Déclaration de M. François Léotard, ministre de la défense, sur la notion d'"effort de défense" après la publication du Livre Blanc et le projet d'une défense européenne, Paris le 28 mars 1994.

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Circonstance : Colloque organisé à Paris par le Forum du Futur, sur le thème "La France et sa défense", le 28 mars 1994

Texte intégral

Monsieur le Président, cher Jacques Baumel, Mesdames et Messieurs,

Je vous suis reconnaissant de m'avoir invité à m'exprimer devant vous, aujourd'hui, dans les conditions que le Président Baumel vient de rappeler et dont nous étions convenus ensemble. Parmi les institutions – et il n'en manque pas –, et c'est juste et utile – qui réfléchissent par le dialogue et l'échange sur la défense de notre pays, le Forum du Futur occupe une place éminente et reconnue. Il allie la belle idée d'un forum, comme un espace de débat public à la manière des Anciens, et l'idée du futur, de la nécessité d'une vision à terme, à la manière des Modernes : dans ce dialogue entre mémoire et modernité, il réussit la réflexion et l'impartialité.

Je me souviens, cher Jacques Baumel, de ces jours de juin 1989 où furent réunis à l'Assemblée nationale plus de cinquante opposants aux régimes totalitaires de l'Est européens et d'intellectuels occidentaux sous le beau titre – je cite – : « la liberté de l'esprit et la condition humaine en Europe ». C'était, Mesdames et Messieurs, il y a presque cinq ans.

Que de chemin parcouru, depuis ! Des années au cours desquelles vous n'avez – nous n'avons – cessé de nous réjouir de la démocratie retrouvée, dans cette moitié d'Europe qui était une part précieuse de nous-mêmes, de craindre les difficultés politiques, économiques et sociales qui surgissaient, de constater avec effroi le retour des nationalismes, des populismes, du délire ethnique. De la guerre, sur notre continent même.

Nous allons évoquer aujourd'hui un sujet qu'aucun responsable politique ne saurait laisser dans l'incertain, le flou ou l'indéterminé, un sujet qui va à l'essentiel : la défense de la France. Nous le faisons près d'un an après les élections -qui nous ont donné la responsabilité d'assurer la conduite des affaires de notre pays. Cette date, Mesdames et Messieurs, nous le sentons tous, n'est pas indifférente : très peu de temps après les élections législatives – c'était le discours de politique générale du Premier ministre – le Gouvernement annonçait en effet la préparation d'un nouveau Livre blanc sur la défense (après celui de 1972), qui serait suivi, à courte échéance, d'une loi de programmation militaire (après celle de 1987).

Douze mois plus tard, je crois encore entendre les murmures de ceux qui avançaient, alors, l'idée qu'à deux ans de l'échéance capitale de notre vie politique, il était aventureux d'énoncer des principes ou bien d'avancer des hypothèses qui seraient tôt ou tard, remis en question.

Vous souvenez-vous, aussi, de ceux qui dénonçaient la présomption d'une pensée stratégique précipitée dans l'incertain et le provisoire, qui serait incapable d'avancer des idées claires sur le contexte de la politique de défense de notre pays, sur sa stratégie et ses ambitions, sur les capacités de ses forces armées, sur l'effort de défense nécessaire, sur les liens entre notre défense et la société française ?

Le travail a eu lieu. Il a été long, ouvert, positif et pluriel.

C'est le résultat d'un consensus actif et renouvelé, de l'ensemble de l'exécutif, après que le Parlement a été consulté – et pas seulement, j'en suis le principal témoin, ses commissions compétentes.

C'est un édifice patiemment reconstruit C'est un réexamen que je crois lucide et courageux d'une politique de défense que nous avions définie au plus fort de la guerre froide, et qui a été fait à la lumière d'un bouleversement qui remonte, en fait, plus loin que les cinq dernières années que j'évoquais tout-à-l'heure.

