Texte intégral
Présent - 14 juillet 1998
Le Pen : « Par les victoires de l’équipe de France, les Français sont en train de purger une frustration de victoires car ils sont las d’être dirigés par des pleurnicheurs, des masochistes, des gens qui ne cessent de demander pardon ou repentance. »
Jean-Marie Le Pen a déclaré, mais vous ne le lirez pas dans les journaux, vous ne l’avez pas entendu à la radio ou à la télévision :
« On croit nous provoquer en nous disant que le Front national doit déplorer la victoire de l’équipe de France car elle comporte des gens de couleur. Mais le Front national, au contraire, a toujours reconnu que les citoyens français peuvent être de races et de religions différentes pourvu qu’ils aient en commun l’amour de la patrie et la volonté de la servir.
« Qu’il y ait quatre joueurs de couleur sur onze n’a rien d’extraordinaire quand on sait que nos départements d’outre-mer sont une pépinière pour le sport de compétition.
« La mobilisation populaire autour de l’équipe de France est une victoire de l’esprit national. C’est une grande victoire politique, constituée par l’élan national autour de l’équipe de France, en un moment où l’on croyait le peuple français indifférent, morne, résigné : le voilà gagné par l’enthousiasme !
« Ce qui a provoqué cette étincelle, ce sont les victoires de l’équipe de France ; et les Français sont en train de purger une frustration de victoires, car ils sont las d’être dirigés par des pleurnicheurs, des masochistes, qui ne cessent de demander pardon ou repentance pour tout ce qui a été fait dans l’histoire de notre pays.
« Ne boudons pas notre plaisir, même s’il faut relativiser, car la Coupe du monde n’est pas l’événement principal du XXe siècle. C’est un détail de l’histoire, un détail de la guerre que se mènent les peuples sur les terrains de sport. Le sport est une forme civilisée de la guerre, une forme du combat, de la compétition, de l’affrontement qui sont naturels à l’homme et à son histoire.
« L’affrontement médiatisé des équipes de football à un certain parfum d’affrontement national : et qui, plus que nous, pourrait s’en féliciter ? »
Français d’abord, 2e quinzaine de juillet 1998.
La brillante victoire de l’équipe de France lors de la Coupe du Monde football restera inscrite en lettres d’or dans l’histoire du sport français. Moment d’une grande intensité, elle aura été l’occasion d’une exaltation rare et belle du sentiment national. Or, qui mieux que nous, pouvait se réjouir de voir ce soir-là flotter les drapeaux tricolores et s’élever dans la nuit les paroles enthousiastes de mille Marseillaises ?
Mais au-delà de la joie naturelle que l’on éprouve naturellement à gagner, il convient cependant de ne pas donner à cet événement plus d’importance qu’il n’en a. Comme l’a dit pour une fois très justement Lionel Jospin, la Coupe du monde reste un événement sportif et seulement cela. Une telle victoire ne doit pas pour autant faire oublier les difficultés majeures auxquelles se heurte notre pays, les dangers qui le menace, son effacement de la scène internationale et sa soumission au Nouvel Ordre Mondial. La liesse et les débordements d’enthousiasme, aussi légitimes soient-ils, ne doivent pas occulter le fait qu’il s’agit d’un simple spectacle sportif, et de rien de plus, comme l’est en cette fin juillet le traditionnel Tour de France.
A cet égard, il est curieux de constater que le tohu-bohu médiatique provoqué par le scandale du dopage et l’éviction de l’équipe Festina, n’a pas amené nos élites à réfléchir sur un dopage bien plus scandaleux, à savoir celui dont bénéficie outrageusement et cyniquement un système politique en pleine déliquescence…
« On a gagné, on a gagné ». Ce cri de victoire, mille fois répété, des Champs Elysées parisiens jusqu’à la plus modeste des bourgades de notre France profonde, fut, d’une certaine manière, une ode à la nation. Il n’y a plus aujourd’hui, que dans le domaine du sport que peut s’exprimer ce sentiment national, partout ailleurs bridé, dénigré, vilipendé. Ces jeunes et ces moins jeunes, de tout âge, de toutes origines de toutes conditions, se reconnaissaient dans leur équipe nationale, et brandissaient son drapeau. Ils étaient ce soir-là heureux et fier d’être Français. Nous qui portons la France au fond de entrailles, nous qui luttons sans relâche pour sa grandeur, son respect, son épanouissement, nous ne pouvions qu’éprouver un immense bonheur à voir restaurés et encensés, l’espace d’un soir, ces symboles magnifiques que sont notre hymne national et nos trois couleurs.
