Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Nous poursuivons un objectif clairement défini : améliorer toujours davantage la situation des retraités et des personnes âgées, et de façon générale offrir au plus grand nombre de profiter de la vie plus longtemps, de l'apprécier toujours davantage, de pouvoir vivre pleinement sa vie selon son rythme propre. Une telle perspective ne peut reposer sur quelques mesures éparses ; elle doit prendre appui sur une véritable politique du vieillissement. C'est cette mission que m'a confiée Lionel Jospin et que je mets en uvre aux côtés d'Elisabeth Guigou.
Il nous fallait d'abord et de façon prioritaire répondre aux besoins des personnes âgées dépendantes et de leur famille et leur redonner espoir. C'est dans cette perspective que le Gouvernement a fait voter la loi sur l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) et plusieurs mesures importantes qui l'accompagnent.
L'allocation personnalisée d'autonomie répond à l'appel de centaines de milliers de personnes âgées qui, en raison de leurs handicaps, sollicitent l'aide d'autrui pour effectuer les gestes les plus essentiels de la vie.
Elle vient aussi en aide au conjoint, aux proches, aux familles, qui se sentent souvent tellement coupables de ne pas savoir ou de ne pas pouvoir répondre convenablement aux besoins manifestés.
Enfin elle offre les moyens de répondre aux besoins des professionnels, à domicile ou en établissement, qui ressentent la nécessité d'une meilleure formation et d'une plus grande qualification.
La loi APA réalise un équilibre original entre le rôle des conseils généraux et celui de la solidarité. Elle instaure un nouveau droit social fondé sur l'universalité, l'égalité et la solidarité :
l'universalité, parce qu'aucun demandeur ne sera écarté pour des conditions de ressources qui, dans la PSD, vous le savez mieux que moi, étaient pénalisantes;
l'égalité, parce que le gouvernement a voulu mettre fin aux disparités inacceptables rencontrées au hasard des départements sans autre explication que l'engagement plus ou moins fort conseils généraux dans les politiques au bénéfice des personnes âgées;
la solidarité, parce que le financement de l'APA sera assuré à la fois par la solidarité nationale en utilisant la CSG et par la solidarité locale dans le cadre des responsabilités confiées aux conseils généraux.
Enfin, je souligne- et je crois que vous y serez particulièrement sensibles, que la loi APA a supprimé les recours sur succession ou sur donation facilitant la possibilité de transmettre son patrimoine à ses descendants.
Enfin, l'articulation de la solidarité nationale et départementale renforcera le développement local. L'extension et la diversification des services d'aide à domicile, le développement de l'accueil de jour et de l'accueil temporaire, la modernisation des établissements, les créations d'emplois directs ou indirects, le maintien des personnes âgées dans leurs lieux de vie, leur pays ou leur quartier, contribuent aux objectifs du Gouvernement en matière d'aménagement du territoire et de développement humain durable. Les outils de la coordination gérontologique doivent délibérément s'inscrire dans une perspective d'aménagement du territoire ; les responsables du développement local doivent intégrer que le maintien à domicile des personnes âgées, comme l'ensemble des politiques d'action sociale ou de santé, peuvent contribuer fortement à la cohésion sociale, au maintien des activités et à l'essor de l'emploi dans les "pays".
Notre volonté de développer une coordination gérontologique proche du terrain et d'abord attentive aux besoins des personnes trouvera une traduction pratique par la mise en place de Centres Locaux d'Information et de Coordination gérontologique (CLIC), que j'avais appelé de mes vux dans mon rapport au Premier Ministre. Après une phase d'expérimentation conduite à partir de 25 sites pilotes désignés en 2000, l'année 2001 inaugure la phase opérationnelle de développement des CLIC, avec la création de 140 nouveaux centres. Pour atteindre la mise en place de 1000 centres de ce type sur 5 ans.
Directement, on peut escompter au moins 40.000 emplois supplémentaires dans les 3 ans, à domicile et en établissements, emplois qui contribueront, j'en suis sûre, à dynamiser les politiques d'insertion et d'offres locales de service au public.
La loi APA instaure également un fonds de modernisation de l'aide à domicile destiné à soutenir les actions de formation, le développement de la qualité des services et le renforcement de la professionnalisation de l'aide à domicile.
Je suis de ceux qui pensent que ce secteur a trop longtemps été soumis à une précarité de financement et à la sous qualification des personnels. Cette situation était préjudiciable à la qualité des réponses apportées aux personnes âgées et à leurs familles comme elle pesait négativement sur la reconnaissance statutaire des salariées du secteur.
