Toast de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur les relations et la coopération entre la France et le Ghana et le rôle international de ce pays notamment dans la coopération régionale en Afrique, Paris, le 5 décembre 2001.

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Circonstance : Dîner offert en l'honneur du Président de la République du Ghana, John Kufuor, à Paris, le 5 décembre 2001

Texte intégral

Monsieur le président, Madame,
Messieurs les Ministres,
Mes Chers Amis,
Monsieur le Président, permettez-moi de vous dire combien je suis heureux de vous recevoir ce soir, pour votre première visite en France, en compagnie de votre épouse, dans ce palais des Affaires étrangères.
Nous accueillons en vous un président élu, en décembre 2000, dans de parfaites conditions d'alternance, saluées par l'ensemble de la communauté internationale. Les changements sans déchirement qu'à connus votre pays n'ont pu se faire que grâce à la sagesse du peuple ghanéen et à celle de ses dirigeants. Votre pays est cité en exemple et la politique que vous menez est une référence en Afrique.
Le président de la République française a tenu à vous inviter en France aussitôt que possible, après avoir reçu votre prédécesseur, en 1999.
Monsieur le Président, l'engagement pour la paix, à travers les importants contingents mis à disposition des forces de maintien de la paix de l'ONU, est une constante de l'histoire contemporaine de votre pays. Elle lui donne une place singulière dans le concert des nations.
Vous avez, Monsieur le Président, exprimé, avec le peuple ghanéen, très rapidement après les attentats du 11 septembre, votre émotion et votre entière solidarité à l'égard des victimes. Vous avez aussi immédiatement marqué votre engagement, aux côtés de vos pairs africains dans la lutte contre le terrorisme. La France, en articulation avec l'ONU et ses partenaires de l'UE, est prête à vous aider face à ce fléau qui ignore les frontières. Nous souhaitons favoriser le dialogue entre les civilisations, promouvoir les échanges entre cultures et apporter notre contribution à la lutte contre la pauvreté et contre les injustices qui font le jeu des extrémistes.
Défenseur inlassable de l'intégration régionale, vous appelez chacun de vos partenaires en Afrique de l'Ouest, qu'il soit anglophone, lusophone ou francophone à prendre sa part dans un projet de développement commun. Accra est devenue une capitale obligée en Afrique de l'Ouest en matière d'initiatives en faveur de la sécurité régionale et de la bonne gouvernance.
Nos diplomaties ont en commun de tenir chacune, dans nos régions respectives, vous en Afrique de l'Ouest, nous en Europe, un rôle de stimulant en faveur de l'intégration. Elles ont aussi, je crois, le souci de défendre des valeurs qui ne sont pas seulement celles de l'Afrique ou de l'Europe, mais qui sont avant tout des valeurs humanistes.
La priorité que vous accordez au développement, votre volonté de participer à la pleine insertion de l'Afrique dans l'économie mondiale, à travers notamment le nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), vous emmènent à voir bien au-delà des frontières du Ghana.
L'Afrique progresse et la France est à ses côtés, en s'efforçant de conjuguer solidarité et mondialisation. La fidélité de la France à l'Afrique, fondée sur des liens solides et anciens nous a conduit, face à ce continent en mutation, qui paraît aspirer à la démocratie et à l'ouverture des marchés, à élargir nos horizons en faisant fi des barrières notamment linguistiques. Nous nous employons aussi à intensifier la coordination, la synergie entre partenaires bilatéraux et multilatéraux au développement (ONU, UE, FMI, Banque mondiale...).
Tout naturellement, le Ghana est apparu dans ce contexte comme un interlocuteur de qualité avec lequel nous nous sommes engagés à construire un partenariat au sens plein du mot, ouvert sur la société civile, le monde des entreprises, les organisations de solidarité...
L'inclusion du Ghana dans la zone de solidarité prioritaire vous permet de recevoir des subventions et concours de l'AFD. La signature ce soir de la convention de financement du projet de ponts ruraux dans le nord du pays en est l'illustration la plus récente.
L'appartenance du Ghana à la ZSP nous a permis de faire figurer votre pays parmi les nouveaux bénéficiaires prioritaires de notre coopération. En deux ans, le volume de cette aide a déjà été multiplié par quatre et va continuer à s'accroître dans les prochaines années. Elle va surtout se diversifier dans de nouveaux domaines, en particulier l'aide institutionnelle et la réforme administrative. Elle va aussi s'étendre à plusieurs régions du Ghana, notamment dans le nord.
Nous ouvrirons dans les mois qui viennent de nouveaux chantiers de coopération, notamment dans le secteur agricole, le soutien à la réforme de l'Etat et à la décentralisation, la santé.
Je me réjouis également des progrès de notre coopération dans le domaine culturel et en particulier le développement du français, les Alliances françaises se multiplient dans l'ensemble du pays : RFI va ouvrir à Kumasi une deuxième station FM dans quelques semaines.
Nous souhaitons également, et je sais que vous y êtes sensible, développer avec le Ghana nos échanges commerciaux et financiers. Nous savons que vous employez avec beaucoup d'énergie à garantir la sécurité de chaque investissement et à offrir aux investisseurs les services et l'accueil qu'ils attendent. A cet égard, je vous remercie d'avoir honoré de votre présence la récente inauguration à Accra de la Chambre de commerce franco-ghanéenne. J'encourage vivement nos entreprises, bien représentées ici ce soir, à participer davantage au développement économique de votre pays. Je sais que vous les attendez et que vous saurez les accueillir dans les meilleures conditions.
Monsieur le Président, permettez-moi au moment de conclure, de rendre hommage au succès de votre première année de gouvernement au Ghana, à vos efforts en faveur de l'unité de votre région et du continent, et aussi à votre contribution à la paix et au développement.

(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 décembre 2001)