Texte intégral
Le ministère de la Recherche étant aussi le ministère de l'Espace, je suis très heureux d'accueillir ici Claudie Haigneré pour dresser un premier bilan de la mission Andromède, avec MM. Bensoussan, président du CNES, Brachet, directeur général du CNES, et Antoine Rodota, directeur général de l'ESA.
Je veux, avant tout, adresser mes félicitations les plus chaleureuses à Claudie Haigneré pour le succès de cette mission. J'exprime mes sentiments d'estime et d'admiration à Claudie Haigneré, modèle de compétence et de courage, qui donne la plus belle image de la France.
L'historique de la mission Andromède
Un mois après ma prise de fonctions, j'ai reçu au ministère, le 29 avril 2000, Jean-Pierre et Claudie Haigneré pour leur dire que je soutiendrai la poursuite des vols habités et que j'agirai pour que des astronautes français aient rapidement des opportunités de vol vers la Station Spatiale Internationale (ISS).
Le 18 décembre 2000, à Paris, au cours du séminaire intergouvernemental franco-russe, j'ai signé un accord en ce sens avec le vice-premier ministre russe, Illya Klebanov.
Cet accord nous a permis de gagner 4 ans sur le calendrier prévu à l'origine. Inutilement, en effet, le premier vol d'un astronaute français à bord de l'ISS ne devait avoir lieu qu'à l'horizon 2005, qu'à partir de la phase d'exploitation de la Station, c'est-à-dire après sa phase d'assemblage (2000-2005).
Le 22 décembre 2000, à Moscou, le président du CNES, M. Bensoussan, et le président de l'Agence aéronautique et spatiale russe (Rosaviacosmos), M. Koptiev, ont signé un accord pour la participation de Claudie Haigneré à un vol vers l'ISS, en octobre 2001.
Le 21 octobre 2001, j'étais à Baïkonour pour assister au décollage du Soyouz vers l'ISS, pour une mission de dix jours, baptisée "Andromède", qui s'est donc déroulée du 21 au 31 octobre derniers.
L'utilité des vols habités
Il faut se garder d'entretenir une controverse théologique entre vols habités et vols automatiques. Les uns et les autres ont leur utilité et sont complémentaires.
L'ISS a une double utilité :
- D'abord, elle est un laboratoire permanent en orbite pour mener des expériences scientifiques et techniques, qui peuvent apporter nombre d'informations nouvelles pour les sciences de la vie, les sciences de la matière, l'observation de la terre et les technologies.
- Ensuite, la Station permettra d'expérimenter sur de longues durées le comportement de l'homme dans l'espace. Ce qui constitue une étape nécessaire en vue d'un nouvel objectif : l'exploration humaine de Mars à l'horizon 2030.
La France est une grande puissance spatiale. Elle doit être actrice, et non pas spectatrice, dans la conquête de l'espace.
Je rappelle, d'ailleurs, que l'engagement français sur l'ISS a été pris en 1995 au Conseil ministériel de l'ESA, à Toulouse, c'est-à-dire par le gouvernement précédent. Cet engagement s'assortit d'un effort financier très important du CNES (1 milliard de F par an de 2001 à 2004). Je veillerai d'ailleurs à ce que le programme de l'ISS reste à l'intérieur des enveloppes définies en 1995, à Toulouse.
Mais, une fois cet engagement pris par le gouvernement Juppé, il aurait été absurde que, dans la période même (2001-2004) où elle consent cet effort financier très important, la France ne bénéficie pas de l'utilisation de l'ISS. Nous aurions alors cumulé tous les inconvénients de cette situation de 2001 à 2004.
Il aurait été irrationnel qu'aucun vol vers l'ISS n'ait lieu pendant la période où notre effort budgétaire en faveur des vols habités est maximal.
J'ai donc tenu à ce que des astronautes français se trouvent rapidement à bord de l'ISS, pour qu'ils puissent maintenir et développer leurs qualifications, déjà très appréciées par nos partenaires russes et américains.
J'ai tenu également à ce que la France tire parti de cette grande infrastructure publique, en permettant à nos scientifiques, nos industriels et nos ingénieurs de se mobiliser pour le développement des utilisations de l'ISS.
Enfin, les vols habités constituent un outil pédagogique très efficace pour l'éveil des jeunes aux sciences et pour la diffusion de la culture scientifique et technique vers le public.
Le coût, pour le CNES, de sa participation à la mission "Andromède", est de 15 millions d'euros, coût des expériences compris, sur un budget total du CNES qui s'élève à 8,8 milliards de Francs en 2001.