La création du fonds de modernisation de l'aide à domicile répond clairement au souci de soutenir des actions de formation, des projets innovants, et toute mesure susceptible de favoriser la professionnalisation des services d'aide à domicile. Je souhaite que ce soit l'occasion de dépasser les clivages traditionnels entre les métiers du sanitaire et ceux du social, entre l'exercice à domicile ou en établissement C'est le sens du travail engagé avec la réforme du CAFAD et qui débouchera prochainement sur un nouveau diplôme de l'intervention à domicile.
La mise en place du fonds de modernisation est donc un volet très important de la loi et très attendu par les professionnels de ce secteur car avec cet outil budgétaire, l'Etat se donne véritablement les moyens de promouvoir une meilleure structuration de l'aide à domicile.
Il s'agit donc d'un engagement sans précédent pour relever les défis de prise en charge des personnes âgées en perte d'autonomie : la mise en place coordonnée de l'allocation personnalisée à l'autonomie, de la réforme de la tarification des établissements d'hébergement et du plan pluriannuel de financement des soins, par l'assurance maladie, constitue un engagement sans précédent pour relever les défis de prise en charge des personnes âgées en perte d'autonomie.
J'en ai la conviction : la mise en place coordonnée de l'allocation personnalisée à l'autonomie, de la réforme de la tarification et du plan pluriannuel de financement des soins par l'assurance maladie, par l'effort financier sans précédent pour affronter les défis de la prise en charge des personnes âgées en perte d'autonomie, ouvre en France une nouvelle page et va contribuer à changer le regard de la société sur le vieillissement.
Réconcilier les Français avec l'idée même du vieillissement
Car, au-delà de l'APA, au-delà de ces mesures prioritaires qui relevaient de l'urgence, nous voulons fondamentalement réconcilier les Français avec l'idée même du vieillissement ; et pour cela, il nous faut changer le regard de la société sur le vieillissement.
Il faut en finir avec l'idée que vieillir, c'est déchoir. Tous les âges de la vie ont leur mérite, leur attrait, leur valeur propre. La vieillesse peut être, doit être un âge heureux ; mais commençons par cesser de la déprécier !
Pour ce faire, j'entends déployer mes efforts pour éviter toutes les formes de ségrégation par l'âge, empêcher l'isolement, et au contraire, améliorer la participation citoyenne des personnes âgées dans la société civile :
C 'est par exemple le sens de notre action pour faire que le passage à l'euro se déroule bien pour le plus grand nombre de personnes âgées. Je veux d'ailleurs saluer ici le travail remarquable qui est fait dans la France entière pour préparer les personnes âgées au passage à l'euro, pour qu'elles soient à l'heure au rendez-vous du 1er janvier 2002.
Autre dossier dans lequel il faut éviter de stigmatiser les personnes âgées : la conduite automobile. Nous devons tout faire pour que les personnes âgées demeurent autonomes le plus longtemps possible et nous savons bien, surtout en milieu rural, à quel point dans notre société actuelle, la voiture est un facteur d'autonomie. Trouvons donc les moyens d'apprécier de façon sûre les capacités des vieux conducteurs sans aucun ostracisme.
favoriser les liens entre les générations en valorisant, bien sûr, la richesse personnelle que constituent l'histoire et les souvenirs de chaque personne âgée mais aussi en soulignant la part de chaque individu dans notre histoire collective. Il s'agit là, très simplement de favoriser une meilleure écoute, une attention partagée, un plus grand souci d'autrui.
augmenter notre connaissance du vieillissement pour maîtriser ses effets négatifs et mieux profiter de cette période de notre vie. Nous le savons bien : la crainte se nourrit de l'ignorance. C'est vrai aussi des craintes que suscite le vieillissement. Pour éclairer une politique audacieuse autour du vieillissement et de tous ses enjeux, il faut un instrument capable de promouvoir la recherche, d'augmenter nos connaissances et de mieux les diffuser. C'est pourquoi le gouvernement est déterminé à créer l'Institut du vieillissement, dans une perspective de forte articulation avec les professionnels et les décideurs, et de soutien aux initiatives locales ou régionales d'observation sociale.
Promouvoir le mouvement de disponibilité aux autres qui se dessine parmi les personnes âgées. Aujourd'hui, de plus en plus de retraités, encore très actifs intellectuellement et physiquement acceptent d'aider ceux qui en ont besoin, notamment par l'intermédiaire d'associations de bénévoles. Soutien scolaire et péri-scolaire, aide au démarrage d'entreprises, appui à des projets dans les pays en voie de développement, responsabilités dans les associations d'aide à domicile, cette tendance importante est appelée à se développer ; il faut l'encourager en soutenant les initiatives originales, et notamment celles des nombreuses associations à travers toute la France.
