Texte intégral
Chers amis,
Je n'ai pas l'intention de faire une allocution. Vous avez été, ce soir, invités à une réception amicale, et c'est simplement pour moi l'occasion de vous dire quelques mots. Mais quelques mots d'abord de remerciements à Gilles Andreani qui, malheureusement, n'a pas pu être à Paris aujourd'hui.
Je le regrette, mais enfin cela ne m'empêche pas de lui dire que je suis reconnaissant pour le travail qu'il a accompli ici - y compris avant que je sois ministre -, depuis 1995 jusqu'au moment où il a regagné une nouvelle activité à Londres, et que j'ai nommé Michel Foucher. Vous lui transmettrez tout ce que j'aurai dit ce soir, et nous lui dirons qu'il a fait ce travail à la tête du Centre d'analyse et de prévision avec beaucoup d'intelligence, de culture, de finesse, de discrétion, de subtilité dans l'analyse des problèmes.
Je suis heureux de le dire ce soir devant vous : j'ai nommé Michel Foucher parce que je pensais que c'était intéressant dans l'alternance des différentes riches personnalités qui se sont succédées à la tête du CAP qu'il y ait un universitaire de son profil, avec une expérience universitaire déjà importante et reconnue et une expérience pratique et directe également considérable à travers de nombreux types de missions, que ce soit pour la Commission européenne ou pour d'autres organismes. A la fois universitaire et homme de terrain, je trouve que l'origine géographique - je dis l'origine, parce qu'on ne peut pas l'enfermer aujourd'hui dans une définition de ce type -, est un apport particulièrement riche. Je pense depuis longtemps que la géographie est une discipline trop sous-estimée qui est vue de façon trop étroite et qui peut donner un éclairage indispensable, quand on pense à certains types de conflits, tels qu'ils ont repris ou tels qu'ils continuent, et je crois, s'inscrivant dans une continuité. Je disais tout à l'heure, son talent et sa personnalité. Je suis convaincu que son profil, son expérience et ce qu'il a déjà fait ici depuis quelques mois en étant à mon cabinet dans un travail quotidien et fructueux avec les services, apportera quelque chose de très important au Centre d'analyse et de prévision.
Naturellement, comme il n'y a pas ici ce soir que des gens appartenant au ministère des Affaires étrangères, mais de nombreux compagnons de route, en quelque sorte, des gens qui se reconnaissent dans cette maison, qui en viennent, ou qui iront, qui travaillent avec elle, qui se sentent liés à tout cet ensemble par les liens du travail, de l'information, de l'analyse en commun, de l'amitié, je voudrais simplement redire à tous ceux qui sont ici, que j'ai l'intention de renforcer encore le cap - chacun de mes prédécesseurs à dû le penser, et le faire d'ailleurs, mais cela n'empêche pas qu'il faille toujours poursuivre cet effort. J'ai l'intention de renforcer encore tout ce qui peut permettre un meilleur échange, une meilleure circulation des informations, de nous vers les experts, vers les centres d'analyse, vers les Instituts, vers les universités, vers les entreprises ou autres. Et, en sens inverse, tout ce qui nous permet - j'allais dire parrainer, mais c'est un peu techniquement brutal comme terme - de bénéficier à notre tour de la masse colossale d'informations, que les uns et les autres détiennent, et dont nous avons bien besoin. J'estime, et je le ressens chaque jour, en réalité à tout moment de mes activités, que dans cette phase de l'histoire du monde, c'est une nécessité absolue pour l'analyse, pour l'évaluation, pour le travail, pour la décision. C'est une nécessité absolue à tout moment de disposer de l'ensemble des éléments disponibles pour savoir dans quel sens les choses vont s'orienter, et pour avoir des visions à longs termes, pour avoir des éléments de prévisions, des éléments de choix, des options, comme on dit chez les Anglo-saxons et ils n'ont pas tort sur ce point. Aujourd'hui par exemple, je recevais le ministre pakistanais, je recevais ce matin le vice-ministre chinois, je suis encore évidemment très pris dans les affaires du Kosovo - je signale d'ailleurs à ce propos pour ceux qui ne le savent pas encore, que le Secrétaire général vient d'annoncer publiquement qu'il nommait Bernard Kouchner comme représentant spécial pour le Kosovo. Vous voyez c'est une très lourde tâche. Le destin étant en balance, nous pouvons réussir complètement ce qui a déjà était largement réussi, mais les choses peuvent aussi se retourner.