Je ne reviendrai pas sur l'exercice : vous le connaissez. Laissez-moi vous faire partager une observation que je crois juste et méritée. Ce Livre blanc a une grande cohérence interne, que l'on n'a pas assez relevée, faute peut-être d'aller au-delà d'apparences souvent trop simples pour un sujet aussi grave. (1) C'est la première série de réflexions que je voudrais faire devant vous, avant que d'aborder les conditions et le cadre dans lesquels nous devons désormais concevoir la défense de la France. (2)

(1) Le Livre blanc sur la défense intègre, d'abord, cette nouvelle donne entre les puissances que nous connaissons. Il met en évidence les insuffisances de l'ordre international, dont on avait pu croire, après la guerre du Golfe, qu'il s'établissait sur des bases nouvelles et solides. Il montre que c'est sur notre continent aussi que les crises menacent. Chacun sait et chacun constate, enfin, que c'est dans un cadre multinational que nous engagerons, à l'avenir, le plus souvent, nos forces.

Très logiquement, c'est donc l'Europe qu'il faut construire pour contribuer à la stabilité du monde : c'est là une idée, je ne le cacherai pas, que j'ai défendu avec beaucoup de persévérance et dont je n'ai certes pas le monopole. Ce Livre blanc est profondément européen dans son esprit, même si nous devons demeurer capables de nous défendre seuls, si nécessaire : si nos intérêts vitaux par exemple venaient à être menacés, quelle que soit l'origine de la menace, et quelle qu'en soit la forme ou la nature.

De ces premières analyses découlent, à la fois, une stratégie renouvelée et des missions nouvelles pour nos forces armées. Pouvoir, à la fois, dissuader et agir suppose des priorités différentes, respectivement dans les domaines nucléaire et conventionnel – j'y reviendrai, car ce point est véritablement fondamental.

Le format global des forces armées s'en trouve, à l'évidence, modifié et l'autonomie stratégique que retrouve la France grâce à ses forces conventionnelles aboutit à une complémentarité nouvelle entre la dissuasion et l'action.

Logiquement, le Livre blanc définit les ressources que nous pourrons et devrons affecter à notre défense. D'abord humaines : personnels civils et militaires, engagés et appelés, unis dans une seule et même défense. Je crois que la conscription crédibilise fortement la dissuasion et confère à nos actions extérieures une légitimité nationale, qui complète avec force une sorte de légitimité universelle qui s'attache à notre détermination : celle d'un pays qui se bat et se battra pour des valeurs immatérielles, parfois loin de ses frontières, et qui porte autour de lui le message de la démocratie, de l'État de droit, de la dignité humaine, de la liberté tout simplement.

La dimension humaine de nos choix se double d'une dimension matérielle et budgétaire. Il est en effet capital qu'après le vote du Parlement, l'effort soit contraignant pour l'État lui-même.

Le projet européen que nous confirmons avec force, nous imposera des choix, dont le cadre même de l'industrie de défense nous indiquera le sens : n'accepter aucune impasse industrielle à l'échelle de l'Europe, engager des coopérations entre Européens, rationaliser les industries de défense, en commençant par la nôtre. Et en s'inspirant de nos principes, ceux d'un libéralisme soucieux du bien public, qui s'efforce de recentrer l'action de l'État sur ses prérogatives strictement régaliennes.

Il y a donc dans ce qui a présidé à cet exercice une grande cohérence. Cohérence qui aboutit à la question finale, celle de l'effort de défense que la Nation consent. Cet effort est, en fait, double : il a une traduction budgétaire et financière, et il a des implications qui vont au cœur de notre société.

Avant que d'aller plus loin dans l'échange qui nous réunit aujourd'hui, je voudrais vous éclairer sue ces deux éléments.

Notre effort de défense sera maintenu à l'horizon du Livre blanc. Que signifie cette affirmation ? D'abord, que dans un cadre contraint – celui des finances publiques, de leur nécessaire remise en ordre, de leur indispensable maîtrise, celui de la crise également – nous sommes déterminés à ne pas baisser notre garde. À confirmer les efforts que la France fait, en fait, depuis trente-cinq ans et qui furent orientés par le général de Gaulle dans les années soixante. À se souvenir et à faire savoir que la paix est le dividende de l'effort et qu'il n'est pas, dans ce domaine, de sacrifice inutile.

