Texte intégral
Les conclusions de la revue de programmes conduite par le gouvernement depuis l'automne 1997, présentées dans le dossier ci-joint, s'inscrivent résolument dans la continuité de nos choix fondamentaux en matière de défense : continuité des principes politiques qui fondent la programmation militaire et qui viennent d'être rappelés par le Premier ministre le 3 avril, continuité de la réforme de nos armées et en particulier de la professionnalisation.
Les choix opérés par le gouvernement et approuvés par le président de la République sont d'abord marqués par un souci de cohérence. Il s'agit de se donner les moyens d'atteindre les grands objectifs du nouveau modèle d'armée et de préserver les capacités et l'efficacité opérationnelles des forces. La cohérence des moyens affectés à chacune des grandes fonctions du modèle d'armée a fait l'objet d'une attention particulière, avec l'aide des chefs d'états-majors dont c'est l'une des responsabilités éminentes. De même, la cohérence de la nouvelle politique d'acquisition des équipements appliquée par la délégation générale pour l'armement a-t-elle été respectée, en veillant aux impératifs de la réduction des coûts, de la compétitivité et de la coopération européenne.
Comme l'a indiqué le Premier ministre, il était légitime que le ministère de la défense prenne sa part dans l'effort gouvernemental de maîtrise des dépenses de l'État. C'est pourquoi, des mesures courageuses ont été prises, qui se traduisent dans certains domaines par des diminutions limitées de capacité, compatibles avec les principes et les grands objectifs de programmation. Dans plusieurs cas, ces mesures innovent par rapport au passé. Elles autorisent des économies réelles, remédiant ainsi à l'accumulation de créances sur les quatre années restant à courir de la programmation, mais aussi au-delà de 2002. Elles encouragent des formules d'acquisition innovantes. Elles incitent à une rationalisation et une meilleure gestion de nos programmes, qui doivent se poursuivre.
Au terme d'un exercice de six mois, marqué par une démarche collective au sein du ministère comme du gouvernement, les montants des titres V et VI du budget de la défense sont redressés par rapport à 1998 et stabilisés à un montant de 85 milliards en francs constants pour chacune des années 1999 à 2002. Cette canalisation de nos crédits d'équipement offre à tous les acteurs de la défense un cadre de référence et d'action clair. Nous en avons particulièrement besoin pour mener à bien les réformes considérables en cours. La revue de programmes a donc été une nouvelle étape dans le processus d'adaptation et de modernisation de notre défense. La transition ouverte au début des années 1990 n'est en effet pas achevée. Des tâches urgentes, essentielles, nous attendent, en particulier l'approfondissement de la nouvelle politique industrielle, ou le renouvellement du lien entre les forces armées et la Nation. Fort de ces orientations, j'entends conduire ces mutations avec la même volonté de mobiliser les énergies de l'ensemble du ministère de la défense et de garantir la cohésion de notre défense qui ont caractérisé les travaux que nous venons de conclure avec succès.