Texte intégral
Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président,
Madame le Secrétaire National,
Madame le Secrétaire Général,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d'abord vous remercier de m'avoir convié à participer aux travaux de votre colloque et vous dire combien des initiatives telles que celles-ci me paraissent utiles, fécondes, nécessaires : face au problème de l'emploi et du chômage, probablement le plus important que la France ait eu à résoudre depuis bien longtemps, toutes les initiatives sont porteuses d'énergie, d'idées, de débat et sont donc les bienvenues.
Qu'elles soient gouvernementales, syndicales ou patronales, qu'elles émanent d'associations ou de groupes de réflexion, elles reflètent toute la prise de conscience par nos concitoyens et l'ensemble des acteurs sociaux de la nouvelle dynamique à insuffler dans le rapport de l'homme au travail, condition sine qua non d'une lutte efficace contre le chômage.
Cette prise de conscience s'accompagne d'un réalisme nouveau : chacun comprend aujourd'hui que les termes sur lesquels notre vie sociale était établie ont été bouleversés par la marche du temps et les contraintes inédites que font peser sur l'activité industrielle et l'emploi les conditions économiques actuelles.
La question que vous examinez aujourd'hui en témoigne : il est devenu nécessaire de s'interroger désormais sur le travail et sa finalité, sa traduction en termes d'emploi et la place qu'il occupe dans les esprits. Il est heureux que ce soit l'UCC-CFDT qui l'aie posée sous cette forme pour nourrir le dialogue social indispensable à tout progrès dans ce domaine.
Ce qui paraissait acquis naguère se révèle remis en cause par l'irruption brutale dans nos modes de production d'une modernité dont la mesure n'a pas été prise à temps.
La situation des cadres est, à cet égard, significative. Certains d'entre eux se trouvent inemployés, c'est-à-dire dans l'impossibilité de faire profiter l'entreprise et au-delà, la nation tout entière, de leur savoir, de leurs compétences, de leur expérience.
Parallèlement, la majorité des cadres en activité se voit astreinte à des charges de travail plus lourdes qu'autrefois et à devoir en faire toujours davantage et à un rythme plus rapide.
On aboutit de la sorte à cette situation paradoxale qui voit d'un côté des talents incapables de s'exercer, de l'autre des responsables débordés de travail.
Comment ne pas, dans ces conditions, ne pas s'interroger sur le partage du travail ?
Nous y reviendrons.