Mesdames et Messieurs, s'il n'est pas de sacrifice inutile, il est néanmoins des sacrifices partagés. C'est là un élément essentiel de ce débat sur l'effort de défense : si nous sommes cohérents avec nous-mêmes, nous devons l'inscrire, là aussi, dans un cadre européen. Qui peut croire, surtout dans cette enceinte, que c'est de l'union des faiblesses que sortirait une Europe forte ? Il nous faudra persuader nos voisins européens de l'urgence et de la nécessité d'un partage du fardeau.

Non que nous nous refusions, nous Français, d'en prendre notre part : nous l'avons montré l'an passé, dans la loi de finances initiale pour 1994, seule nation occidentale à maintenir et même à accentuer dans tel ou tel domaine notre effort de défense. Non que nous n'acceptions même d'être, en Europe, les premiers dans l'effort pour la défense et pour la sécurité.

Mais reconnaissons qu'il nous faudra, au moins, l'appui et le soutien des puissances européennes « majeures » du continent : celle (au singulier : la Grande Bretagne) qui, comme nous, dispose d'un arsenal nucléaire ; celles qui, avec nous, forment le Corps européen ; celles qui, demain constitueront cette force aéro-maritime qui nous donnera, vers la Méditerranée, les moyens de la puissance, et de la sécurité.

Nous le sentons tous : ce n'est, vraiment, qu'à cette condition que l'Union de l'Europe Occidentale, bras armé de l'Union Européenne, pourra jouer le rôle de pilier européen d'une Alliance atlantique rénovée au sein d'un partenariat euro-atlantique, que nous souhaitons et auquel nos amis et alliés américains sont prêts.

Une dernière condition pour donner une cohérence d'ensemble au tout : que les liens entre l'Armée et la Nation, appuyés depuis plus de deux cents ans sur la conscription et que ceux qui rapprochent la Défense de la société se renforcent et se confirment.

C'est l'adhésion de celles et ceux qu'ils protègent, qu'ils contribuent puissamment à intégrer à un destin commun et à une espérance commune, c'est cette adhésion, au quotidien, qui fait notre défense qui fait émerger une culture de la défense. Cette culture de la défense dont j'ai, depuis un an, pris soin qu'elle soit définie, expliquée et étayée et qui, finalement, nous réunit aujourd'hui.

Voilà Mesdames et Messieurs, ce que je souhaitais vous dire, dans un premier temps. Vous aurez compris que membre du Gouvernement qui l'a voulu et Ministre de la Défense, qui en est à la fois responsable et comptable pour demain, j'ai voulu vous donner ma lecture du Livre blanc.

(2) Je voudrais maintenant et dans un deuxième temps m'appuyer sur cette analyse pour vous faire part de mes réflexions, de nature plus politique et personnelle, sur le cadre de notre politique de défense et sur ses ambitions.

Dans un premier temps, mes observations porteront sur ce qu'il faut bien appeler le retour de l'histoire. Je fais ici référence, a contrario, à une thèse venue d'outre-Atlantique et qui, s'appuyant sur une lecture intéressante mais rapide de Hegel, avançait l'idée que la disparition du principal ennemi potentiel et déclaré de notre pays signifiait, en fait, la fin de toute menace.

Voilà bien, Mesdames et Messieurs, qui est le fait d'une singulière lecture de l'histoire des hommes.

D'abord, parce que la fin de l'antagonisme entre, d'une part, le bloc communiste et d'autre part les nations libres ne signifie pas nécessairement que s'estompent, pour autant, les affrontements d'une autre nature : elle les libère plutôt, comme nous le voyons dans les Balkans.

Ensuite, parce que si nous n'avons pas d'ennemi identifié, de risque déterminé, de menace précise, agressive et brutale, cela ne signifie pas que nous n'ayons pas à faire face à des ennemis possibles. Il s'agit bien là d'un retour de l'histoire et d'un retour à l'histoire.

