre.
Répondre aux besoins des personnes âgées est indispensable : je viens de vous exposer rapidement les actions que je mène en ce sens.
Mais je ne me contente pas de me poser la question : " de quoi les personnes âgées ont-elles besoin ? ". Je me pose tous les jours la question inverse : " que peuvent-elles nous apporter ? ".
Ce que j'ai vu aujourd'hui à Lorient répond à l'objectif ambitieux que je me suis fixé dans le cadre de mes responsabilités gouvernementales : Changer le regard sur les personnes âgées.
Quand vous dîtes " passions partagées ", je comprends que les personnes âgées vivent encore de nombreuses passions et élaborent de nombreux projets qu'elles aiment partager avec les autres.
Oui, les personnes âgées constituent une richesse, à tous les sens du terme.
Économiquement, socialement, humainement, elles créent de la richesse.
Toutes les familles le savent, tous les professionnels qui travaillent au quotidien avec les personnes âgées le disent : les vieux nous apprennent beaucoup sur eux-mêmes et sur nous-mêmes.
Rappeler cela, comme vous le faîtes ici à Lorient, c'est assurément contribuer à faire évoluer le regard de la société sur les personnes âgées.
(Source http://www.social.gouv.fr, le 30 octobre 2001)