Texte intégral
Le Figaro : L'idée de voir Jacques Chirac conduire la liste d'union de la majorité aux prochaines élections européennes vous séduit-elle ?
Bernard Pons : Ce n'est pas une idée de Jacques Chirac, mais celle d'un certain nombre de personnalités du groupe et du mouvement. Il existe, dans notre pays, un désir profond et fort, d'une part de redresser les institutions européennes, et d'autre part de renforcer la cohésion européenne. Tout le monde a encore à l'esprit la position courageuse qui a été celle de Jacques Chirac au moment de ratification du traité de Maastricht. Pour répondre complètement à votre question, Cette idée me séduit, mais je suis en même temps réservé, et je ne suis pas sûr que cette idée séduise Jacques Chirac. Je ne connais pas sa position, et c'est à lui qu'il faut poser la question.
Le Figaro : Des voix se sont-elles exprimées, au sein du groupe RPR, pour rejeter cette idée ?
Bernard Pons : Personne, au groupe ne s'est élevé contre cette idée. Mais certains ont des interrogations. Ils considèrent que ce serait un changement de stratégie. Jacques Chirac souhaitait rester en dehors du débat politique. Or, en participant aux élections européennes, il se replacerait dans le débat sur un autre terrain.
Mais connaissant l'enthousiasme et le cœur que Jacques Chirac met à conduire une campagne, d'autres font valoir que ce serait pour la liste d'union l'assurance d'une très large victoire aux européennes.
Le Figaro : Le RPR a-t-il d'autres candidats que Jacques Chirac pour conduire cette liste d'union ?
Bernard Pons : Il y en a beaucoup d'autres.
Le Figaro : Cette proposition ne risque-t-elle pas de heurter l'UDF et même de conduire à deux listes de la majorité ?
Bernard Pons : Au contraire ! Ce désir de la liste que nous avions au RPR est en train de se réaliser. Les premières rencontres entre les délégations du RPR et de l'UDF sur la plate-forme commune pour ces élections ont donné de bons résultats, et laissent à penser que les dernières petites réserves seront levées.
Je suis donc tout à fait convaincu qu'il y aura une liste d'union RPR – UDF aux européennes. Quant à l'hypothèse formulée par certains, de voir Jacques Chirac conduire cette liste, elle a recueilli des échos favorables, même très favorables, au sein de l'UDF. Je pense que cette solution pourrait même mettre tout le monde d'accord. Mais la décision appartient à l'intéressé, à l'intéressé seul.