Si, depuis la guerre franco-prussienne de 1870, la France a conçu sa défense à partir de la détermination d'un adversaire unique – l'Allemagne jusqu'en 1945, l'URSS jusqu'en 1990 –, souvenons-nous cependant que de la paix des Pyrénées en 1659 jusqu'à la proclamation du IIème Reich en 1870, nous raisonnions en termes d'ennemis possibles (au pluriel), même si les conflits nous avaient, souvent, mis aux prises avec l'Angleterre jusqu'en 1815.

Souvenons-nous que pendant cette période le politique, le diplomate et le soldat pouvaient exercer respectivement et éminemment, leurs responsabilités dans un cadre où l'histoire, c'est-à-dire l'incertain, redonnait toute leur chance aux hommes et faisaient d'eux les acteurs de leur propre destin.

N'est-ce pas une situation comparable qui prévaut, finalement, aujourd'hui ? Plus que la disparition de l'ennemi et du trouble qu'elle provoque, c'est le déséquilibre de l'ordre international, c'est le vide de puissance, c'est le retour des nationalismes, c'est le déferlement des passions qui inquiète légitimement nos concitoyens : alors que jamais, depuis plus d'un siècle, la France n'a connu une telle absence de menace majeure, militaire, directe, agressive, à ses frontières jamais un tel sentiment d'insécurité diffus n'a été aussi fortement ressenti.

Dans le même temps, certains avancent l'idée qu'au moment où les acteurs changent, que la scène se modifie, les cadres mêmes de référence se dérobent. Et de proclamer la fin de l'Alliance atlantique et l'impuissance de l'Europe à assurer sa défense et à concevoir sa sécurité.

Je ne pense pas cela.

Je crois que le projet d'une défense européenne pourrait être, Mesdames et Messieurs, le grand projet de la France pour cette fin de siècle. Je n'en vois pas beaucoup d'autres.

Que la France demeure libre de l'appréciation des conditions de sa sécurité et du choix de ses moyens ne l'empêche pas de reconnaître dans l'OTAN le lien essentiel entre Européens et Américains. Le seul instrument, à l'heure où je parle, qui puisse appuyer la force sur le droit, c'est-à-dire mettre au service des missions de règlement des crises, ou de maintien de la paix, les forces de l'OTAN si et quand l'ONU le lui demande. C'est l'ONU qui dira le droit, même si l'organisation, les méthodes, le fonctionnement même de cette institution doivent évoluer. Il faudra bien qu'enfin nous tirions quelques-unes des leçons de la tragédie bosniaque.

Mais restaurer l'Europe dans toutes ses dimensions – politique, historique, culturelle – nous impose un devoir : affirmer une identité européenne de défense à travers l'UEO dans les conditions que la France a évoqué. L'organisation atlantique avance résolument, elle aussi, dans cette voie nouvelle pour elle : le sommet de Bruxelles des 10 et 11 janvier derniers l'a montré : ce sont les termes mêmes du Traité sur l'Union européenne quant à la politique extérieure et de sécurité commune que le communiqué final du sommet a repris.

Nous en avons, nous-mêmes, tiré les conséquences logiques. Le ministre français de la Défense sera désormais présent, aux côtés de son collègue des Affaires étrangères, lorsque les sujets traités entrent dans le cadre des nouvelles missions de l'alliance et concernent l'engagement de nos forces. Tout cela va, reconnaissons-le, dans le sens d'un renforcement des enceintes de décisions collectives, politico-militaires, multilatérales, politiques enfin de l'Alliance.

Mesdames et Messieurs, de même qu'il y a différence entre les intérêts vitaux et stratégiques nationaux, il y a distinction entre les intérêts vitaux de l'Europe, dont la défense est aujourd'hui confiée à l'OTAN, et les intérêts stratégiques, pour lesquels une organisation nouvelle impose son évidence : l'Europe de la défense.

