Texte intégral
Intervention à Albi le 24 novembre 1997.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui, pour parler de notre politique économique dans le cadre des rencontres que Dominique Strauss-Kahn, Christian Sautter, Christian Pierret, Marylise Lebranchu et moi-même avons souhaité organiser dans toutes les régions.
*Faisons un bref retour en arrière.
*Le gouvernement de Lionel Jospin a pris des décisions qui vont dans le bon sens pour notre pays ;
*Limiter le déficit sinon la France aurait pu être disqualifiée pour l'euro ;
*Lancer le premier volet du programme pour l'emploi des jeunes qui concerne les 350.000 emplois publics) ;
*des décisions ont été prises sur un ensemble de dossiers importants comme Thomson ou France Télécom ;
*des nouvelles aides à la recherche et aux nouvelles technologies sont en cours d'élaboration ;
*il en va de même pour les mesures de simplifications administratives sur lesquelles Mme Lebranchu travaille.
*enfin, la Conférence sur l'emploi qui s'est réunie le 10 octobre et a donné lieu aux décisions dont nous allons parler.
Une politique économique pour la croissance
Notre prévision pour 1998 (3 %) est confortée par les observateurs internationaux.
Elle est, de plus, fondée sur une expansion de la demande intérieure européenne et française.
Cette tendance devrait se maintenir les prochaines années.
Pour cela, la politique économique du gouvernement doit maintenir un cap clair :
*la réduction du déficit des administrations pour briser la spirale de la dette publique ;
*ensuite, la maîtrise des dépenses : en 1998, les dépenses de l'État n'augmenteront pas plus vite que l'inflation.
En bref, on a tenu nos promesses pour 97, nous les tiendrons pour les années suivantes.
La lutte contre le chômage
Mais tout cela ne suffit pas.
Même à un rythme d'expansion de 3 % l'an, la réduction du chômage sera trop lente.
Or, c'est le mal qui menace d'explosion notre société. Personne n'y a intérêt.
Il y a pour cela différentes méthodes.
Celle du Gouvernement est qu'il nous faut explorer toutes les voies d'un enrichissement en emplois de la croissance.
Le temps partiel en est une qui a donné des résultats.
La création de nouveaux emplois pour les jeunes est une seconde piste.
Mais tout ceci ne suffit pas, je l'ai dit.
Le Gouvernement a donc voulu donner une impulsion nouvelle à la réduction de la durée du travail.
Chacun est bien conscient que si la réduction de la durée du travail se fait avec pour objectif prioritaire la création d'emplois, elle peut créer des postes de travail nouveaux pour les jeunes et les chômeurs.
Chacun sait, les expériences concrètes le montrent, qu'à condition d'être conduite avec souplesse, elle offre un potentiel d'efficacité et de productivité.
Il appartiendra donc aux partenaires sociaux de rechercher ensemble, dans les branches et les entreprises, de quelle manière ce potentiel peut être mobilisé pour améliorer les performances des entreprises dans le respect des droits des salariés.
Je conclus.
*Un État plus économe et moins bureaucratique.
*Des impulsions fortes en faveur des nouvelles technologies.
*Une croissance plus solidaire.
*Voilà les ambitions du gouvernement.
Je voulais vous les rappeler avant de lancer notre discussion.
Intervention à Castres le 24 novembre 1997 (Chambre de commerce).
Avant de commencer notre débat, je voudrais faire quelques observations.
En matière économique, le gouvernement a deux priorités :
*Faire rentrer la France dans l'euro.
*Lutter contre le chômage, sans nuire à la compétitivité des entreprises.
Je voudrais en dire quelques mots.
1) Faire rentrer la France dans l'euro
Sur ce plan fondamental pour notre économie, la France va faire partie du premier groupe de pays qualifiés pour la monnaie unique.
Ce n'était pas si évident il y a quelques mois.
C'est pourquoi, afin de répondre au critère des 3 %, le gouvernement a pris des mesures de réduction du déficit et du contrôle des dépenses de l'État.
Maintenant, nous savons que l'euro entrera en vigueur au 1er janvier 1999.
Cela donnera un nouvel élan à notre économie.
L'euro va :
*protéger nos entreprises des dévaluations compétitives ;
*simplifier les échanges ;
*favoriser la baisse des taux d'intérêt.
2) La lutte contre le chômage.