En temps de grisaille et de morosité comme le nôtre, il faut reconnaître au sport cette capacité inouïe à mobiliser et faire vibrer les foules. C’est d’autant plus paradoxal que le sport véhicule toutes les valeurs qui ne peuvent s’exprimer ailleurs, ou sont considérées comme politiquement et socialement « incorrectes ». En dépit de toutes les manipulations et tricheries, le sport apparaît comme un moyen privilégié de dépassement de soi. Dans un monde où l’assistanat généralisé est de règle, le sport se pose comme un mode de responsabilisation et de sélection, sélection par la mise en valeur des capacités naturelles, et sélection par la formation du corps, du moral, du caractère. Comme je l’ai expliqué dans les colonnes du Figaro, le sport, c’est la reconnaissance des dons innés, la valorisation par l’effort, par le travail, par la méthode, l’acceptation de la souffrance, l’esprit de compétition, la tension vers la plus haute et la plus belle performance possible, autant de valeurs qui contrastent avec la traque par M. Allègre des pôles d’élitisme dans les lycées et les collèges, et les délires égalitaires du système.
A travers le sport subsiste ainsi quelque vestige de cet idéal de perfection hérité de l’humanisme antique, cher au réinventent des Jeux Olympiques Pierre de Coubertin, qui voulait qu’un esprit sain ne puisse s’épanouir que dans un corps sain. Consciemment ou inconsciemment, cette exaltation de la volonté, ce culte de l’effort ont rendu odieux aux yeux du public les manipulations qui visent à fausser la compétition. Avec le scandale qui a entaché le départ du Tour de France, le dopage se trouve aujourd’hui au cœur d’une polémique qui porte bien plus sur une certaine conception de l’homme que sur des simples résultats. Car, avec les progrès fantastiques accomplis par la science, les limites peuvent être sans cesse repoussées. En l’occurrence, aurons-nous encore demain affaire à des hommes ou plutôt à des robots bioniques ?... La question reste ouverte. Mais elle reste également ouverte en ce qui concerne l’Établissement politique, qui ne survit que parce qu’il est dopé en permanence, sans que s’en émeuvent les « bonnes consciences »…
Discrédité par les scandales à répétition, par ses échecs, son impuissance, sa lâcheté, sa veulerie, la classe politique ne survit que par un savant cocktail dopant à base de médias-en-laisse, de sondages-bidons, de magistrats-aux-ordres. Qui donc administre ces recettes infernales de dopage, sinon les lobbies ? Qui donc est trompé sur la nature des princes bien malades qui nous gouvernent, sinon notre peuple ?
Les hommes politiques trichent sans cesse avec leur image pour paraître encore acceptables aux yeux des Français. Ils se dopent en changeant les lois comme bon leur semble, en manipulant la justice en toute iniquité, en achetant cyniquement les instituts de sondage, en se prosternant devant les vedettes du petit écran, en faisant allégeance quotidiennement et rituellement aux lobbies, en psalmodiant sans relâche les nouvelles tables de la loi que sont « les droits de l’homme » en jetant l’anathème sur le mouvement national, ignominieusement qualifié de RAX, entendez raciste, antisémite, xénophobe… Le moindre plumitif a dorénavant mandaté par le peuple, bien qu’il en tire sa légitimité que de pitoyables cénacles auto-proclamés « autorités morales »… L’artiste de cinéma, le boxeur, le rappeur, le top-modèle, sont sans cesse invités à donner leur avis « politiquement correct » pour dénoncer on ne sait trop quelle résurgence des « heures les plus sombres de notre histoire », oubliant les règles fondamentales de la démocratie, bafouant sans vergogne les bases de l’ordre républicain. Sans ces subterfuges machiavéliques, sans ces produits dopants, sans ces injections massives de propagande et de lavage de cerveaux, la classe politique usée, discréditée, à bout de souffle, serait depuis longtemps jetée aux oubliettes.
