Article de M. Michel Rocard, premier secrétaire du PS, dans "Vendredi" du 19 novembre 1993, sur les conclusions du débat parlementaire sur la réduction du temps de travail.

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Média : Vendredi

Texte intégral

Beaucoup de bruit pour rien

Le débat au Parlement sur la loi quinquennale pour l'emploi a confirmé le refus de la part du gouvernement de toute action sérieuse en matière de réduction du temps de travail.

Sur ce dossier, les Français auront pu constater, qu'encore une fois, derrière le rideau de fumée des bonnes paroles, les thèses les plus réactionnaires au gouvernement et dans la majorité l'emportaient. Ils peuvent vérifier que, pour la première fois, se trouve instauré un système d'encouragement public à la régression salariale. Le dispositif adopté ne créera aucun emploi mais, à travers le recul salarial, accentuera la récession et, par conséquent, l'aggravation de la situation économique.

Le Parti socialiste refuse donc que le débat sur la semaine de quatre jours, qui est une grande idée, soit évacué ainsi. Le chômage appelle des solutions audacieuses. La réduction du temps de travail est un élément important d'une politique d'ensemble. Le débat doit donc se poursuivre sur ce point comme sur d'autres. Notre convention de février sur l'emploi annoncera de nouvelles avancées.