C'est bien sûr là-dessus que nous serons jugés par les Français.
Le Gouvernement entend lutter contre le chômage de plusieurs manières.
Nous y reviendrons dans le débat.
Mais je voudrais vous dire d'abord quelques mots sur la question de la réduction du temps de travail.
Je voudrais rappeler que la loi que Martine Aubry présentera au Conseil des Ministres le 10 décembre prochain fournira seulement un cadre et définira des aides.
Ensuite, tout sera négocié dans les entreprises, si elles le souhaitent.
Enfin, la loi qui sera votée pour l'an 2000 déterminera en fonction des accords conclus et de la situation économique les mesures concernant en particulier :
*le régime des heures supplémentaires ;
*les règles de modulation du temps de travail.
Si tous les partenaires jouent le jeu, je suis certain que la réduction du temps de travail aura un coût très supportable pour les entreprises et leur permettra d'obtenir plus de souplesse dans l'organisation du travail.
Lionel Jospin a été très clair sur ce sujet le 10 octobre.
En tant que responsable du commerce extérieur, vous devinez que je suis très attentif à cette question.
Conclusion (textile-cuir)
Je voudrais conclure en évoquant les difficultés particulières du secteur textile-habillement-cuir-chaussure.
Vous le savez, le plan Borotra a été condamné par Bruxelles, parce qu'il heurtait de front l'interdiction par le Traité de Rome des aides sectorielles.
C'était prévisible, mais je ne veux pas polémiquer.
Comment donc, dans l'avenir, continuer à prendre en compte les besoins des entreprises des secteurs concernés.
Précisément, en utilisant les mesures prévues dans la loi sur la RTT qui va être présentée au Parlement.
Il y aura un volet défensif qui permettra aux entreprises confrontées à des difficultés, d'obtenir des aides liées à la réduction du temps de travail quand celle-ci permet de sauvegarder des emplois.
Les modalités sont en cours de discussion avec les unions professionnelles concernées.
En bref, il y a un grand malentendu sur la RTT : non seulement elle ne va pas pénaliser les entreprises mais en plus elle peut les aider mieux que certaines dispositions prévues par l'ancien gouvernement.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 20 août 2002)
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui, pour parler de notre politique économique dans le cadre des rencontres que Dominique Strauss-Kahn, Christian Sautter, Christian Pierret, Marylise Lebranchu et moi-même avons souhaité organiser dans toutes les régions.
*Faisons un bref retour en arrière.
*Le gouvernement de Lionel Jospin a pris des décisions qui vont dans le bon sens pour notre pays ;
*Limiter le déficit sinon la France aurait pu être disqualifiée pour l'euro ;
*Lancer le premier volet du programme pour l'emploi des jeunes qui concerne les 350.000 emplois publics) ;
*des décisions ont été prises sur un ensemble de dossiers importants comme Thomson ou France Télécom ;
*des nouvelles aides à la recherche et aux nouvelles technologies sont en cours d'élaboration ;
*il en va de même pour les mesures de simplifications administratives sur lesquelles Mme Lebranchu travaille.
*enfin, la Conférence sur l'emploi qui s'est réunie le 10 octobre et a donné lieu aux décisions dont nous allons parler.
Une politique économique pour la croissance
Notre prévision pour 1998 (3 %) est confortée par les observateurs internationaux.
Elle est, de plus, fondée sur une expansion de la demande intérieure européenne et française.
Cette tendance devrait se maintenir les prochaines années.
Pour cela, la politique économique du gouvernement doit maintenir un cap clair :
*la réduction du déficit des administrations pour briser la spirale de la dette publique ;
*ensuite, la maîtrise des dépenses : en 1998, les dépenses de l'État n'augmenteront pas plus vite que l'inflation.
En bref, on a tenu nos promesses pour 97, nous les tiendrons pour les années suivantes.
La lutte contre le chômage
Mais tout cela ne suffit pas.
Même à un rythme d'expansion de 3 % l'an, la réduction du chômage sera trop lente.
Or, c'est le mal qui menace d'explosion notre société. Personne n'y a intérêt.
Il y a pour cela différentes méthodes.
Celle du Gouvernement est qu'il nous faut explorer toutes les voies d'un enrichissement en emplois de la croissance.
Le temps partiel en est une qui a donné des résultats.
