Texte intégral
Je viens donc d'être entendu par la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale. C'était la première audition depuis le 12 juillet dernier et, conformément au souhait des commissaires, j'ai traité de trois sujets d'actualité : la situation dans l'ex-Yougoslavie, la situation en Algérie et la fin de l'opération Turquoise au Rwanda.
En ce qui concerne la Bosnie, et sans reprendre bien entendu l'exposé que j'ai fait devant la commission, je voudrais à nouveau insister devant vous sur les éléments nouveaux qui sont tenus à Genève le 30 juillet dernier. Il semble qu'on assiste à ce que j'appellerai une dissociation entre les responsables serbes de Belgrade, le président Milosevic en particulier, et d'autre part les responsables bosno-serbes de Pale. Monsieur Milosevic a affirmé qu'il acceptait le plan de paix que nous avons proposé ensemble, alors que Karadzic est ceux qui l'entourent à Pale persévèrent dans leur refus.
Il me semble que cette évolution est importante, et même qu'elle mérite d'être suivie très attentivement. Est-elle sincère ? Est-elle durable ? Est-elle effective ? C'est cela qu'il faut vérifier. C'est la raison pour laquelle nous déployons en ce moment nos efforts en ce sens. D'abord, je me réjouis de savoir qu'Andreï Kozyrev, le ministre russe des affaires étrangères, sera à Belgrade à la fin de la semaine et s'emploiera à conforter les autorités de Serbie-Monténégro dans la position qu'elles ont prise. Par ailleurs, je souhaite qu'on puisse très rapidement mettre en discussion au conseil de sécurité à New York les deux projets de résolution que nous avons préparé avec les autres pays du groupe de contact. Je vous rappelle que le premier projet de résolution envisage, à l'encontre de ceux qui refusent le plan de paix, une aggravation des sanctions, notamment dans le domaine financier. Si Belgrade continue à soutenir le plan de paix, ce projet de résolution prévoit que la Serbie-Monténégro serait exonéré de cette aggravation des sanctions.
Le second projet de résolution prévoit tout un plan de suspension puis de levée des sanctions. Nous souhaitons là encore que, si Belgrade persévère dans sa récente attitude, il puisse en être tenu compte et qu'une première étape soit franchie dans la suspension des sanctions. Encore faut-il évidemment que l'on puisse vérifier sur le terrain la conformité des actes et des paroles des dirigeants de Belgrade. C'est la raison pour laquelle nous souhaitons que puisse être déployé un dispositif de contrôle à la frontière entre la Bosnie et la Serbie qui puisse, avec une validité internationale, vérifier la réalité des mesures d'embargo. Voilà ce qui me paraît essentiel dans les prochains jours.
Je rappelle que si tout cet effort diplomatique conjoint entre Américains, Russes et Européens échouait, nous nous retrouverions confrontés au mois d'octobre prochain à la question de la levée de l'embargo sur la fourniture des armes. Une fois encore, je voudrais rappeler ce qu'est la position de la France : nous considérons que c'est une mauvaise mesure — mauvaise pour les populations, mauvaise pour la FORPRONU, mauvaise pour la stabilité générale de la région. Si aucune autre ne donne de résultats, il faudra bien s'y résoudre, mais à condition que soient planifiées, dans le détail et au préalable, les opérations de retrait de la FORPRONU, car il est pour nous totalement exclu d'accepter une décision, qui aboutira d'une manière ou d'une autre à la reprise des combats, en laissant nos casques bleus exposé sur le terrain.
