Texte intégral
Q - A quoi ressemble une campagne des régionales pour le chef de parti que vous êtes ?
Une campagne est un long marathon de ville en ville pour essayer de dialoguer avec l'opinion public que et de lui faire partager des convictions. Pour ma part, j'aurai participé à une soixantaine de réunions publiques.
Q - Quelle est votre analyse de la situation en Picardie ?
C'est une région difficile pour l'UDF et le RPR, mais où chacun s'accorde à dire que le bilan de l'équipe de Charles Baur est un bon bilan. L'image de la Picardie a été bien défendue et valorisée, et les choix de long terme qui ont été faits sont de cons choix. Nous avons tous l'espoir que cet accord quasiment unanime autour du bilan de Charles Baur permettra de compenser le rapport de forces qui, traditionnellement dans cette région, n'est pas très favorable pour la droite et le centre.
Q - Tous les observateurs s'attendent à ce que le Front national se pose en arbitre. Si tel est le cas, la coalition RPR-UDF devra-t-elle perdre la présidence ou faire alliance avec le FN ?
Tout le monde, dans l'opposition, est d'une clarté indiscutable sur ce sujet : il n'y aura pas d'accord politique avec le Front national. Nous sommes de ce point de vue parfaitement transparents.
Q - Le FN, fui, n'exclut pas les alliances. D'ailleurs, Charles Baur n'a-t-il pas déjà composé avec ce parti avant 1992 ?
L'histoire personnelle de Charles Baur devrait lui éviter de telles accusations. Tout de même, il y a des limites à ce que l'on doit pouvoir dire d'un homme lorsque l'on sait quelles expériences il a connues dans la vie.
Q - Mais le président sortant aura-t-il la possibilité de sa passer d'un tel soutien ?
Je l'espère, c'est pour cela que je viens le soutenir.
Q - Que pensez-vous de la promesse de Charles Baur de baisser de 10 % les prélèvements régionaux ?
Je pense que c'est l'orientation générale que nous devons adopter. Il faut avoir le courage de faire ce genre de choix et Charles Baur est un précurseur en la matière. Le poids excessif des administrations sur la richesse nationale, les prélèvements qui font que le travail est axe de manière trop lourde, fout cela nous a handicapés au cours des années précédentes. Par conséquent, j'approuve et je soutiens la proposition de Charles Baur.
Q - Et l'ordinateur en cadeau : chaque nouveau bachelier ?
Pour moi, qui ai été ministre de l'Education, il est évident que les nouvelles technologies sont cruciales dans la capacité qui est la nôtre de faire face à l'avenir. Par cette décision, qui est elle aussi très originale et très forte, Charles Baur a pris le taureau par les cornes et c'est lui qui a raison.
Q - Ce n'est donc pas un gadget, mais une idée dont d'autres régions pourraient s'inspirer ?
Je suis sûr que ça deviendra presque la règle. Aux Etats-Unis, Bill Clinton a pris une décision qui ressemble beaucoup à celle-là. Charles Baur a raison de se battre sur ce front.
Q - Le RPR a procédé à l'exclusion d'une trentaine de dissidents qui maintenaient leur candidature contre l'avis des responsables nationaux. Le cas s'est-il produit au sein de I'UDF ?
Oui, bien sûr. Nous avons pris des dispositions de cet ordre pour trente-cinq candidats, mais peut être l'avons-nous fait d'une façon moins autoritaire. Il demeure que dans un parti politique, devant une échéance aussi importante que celle-là, il faut un minimum de respect des décisions qui sont prises.
Q - N'avez-vous pas le sentiment qu'il est difficile, depuis le début de cette campagne, de réussir les unions ?
Pour tout dire, je n'aime pas beaucoup ce mode de scrutin, ces dosages qui conduisent à constituer des listes avec le sentiment que, quelquefois, le poids des appareils y est considérable, ce qui n'a pas été particulièrement le cas en Picardie, mais ailleurs, dans d'autres régions de France. Cela dit, le mode de scrutin est ce qu'il est. Il faut s'en accommoder pour y faire face les yeux ouverts et avec combativité. Ne perdons pas de vue que ce sont les électeurs qui décident. Il faut donc trouver les bons arguments pour les convaincre.
Q - Comment comptez-vous mobiliser les jeunes, en tout cas les abstentionnistes ?
Avec l'exemple de l'ordinateur offert à chaque bachelier, nous venons justement d'évoquer un point du programme de Charles Baur qui est de nature à mobiliser les jeunes. On les intéresse en leur parlant de leur vie quotidienne.
Q - Après les dernières législatives, le phénomène de la « vague rose » peut-il se reproduire aux régionales ?
Cela peut arriver, une élection n'est jamais gagnée d'avance. je n'exclus aucun mouvement, ni dans un sens, ni dans l'autre. Nous devons nous battre et rassembler le plus possible de forces pour obtenir le meilleur résultat.
Q - Pour l'opposition, l'enjeu ne se réduit-il pas à limiter la casse ?
Nous avons la responsabilité de presque toutes les régions françaises. Naturellement, les observateurs disent que nous allons en perdre. Je crois qu'il ne faut pas priver les électeurs de leur liberté de choix. C'est eux qui décideront. Nous sommes théoriquement devant une perspective de rééquilibrage, mais les Français sont familiers des surprises. En tout cas, j'ai beaucoup d'amitié pour Charles Baur. Les habitants de la Picardie doivent avoir la certitude que cet homme, l'un des plus dévoués pour l'avenir de leur région, mérite qu'on le soutienne.