Il faut aussi encourager et soutenir la solidarité des actifs à l'égard des personnes âgées. Là encore, loin des clichés qu'induisent les expressions de " conflit de générations " ou de " guerre des âges ", les solidarités dont font preuve de nombreuses familles à l'égard de leurs parents en perte d'autonomie sont très encourageantes : près de 80 % des personnes âgées dépendantes peuvent rester à domicile grâce à leur entourage, dont près de la moitié ne bénéficient pas de l'appui d'un service.
Mais la pleine citoyenneté ne va pas sans le respect de la dignité et de l'intégrité des personnes âgées. Nous ne devons pas pour autant méconnaître les situations de maltraitances que subissent certaines d'entre elles dans notre pays. C'est pour cela que j'ai installé la semaine dernière un groupe d'experts chargé de réfléchir à des mesures efficaces pour trouver des solutions à ces situations toujours complexes et toujours dramatiques. Il faut notamment renforcer ce que l'on appelle l'aide aux aidants, car c'est souvent parce que la famille, les proches, les amis n'arrivent plus à faire face que les situations peuvent se détériorer très vite.
Conclusion
Notre société connaîtra une augmentation constante du nombre des personnes âgées, et une amélioration continue de l'espérance de vie sans incapacité.
Face à ce défi, le gouvernement a choisi de faire progresser la société tout entière pour qu'elle soit plus généreuse, plus solidaire, plus fraternelle. Et en particulier qu'elle considère que la richesse en souvenir et en expérience accumulée que représentent les personnes âgées est un atout pour l'avenir.
Une société qui ne perçoit pas que la vie doit être aidée et respectée jusqu'au bout est une société qui doute d'elle-même et qui ne se respecte pas.
L'une des grandes fiertés de ce gouvernement ( et je l'avoue, une de mes grandes fiertés aux côtés de Lionel Jospin) aura été, à travers le vote et la mise en uvre de l'APA, de redonner espoir et dignité à ceux qui savent que vieillir est tout simplement le destin de chacun d'entre nous et qu'il nous appartient d'en faire une chance.
Nous progressons ainsi sur le chemin pour construire ensemble une société pour tous les âges.
(source http://www.social.gouv.f, le 22 octobre 2001)
Nous poursuivons un objectif clairement défini : améliorer toujours davantage la situation des retraités et des personnes âgées, et de façon générale offrir au plus grand nombre de profiter de la vie plus longtemps, de l'apprécier toujours davantage, de pouvoir vivre pleinement sa vie selon son rythme propre. Une telle perspective ne peut reposer sur quelques mesures éparses ; elle doit prendre appui sur une véritable politique du vieillissement. C'est cette mission que m'a confiée Lionel Jospin et que je mets en uvre aux côtés d'Elisabeth Guigou.
Il nous fallait d'abord et de façon prioritaire répondre aux besoins des personnes âgées dépendantes et de leur famille et leur redonner espoir. C'est dans cette perspective que le Gouvernement a fait voter la loi sur l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) et plusieurs mesures importantes qui l'accompagnent.
L'allocation personnalisée d'autonomie répond à l'appel de centaines de milliers de personnes âgées qui, en raison de leurs handicaps, sollicitent l'aide d'autrui pour effectuer les gestes les plus essentiels de la vie.
Elle vient aussi en aide au conjoint, aux proches, aux familles, qui se sentent souvent tellement coupables de ne pas savoir ou de ne pas pouvoir répondre convenablement aux besoins manifestés.
Enfin elle offre les moyens de répondre aux besoins des professionnels, à domicile ou en établissement, qui ressentent la nécessité d'une meilleure formation et d'une plus grande qualification.
La loi APA réalise un équilibre original entre le rôle des conseils généraux et celui de la solidarité. Elle instaure un nouveau droit social fondé sur l'universalité, l'égalité et la solidarité :
l'universalité, parce qu'aucun demandeur ne sera écarté pour des conditions de ressources qui, dans la PSD, vous le savez mieux que moi, étaient pénalisantes;
l'égalité, parce que le gouvernement a voulu mettre fin aux disparités inacceptables rencontrées au hasard des départements sans autre explication que l'engagement plus ou moins fort conseils généraux dans les politiques au bénéfice des personnes âgées;
la solidarité, parce que le financement de l'APA sera assuré à la fois par la solidarité nationale en utilisant la CSG et par la solidarité locale dans le cadre des responsabilités confiées aux conseils généraux.