Sur tous ces points, compte tenu des réserves de connaissances qu'il y a dans cette maison, l'expérience, le savoir-faire, les réseaux compacts, compte tenu des réserves du même type qui existent dans tous les centres ou instituts extérieurs, je suis convaincu qu'on peut encore intensifier la mise en commun, et au bout du compte, mieux servir et mieux fonder, et mieux asseoir la façon dont notre pays mène sa barque, défend ses intérêts, travaille avec ses partenaires, avec ses amis, continue à bâtir l'Europe, exerce une influence légitime dans le respect, évidemment de l'influence des autres et à travers un dialogue, sur tous ces plans. Je suis convaincu que l'on peut être encore plus intense, encore plus compétitif, étant donné que nous sommes dans un monde ultra concurrentiel sur tous les plans, y compris celui des idées, de l'analyse du concept des mots pour les définir et des politiques pour les mettre en oeuvre. Je le ressens. Vous êtes des vieux routiers, tous, que j'aperçois là, des vieux routiers de la chose. Vous savez que c'est indispensable, vous ne pouvez pas ne pas partager ce diagnostic. Vous avez entendu cela un bon nombre de fois certainement, mais je crois que vous êtes convaincus que je le dis avec conviction, et que j'essaie de l'appliquer à ma vie quotidienne, ici ou ailleurs. En tout cas, dans mon travail quotidien, j'essaie d'appliquer ces préceptes. Nous allons maintenant, dans ce nouveau chapitre qui s'annonce pour le CAP, nous appuyer sur les acquis considérables de tout ce qui a été entrepris à partir du moment où un ministre, Michel Jobert, avait eu l'idée, cette idée formidable en fait, sur tous les acquis, sur tous les prédécesseurs de Michel Foucher, sur tout le travail fait par mes prédécesseurs, sur toutes les habitudes prises par les services. Je suis convaincu que l'on peut aller plus loin ensemble et être plus percutant, plus fécond et prouver qu'on peut - je ne vais pas citer le vieux dicton sur la prévision que vous connaissez tous - voir plus loin, avoir un meilleur système "antibrouillard", un meilleur système de choix, et être encore plus efficaces.
Je n'ai pas l'intention de faire un discours plus long, mais je voulais ajouter ces quelques mots de réflexion, que j'ajoute donc à la reconnaissance à l'égard de Gilles Andreani, aux encouragements et aux voeux et au soutien que j'exprime à Michel Foucher, et au plaisir amical que j'ai à vous revoir ce soir.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 juillet 1999)
Je n'ai pas l'intention de faire une allocution. Vous avez été, ce soir, invités à une réception amicale, et c'est simplement pour moi l'occasion de vous dire quelques mots. Mais quelques mots d'abord de remerciements à Gilles Andreani qui, malheureusement, n'a pas pu être à Paris aujourd'hui.
Je le regrette, mais enfin cela ne m'empêche pas de lui dire que je suis reconnaissant pour le travail qu'il a accompli ici - y compris avant que je sois ministre -, depuis 1995 jusqu'au moment où il a regagné une nouvelle activité à Londres, et que j'ai nommé Michel Foucher. Vous lui transmettrez tout ce que j'aurai dit ce soir, et nous lui dirons qu'il a fait ce travail à la tête du Centre d'analyse et de prévision avec beaucoup d'intelligence, de culture, de finesse, de discrétion, de subtilité dans l'analyse des problèmes.
Je suis heureux de le dire ce soir devant vous : j'ai nommé Michel Foucher parce que je pensais que c'était intéressant dans l'alternance des différentes riches personnalités qui se sont succédées à la tête du CAP qu'il y ait un universitaire de son profil, avec une expérience universitaire déjà importante et reconnue et une expérience pratique et directe également considérable à travers de nombreux types de missions, que ce soit pour la Commission européenne ou pour d'autres organismes. A la fois universitaire et homme de terrain, je trouve que l'origine géographique - je dis l'origine, parce qu'on ne peut pas l'enfermer aujourd'hui dans une définition de ce type -, est un apport particulièrement riche. Je pense depuis longtemps que la géographie est une discipline trop sous-estimée qui est vue de façon trop étroite et qui peut donner un éclairage indispensable, quand on pense à certains types de conflits, tels qu'ils ont repris ou tels qu'ils continuent, et je crois, s'inscrivant dans une continuité. Je disais tout à l'heure, son talent et sa personnalité. Je suis convaincu que son profil, son expérience et ce qu'il a déjà fait ici depuis quelques mois en étant à mon cabinet dans un travail quotidien et fructueux avec les services, apportera quelque chose de très important au Centre d'analyse et de prévision.