Deuxième sujet abordé cet après-midi : la situation en Algérie. J'ai rappelé les dramatiques évènements qui se sont déroulés au mois d'août, avec notamment, le 3 août, l'assassinat à Ain Allah, de cinq de nos compatriotes, et le 21 août, l'attentat contre une française d'origine pied-noir qui a été grièvement blessée. Face à cette situation, nous avons d'abord renforcé les mesures de protection de nos propres ressortissants, et je voudrais bien rappeler les choses dans ce domaine. Nous avons décidé déjà depuis un certain nombre de semaines de fermer l'ensemble de nos établissements culturels en Algérie. Nous avions également décidé de ne pas rouvrir à la prochaine rentrée scolaire nos établissements scolaires, à l'exception du lycée Ben Aknoun à Alger. Au vu des récents évènements, et comme le Premier ministre l'avait annoncé lui-même dans son émission à RMC, je crois que c'était le 15 août ou le 14 août — c'est donc une confirmation et non pas une innovation le lycée Ben Aknoun nous ne sera pas rouvert à la prochaine rentrée. De mêmes, nous avons décidé de transférer l'essentiel de la fonction de délivrance des visas en France. Cette procédure sera donc traitée par voie postale, et non plus directement aux guichets, car cela expose dans des conditions extrêmement dangereuses une partie de nos fonctionnaires. Dans le même temps, nous poursuivons le regroupement de tous nos effectifs sur le parc Pelzer et sur la résidence de l'ambassadeur de France en Algérie.
Deuxième série de dispositions : celles qui concernent les Français d'Algérie rentrant en France. Nous avons déjà fait beaucoup pour faciliter leur accueil en mettant en place un bureau d'informations centralisées, en remplaçant les personnels de l'État qui pouvait l'être, en mettant à disposition des logement de transition, et en mettant en place une procédure dérogatoire de délivrance du RMI puisque, hélas, beaucoup de nos compatriotes rentrent dans des conditions de très grande précarité. Nous allons encore intensifier notre effort en matière de logement.
Enfin, j'ai rappelé devant la Commission ce qu'était la ligne politique de la France vis-à-vis de l'Algérie — je l'ai rappelé à plusieurs reprises dans le courant du mois d'août, et le Premier ministre aussi. Premièrement, c'est aux Algériens qu'il appartient de choisir leur destin. Bien entendu, ce n'est pas à la France de se substituer en aucune manière à l'avenir de l'Algérie ce qui se passe en Algérie se décide en Algérie. Deuxièmement, nous pensons qu'il faut une attitude commune des grandes puissances occidentales – États-Unis et Européens en particulier – dans le domaine économique. Cela a été tous l'effort fait au cours des derniers mois qui a été couronné de succès, puisqu'aussi bien à Corfou qu'à Naples, dans le cadre de l'Union européenne comme dans celui du G7, une position commune a été prise et dont l'Algérie bénéficiera dans la mesure où elle met en œuvre le plan qui a été prévu par le Fonds monétaire international et dans le cadre du Club de Paris.
Enfin, troisième idée force : il n'y a pas de solution toute sécuritaire au problème de l'Algérie. Il faut une solution de caractère politique qui passe par le dialogue avec toutes les forces démocratiques qui acceptent ce dialogue. De ce point de vue, la récente initiative du Président Zeroual va dans le bon sens. J'espère qu'elle pourra progresser et permettre de débloquer la situation de manière à rouvrir le processus qui conduira le moment venu à des élections, car il faut que le peuple algérien puisse s'exprimer.
Enfin, sur le Rwanda, j'ai fait un rapide bilan de l'opération Turquoise. Elle est aujourd'hui, vous le savez, achevé depuis le 21 août. Pourquoi ? D'abord parce que c'était le terme fixé par la résolution 929 du conseil de sécurité et, en second lieu, le gouvernement de Kigali nous avait demandé de ne pas prolonger notre présence sur le terrain.
Cette opération s'est déroulée très exactement dans les limites fixées par le gouvernement et indiqué par le Premier ministre dès le mois de juin devant l'Assemblée nationale. Elle a eu lieu sur mandat international, je viens de le rappeler. Elle a eu un objectif strictement humanitaire. Nous avons eu beaucoup de mal à convaincre un certain nombre d'observateurs internationaux. Aujourd'hui les choses sont claires : à aucun moment nos troupes ne sont sorties du cadre de leur mission humanitaire. Troisièmement, elle a eu un caractère multinational et plusieurs pays africains ont mis sur pied avec nous un contingent inter-africain qui a été extrêmement utile et efficace et qui reste d'ailleurs sur le terrain – plus de cinq cent hommes. Enfin, elle a été limitée dans le temps, comme nous l'avions indiqué.