Quant au vol de Philippe Perrin vers l'ISS, que j'ai obtenu de Dan Goldin, l'administrateur de la NASA, et qui aura lieu au printemps 2002, à bord de la navette spatiale américaine, il sera gratuit.
Le contenu scientifique de la mission Andromède
Comme vous le savez, la mission Andromède avait un double objectif : d'une part, être un vol de relève pour acheminer vers l'ISS un nouveau vaisseau de secours, pour servir de capsule de secours à l'équipage ; d'autre part, mener une série d'expériences scientifiques à bord de la station.
Il est exemplaire que le premier astronaute français à bord de l'ISS ait été une femme et une scientifique, docteur en médecine et docteur ès sciences, qui ait fait avancer à la fois la recherche et la conquête de l'espace.
Les données des expériences vont être remises aux scientifiques, avant le 15 novembre, pour leur analyse qui devrait durer environ un an. Mais, on peut, dès à présent, dresser un premier bilan, qui sera présenté par Gérard Brachet.
Programme CARDIOSCIENCE : approfondir les connaissances sur le système cardiovasculaire et, notamment, sur le déconditionnement cardiovasculaire en micro-pesanteur ; mieux cerner les mécanismes de l'hypotension orthostatique. Docteur en médecine en 1981et titulaire d'un DEA de physiologie du mouvement en 1986, Claudie Haigneré était particulièrement qualifiée pour cette expérience.
Programme COGNI (Cognitive Process) : obtenir de nouvelles informations sur la perception par l'homme de son orientation et, notamment, sur la désorientation spatiale. En micro-pesanteur.
Comme vous le savez, Claudie Haigneré a travaillé pendant six ans au laboratoire de Physiologie neuro-sensorielle du CNRS, à Paris ; elle a soutenu, en 1992, une thèse de neuro-sciences sous la direction d'Alain Berthoz, professeur au Collège de France et directeur de l'Action concertée incitative, l'ACI "Neurosciencesintégratives et computationnelles" du ministère de la Recherche. Les laboratoires animés par M. Berthoz pourront rapidement commencer à exploiter les résultats de cette mission.
Programme AQUARIUS : étudier le développement des larves et des embryons de deux amphibiens, la xénope et la pleurodèle.
Programme IMEDIAS : prise de vues sur le " changement global " : pollution autour des mégacités, feux de biomasse, désertification, deltas des grands fleuves. Objectif : obtenir de nouvelles informations sur l'environnement.
Programme PKE (Plasma Kristall Experiment) : étude d'un plasma en micro-pesanteur sur l'instrument du Max Planck Institute.
Programme GCF (Granada Cristallisation Facility) : expérience de cristallisation de protéines, destinée à l'Université de Grenade.
Programme LSO (Lightnings and Sprites Observations) : mesurer les émissions lumineuses des éclairs, des "sprites, au-dessus des orages".
Programme SPICA (Spectre de Particules et Influence sur les Composants Avancés) : étudier les réactions des composants électroniques de dernière génération quand ils sont exposés aux radiations du milieu spatial.
Au total, la mission Andromède a donc permis de réaliser des expériences en sciences de la vie (cardioscience, Cogni, Aquarius), en sciences de la matière (PKE, GCF), en observation de la Terre (Imedias, LSO), ainsi que des expériences techniques (SPICA).
Le contenu pédagogique
Claudie Haigneré a également réalisé un programme pédagogique pour sensibiliser les jeunes aux vols habités et les faire participer au déroulement de la mission (questions via Internet, mini-messages, etc).
Ainsi, XENOPUS JEUNES, qui fait partie de l'expérience AQUARIUS, a associé des lycées français et allemands.
De nombreux projets d'établissements scolaires ont été associés à la mission Andromède : écoles maternelles et élémentaires (Nancy, Charvonnex), collèges (Cestas), lycées (Bordeaux, Poitiers, etc.).
Je remercie Claudie Haigneré de contribuer ainsi à créer un sentiment de proximité et de familiarité avec la science, en la rendant accessible à tous.
La conférence ministérielle de l'ESA à Edimbourg (14-15 novembre 2001)
Bien sûr, la politique spatiale française et européenne ne se limite pas aux vols habités.
Dès après-demain, je participerai au Conseil des ministres de l'Agence Spatiale européenne (ESA), qui se tiendra les 14 et 15 novembre à Edimbourg. A ce Conseil, nous aurons des décisions très importantes à prendre.