La création de nouveaux emplois pour les jeunes est une seconde piste.
Mais tout ceci ne suffit pas, je l'ai dit.
Le Gouvernement a donc voulu donner une impulsion nouvelle à la réduction de la durée du travail.
Chacun est bien conscient que si la réduction de la durée du travail se fait avec pour objectif prioritaire la création d'emplois, elle peut créer des postes de travail nouveaux pour les jeunes et les chômeurs.
Chacun sait, les expériences concrètes le montrent, qu'à condition d'être conduite avec souplesse, elle offre un potentiel d'efficacité et de productivité.
Il appartiendra donc aux partenaires sociaux de rechercher ensemble, dans les branches et les entreprises, de quelle manière ce potentiel peut être mobilisé pour améliorer les performances des entreprises dans le respect des droits des salariés.
Je conclus.
*Un État plus économe et moins bureaucratique.
*Des impulsions fortes en faveur des nouvelles technologies.
*Une croissance plus solidaire.
*Voilà les ambitions du gouvernement.
Je voulais vous les rappeler avant de lancer notre discussion.
Intervention à Castres le 24 novembre 1997 (Chambre de commerce).
Avant de commencer notre débat, je voudrais faire quelques observations.
En matière économique, le gouvernement a deux priorités :
*Faire rentrer la France dans l'euro.
*Lutter contre le chômage, sans nuire à la compétitivité des entreprises.
Je voudrais en dire quelques mots.
1) Faire rentrer la France dans l'euro
Sur ce plan fondamental pour notre économie, la France va faire partie du premier groupe de pays qualifiés pour la monnaie unique.
Ce n'était pas si évident il y a quelques mois.
C'est pourquoi, afin de répondre au critère des 3 %, le gouvernement a pris des mesures de réduction du déficit et du contrôle des dépenses de l'État.
Maintenant, nous savons que l'euro entrera en vigueur au 1er janvier 1999.
Cela donnera un nouvel élan à notre économie.
L'euro va :
*protéger nos entreprises des dévaluations compétitives ;
*simplifier les échanges ;
*favoriser la baisse des taux d'intérêt.
2) La lutte contre le chômage.
C'est bien sûr là-dessus que nous serons jugés par les Français.
Le Gouvernement entend lutter contre le chômage de plusieurs manières.
Nous y reviendrons dans le débat.
Mais je voudrais vous dire d'abord quelques mots sur la question de la réduction du temps de travail.
Je voudrais rappeler que la loi que Martine Aubry présentera au Conseil des Ministres le 10 décembre prochain fournira seulement un cadre et définira des aides.
Ensuite, tout sera négocié dans les entreprises, si elles le souhaitent.
Enfin, la loi qui sera votée pour l'an 2000 déterminera en fonction des accords conclus et de la situation économique les mesures concernant en particulier :
*le régime des heures supplémentaires ;
*les règles de modulation du temps de travail.
Si tous les partenaires jouent le jeu, je suis certain que la réduction du temps de travail aura un coût très supportable pour les entreprises et leur permettra d'obtenir plus de souplesse dans l'organisation du travail.
Lionel Jospin a été très clair sur ce sujet le 10 octobre.
En tant que responsable du commerce extérieur, vous devinez que je suis très attentif à cette question.
Conclusion (textile-cuir)
Je voudrais conclure en évoquant les difficultés particulières du secteur textile-habillement-cuir-chaussure.
Vous le savez, le plan Borotra a été condamné par Bruxelles, parce qu'il heurtait de front l'interdiction par le Traité de Rome des aides sectorielles.
C'était prévisible, mais je ne veux pas polémiquer.
Comment donc, dans l'avenir, continuer à prendre en compte les besoins des entreprises des secteurs concernés.
Précisément, en utilisant les mesures prévues dans la loi sur la RTT qui va être présentée au Parlement.
Il y aura un volet défensif qui permettra aux entreprises confrontées à des difficultés, d'obtenir des aides liées à la réduction du temps de travail quand celle-ci permet de sauvegarder des emplois.
Les modalités sont en cours de discussion avec les unions professionnelles concernées.
En bref, il y a un grand malentendu sur la RTT : non seulement elle ne va pas pénaliser les entreprises mais en plus elle peut les aider mieux que certaines dispositions prévues par l'ancien gouvernement.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 20 août 2002)