On peut considérer aujourd'hui que le bilan de cette opération est très positif. Il est positif parce qu'il a permis de sauver des milliers de vies, de faire sortir du Rwanda prêt de quatre mille personnes qui était menacées, de fixe un million et demi de personnes déplacées dans la zone humanitaire de sécurité. D'ailleurs tout le monde aujourd'hui s'emploie à reconnaître que cela a été un succès.
Le bilan est également positif parce que nous avons pu, par la valeur de l'exemple, lancer un processus de mobilisation internationale, notamment sur le plan humanitaire. Cela a été long, cela a été lent, cela a été trop tardif, on l'a bien vu, mais c'est venu et c'est en grande partie grâce à l'impulsion que nous avons donnée. Enfin, bilan positif parce que la sortie a été bien préparée et bien maîtrisée. Ce n'est pas l'effet du hasard, nous y avons beaucoup travaillé depuis un mois en organisant, notamment avec les Nations unies et le gouvernement de Kigali, la relève par la MINUAR. Aujourd'hui, il y a plus de soldats sous casque bleu dans la zone humanitaire sûre qu'il n'y avait de soldats français dans l'opération. Turquoise et l'exode qui avait été annoncé à grand renfort d'images vendredi et samedi dernier ne s'est pas produit. Je rappelle les chiffres : il y a un million et demi de réfugiés dans la zone humanitaire sûre. Au cours des trois dernières semaines, on estime à cinquante mille ceux qui sont passés au Zaïre (l'exode préalable à l'opération Turquoise avait concerné des centaines de milliers de personnes) et les dernières informations dont je dispose me montrent que le flux s'atténue encore aujourd'hui.
Il va de soi que cette situation reste extrêmement fragile, que nous sommes très attentifs – nous l'avons dit, nous l'avons fait dire à tous ceux qui ont de l'influence sur le gouvernement de Kigali – à ce qui pourra t'être fait de ce côté. Il est évident que toute fausse manœuvre et tout entrée prématurée de troupes dans la zone humanitaire sûre qui pourrait être ressentie comme hostile par les populations déclencherait alors un exode qui n'a pas eu lieu lorsque nous sommes partis. Il faut donc une très grande prudence, une très bonne articulation avec la MINUAR et les Nations unies pour continuer à faire passer efficacement ces messages. Je confirme que nous avons donc réinstallé à Kigali une antenne diplomatique qui est aujourd'hui conduite par un haut fonctionnaire du Quai d'Orsay qui est présent sur place.
Voilà les trois sujets que j'ai eu l'occasion d'aborder devant la Commission. Un prochain rendez-vous a été pris pour le 5 octobre.
Q. : Est-ce qu'aujourd'hui, sur ce qui se passe en France et ce qui se passe en Algérie, le gouvernement est complètement cohérent ? Est-ce qu'il n'y a pas de contradictions entre vous, qui préconisez le dialogue en Algérie, et, ici, les problèmes qui sont nés à la suite des arrestations de gens qui sont détenus, arrestations qui ont même touché des gens proche de la mosquée de Paris, ce qui a soulevé quand même certaines protestations ? Est-ce qu'il y a une synchronisation de cette action ?
R. : Absolument. Vous n'imaginez pas – ou alors si vous l'imaginez, c'est que votre imagination vagabonde – que ce type de décisions puisse se prendre sans une coordination. Il y a en France un gouvernement avec un Premier ministre. Et quand ce genre de décision est prise, le Premier ministre réunit les ministres concernés, le ministre de l'intérieur s'agissant de la sécurité intérieure, le ministre des affaires étrangères s'agissant des conséquences que cela peut avoir sur le plan international et, le cas échéant, d'autres ministres compétents. Donc sur la synchronisation, la réponse est claire : oui.