Alors, de la même manière qu’il convient de faire le ménage dans le monde sport, il convient de nettoyer les écuries d’Augias du monde politique. C’est à vous tous, amis du Front national, qu’il appartient de faire tomber les masques. Profitez de la trêve estivale pour vous refaire une santé, physique et morale, en vous livrant à vos sports favoris et emportant de saines lectures. Reprenez des forces, nous aurons besoin de toutes les énergies pour entamer dès septembre notre grande campagne des élections européennes. En attendant je vous souhaite de tout cœur de bonnes vacances, en famille ou entre amis.
Coupe du Monde 98 - Le Grande retour du patriotisme
Certes, le 12 juillet dernier, l’équipe brésilienne de football n’était pas au mieux de sa forme légendaire. Et c’est l’équipe de France qui l’a emporté, sans Cantona, sans Ginola, avec une sélection de jeunes joueurs talentueux décidés à vaincre, malgré les sarcasmes médiatiques. De son parcours durant la compétition et de sa victoire finale sont nés un sentiment de fierté nationale, une joie et une communion française que l’on croyait éteintes depuis bien longtemps. Le Patriotisme est de retour à l’aube de l’an 2000 !
La vague de fond tricolore qui a saisi notre pays en ce début juillet n’était prévue, à dire le vrai, ni par les thuriféraires de la France cosmopolite ni par les défenseurs d’une France identitaire et fière d’elle-même. Peut-être doit on cette réaction populaire d’envergure à la présence sur notre sol de dizaines de milliers de supporters des équipes concurrentes, arborant avec ostentation leurs couleurs nationales, chantant leur hymne et vantant avec de sympathiques pointes de chauvinismes les mérites de leur peuple. La joie communicative des Ecossais, la ferveur des Japonais, des Italiens ou des Hollandais, la rage de vaincre des Croates, la présence des Iraniens ou des Africains du Sud furent autant de révélateurs de la modernité du sentiment national aux quatre coins de la planète. Si l’on excepte les dérapages de quelques hooligans anglais, tunisiens ou allemands, sans parler des jeunes immigrés de nos banlieues, la Coupe du monde a offert à la France et au monde le visage d’un nationalisme tranquille s’exprimant avec d’autant plus de cœur dans les stades qu’il est bien souvent jugé politiquement incorrect, en Occident, dans tout autre lieu et en toute autre occasion.
Au fil des jours, on a vu sortir des placards des milliers de drapeaux français, les visages ont été maquillés en bleu-blanc-rouge et « La Marseillaise » a retenti aux quatre coins du pays de milliers de gorges qui n’avaient plus l’habitude de l’entonner, en dehors des meetings du Front national. Il ne s’agissait pas, n’en déplaise à Charles Pasqua et à l’intelligentsia de gauche, de se reconnaître dans une démarche citoyenne ou républicaine. C’est à la France que l’on faisait inconsciemment appel, à la cohésion, à sa grandeur passée et à sa capacité à vaincre. C’est dans l’équipe… de France que l’on se reconnaissait et c’est la permanence.
Les villes FN à l’heure du Mondial
Tout au long de la compétition, les villes FN se seront associées à la grande fête du ballon rond. L’Argentin Daniel Passarella ancien vainqueur de la Coupe du monde 1978 et entraîneur de l’équipe nationale pendant le Mondial aura ainsi reçu des mains d’Hubert Fayard, premier adjoint au maire de Vitrolles-en-Provence, la médaille de la ville. La cité provençale aura d’ailleurs de la ville. La cité provençale aura d’ailleurs vécu à l’heure du football pendant tout ce mois de juillet. Pour permettre au plus grand nombre de (...)