1) Assurer l'avenir de la filière Ariane : programme Ariane 5 Plus Etape 3 (pour renforcer les performances technologiques du lanceur et réduire ses coûts de production) ; programme ARTA (Accompagnement technologique) ; programme INFRA (Infrastructures) pour aider Arianespace à mieux supporter les coûts d'utilisation des infrastructures du Centre spatial guyanais de Kourou.
Je me suis entretenu, à plusieurs reprises, avec ma collègue allemande, Mme BULMAHN - l'Allemagne étant, après la France, le 2ème contributeur de l'ESA - et nous sommes en train de converger sur ces programmes et sur leur financement. Conformément à ma demande, l'Allemagne devrait consacrer à ces programmes 278 millions d'euros (soit 1,8 milliard de F), soit 150 millions de plus (975 MF) que ce qu'elle avait initialement envisagé.
2) Continuer d'étudier la demande russe d'utiliser Kourou pour le lanceur SOYOUZ, en s'assurant que la partie russe réponde positivement aux quatre conditions nécessaires :
- Arianespace, opérateur unique commercialisant les deux lanceurs (Ariane 5 et Soyouz) ;
- Conditions d'exclusivité du Soyouz et de ses versions dérivées ;
- Prix de cession du lanceur Soyouz inférieur au prix actuel ( 20 millions de dollars) ;
- Participation de la partie russe aux investissements (250 millions de dollars) qui seraient nécessaires pour la réalisation d'un nouveau pas de tir destiné à Soyouz .
3) Lancer la phase de développement du programme GALILEO, qui nécessite un financement d'un milliard d'euros (550 meuros pour l'ESA, 450 pour l'Union européenne).
4) Engager effectivement les premières actions concrètes de mise en uvre et l'initiative européenne GMES (Global Monitoring for Environment and Security), pour assurer la surveillance globale de l'environnement.
La France, leader de l'Europe spatiale
La France est le leader de la politique européenne de l'Espace. Elle est le moteur de l'Europe spatiale. La politique spatiale doit rester l'une de nos priorités.
Merci à Claudie Haigneré d'avoir été le symbole de cette ambition française et européenne.
Au printemps prochain, Philippe Perrin, polytechnicien et astronaute du CNES, va à son tour pouvoir voler vers l'ISS, à bord cette fois de la navette spatiale de la NASA.
Ces deux vols incarnent une double parité : parité femme-homme et parité dans la coopération avec les agences spatiales russe et américaine.
Je tiens de nouveau à remercier très vivement nos astronautes qui participent ainsi pleinement à l'aventure spatiale, dont la France est une actrice majeure.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 14 novembre 2001)
Je veux, avant tout, adresser mes félicitations les plus chaleureuses à Claudie Haigneré pour le succès de cette mission. J'exprime mes sentiments d'estime et d'admiration à Claudie Haigneré, modèle de compétence et de courage, qui donne la plus belle image de la France.
L'historique de la mission Andromède
Un mois après ma prise de fonctions, j'ai reçu au ministère, le 29 avril 2000, Jean-Pierre et Claudie Haigneré pour leur dire que je soutiendrai la poursuite des vols habités et que j'agirai pour que des astronautes français aient rapidement des opportunités de vol vers la Station Spatiale Internationale (ISS).
Le 18 décembre 2000, à Paris, au cours du séminaire intergouvernemental franco-russe, j'ai signé un accord en ce sens avec le vice-premier ministre russe, Illya Klebanov.
Cet accord nous a permis de gagner 4 ans sur le calendrier prévu à l'origine. Inutilement, en effet, le premier vol d'un astronaute français à bord de l'ISS ne devait avoir lieu qu'à l'horizon 2005, qu'à partir de la phase d'exploitation de la Station, c'est-à-dire après sa phase d'assemblage (2000-2005).
Le 22 décembre 2000, à Moscou, le président du CNES, M. Bensoussan, et le président de l'Agence aéronautique et spatiale russe (Rosaviacosmos), M. Koptiev, ont signé un accord pour la participation de Claudie Haigneré à un vol vers l'ISS, en octobre 2001.
Le 21 octobre 2001, j'étais à Baïkonour pour assister au décollage du Soyouz vers l'ISS, pour une mission de dix jours, baptisée "Andromède", qui s'est donc déroulée du 21 au 31 octobre derniers.
L'utilité des vols habités
Il faut se garder d'entretenir une controverse théologique entre vols habités et vols automatiques. Les uns et les autres ont leur utilité et sont complémentaires.
L'ISS a une double utilité :
- D'abord, elle est un laboratoire permanent en orbite pour mener des expériences scientifiques et techniques, qui peuvent apporter nombre d'informations nouvelles pour les sciences de la vie, les sciences de la matière, l'observation de la terre et les technologies.
