Déclaration commune des chefs d'Etat et du gouvernement ayant en commun l'usage de la langue française, en date du 17 février 1986, sur l'Afrique australe.

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Circonstance : Sommet des pays francophones du 17 au 19 février 1986 à Paris

Média : Bulletin d'information du ministère des relations extérieures

Texte intégral

Nous, les Chefs d'Etat et de Gouvernement des pays francophones, condamnons sans réserve la politique d'apartheid pratiquée en Afrique du Sud. Nous nous engageons à aider la majorité de Sud-Africains, victimes de l'oppression, dans leur lutte en vue de mettre fin au racisme institutionnalisé et aux préjugés raciaux, et en vue d'obtenir le droit à la dignité humaine, à la liberté et à l'égalité, dans une Afrique du Sud non-raciale et démocratique. Il faut éliminer l'apartheid dans les faits, pas seulement en paroles.
- En ce qui concerne la Namibie, nous déclarons notre appui inconditionnel au plan d'indépendance proposé par les Nations Unies et énoncé dans la résolution 435 du Conseil de Sécurité, qui constitue la seule base d'un règlement bénificiant de l'adhésion internationale.
- Nous condamnons également les manoeuvres d'intimidation et la politique de déstabilisation menées par l'Afrique du Sud contre les pays voisins. Nous exigeons que le Gouvernement sud-africain mette fin à ces actions et qu'il respecte la souveraineté et l'intégrité territoriale de ses voisins.
- Reconnaissant que le système de l'apartheid est cause première de la violence en Afrique du Sud et dans la région, nous exigeons du Gouvernement de l'Afrique du Sud :
- d'abroger la législation sur l'apartheid, de libérer les prisonniers politiques, y compris Nelson Mandela, de lever l'interdit frappant le Congrès national africain et d'autres organisations politiques, de lever l'état d'urgence, d'entamer un dialogue avec les représentants authentiques de la population noire, en vue d'établir un gouvernement non-racial et représentatif, d'appliquer sans délai la Résolution 435 sous les auspices des Nations unies.
- L'apartheid constitue un affront à la dignité humaine. Nous, les dirigeants des pays francophones, nous engageons à y opposer une résistance incessante et implacable.