Naturellement, comme il n'y a pas ici ce soir que des gens appartenant au ministère des Affaires étrangères, mais de nombreux compagnons de route, en quelque sorte, des gens qui se reconnaissent dans cette maison, qui en viennent, ou qui iront, qui travaillent avec elle, qui se sentent liés à tout cet ensemble par les liens du travail, de l'information, de l'analyse en commun, de l'amitié, je voudrais simplement redire à tous ceux qui sont ici, que j'ai l'intention de renforcer encore le cap - chacun de mes prédécesseurs à dû le penser, et le faire d'ailleurs, mais cela n'empêche pas qu'il faille toujours poursuivre cet effort. J'ai l'intention de renforcer encore tout ce qui peut permettre un meilleur échange, une meilleure circulation des informations, de nous vers les experts, vers les centres d'analyse, vers les Instituts, vers les universités, vers les entreprises ou autres. Et, en sens inverse, tout ce qui nous permet - j'allais dire parrainer, mais c'est un peu techniquement brutal comme terme - de bénéficier à notre tour de la masse colossale d'informations, que les uns et les autres détiennent, et dont nous avons bien besoin. J'estime, et je le ressens chaque jour, en réalité à tout moment de mes activités, que dans cette phase de l'histoire du monde, c'est une nécessité absolue pour l'analyse, pour l'évaluation, pour le travail, pour la décision. C'est une nécessité absolue à tout moment de disposer de l'ensemble des éléments disponibles pour savoir dans quel sens les choses vont s'orienter, et pour avoir des visions à longs termes, pour avoir des éléments de prévisions, des éléments de choix, des options, comme on dit chez les Anglo-saxons et ils n'ont pas tort sur ce point. Aujourd'hui par exemple, je recevais le ministre pakistanais, je recevais ce matin le vice-ministre chinois, je suis encore évidemment très pris dans les affaires du Kosovo - je signale d'ailleurs à ce propos pour ceux qui ne le savent pas encore, que le Secrétaire général vient d'annoncer publiquement qu'il nommait Bernard Kouchner comme représentant spécial pour le Kosovo. Vous voyez c'est une très lourde tâche. Le destin étant en balance, nous pouvons réussir complètement ce qui a déjà était largement réussi, mais les choses peuvent aussi se retourner.
Sur tous ces points, compte tenu des réserves de connaissances qu'il y a dans cette maison, l'expérience, le savoir-faire, les réseaux compacts, compte tenu des réserves du même type qui existent dans tous les centres ou instituts extérieurs, je suis convaincu qu'on peut encore intensifier la mise en commun, et au bout du compte, mieux servir et mieux fonder, et mieux asseoir la façon dont notre pays mène sa barque, défend ses intérêts, travaille avec ses partenaires, avec ses amis, continue à bâtir l'Europe, exerce une influence légitime dans le respect, évidemment de l'influence des autres et à travers un dialogue, sur tous ces plans. Je suis convaincu que l'on peut être encore plus intense, encore plus compétitif, étant donné que nous sommes dans un monde ultra concurrentiel sur tous les plans, y compris celui des idées, de l'analyse du concept des mots pour les définir et des politiques pour les mettre en oeuvre. Je le ressens. Vous êtes des vieux routiers, tous, que j'aperçois là, des vieux routiers de la chose. Vous savez que c'est indispensable, vous ne pouvez pas ne pas partager ce diagnostic. Vous avez entendu cela un bon nombre de fois certainement, mais je crois que vous êtes convaincus que je le dis avec conviction, et que j'essaie de l'appliquer à ma vie quotidienne, ici ou ailleurs. En tout cas, dans mon travail quotidien, j'essaie d'appliquer ces préceptes. Nous allons maintenant, dans ce nouveau chapitre qui s'annonce pour le CAP, nous appuyer sur les acquis considérables de tout ce qui a été entrepris à partir du moment où un ministre, Michel Jobert, avait eu l'idée, cette idée formidable en fait, sur tous les acquis, sur tous les prédécesseurs de Michel Foucher, sur tout le travail fait par mes prédécesseurs, sur toutes les habitudes prises par les services. Je suis convaincu que l'on peut aller plus loin ensemble et être plus percutant, plus fécond et prouver qu'on peut - je ne vais pas citer le vieux dicton sur la prévision que vous connaissez tous - voir plus loin, avoir un meilleur système "antibrouillard", un meilleur système de choix, et être encore plus efficaces.
Je n'ai pas l'intention de faire un discours plus long, mais je voulais ajouter ces quelques mots de réflexion, que j'ajoute donc à la reconnaissance à l'égard de Gilles Andreani, aux encouragements et aux voeux et au soutien que j'exprime à Michel Foucher, et au plaisir amical que j'ai à vous revoir ce soir.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 juillet 1999)