Je suis très surpris, en ce qui me concerne, de voir comment on pose le problème. La France s'attaquerait aux islamistes sur le plan intérieur. Mais ce n'est pas comme ça que cela s'est passé. Nous avons eu cinq Français assassinés en Algérie. Cinq de nos compatriotes assassinés en Algérie, et cet assassinat a été revendiqué par un mouvement terroriste dont on sait qu'il a des représentants en France. Il me semble absolument naturel, je dirais même nécessaire, de la part d'un gouvernement, que nous prenions des mesures vis-à-vis des représentants de cette expression terroriste sur le plan national et je les approuve sans réserve, comme je l'ai dit d'ailleurs dans les heures qui ont suivi l'annonce de ces décisions. Je ne vois vraiment pas où est le problème. C'est le rôle du ministre de l'intérieur que d'assurer la sécurité intérieure et de faire en sorte que la France ne devienne pas une base arrière du terrorisme. Il l'a fait en d'autres temps, il n'y a pas si longtemps, vis-à-vis d'autres mouvements terroristes.
En ce qui concerne la ligne diplomatique de la France, c'est ma responsabilité sous l'autorité, bien sûr, du Premier ministre. Je l'ai rappelé à plusieurs reprises et elle reste aujourd'hui intégralement valable. Donc, au risque de vous décevoir, et sans vouloir vraiment du tout me livrer à un exercice de langue de bois, je ne vois en ce qui me concerne ni contradiction, ni désynchronisation.
Q. : Le Cheikh Hassan Tourabi, qui est le conseiller islamique du gouvernement de Khartoum, dit que par trois fois il est intervenu auprès du FIS en accord et à la demande des autorités françaises. Est-ce que vous le confirmez ?
R. : il faudrait cesser de prendre au pied de la lettre les déclarations d'un certain nombre de personnages qui n'ont pas de titre de fiabilité au-dessus de tout soupçon. Il n'y a eu aucune démarche de ce type du point de vue des responsables de la politique extérieure de la France et j'ai dit ce que je pensais de nos relations avec le Soudan. Le Soudan est un pays qui me préoccupe beaucoup parce qu'on y viole à qui mieux les Droits de l'Homme. On s'y livre entre le Nord et le Sud une guerre très souvent meurtrière. On pourrait montrer sur le Sud du Soudan des images tout aussi dramatiques que celle qu'on montre sur bien d'autres endroits de la planète. Et enfin, et ça ce n'est pas la France qui le dit, dans nos contacts avec beaucoup de pays africains ou beaucoup de pays du pourtour de la Méditerranée on nous le dit, il y a un encouragement à certaines menées terroristes islamistes qui nous préoccupe.
Alors voilà, si le Soudan veut donner aujourd'hui des gages qu'il change de politique et qu'il rompt avec ce genre de pratiques, nous sommes prêts évidemment à le considérer. Mais j'estime que ça n'est pas fait.
Q. : Est-ce que la réduction du dispositif français en Algérie correspond à une réorientation de la politique française vis-à-vis de ce pays ?
R. : Non, on ne peut pas dire cela dans la mesure où la réduction de ce dispositif, est engagée maintenant depuis plus d'un an. Je ne vais pas donner des chiffres, car un minimum de discrétion est nécessaire dans ce domaine. Mais nous avons, depuis plusieurs mois maintenant, sur le plan des établissements culturels, puis des établissements scolaires, et maintenant sur celui du dispositif consulaire et diplomatique, réduit les risques sans pour autant changer de cap et je crois qu'il y a, depuis que j'ai la charge de conduire la diplomatie française, une grande continuité vis-à-vis de l'Algérie.