Vous le voyez, certainement : les prophètes qui annonçaient à la fois la fin de l'histoire et le dépérissement du politique, et rejetaient les cadres au sein desquels, en toute indépendance, la France a conçu et mis en œuvre sa défense depuis des décennies sont, peut-être, allés un peu trop vite.

Je voudrais maintenant, avant de me livrer aux questions que vous voudrez bien me poser et avoir avec vous un échange et un dialogue indispensables, conclure en quelques mots en abordant le sujet dont j'ai indiqué, avec Jacques BAUMEL, que je n'en dirai rien. Je l'aborderai sous l'angle d'un très beau mot qui nous réunit, ici, ce soir : l'effort.

L'effort de défense est le signe tangible de la volonté de la Nation d'assurer sa propre sécurité ; de tenir ses engagements internationaux souscrits dans le cadre de traités, d'alliance ou d'accords de défense ; de prendre sa part de responsabilité dans les actions de protection et de maintien de la paix entreprises par les organisations internationales.

Pour les quinze prochaines années et en réponse aux ambitions de notre politique de défense, cet effort doit s'inscrire dans le cadre d'une méthode de programmation, à laquelle le Livre blanc redonne tout son sens.

Dans le cas de la France, cet effort se justifie de manière singulière, à la fois par sa position géographique, ses ambitions internationales et l'indépendance de sa politique de défense dont elle a su, de manière continue depuis plus de trente ans, payer le prix : celui d'une force de dissuasion nucléaire, celui d'une industrie nationale, celui d'une présence significative de ses forces armées sur les théâtres d'opérations où se jouent la sécurité et la paix internationales.

C'est pourquoi, tout en ayant participé à sa mesure dans les dernières années au mouvement général de réduction des dépenses de défense – ce dont témoigne l'évolution récente de son budget militaire – la France entend maintenir sur la richesse nationale le prélèvement nécessaire à ses forces armées.

La programmation des dépenses de défense, qui fixera les objectifs d'équipement et de format des armées pour le moyen terme – 1995/2000 –, est reconnue comme l'instrument indispensable de la modernisation de nos armées. Elle sera également le moyen de conformer notre appareil de défense aux évolutions géostratégique et technologique prévisibles à l'horizon de la planification, ainsi qu'aux orientations majeures de la politique de défense de la France.

Après son examen en Conseil de défense, elle sera soumise à l'approbation de la représentation nationale, lors de la prochaine session du Parlement. Elle concrétisera l'effort de sécurité, en hommes et en matériels que la Nation aura considéré comme indispensable.

Nous avons toutes les raisons de ne pas baisser la garde. Notre histoire et nos ambitions, nos intérêts et notre culture nous confèrent une expérience et un savoir. Un espace, des frontières et des valeurs : une forme d'universalité, en fait, un patriotisme ouvert et fraternel, qui s'oppose à tous les intégrismes et à tous les fanatismes.

Voilà l'expérience : elle est riche, et belle. Elle traduit une ambition pour l'Europe et un rayonnement bien au-delà de nos frontières, à travers une langue, un patrimoine immatériel, un rang dans le monde, des responsabilités… Que défendre, qui défendre, comment défendre ? Voilà les questions que sans faiblesse, inlassablement, nous devons poser autour de nous, en ayant le courage d'y apporter des réponses.

Mais voyez l'exemple, aussi, que nous pouvons donner : celui d'un pays qui se défend, c'est-à-dire qui résiste. Celui d'un pays qui s'engage, c'est-à-dire qui n'hésite pas à aller à contre-courant. Celui d'un pays qui demain, peut-être, aura démontré que le chemin de l'Europe de la défense passe par une volonté politique, un effort budgétaire, une lucidité exigeante, une pédagogie de tous les instants.

Je sais que devant le Forum du futur, ce sont des mots qui ne sont pas prononcés en vain.

À votre manière, par votre présence, vous contribuez à cet effort de lucidité et d'intelligence.

Soyez en, très simplement, remerciés.