Texte intégral
Personne ne contestera qu'il y a cinquante ans, les Allemands et nous, les alliés, n'étions pas du même côté des plages de Normandie. Personne ne doute que le but du débarquement était de battre et chasser les Allemands, ce qui fut fait, merci, Personne ne contestera aux associations d'anciens combattants le droit au souvenir et à la fierté.
Mais aujourd'hui, alors que nos gouvernements ne parlent que d'Europe, alors que le Président de la République française, dans toutes ses interventions à la télévision, se fait filmer devant un drapeau européen, est-il utile de rappeler que, depuis près de cinquante ans, la paix en Europe est fondée sur l'Europe, et l'Europe sur la réconciliation franco-allemande ?
J'ai trop entendu et lu, depuis quelques années, de commentaires s'inquiétant doctement de l'intérêt excessif de l'Allemagne pour l'Est, de son désintérêt supposé vers l'Ouest, ou encore d'une "dérive", allemande, sinon anti-européenne, du moins sans l'Europe… Alors, pourquoi donner nous-mêmes des raisons de douter ? Quelque chose manque à la cérémonie.
Soit. Ne mélangeons pas les genres. Le débarquement aillé est le débarquement allié. Respectons et commémorons ce jour qui, pour beaucoup d'entre nous, fut celui de l'espérance, mais vivement une manifestation entre la France et l'Allemagne où nous soyons côte à côte et regardant l'avenir.