Enfin, je souligne- et je crois que vous y serez particulièrement sensibles, que la loi APA a supprimé les recours sur succession ou sur donation facilitant la possibilité de transmettre son patrimoine à ses descendants.
Enfin, l'articulation de la solidarité nationale et départementale renforcera le développement local. L'extension et la diversification des services d'aide à domicile, le développement de l'accueil de jour et de l'accueil temporaire, la modernisation des établissements, les créations d'emplois directs ou indirects, le maintien des personnes âgées dans leurs lieux de vie, leur pays ou leur quartier, contribuent aux objectifs du Gouvernement en matière d'aménagement du territoire et de développement humain durable. Les outils de la coordination gérontologique doivent délibérément s'inscrire dans une perspective d'aménagement du territoire ; les responsables du développement local doivent intégrer que le maintien à domicile des personnes âgées, comme l'ensemble des politiques d'action sociale ou de santé, peuvent contribuer fortement à la cohésion sociale, au maintien des activités et à l'essor de l'emploi dans les "pays".
Notre volonté de développer une coordination gérontologique proche du terrain et d'abord attentive aux besoins des personnes trouvera une traduction pratique par la mise en place de Centres Locaux d'Information et de Coordination gérontologique (CLIC), que j'avais appelé de mes vux dans mon rapport au Premier Ministre. Après une phase d'expérimentation conduite à partir de 25 sites pilotes désignés en 2000, l'année 2001 inaugure la phase opérationnelle de développement des CLIC, avec la création de 140 nouveaux centres. Pour atteindre la mise en place de 1000 centres de ce type sur 5 ans.
Directement, on peut escompter au moins 40.000 emplois supplémentaires dans les 3 ans, à domicile et en établissements, emplois qui contribueront, j'en suis sûre, à dynamiser les politiques d'insertion et d'offres locales de service au public.
La loi APA instaure également un fonds de modernisation de l'aide à domicile destiné à soutenir les actions de formation, le développement de la qualité des services et le renforcement de la professionnalisation de l'aide à domicile.
Je suis de ceux qui pensent que ce secteur a trop longtemps été soumis à une précarité de financement et à la sous qualification des personnels. Cette situation était préjudiciable à la qualité des réponses apportées aux personnes âgées et à leurs familles comme elle pesait négativement sur la reconnaissance statutaire des salariées du secteur.
La création du fonds de modernisation de l'aide à domicile répond clairement au souci de soutenir des actions de formation, des projets innovants, et toute mesure susceptible de favoriser la professionnalisation des services d'aide à domicile. Je souhaite que ce soit l'occasion de dépasser les clivages traditionnels entre les métiers du sanitaire et ceux du social, entre l'exercice à domicile ou en établissement C'est le sens du travail engagé avec la réforme du CAFAD et qui débouchera prochainement sur un nouveau diplôme de l'intervention à domicile.
La mise en place du fonds de modernisation est donc un volet très important de la loi et très attendu par les professionnels de ce secteur car avec cet outil budgétaire, l'Etat se donne véritablement les moyens de promouvoir une meilleure structuration de l'aide à domicile.
Il s'agit donc d'un engagement sans précédent pour relever les défis de prise en charge des personnes âgées en perte d'autonomie : la mise en place coordonnée de l'allocation personnalisée à l'autonomie, de la réforme de la tarification des établissements d'hébergement et du plan pluriannuel de financement des soins, par l'assurance maladie, constitue un engagement sans précédent pour relever les défis de prise en charge des personnes âgées en perte d'autonomie.
J'en ai la conviction : la mise en place coordonnée de l'allocation personnalisée à l'autonomie, de la réforme de la tarification et du plan pluriannuel de financement des soins par l'assurance maladie, par l'effort financier sans précédent pour affronter les défis de la prise en charge des personnes âgées en perte d'autonomie, ouvre en France une nouvelle page et va contribuer à changer le regard de la société sur le vieillissement.
Réconcilier les Français avec l'idée même du vieillissement
Car, au-delà de l'APA, au-delà de ces mesures prioritaires qui relevaient de l'urgence, nous voulons fondamentalement réconcilier les Français avec l'idée même du vieillissement ; et pour cela, il nous faut changer le regard de la société sur le vieillissement.
Il faut en finir avec l'idée que vieillir, c'est déchoir. Tous les âges de la vie ont leur mérite, leur attrait, leur valeur propre. La vieillesse peut être, doit être un âge heureux ; mais commençons par cesser de la déprécier !