Et puis, vous me direz que ce n'est pas un argument extraordinairement convaincant, et qu'on pourrait l'utiliser dans bien d'autres domaines, mais enfin, il ne manque pas de pertinence : qui propose une autre politique vis-à-vis de l'Algérie, que celle que nous menons ? C'est bien beau de critiquer, mais il faut aller jusqu'à des solutions alternatives. Je n'en entends pas. Je suis, comme vous le savez, ouvert au dialogue et si quiconque a des solutions alternatives à me proposer, je suis prêt à les examiner.
Mais en tout cas, je voudrais bien insister sur l'importance, du point de vue de la diplomatie française, de maintenir dans le dossier algérien une étroite liaison avec nos partenaires européens, nos partenaires méditerranéens en particulier, et nos partenaires américains. C'est ce que j'ai essayé de faire depuis plusieurs mois, non sans un certain succès – je l'ai rappelé tout à l'heure – puisque nos points de vue se sont, sinon unifiés, du moins beaucoup rapprochés. Il y a une meilleure compréhension entre nous.
Q. : Monsieur le ministre, que pensez-vous de la prochaine mission de Monsieur Kozyrev à Belgrade, et de la visite programmée du pape ?
R. : Je suis très respectueux devant les initiatives de sa Sainteté. J'espère que sa sécurité pourra être assurée. Toutes vos voix qui peut prêcher, à Sarajevo ou ailleurs, la paix, la concorde et la réconciliation est la bienvenue et celle du Saint-Père a un poids plus lourd que la plupart des autres.
Q. : En ce qui concerne le Rwanda, que pensez-vous des déclarations des ONG qui trouvaient que la France ne devait pas partir…
R. : Il vaut mieux que je ne vous le dise pas. Je crois que les ONG ont fait pour l'essentiel un travail formidable, il faut du courage pour faire ce qu'elles font. Nous avons essayé de les aider. Je rappelle que j'ai réuni une grande partie de celles qui ont leur siège en France à Paris, juste avant que le désastre humanitaire qu'était l'exode vers Bukavu et le Zaïre ne se déclenche. J'ai trouvé de leur part, d'ailleurs, beaucoup de réceptivité, de disponibilité. Je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais la France a fait dans ce domaine un effort gigantesque compte-tenu de ses moyens. Six mille tonnes jusqu'à il y a huit jours, mille tonnes la semaine dernière, mille tonnes à nouveau aujourd'hui. Et on a fait tout cela en étroite liaison avec les organisations humanitaires. Donc moi je leur tire un coup de chapeau.
Alors, il y a de temps en temps certaines d'entre elles qui chaussent par-dessus leurs lunettes humanitaires des lunettes politiques qui leur brouillent un peu la vue, qui les amènent parfois à avoir une vision un peu caricaturale des choses. Et celles-là même qui dénonçaient notre intervention il y a un mois et demi, maintenant crient au scandale parce que nous partons. Il n'y a pas grande cohérence dans tout cela. Je crois vraiment que lorsqu'on fait de l'humanitaire il faut faire de l'humanitaire et ne pas dire « le bien et du côté du FPR, le mal est de l'autre côté ». Les choses sont bien plus compliquées que cela.
J'espère qu'on n'aura pas, dans les mois qui viennent, à réviser nos jugements sur ce plan là. Je le dis, je le redis, on ne peut pas prétendre gouverner un pays comme le Rwanda et un pays comme le Burundi en faisant litière des souhaits de 80 % de la population. Il faudra bien qu'il y ait, d'une manière ou d'une autre, une réconciliation nationale et un partage du pouvoir comme celui que nous avions réalisé dans les accords d'Arusha. C'est d'ailleurs le point de vue de tous les chefs d'État de la région, en Ouganda, en Tanzanie au Zaïre ou ailleurs. C'est là-dessus qu'il faut rester extrêmement vigilant. Parce que j'ai dressé tout à l'heure un bilan très positif de l'opération Turquoise, mais je ne veux pas dire par là que les problèmes sont réglés. La situation reste extrêmement fragile au Rwanda est au Burundi, qui nous appelle donc à la plus grande vigilance politique.