- Ensuite, la Station permettra d'expérimenter sur de longues durées le comportement de l'homme dans l'espace. Ce qui constitue une étape nécessaire en vue d'un nouvel objectif : l'exploration humaine de Mars à l'horizon 2030.
La France est une grande puissance spatiale. Elle doit être actrice, et non pas spectatrice, dans la conquête de l'espace.
Je rappelle, d'ailleurs, que l'engagement français sur l'ISS a été pris en 1995 au Conseil ministériel de l'ESA, à Toulouse, c'est-à-dire par le gouvernement précédent. Cet engagement s'assortit d'un effort financier très important du CNES (1 milliard de F par an de 2001 à 2004). Je veillerai d'ailleurs à ce que le programme de l'ISS reste à l'intérieur des enveloppes définies en 1995, à Toulouse.
Mais, une fois cet engagement pris par le gouvernement Juppé, il aurait été absurde que, dans la période même (2001-2004) où elle consent cet effort financier très important, la France ne bénéficie pas de l'utilisation de l'ISS. Nous aurions alors cumulé tous les inconvénients de cette situation de 2001 à 2004.
Il aurait été irrationnel qu'aucun vol vers l'ISS n'ait lieu pendant la période où notre effort budgétaire en faveur des vols habités est maximal.
J'ai donc tenu à ce que des astronautes français se trouvent rapidement à bord de l'ISS, pour qu'ils puissent maintenir et développer leurs qualifications, déjà très appréciées par nos partenaires russes et américains.
J'ai tenu également à ce que la France tire parti de cette grande infrastructure publique, en permettant à nos scientifiques, nos industriels et nos ingénieurs de se mobiliser pour le développement des utilisations de l'ISS.
Enfin, les vols habités constituent un outil pédagogique très efficace pour l'éveil des jeunes aux sciences et pour la diffusion de la culture scientifique et technique vers le public.
Le coût, pour le CNES, de sa participation à la mission "Andromède", est de 15 millions d'euros, coût des expériences compris, sur un budget total du CNES qui s'élève à 8,8 milliards de Francs en 2001.
Quant au vol de Philippe Perrin vers l'ISS, que j'ai obtenu de Dan Goldin, l'administrateur de la NASA, et qui aura lieu au printemps 2002, à bord de la navette spatiale américaine, il sera gratuit.
Le contenu scientifique de la mission Andromède
Comme vous le savez, la mission Andromède avait un double objectif : d'une part, être un vol de relève pour acheminer vers l'ISS un nouveau vaisseau de secours, pour servir de capsule de secours à l'équipage ; d'autre part, mener une série d'expériences scientifiques à bord de la station.
Il est exemplaire que le premier astronaute français à bord de l'ISS ait été une femme et une scientifique, docteur en médecine et docteur ès sciences, qui ait fait avancer à la fois la recherche et la conquête de l'espace.
Les données des expériences vont être remises aux scientifiques, avant le 15 novembre, pour leur analyse qui devrait durer environ un an. Mais, on peut, dès à présent, dresser un premier bilan, qui sera présenté par Gérard Brachet.
Programme CARDIOSCIENCE : approfondir les connaissances sur le système cardiovasculaire et, notamment, sur le déconditionnement cardiovasculaire en micro-pesanteur ; mieux cerner les mécanismes de l'hypotension orthostatique. Docteur en médecine en 1981et titulaire d'un DEA de physiologie du mouvement en 1986, Claudie Haigneré était particulièrement qualifiée pour cette expérience.
Programme COGNI (Cognitive Process) : obtenir de nouvelles informations sur la perception par l'homme de son orientation et, notamment, sur la désorientation spatiale. En micro-pesanteur.
Comme vous le savez, Claudie Haigneré a travaillé pendant six ans au laboratoire de Physiologie neuro-sensorielle du CNRS, à Paris ; elle a soutenu, en 1992, une thèse de neuro-sciences sous la direction d'Alain Berthoz, professeur au Collège de France et directeur de l'Action concertée incitative, l'ACI "Neurosciencesintégratives et computationnelles" du ministère de la Recherche. Les laboratoires animés par M. Berthoz pourront rapidement commencer à exploiter les résultats de cette mission.
Programme AQUARIUS : étudier le développement des larves et des embryons de deux amphibiens, la xénope et la pleurodèle.
Programme IMEDIAS : prise de vues sur le " changement global " : pollution autour des mégacités, feux de biomasse, désertification, deltas des grands fleuves. Objectif : obtenir de nouvelles informations sur l'environnement.