Pour ce faire, j'entends déployer mes efforts pour éviter toutes les formes de ségrégation par l'âge, empêcher l'isolement, et au contraire, améliorer la participation citoyenne des personnes âgées dans la société civile :
C 'est par exemple le sens de notre action pour faire que le passage à l'euro se déroule bien pour le plus grand nombre de personnes âgées. Je veux d'ailleurs saluer ici le travail remarquable qui est fait dans la France entière pour préparer les personnes âgées au passage à l'euro, pour qu'elles soient à l'heure au rendez-vous du 1er janvier 2002.
Autre dossier dans lequel il faut éviter de stigmatiser les personnes âgées : la conduite automobile. Nous devons tout faire pour que les personnes âgées demeurent autonomes le plus longtemps possible et nous savons bien, surtout en milieu rural, à quel point dans notre société actuelle, la voiture est un facteur d'autonomie. Trouvons donc les moyens d'apprécier de façon sûre les capacités des vieux conducteurs sans aucun ostracisme.
favoriser les liens entre les générations en valorisant, bien sûr, la richesse personnelle que constituent l'histoire et les souvenirs de chaque personne âgée mais aussi en soulignant la part de chaque individu dans notre histoire collective. Il s'agit là, très simplement de favoriser une meilleure écoute, une attention partagée, un plus grand souci d'autrui.
augmenter notre connaissance du vieillissement pour maîtriser ses effets négatifs et mieux profiter de cette période de notre vie. Nous le savons bien : la crainte se nourrit de l'ignorance. C'est vrai aussi des craintes que suscite le vieillissement. Pour éclairer une politique audacieuse autour du vieillissement et de tous ses enjeux, il faut un instrument capable de promouvoir la recherche, d'augmenter nos connaissances et de mieux les diffuser. C'est pourquoi le gouvernement est déterminé à créer l'Institut du vieillissement, dans une perspective de forte articulation avec les professionnels et les décideurs, et de soutien aux initiatives locales ou régionales d'observation sociale.
Promouvoir le mouvement de disponibilité aux autres qui se dessine parmi les personnes âgées. Aujourd'hui, de plus en plus de retraités, encore très actifs intellectuellement et physiquement acceptent d'aider ceux qui en ont besoin, notamment par l'intermédiaire d'associations de bénévoles. Soutien scolaire et péri-scolaire, aide au démarrage d'entreprises, appui à des projets dans les pays en voie de développement, responsabilités dans les associations d'aide à domicile, cette tendance importante est appelée à se développer ; il faut l'encourager en soutenant les initiatives originales, et notamment celles des nombreuses associations à travers toute la France.
Il faut aussi encourager et soutenir la solidarité des actifs à l'égard des personnes âgées. Là encore, loin des clichés qu'induisent les expressions de " conflit de générations " ou de " guerre des âges ", les solidarités dont font preuve de nombreuses familles à l'égard de leurs parents en perte d'autonomie sont très encourageantes : près de 80 % des personnes âgées dépendantes peuvent rester à domicile grâce à leur entourage, dont près de la moitié ne bénéficient pas de l'appui d'un service.
Mais la pleine citoyenneté ne va pas sans le respect de la dignité et de l'intégrité des personnes âgées. Nous ne devons pas pour autant méconnaître les situations de maltraitances que subissent certaines d'entre elles dans notre pays. C'est pour cela que j'ai installé la semaine dernière un groupe d'experts chargé de réfléchir à des mesures efficaces pour trouver des solutions à ces situations toujours complexes et toujours dramatiques. Il faut notamment renforcer ce que l'on appelle l'aide aux aidants, car c'est souvent parce que la famille, les proches, les amis n'arrivent plus à faire face que les situations peuvent se détériorer très vite.
Conclusion
Notre société connaîtra une augmentation constante du nombre des personnes âgées, et une amélioration continue de l'espérance de vie sans incapacité.
Face à ce défi, le gouvernement a choisi de faire progresser la société tout entière pour qu'elle soit plus généreuse, plus solidaire, plus fraternelle. Et en particulier qu'elle considère que la richesse en souvenir et en expérience accumulée que représentent les personnes âgées est un atout pour l'avenir.
Une société qui ne perçoit pas que la vie doit être aidée et respectée jusqu'au bout est une société qui doute d'elle-même et qui ne se respecte pas.
L'une des grandes fiertés de ce gouvernement ( et je l'avoue, une de mes grandes fiertés aux côtés de Lionel Jospin) aura été, à travers le vote et la mise en uvre de l'APA, de redonner espoir et dignité à ceux qui savent que vieillir est tout simplement le destin de chacun d'entre nous et qu'il nous appartient d'en faire une chance.
Nous progressons ainsi sur le chemin pour construire ensemble une société pour tous les âges.
(source http://www.social.gouv.f, le 22 octobre 2001)