Programme PKE (Plasma Kristall Experiment) : étude d'un plasma en micro-pesanteur sur l'instrument du Max Planck Institute.
Programme GCF (Granada Cristallisation Facility) : expérience de cristallisation de protéines, destinée à l'Université de Grenade.
Programme LSO (Lightnings and Sprites Observations) : mesurer les émissions lumineuses des éclairs, des "sprites, au-dessus des orages".
Programme SPICA (Spectre de Particules et Influence sur les Composants Avancés) : étudier les réactions des composants électroniques de dernière génération quand ils sont exposés aux radiations du milieu spatial.
Au total, la mission Andromède a donc permis de réaliser des expériences en sciences de la vie (cardioscience, Cogni, Aquarius), en sciences de la matière (PKE, GCF), en observation de la Terre (Imedias, LSO), ainsi que des expériences techniques (SPICA).
Le contenu pédagogique
Claudie Haigneré a également réalisé un programme pédagogique pour sensibiliser les jeunes aux vols habités et les faire participer au déroulement de la mission (questions via Internet, mini-messages, etc).
Ainsi, XENOPUS JEUNES, qui fait partie de l'expérience AQUARIUS, a associé des lycées français et allemands.
De nombreux projets d'établissements scolaires ont été associés à la mission Andromède : écoles maternelles et élémentaires (Nancy, Charvonnex), collèges (Cestas), lycées (Bordeaux, Poitiers, etc.).
Je remercie Claudie Haigneré de contribuer ainsi à créer un sentiment de proximité et de familiarité avec la science, en la rendant accessible à tous.
La conférence ministérielle de l'ESA à Edimbourg (14-15 novembre 2001)
Bien sûr, la politique spatiale française et européenne ne se limite pas aux vols habités.
Dès après-demain, je participerai au Conseil des ministres de l'Agence Spatiale européenne (ESA), qui se tiendra les 14 et 15 novembre à Edimbourg. A ce Conseil, nous aurons des décisions très importantes à prendre.
1) Assurer l'avenir de la filière Ariane : programme Ariane 5 Plus Etape 3 (pour renforcer les performances technologiques du lanceur et réduire ses coûts de production) ; programme ARTA (Accompagnement technologique) ; programme INFRA (Infrastructures) pour aider Arianespace à mieux supporter les coûts d'utilisation des infrastructures du Centre spatial guyanais de Kourou.
Je me suis entretenu, à plusieurs reprises, avec ma collègue allemande, Mme BULMAHN - l'Allemagne étant, après la France, le 2ème contributeur de l'ESA - et nous sommes en train de converger sur ces programmes et sur leur financement. Conformément à ma demande, l'Allemagne devrait consacrer à ces programmes 278 millions d'euros (soit 1,8 milliard de F), soit 150 millions de plus (975 MF) que ce qu'elle avait initialement envisagé.
2) Continuer d'étudier la demande russe d'utiliser Kourou pour le lanceur SOYOUZ, en s'assurant que la partie russe réponde positivement aux quatre conditions nécessaires :
- Arianespace, opérateur unique commercialisant les deux lanceurs (Ariane 5 et Soyouz) ;
- Conditions d'exclusivité du Soyouz et de ses versions dérivées ;
- Prix de cession du lanceur Soyouz inférieur au prix actuel ( 20 millions de dollars) ;
- Participation de la partie russe aux investissements (250 millions de dollars) qui seraient nécessaires pour la réalisation d'un nouveau pas de tir destiné à Soyouz .
3) Lancer la phase de développement du programme GALILEO, qui nécessite un financement d'un milliard d'euros (550 meuros pour l'ESA, 450 pour l'Union européenne).
4) Engager effectivement les premières actions concrètes de mise en uvre et l'initiative européenne GMES (Global Monitoring for Environment and Security), pour assurer la surveillance globale de l'environnement.
La France, leader de l'Europe spatiale
La France est le leader de la politique européenne de l'Espace. Elle est le moteur de l'Europe spatiale. La politique spatiale doit rester l'une de nos priorités.
Merci à Claudie Haigneré d'avoir été le symbole de cette ambition française et européenne.
Au printemps prochain, Philippe Perrin, polytechnicien et astronaute du CNES, va à son tour pouvoir voler vers l'ISS, à bord cette fois de la navette spatiale de la NASA.
Ces deux vols incarnent une double parité : parité femme-homme et parité dans la coopération avec les agences spatiales russe et américaine.
Je tiens de nouveau à remercier très vivement nos astronautes qui participent ainsi pleinement à l'aventure spatiale, dont la France est une actrice majeure.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 14 novembre 2001)